Actualités pharmaceutiques
• n° 541 • décembre 2014 •
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Suivi du diabétique de type 2 à l’offi cine
dossier
1 prise/jour). Ils’agit d’un inhibiteur sélectif et réversible
du co transporteur SGLT-2 au niveau du tube contourné
proximal, diminuant ainsi la réabsorption du glucose, ce
qui provoque une augmentation de son excrétion uri-
naire (figure 1). Dans les essais cliniques, des effets
indésirables sont constatés: infections urinaires et géni-
tales, hypotension, insuffisance rénale fonctionnelle par
déshydratation, nausées, vertiges, etc. L’intérêt de cette
molécule est qu’elle s’attaque à une nouvelle cible (inno-
vante), mais il faudra étudier à long terme ses bénéfices
sur la morbi-mortalité cardiovasculaire et sa tolérance.
Les inhibiteurs de SGLT-2 sont des inhibiteurs compé-
titifs de SGLT-2, transporteur impliqué dans la réabsorp-
tion du glucose dans le tubule rénal proximal. L’action
des inhibiteurs de SGLT-2 ne dépend ni de la présence
d’insuline, ni de la sensibilité à l’insuline du tubule proxi-
mal. Cela permet d’envisager de traiter tous les diabé-
tiques, y compris les diabétiques de type 2 avec
insulinorésistance significative (patients insulinotraités
ou non), qui constituent actuellement la population cible
de cette nouvelle classe thérapeutique. Un sujet sain
filtre quotidiennement 180litres de plasma, soit environ
180 g de glucose par jour. Tant que la glycémie ne
dépasse pas 180mg/dL, la totalité du glucose filtré est
réabsorbée de telle sorte que la glucosurie est nulle.
Cetteréabsorption proximale du glucose est possible
grâce au transporteur SGLT-2 présent du côté de la
lumière du tubule (côté urinaire). Ce transport actif, qui
coûte donc de l’énergie, permet ensuite au glucose de
traverser la cellule tubulaire proximale et d’être excrété
dans la circulation sanguine par le côté basolatéral de
la cellule en échange d’un ion sodium (Na+). Ce transfert
basolatéral est possible grâce au transporteur de
glucose GLUT-2. Le SGLT-2 est donc un transporteur
glucose-Na+. Il existe également une faible réabsorption
du glucose dans une partie plus distale du tubule proxi-
mal par l’intermédiaire de SGLT-1 et GLUT-1. Les inhi-
biteurs de SGLT-2 étant des inhibiteurs compétitifs
sélectifs de SGLT-2, il en résulte une réduction des
capacités de réabsorption du glucose au niveau tubu-
laire proximal qui n’est qu’en partie compensée par le
transporteur SGLT-1.
Les diff érents schémas
thérapeutiques
De façon générale, tous les antidiabétiques oraux (ADO)
sont contre-indiqués ou déconseillés en cas de gros-
sesse ou d’allaitement. Seule la mise en place d’un
schéma insulinique optimisé pour atteindre l’objectif
glycémique strict (HbA1c <6,5%) est recommandée.
F Suite au diagnostic d’un diabète de type 2 ou non
insulinodépendant (DNID), le premier traitement est
un traitement non médicamenteux qui consiste en
l’éducation du patient (réduction pondérale en cas de
surcharge pondérale) avec mise en place de mesures
hygiéno-diététiques (restriction calorique, consomma-
tion de graisses insaturées au détriment des graisses
saturées et consommation d’aliments à faible index
glycémique) et d’exercices physiques réguliers, contrô-
lés et adaptés à chaque individu.
F Le but de cette prise en charge est d’atteindre
l’objectif glycémique cible déterminé [1]:
• cas général: HbA1c≤ 7%;
• patient diabétique de type 2, récemment diagnostiqué
sans antécédent cardiovasculaire et dont l’espérance
de vie est supérieure à 15 ans: HbA1c≤ 6,5%;
• patient âgé:
– “vigoureux”, en bon état de santé, HbA1c≤ 7%;
– “fragile”, à l’état de santé intermédiaire, HbA1c
≤8%;
– “malade”, en mauvais état de santé, HbA1c <9%;
• patient avec un antécédent de complication macro-
vasculaire:
– non évoluée, HbA1c ≤ 7%;
– évoluée, HbA1c ≤ 8%;
• patient insuffisant rénal:
– chronique modéré (débit de filtration glomé rulaire
[DFG en mL/min/1,73 m2] entre 30 et 59),
HbA1c≤7%;
– chronique sévère (DFG entre 15 et 29) ou terminal
(DFG <15), HbA1c ≤ 8%.
F Si l’objectif glycémique n’est pas atteint malgré la
mise en place de l’éducation du patient avec des
mesures hygiéno-diététiques et des exercices phy-
siques adaptés, un traitement médicamenteux sera mis
en place selon les recommandations de la Haute Auto-
rité de santé (HAS). Les mesures hygiéno-diététiques
devront être poursuivies tout le long de la prise en
charge médicamenteuse. Enl’absence de signes cli-
niques (syndrome polyuro-polydipsique, amaigris-
sement), le traitement sera débuté aux doses minimales
recommandées qui seront augmentées progressive-
ment jusqu’à atteindre l’objectif glycémique ou
jusqu’aux doses maximales tolérées. Le patient doit être
informé des avantages et inconvénients des traitements
proposés.
Monothérapie
F Les biguanides,dont le représentant en France est
la metformine (Glucophage®, Stagid®), sont utilisés en
première intention chez des diabétiques de type 2, en
particulier en cas de surcharge pondérale.
La met formine agit par l’intermédiaire de trois méca-
nismes: en réduisant la production hépatique du glu-
cose, en augmentant la sensibilité des cellules
musculaires à l’insuline et en retardant l’absorption
intestinale du glucose. Ainsi, la prise de ce médicament
n’entraîne pas d’hypoglycémie. La metformine a égale-