
GABON
RAPPORT DES SERVICES DU FMI POUR LES
CONSULTATIONS DE 2014 AU TITRE DE L’ARTICLE IV
PRINCIPALES QUESTIONS
Contexte : Malgré l’abondance de ressources naturelles et un revenu par habitant parmi les
plus élevés d’Afrique subsaharienne depuis plusieurs décennies, la pauvreté reste endémique
et le chômage est élevé. La faiblesse des institutions et des structures de gouvernance, le
manque de profondeur du secteur financier et le climat peu propice aux affaires sont autant
d’obstacles qui empêchent la richesse pétrolière de mener à une amélioration des conditions
de vie de la population. En 2010, après une longue période de croissance économique
médiocre, les autorités ont lancé un ambitieux programme stratégique, le Plan Stratégique
Gabon Émergent (PSGE), pour transformer le Gabon en une économie de marché émergente
et diversifiée à l’horizon 2025. L’augmentation des investissements publics qui en a résulté a
nettement accéléré la croissance économique, mais elle a aussi grandement affaibli
l’orientation budgétaire. Le Gabon étant un membre clé de l’union économique et monétaire
de la CEMAC, ses politiques économiques ont d’importantes implications et retombées
régionales.
Risques : Compte tenu de la chute récente des cours du pétrole, le principal risque pour les
perspectives économiques à court et à moyen terme réside dans un ajustement budgétaire
inadéquat, qui conduirait à une nouvelle réduction des marges de manœuvre budgétaires, à
une accumulation rapide de dette et à un espace budgétaire insuffisant pour s’attaquer aux
obstacles à la croissance.
Principales recommandations
Le choc de la chute des cours du pétrole fait apparaître clairement la nécessité d’accélérer
l’ajustement budgétaire et les réformes structurelles :
Politique budgétaire. La politique budgétaire devrait être définie de manière à
permettre s’adapter aux faibles prix du pétrole afin d’éviter un emballement rapide du niveau
de la dette publique et l’accumulation d’arriérés. Du côté des recettes, il convient de
compenser la baisse des recettes pétrolières par un élargissement de la base d’imposition,
notamment en réduisant les exonérations fiscales et en améliorant l’administration des
impôts. Il convient d’agir essentiellement sur les dépenses, en maîtrisant l’augmentation
rapide de la masse salariale et en supprimant progressivement les subventions aux
carburants, qui sont coûteuses. L’accent devrait être mis sur l’amélioration qualitative plutôt
que l’augmentation de l’investissement.