
IMAGES
Image 3. Mise en place d’une pro-
thèse œsophagienne sous contrôle 
radio scopique.
Image 4. Tomodensitométrie cervicale : nécrose 
tumorale étendue.
Image 6.  Tomodensitométrie  cervicale : 
obstruction prothétique tissulaire.
Image 5. Sténose œsophagienne non fran-
chissable en endoscopie, au-dessus de la 
prothèse.
La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XIII - n° 3 - mai-juin 2010  |  117
IMAGE COMMENTÉE
infranchissable de la bouche de Killian, le pôle supérieur 
de la prothèse ne pouvant être visualisé (image 5). Sur 
le scanner, il existe une légère diminution du volume 
tumoral et une obstruction de l’extrémité supérieure de 
la prothèse par un bourgeon tissulaire qui pourrait être 
infl ammatoire et non tumoral (image 6). On conclut 
donc à une réponse partielle à la radio-chimiothérapie 
et on prévoit une nouvelle évaluation endoscopique et 
scannographique plus à distance du traitement.
Discussion
L’incidence du cancer de l’œsophage en France était 
de 4 040 cas chez l’homme et 928 cas chez la femme 
en 2000 (1). Six pour cent des patients ayant un 
cancer de l’œsophage ont un antécédent de cancer 
des voies aéro-digestives supérieures. Un dépistage 
systématique par gastroscopie pourrait être proposé 
à ces patients, mais il n’existe pas de recomman-
dation, car plusieurs études ont suggéré qu’une 
telle attitude n’avait pas d’impact sur le pronostic. 
L’intérêt d’un dépistage systématique reste donc 
très débattu (2). 
Les prothèses œsophagiennes sont actuellement le 
traitement le plus utilisé pour la palliation des sténoses 
néoplasiques de l’œsophage. Le développement récent 
de prothèses extirpables a permis d’élargir les indi-
cations des prothèses œsophagiennes aux patients 
présentant un cancer de l’œsophage potentiellement 
“curable” (3). Il est habituellement recommandé de ne 
proposer ce traitement qu’aux patients dont le pôle 
supérieur de la tumeur se situe à plus de 2 cm de la 
bouche de Killian (4). Cependant, plusieurs études ont 
montré que les prothèses œsophagiennes pouvaient 
être tolérées par les patients avec un cancer de l’œso-
phage cervical (5). La tolérance est de plus améliorée 
par le développement de prothèses à collerette supé-
rieure plus courte et aussi meilleure chez les patients 
ayant eu une laryngectomie totale.
Chez les patients atteints d’une tumeur localement 
évoluée opérable, la radio-chimiothérapie exclusive 
a les mêmes résultats que la chirurgie en termes de 
survie globale. Il s’agit donc du traitement recom-
mandé en première intention pour les cancers de 
l’œsophage cervical, qui nécessitent une chirurgie 
lourde et mutilante (4). Le cancer épidermoïde de 
l’œsophage a un pronostic très sombre, malgré les 
progrès de la chirurgie et l’apport de la radio-chimio-
thérapie. Le traitement est palliatif d’emblée dans 
environ 40 % des cas, et après traitement curatif les 
récidives sont fréquentes et précoces. La dysphagie 
est souvent le symptôme le plus invalidant et le déve-
loppement des prothèses œsophagiennes permet 
d’améliorer la qualité de vie de ces patients.  ■
Références bibliographiques
1. Faivre J. Variation in survival of patients with diges-
tive tract cancers in Europe, 1978-1989. Eur J Cancer 
Prev 2001;10:173.
2. Petit T, Georges C, Jung GM et al. Systematic eso-
phageal endoscopy screening in patients previously 
treated for head and neck squamous-cell carcinoma. 
Ann Oncol 2001;12:643-6.
3. Sreedharan A, Harris K, Crellin A, Forman D, 
Everett SM. Interventions for dysphagia in oe-
sophageal cancer. Cochrane Database Syst Rev 
2009;7:CD005048.
4. Thésaurus national de cancérologie digestive 
(www.tncd.org).
5. Profi li S, Meloni GB, Feo CF et al. Self-expandable 
metal stents in the management of cervical oesopha-
geal and/or hypopharyngeal strictures. Clin Radiol 
2002;57:1028-33.