La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue - n° 5 - vol. II - octobre 1999200
DOSSIER THÉMATIQUE
tauration de la fonction cardio-respiratoire plus ou moins asso-
ciée à une antibiothérapie ou un traitement anticoagulant.
Dichotomiquement, la stratégie thérapeutique peut se résumer
comme suit :
•Il existe des signes cliniques péritonéaux, ou bien les examens
complémentaires (radiologie, scanner) ont mis en évidence une
complication intra-abdominale (perforation ou nécrose) : l’inter-
vention s’impose alors.
Une large voie d’abord permettra une exploration complète de la
cavité abdominale. Celle-ci permettra le plus souvent de confirmer
le diagnostic et parfois l’étiologie de l’ischémie par la palpation de
tous les axes vasculaires et l’étude de la vascularisation périphérique.
Dans ces conditions gravissimes, un geste vasculaire, en dehors
d’une éventuelle embolectomie, ne sera pratiquement jamais indi-
qué. Le seul problème qui se pose est l’étendue de la résection
digestive nécessaire. Il est souvent difficile d’apprécier l’exten-
sion des lésions et des stomies temporaires seront souvent réali-
sées, lesquelles pourront déboucher sur une intervention de
“second-look” permettant – si les conditions sont favorables – un
rétablissement de la continuité.
•Lorsqu’il n’existe pas de signes péritonéaux, que les signes géné-
raux ne sont pas gravissimes, et que les examens complémen-
taires n’ont pas mis en évidence de complication intra-abdomi-
nale, il peut être légitime d’avoir une attitude d’emblée moins
chirurgicale et plus radiomédicale. L’exploration vasculaire ayant
mis en évidence l’étiologie, en cas de lésion artérielle, l’apport
local d’une thérapeutique vasodilatatrice peut être efficace. En
cas d’ischémie veineuse affirmée par l’ensemble des examens
complémentaires, et dans les cas où les signes cliniques n’impo-
sent pas une intervention chirurgicale, un traitement anticoagu-
lant curatif pourra être suffisant.
Dans tous ces cas, une surveillance très attentive (clinique, bio-
logique et radiologique) permettra d’intervenir dès la constata-
tion de l’inefficacité du traitement et avant la survenue des com-
plications. Éventuellement, c’est au cours de ces interventions
que des gestes vasculaires pourront être réalisés, plus artériels
que veineux, puisqu’il a été rapporté que les gestes de désobs-
truction veineuse n’avaient pas fait preuve de leur efficacité (7).
CONCLUSION
L’IMA, dont la fréquence semble augmenter, reste malgré une
amélioration constante et récente du pronostic une affection gra-
vissime. L’amélioration des résultats résulte d’une prise en charge
médico-chirurgicale rapide et bien réglée, en particulier dans les
populations âgées dont le pourcentage est en constante augmen-
tation (8). Une certaine prévention peut être assurée par le trai-
tement des causes des IMA (troubles du rythme, coagulopathie
entraînant des thromboses veineuses, prise en charge efficace de
certaines maladies infectieuses). ■
Mots clés. Ischémie mésentérique aiguë – Étiologie – Traitement.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Ottinger L.W. Mesenteric ischaemia. N Engl J Med 1982 ; 307 : 535-7.
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ce qui a changé durant la décennie 1985-1995. Chirurgie 1998 ; 123 : 335-42.
3. Lacombe M. Accidents aigus du tube digestif. Infarctus mésentérique. Encycl
Med Chir (Elsevier, Paris). Gastroentérologie 1998 ; 9-047-A-10.
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multisciplinary approach. Br J Surg 1995 ; 82 : 1446-59.
5. Association universitaire de recherche en chirurgie (AURC) et Association de
recherche en chirurgie. Sémiologie des infarctus intestinaux. Étude prospective
multicentrique. Gastroenterol Clin Biol 1989 ; 13 : 260-4.
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1982. Surgery 1987 ; 101 : 383-8.
7. Clavien P.A., Muller C., Harder F. Treatment of mesenteric infarction. Br J
Surg 1987 ; 74 : 500-3.
8. Bufalari A., Fein M., Cao P. et coll. Surgical care in octogenarians. Br J Surg
1996 ; 83 : 1783-7.
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