Le Maroc a l'ambition clairement affichée de devenir un hub pour l'Afrique
francophone. Il multiplie les partenariats avec certains pays tels que la Côte d'Ivoire ou le
Gabon et les échanges commerciaux sont appelés à se développer.
Les perspectives économiques de ces nouveaux partenaires revêtent une importance
particulière dans le cadre de cette nouvelle orientation stratégique
D'un point de vue général, 5 des 6 pays francophone appartiennent à la catégorie de
notation « B », le Gabon étant le seul pays dans la catégorie des « BB », mais tous ont
des perspectives stables. Ces économies sont caractérisées par :
-un manque d'efficacité des institutions et de gouvernance,
-une structure économique encore fragile,
-un manque de flexibilité monétaire.
En revanche, ces pays ayant pour la plupart bénéficié d'allègement de leur dette
publique, le poids de celle-ci n'est plus un handicap.
Une croissance renforcée mais source de déficits
Les perspectives de croissance pour 2014 et 2015, soutenues par la demande et une
amélioration de la stabilité politique, sont encourageantes avec un taux de croissance
compris entre 4,5% pour le Congo-Brazzaville à 7,8% pour le Congo-Kinshasa selon
les estimations pour 2014.
En revanche, le déficit budgétaire de l'Etat reste au dessus des 3% pour la plupart
des pays francophones, à l'exception du Gabon et du Congo-Kinshasa qui bénéficient
d'une rente pétrolière et minière.
De même, le déficit courant n'est modéré (inférieur à 4%) que dans 2 pays, le
Cameroun et le Congo-Brazzaville, et atteint même 12% du PIB au Gabon. En effet, la
croissance qui s'est renforcée ces dernières années exerce plus de pression à la fois sur
la balance des paiements à travers une plus forte demande pour les biens de
consommation et d'investissement importés et sur le budget de l'Etat à travers une
demande accrue d'infrastructures et de dépenses sociales.
Ces déficits jumeaux génèrent donc un besoin accru de financement alors que dans
le même temps les financements concessionnels accordés à ces pays sont en diminution
du fait des effets de la crise sur le volume de l'aide internationale et de l'amélioration de
la situation économique de ces pays qui les rend inéligibles (pour certains) aux dons.
Ces pays sont donc contraints de trouver d'autres sources de financement et certains
sont même parvenus à lever des fonds sur le marché international de la dette, c'est
notamment le cas du Sénégal et du Gabon.
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