Issu du quotidien des JFR'08
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Mardi 28 Octobre
L'ischémie mésentérique est une pathologie fréquente, aux étiologies variées et dont les conséquences
peuvent aller de la simple altération transitoire de l'activité intestinale à la nécrose transmurale. Du fait
de l'augmentation de la longévité, les personnes âgées sont particulièrement exposées à cette menace
vitale. Un diagnostic précoce est crucial en raison de l'évolution rapide vers l'infarcissement. Malgré les
avancées médicales diagnostiques et thérapeutiques, la morbidité et la mortalité restent élevées. En
effet, les aspects cliniques et radiologiques sont peu spécifiques et présentent de nombreuses
similitudes avec d'autres pathologies digestives. Alors que l'angiographie a fait longtemps partie de
l'algorithme diagnostique d'une ischémie mésentérique, les avancées les plus récentes de la
tomodensitométrie (TDM) en ont fait désormais la modalité d'exploration de choix.
La majorité des ischémies mésentériques sont de nature occlusive, avec une prédominance de l'étiologie
artérielle sur la veineuse. Les causes artérielles sont dominées par les embolies (environ 50 % des cas),
d'origine cardiaque pour la plupart, les embols se bloquant généralement sur des branches de division
moyennes ou distales de l'artère mésentérique supérieure. Les thromboses artérielles (25 % des cas)
concernent généralement l'origine des artères mésentériques, dans un contexte d'athérosclérose. Outre
l'oblitération de la lumière artérielle, la pression sanguine artérielle et le développement préalable d'une
éventuelle circulation collatérale conditionnent la sévérité des lésions digestives, au point que
l'occlusion d'une des artères mésentériques peut ne pas entraîner d'infarcissement si la collatéralié est
suffisamment développée.
L'ischémie mésentérique non occlusive (environ 20 % des cas) est la traduction d'une vasoconstriction
splanchnique, plus souvent secondaire à un bas débit (incompétence cardiaque, état de choc,
septicémie, déshydratation, hypotension, chirurgie abdominale ou cardiaque) qu'à un médicament
(digoxine, cathécholamine, vasopressine...) ou une drogue (cocaïne) vasoconstrictrice.
Les thromboses veineuses sont plus rares (5 % des cas d'ischémie mésentérique), elles sont parfois
peu symptomatiques mais peuvent également être létales, elles sont favorisées par l'hypertension
portale, les foyers inflammatoires abdomino
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pelviens, la chirurgie abdominale, les traumatismes, les
pathologies cardiaques ou rénales, la contraception orale, les états d'hypercoagulabilité. La veine
mésentérique supérieure est concernée dans la majorité des cas.
Des causes beaucoup plus rares méritent d'être connues : occlusion intestinale, dissections, néoplasies,
traumatismes, radiothérapie. Les vascularites ont pour particularité de concerner des sujets
relativement jeunes et de pouvoir toucher des segments digestifs épargnés par les formes habituelles
d'ischémie du fait de la richesse de la collatéralité : estomac, dudodénum, rectum.
Les symptômes cliniques sont aspécifiques, participant au retard diagnostique. La discordance entre
l'importance des douleurs et la pauvreté de l'examen clinique est classique. Les informations
biologiques (gazométrie, leucocytes) sont peu contributives.
Les performances de l'abdomen sans préparation souffrent d'une sensibilité et d'une spécificité
médiocres, la séméiologie se limitant généralement à un iléus, les classiques images en empreinte de
pouce et l'écartement des anses par épaississement pariétal étant rarement visualisées, a fortiori la
pneumatose pariétale et l'aéroportie. Même en cas d'occlusion vasculaire proximale (qui n'est pas la
plus fréquente), l'apport de l'échographie reste limité par la distension aérique digestive. Quant à
l'angiographie, du fait des progrès considérables de l'angioscanner, ses indications se limitent, à l'heure
actuelle, aux cas où la suspicion d'ischémie mésentérique non occlusive est très forte, dans la
perceptive d'un traitement vasodilatateur in situ, sous réserve de l'absence de signe de gravité,
notamment péritonéal.
La TDM a l'avantage d'apporter des éléments sémiologiques concernant d'une part les vaisseaux, d'autre
part les structures digestives. La difficulté majeure réside dans l'absence de spécificité de la plupart des
signes, le diagnostic reposant alors sur une combinaison d'éléments. La complexité de l'analyse
sémiologique impose un protocole d'acquisition rigoureux : un passage SPC permet de rechercher du
sang frais dans les vaisseaux et dans la paroi du tube digestif, les paramètres d'acquisition de la phase
artérielle chercheront à optimiser la qualité des reconstructions angiographiques, le temps veineux est
essentiel car il apporte la plupart des éléments concernant la paroi du tube digestif.
Les anomalies vasculaires (Fig. 1 et 2) sont d'autant plus faciles à mettre en évidence qu'elles sont plus
proximales, les embols distaux peuvent être manqués, malgré l'amélioration de la résolution spatiale
des scanners récents, et la constatation d'infarctus hépatiques, spléniques ou rénaux sera utile pour
redresser le diagnostic. Lorsqu'elles sont abondantes, les calcifications athéromateuses proximales
peuvent gêner la détection d'un thrombus.
Parmi les anomalies pariétales, le signe le plus fréquemment noté est l'épaississement, résultant d'une