IFAS NIMES 2013-2014 LES PATHOLOGIES DIGESTIVES La diarrhée est une quantité de selles émises dans un volume plus important que la normale, (> 300 g / jour) et avec une plus grande fréquence (>3 selles / jour). Les selles sont généralement liquides, mais parfois simplement molles, accompagnées de glaires ou de sang et d'un cortège de symptômes variables dépendant de la cause de la diarrhée et s'accompagnent de douleurs abdominales. Les diarrhées : les causes principales - Les infections digestives virales, bactériennes ou parasitaires. Les intoxications alimentaires. - Les intolérances alimentaires (lactose, sorbitol, gluten). - Les effets secondaires des traitements (chimios, ATB…). - Les maladies : colopathie, crohn, rectocolite, colite ulcéreuse, hyperthyroïdie. - Lors de chirurgies : gastrectomie, résection iléale, alimentation entèrale. Les risques liés aux diarrhées - La déshydratation, pouvant être mortelle chez le nourrisson. - Les signes cliniques : . Sécheresse des téguments . Oligurie . Persistance du pli cutané . Hypotension . Asthénie Rôle aide soignant • Surveillance des selles : aspect, odeur, nombre de selles par 24 heures. • Surveillance de l’apparition des signes de déshydratation : sécheresse des muqueuses et conjonctives, persistance du pli cutané, soif importante. • Surveillance de l’hydratation : réalisation d’une feuille d’ingestat • Participation à la réalisation du bilan des entrées et des sorties. • Surveillance des paramètres vitaux et de la diurèse. • Contrôle du plateau repas : régime sans résidu. • Aide pour les gestes ordinaires de la vie (asthénie). La constipation consiste en un retard ou une difficulté à évacuer les selles. Elle peut être occasionnelle (voyage, grossesse, etc.) ou chronique La fréquence d’évacuation des selles varie d’une personne à l’autre, allant de 3 fois par jour à 3 fois par semaine. On peut parler de constipation lorsque les selles sont dures, sèches et difficiles à évacuer. En général, cela survient s’il y a moins de 3 selles par semaine. Causes constipation -Ralentissement du péristaltisme intestinal (alitement). -Mauvaises habitudes alimentaires. Hydratation insuffisante. -Sédentarité. -Stress et anxiété. -Hémorroïdes, fissure anale (douleurs). -Maladies intestinales : colite, diverticulite, cancers -Certains médicaments entraînent des constipations (morphine, anxiolytique, antiinflammatoire....). -Allergies ou intolérances alimentaires. - Occlusion intestinale (elle s'accompagne dans ce cas de vomissements). La constipation : les signes a rechercher Constipation récente ou accompagnée de sang dans les selles. Ballonnements, douleurs, ou constipation qui alterne avec une diarrhée. Perte de poids. Selles dont le calibre diminue de façon continuelle, ce qui peut être le signe d’un problème plus grave à l’intestin. Constipation qui dure depuis plus de 3 semaines. La constipation : les personnes à risque La constipation : les traitements Le rôle aide-soignant • Surveillance des selles (nombre, aspect, odeur, couleur) et de l'abdomen du patient (ballonnement). Noter si douleur abdominale et/ou à la défécation. • Lors des toilettes signaler la présence d’hémorroïdes ou de fissures anale. • Contrôle de l'alimentation riche en fibres et de l'hydratation (feuille d’ingestat). • Eduquer le patient pour modifier ses habitudes alimentaires. • Changement de position régulier et lever précoce. • Surveillance de la bonne prise des traitements. Les vomissements • Le vomissement est un rejet actif d'une partie ou de la totalité du contenu gastrique. C'est une action protectrice qui a pour but de protéger l'organisme contre l'ingestion de substances toxiques ou supposées telles. • Les vomissements sont commandés par un centre nerveux situé dans le bulbe cérébral . Les vomissements : les causes principales - Syndrome vertigineux, migraine. - Syndrome vagal (mal des transports). - Méningite, tumeur cérébrale. - Intoxication alimentaire. - Gastro-entérite, ulcère, occlusion... - Boulimie, anorexie. - Effets indésirables de certains médicaments (chimio). - Vomissements postopératoires (liés aux morphiniques). - Absorption excessive d'alcool, d’un toxique ou d’une drogue - Prise d'émétiques (anorexie). - Émotions fortes ou d’une activité physique trop intensive. - Nausées de la grossesse... Les vomissements : les signes cliniques Pâleur, sueurs Douleurs abdominales Sensation de malaise ou de vertige Troubles du transit : diarrhées, occlusion… Fièvre, modification du pouls et de la pression artérielle. Vomissements à jeun au lever (médicaments, grossesse), per ou postprandiaux (troubles alimentaires), fécaloïde, hématémèse (problèmes de l’appareil digestifs) Complications en lien avec les vomissements - Déshydratation : sécheresse des muqueuses, oligurie, hypotension… - Dénutrition, anorexie. - Perturbations hydro-électrolytiques. - Œsophagite due au passage du liquide gastrique. -Pneumopathie,d'inhalation (syndrome de Mendelson) - Risque d'éventration chez l'opéré….. Les vomissements : les traitements Le rôle aide-soignant • Surveillance des vomissements : moment de survenue, quantité, aspect, couleur. • Surveillance de l'état du malade : modifications des signes cliniques. • Compensation des pertes hydro-électrolytiques. • Repas fractionnés et à distance des vomissements. • Surveiller la bonne prise du traitement antiémétique (donner avant les repas). • Bilan des entrées et des sorties : feuille d'ingestat, courbe de diurèse.... • Établir une courbe de surveillance du poids. • Donner une protection, un réniforme et des sopalins. • Installation en position demi-assise (PLS si inconscience). • Aérer la chambre après les vomissements et proposer des soins d'hygiène. . Mettre la sonnette à portée de mains. Une occlusion intestinale est un arrêt complet du passage des matières et des gaz dans un segment de l'intestin. L'occlusion peut avoir une cause mécanique (obstruction, strangulation), fonctionnelle ou mixte. On distingue les occlusions de l'intestin grêle et les occlusions du côlon. Les occlusions intestinales : les causes Les occlusions intestinales : les signes Les personnes à risque Les occlusions intestinales : les traitements Le rôle aide-soignant La maladie de Crohn La rectocolite hémorragique Maladie de Crohn Rectocolite hémorragique Définition Maladie inflammatoire de tout l’intestin, auto-immune qui évolue par poussées successives et qui lèse tous les segments de l’intestin. Atteint le sujet jeune 20 à 40 ans. Les lésions comportent un épaississement de la paroi et des ulcérations à un ou plusieurs niveaux du tube digestif. Définition Inflammation colique de la muqueuse du colon et du rectum (partie terminale de l’intestin) caractérisée par des émissions de mucus et de sang par l’anus. Elle évolue par poussées entrecoupées de rémissions. Maladie inflammatoire chronique intestinale (Mici), elle est autoimmune. Diagnostic Diagnostic Coloscopie et iléo scopie => épaississement de la paroi intestinale et des ulcérations. (abcès, ulcères, fistules), des zones aphteuses ou ulcératives. Zones inflammatoires rouges. Sigmoidoscopie et biopsie => muqueuse érythémateuse, granuleuse, hémorragique, œdémateuse ou ulcéreuse. Signes Signes Douleurs abdos soulagées par la défécation. Fistules et micro perforations de l’intestin. Stéatorrhées, diarrhées chroniques. Saignements. Perte de poids, T°, fatigue. Diarrhée. Saignements rectaux. Selles glaireuses. Ténesme. Douleurs abdos. Traitement Traitement Corticoïdes, immunomodulateurs, sans résidu, hygiène de vie, chirurgical. Anti-inflammatoires, cortisone, régime et hygiène de vie. Définition • Passage dans l’œsophage d’une partie du contenu gastrique acide. Phénomène intermittent et silencieux (après le repas) • Il entraîne des symptômes gênants (brûlures, régurgitations acides) • Il a un effet corrosif sur la muqueuse œsophagienne qui n’est pas protégée contre l’acidité. Le reflux gastro œsophagien : les causes • Mauvais fonctionnement du sphincter inférieur de l’œsophage qui laisse remonter dans l’œsophage le contenu de l’estomac • Hernie hiatale : la partie de l’estomac située à la jonction de l’œsophage, « remonte » dans la cage thoracique par l’orifice du diaphragme (orifice hiatal). Le reflux gastro œsophagien : visualisation Le RGO : les signes - Le pyrosis : douleur caractéristique à type de brûlure dont le point de départ est épigastrique et suit un trajet retro sternal ascendant - Survient à l’ante flexion du tronc et en décubitus - Régurgitation de liquide gastrique acide et chaud dans la bouche - Signes digestifs : nausées, éructations, hoquet - Signes non digestifs : toux chronique nocturne, asthme, gorge irritée - Un tiers des RGO sont asymptomatiques. Le reflux gastro œsophagien : traitements Le traitement chirurgical L’expression « ulcère gastroduodénal » englobe, en raison de la similitude de leurs manifestations, l’ulcère gastrique et l’ulcère duodénal. Il désigne un une perte de substance au niveau de la muqueuse gastrique et/ou duodénale qui s’apparente à une plaie « à vif » superficielle ou profonde. L'ulcère duodénal est dix fois plus fréquent que l'ulcère gastrique. Il y a environ cinq fois plus d'hommes atteints que de femmes et la maladie apparaît en général entre 30 et 45 ans. L’ulcère gastro duodénal : les causes La bactérie Hélicobacter pylori, une bactérie qui survit à l’acidité, causerait approximativement de 60 % à 80 % des ulcères de l’estomac et de 80 % à 85 % des ulcères duodénaux. Ces bactéries envahissent la couche de mucus qui protège normalement l’estomac et l’intestin grêle des acides digestifs, et perturberaient ce mécanisme protecteur chez certaines personnes. Environ 20 % des porteurs de la bactérie feront un ulcère au cours de leur vie. D’autres facteurs de risques existent tels que : l’hérédité, la prise prolongée de médicaments gastrotoxiques (anti-inflammatoires non stéroïdiens, aspirine), la consommation régulière de tabac et d’alcool, les facteurs psychosomatiques (stress : ulcère de stress), une alimentation quotidienne riche en acide (vinaigre, citron, piments…) ou en excitants (thé, café). Ulcère gastro duodénal : les signes cliniques Symptômes généraux • Une sensation récurrente de brûlure dans la partie supérieure de l’abdomen. En cas d’ulcère de l’estomac : la douleur est aggravée par le fait de manger ou de boire. En cas d’ulcère duodénal : la douleur s’apaise au moment des repas, mais s’accentue de 1 h à 3 h après avoir mangé et lorsque l’estomac est vide (durant la nuit, par exemple). • La sensation d’être vite rassasié. • Des éructations et des ballonnements, mais ces symptômes ne sont pas spécifiques. Complications Des nausées et des vomissements (retard à l’évacuation gastrique). Des hémorragies digestives : hématémèse ou méléna. Une anémie entraînant une fatigue. Une perte de poids (en dehors de tout régime). Une perforation de la muqueuse avec péritonite (10% des cas) L’ulcère gastro duodénal : les traitements Traitement d’attaque • • • • Règles hygiéno-diététiques : il n’y a pas de régime particulier, mais on conseille d’éviter les épices et l’alcool. Les repas doivent être pris au calme, à heures régulières, en mâchant bien. Le tabac doit être supprimé. Traitement anti-sécrétoire : il permet d’accélérer la cicatrisation et d’atténuer les douleurs en diminuant la sécrétion acide de l’estomac (Mopral, Lanzor) Éradication de l’Hélicobacter pylori : plusieurs protocoles d’association d’antibiotiques (exemple : Clamoxyl et Zéclar). Traitement chirurgical • Le traitement de l’ulcère duodénal a pour but de supprimer la sécrétion d’acide gastrique pour faciliter la cicatrisation de l’ulcère duodénal (antrectomie ou section nerveuse du nerf pneumogastrique (vagotomie)). On distingue deux types d'hémorragies digestives : -Les hémorragies dites hautes : œsophagienne, gastrique et duodénale. - Les hémorragies dites basses : intestin grêles, colon, rectum, anus. Les hémorragies digestives hautes les causes Les hémorragies digestives basses les causes Les hémorragies digestives : traitements Le rôle aide-soignant Surveillance des paramètres vitaux. Surveillance de l’évolution des signes cliniques. Surveillance de l’évolution des saignements. Rassurer les patients anxieux. Surveillance du matériel médical : perfusion, transfusion, sonde naso gastrique, sonde de Blackmore. Aide pour la réalisation des actes de la vie quotidienne (gène à la mobilisation, asthénie) Haricot, sopalins et sonnette à portée de mains (hémorragie haute). Bassin, papier toilette à portée de mains (hémorragie basse). La lithiase biliaire est la formation de calculs à partir d'éléments normaux ou anormaux de la bile dans la vésicule et les voies biliaires (leur taille est variable d'un individu à l'autre). Les calculs peuvent être formés de cholestérol et sont en général blanc ou jaunes (ils représentent environ 80% des calculs biliaires). Ils peuvent également être bruns ou noirs et contiennent alors une forte concentration de pigments biliaires. Les calculs invisibles à la radio sont formés par la fixation de sels de calcium. Il peut y avoir ou plusieurs calculs dans les voies biliaires. Les facteurs de risques Les signes cliniques De nombreux calculs sont découverts par hasard lors d’un examen ou d’une échographie et sont asymptomatiques. La lithiase peut se manifester par une colique hépatique. Cette dernière est une douleur sous costale droite, avec irradiation vers l’épaule droite et une inhibition respiratoire (la douleur coupe le souffle). Elle survient souvent après un repas copieux et dure de 15 minutes à 4 heures. La douleur correspond à la mise sous tension de la vésicule biliaire. Il n’y a pas de fièvre et pas d’ictère associés. On retrouve des nausées et des migraines. Lithiases biliaires : les traitements Le rôle aide-soignant • rassurer le patient, de l’allonger et de prévenir rapidement l’infirmier. En cas de vomissements associés, mettre le patient en PLS et positionner une alèse sous son visage, lui donner un haricot, des sopalins et mettre la sonnette d’appel à portée de mains. • Prise des paramètres vitaux. • Noter les résultats dans le dossier de soins, ainsi que les signes de localisation de la douleur (hypocondre droit, épigastrique), ainsi que son irradiation éventuelle (omoplate, épaule). • Aide pour les actes de la vie quotidienne (asthénie liée à la douleur) En cas d’intervention chirurgicale, le rôle de l’aide-soignant consiste à effectuer une surveillance post-interventionnelle : paramètres vitaux, conscience, surveillance ventilatoire (signes de cyanose), évaluation de la douleur, surveillance du ou des pansements, surveillance des perfusions…. Pancréatite aigue Pancréatite chronique Définition Inflammation aigue du pancréas se manifestant par une vive douleur => activation des enzymes pancréatiques . Inflammation œdémateuse de bon pronostic (pancréatique aigue œdémateuse) . Brûlure interne avec nécrose et hémorragie liés au déversement des enzymes pancréatiques dans la cavité abdominale et circulation générale. Pancréatite nécrotico hémorragique de pronostic grave. Définition Développement des lésions inflammatoires chroniques du parenchyme => sclérose progressive (calcification et destruction du parenchyme) => insuffisance pancréatique. Causes -Lithiase biliaire -Alcool Causes -Obstacle canal pancréatique -Alcool Signes Signes -Douleur épigastrique ++ irradiant dans le dos (chien de fusil). -Amylasémie et lipasémie. -Changement morphologique du pancréas à l’écho, œdèmes et nécroses. -Douleur épigastrique à irradiation dans le dos, calmée ou diminuée par l’antéflexion et l’aspirine. -Ictère -Perte de poids par restriction alimentaire à la douleur. -Diarrhées graisseuses -Kystes (sclérose du parenchyme) -Insuffisance pancréatique (les enzymes n’absorbent plus les aliments) -Diabète insulino dépendant Traitement Traitement A jeun Antalgique et réhydratation IV Soins intensifs et chirurgie pour ablation kystes infectés et tissus nécrosés. Traiter la cause. Enzymes pancréatiques, insulinothérapie, antalgique, traitement des poussées chroniques. Sevrage OH Chirurgie : drainage, dérivation, exérèse Les causes et facteurs de risque Les signes cliniques Les complications de la cirrhose Les traitements Le rôle aide-soignant La sonde naso gastrique La sonde naso gastrique : les objectifs La sonde naso gastrique : les indications Le rôle aide-soignant La gastro stomie endoscopique percutanée La jéjunostomie Le rôle aide-soignant L’alimentation entérale : les indications Le matériel L’alimentation entérale Le rôle aide-soignant Le lavement évacuateur : préparation du matériel Le lavement évacuateur : complications