l`effondrement des societes complexes

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VENDREDI 21 MARS 2014
= Nous n’y pouvons rien faire... p.1
= « L’effondrement des sociétés complexes ! » p.11
= Retour au réalisme... p.16
= L'histoire secrète de la crise financière ou comment la Fed domine le monde p.18
= La dette, ou comment hypothéquer l’avenir pour “l’ici et maintenant” p.22
= Cyrano et les banques centrales p.24
= « La Banque centrale américaine a-t-elle perdue la raison ? » p.27
= Yellen marche sur des œufs p.34
= La Grande Manip des fausses causalités. L’arme des tyrans! p.35
= Marchés: L’Effet potentiellement explosif du système de levier p.42
= Obama annonce de nouvelles sanctions contre la Russie, Moscou riposte p.44
= De la monnaie volatile à la destruction de la civilisation p.46
= Fitch dégrade la perspective de la note russe p.50
= Le cercle vicieux de la confiance en la réglementation p.51
= Les terres boisées continuent à régresser à l'échelle mondiale p.54
= Etats-Unis : Fitch confirme le «AAA» et relève les perspectives p.55
= Des sanctions économiques envers la Russie feraient aussi des dégâts en Occident p.56
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Nous n’y pouvons rien faire...
par Alexis Toulet, mercredi 19 février 2014, Agoravox
[NOTE : Une étude commanditée par la NASA vient de confirmer le scénario du Club de Rome.]
Dennis Meadows est l'un des auteurs de l'étude visionnaire sur "Les limites à
la croissance” qui dès 1972 alertait sur le risque d'une crise d'effondrement
dans la première moitié du 21ème siècle provoquée par l'épuisement des
ressources de la planète.
Voici en exclusivité pour Nœud Gordien la version française de l'interview
qu'il accorda à l'occasion des quarante ans de l'étude originelle de 1972.
Le message du septuagénaire n'est pas plus optimiste maintenant qu'à
l'époque, et il n'est pas destiné aux petites natures.
Dennis Meadows est l'un des auteurs du fameux livre de 1972 "Les limites à
la croissance dans un monde fini". Partant de l'idée de bon sens que la
croissance indéfinie est impossible dans un monde fini, les auteurs, un groupe
de scientifiques du M.I.T. américain, utilisaient une modélisation des
interactions entre ressources, technologie, pollution et population au niveau
du monde entier pour tenter de caractériser des "avenirs possibles" du
système économique, de la population humaine et de la planète. Leurs
résultats les amenèrent à alerter sur le risque qu’en continuant un
développement économique sans limite, l’humanité risquait d'épuiser les
ressources de la planète et même de dépasser la capacité de la nature à se
renouveler elle-même.
L'étude de 1972 a décrit plusieurs scénarios d'évolution possible de
l'économie, de la population et des ressources mondiales, chaque scénario
correspondant à des choix différents que l'humanité pouvait collectivement
faire à partir de 1972. Leur scénario "On continue comme avant", qui
correspond grosso modo à ce qui s'est passé par la suite, prédisait
que l'approche des limites de la planète commencerait à exercer un fort
impact sur la croissance à partir des environs de l'année 2010, impact qui
irait ensuite croissant, finissant par déboucher d'ici 2050 au plus tard sur un
effondrement, c'est-à-dire une baisse précipitée du niveau de vie et peut-être
de la population mondiale, dans une situation d'épuisement des ressources et
de l'environnement naturel.
Il est certes permis de mettre en rapport cette alerte précoce avec
l'augmentation d'un facteur 2,5 du prix du pétrole depuis 2005, la tendance au
plafonnement de la production de carburants liquides, les tensions
alimentaires qui se manifestent depuis 2007 ainsi qu'avec la crise financière
initiée en 2008 et toujours en cours.
Voici en exclusivité pour Nœud Gordien la version française d'une récente
interview de Dennis Meadows, accordée au magazine autrichien Format à
l'occasion des quarante ans de l'étude originelle de 1972.
Le discours de Meadows est d'un pessimisme frappant. Il est tentant – et il
serait rassurant – de le rejeter d'emblée comme extrémiste. Attention
cependant, car Dennis Meadows est tout sauf un excité apocalyptique ! Avoir
été à l'origine de l'étude visionnaire des "Limites à la croissance" dès 1972 lui
confère une très forte crédibilité. Il mérite d'être écouté, que son regard sur
les prochaines décennies soit trop sombre ou qu'il soit justifié, et les
questions qu'il pose sont quoi qu'il en soit judicieuses, bien que fort
dérangeantes.
La version originale de l'interview est disponible en allemand sur le site de
Format.
Une version anglaise est également disponible sur le site Damn the Matrix.
«
FORMAT interviewe Dennis Meadows, l'un des auteurs de l'étude sur "Les
limites à la croissance” il y a quarante ans. Les chercheurs américains y
démontraient par un ensemble de modélisations, non la date précise d'une
crise d'effondrement, mais le fait qu'au milieu de ce siècle, les ressources de
la planète Terre seront épuisées.
Ce livre s'est vendu à 30 millions d'exemplaires et Meadows est aujourd'hui
le plus connu au monde des "prophètes du crépuscule". Rainer
Himmelfreundpointner de Format a rencontré Meadows lors d'une visite à
Vienne pour une interview exclusive. Le message du septuagénaire n'est pas
plus optimiste maintenant qu'à l'époque, et il n'est pas destiné aux petites
natures.
Dennis Meadows, 70 ans, a ébranlé la croyance en un progrès durable avec
son étude, commandée par le Club de Rome, "Les limites à la croissance" il y
a 40 ans. Economiste, il a été directeur du prestigieux Massachusetts Institute
of Technology (MIT), conférencier et il a enseigné au Dartmouth College et à
l'Université du New Hampshire, où il a toujours un cours.
FORMAT : M. Meadows, selon le Club de Rome, nous faisons face
aujourd'hui à une crise du chômage, une crise alimentaire, une crise
économique et financière mondiale et une crise écologique mondiale.
Chacune d'elles est un signal nous avertissant que quelque chose ne va
vraiment pas. Quoi au juste ?
Meadows : Ce que nous voulions dire en 1972 dans "Les limites à la
croissance" (1), et qui est toujours vrai, c'est qu'une croissance physique sans
fin sur une planète finie est tout simplement impossible. Passé un certain
point, la croissance s'arrête. Soit c'est nous qui l'arrêtons… en changeant
notre comportement, ou bien c'est la planète qui l'arrêtera. 40 ans plus tard,
nous sommes désolés d'avoir à le dire, mais nous n'avons pratiquement rien
fait (2)
FORMAT : Dans vos 13 scénarios, la fin de la croissance physique –
croissance de la population mondiale, de la production de nourriture, ou de
quoi que ce soit d'autre qui se produise ou qui se consomme – commence
entre 2010 et 2050 (3). La crise financière est-elle une partie de tout cela ?
Meadows : Vous ne pouvez pas faire ce genre de comparaison avec notre
situation actuelle. Imaginez que vous avez le cancer, et que ce cancer cause
de la fièvre, des maux de tête et d'autres douleurs. Ce ne sont pas ces maux
qui sont le véritable problème, mais le cancer. Pourtant, ce sont les
symptômes que nous essayons de traiter. Personne ne peut croire que le
cancer est en train d'être vaincu. Des phénomènes comme le changement
climatique et la sous-alimentation ne sont que les symptômes d'une maladie
de notre Terre, qui mène inévitablement à la fin de la croissance.
FORMAT : Le cancer comme métaphore de la croissance incontrôlée ?
Meadows : Oui. Les cellules saines s'arrêtent de croître à un moment donné.
Ce sont les cellules cancéreuses qui croissent jusqu'à tuer l'organisme. La
croissance de la population ou la croissance économique, c'est la même
chose. Il n'y a que deux manières de réduire la croissance de l'humanité :
réduction du taux de natalité ou accroissement du taux de mortalité. Laquelle
préféreriez-vous ?
FORMAT : Personne ne veut avoir à décider.
Meadows : Moi non plus. De toutes façons, nous avons perdu la possibilité
de choisir. C'est notre planète qui s'en chargera.
FORMAT : Comment ?
Meadows : Continuons à parler du régime alimentaire. Faites le calcul,
prenez la nourriture par personne depuis les années 90. La production de
nourriture augmente, mais la population croît plus rapidement. Et derrière
chaque calorie de nourriture qui arrive dans les assiettes, dix calories de
carburants fossiles ou de pétrole sont utilisés pour la production, le transport,
le stockage, la préparation et le traitement des déchets. Plus les réserves de
pétrole et de carburants fossiles vont diminuer, plus le prix de la nourriture
augmentera.
FORMAT : Ce n’est donc pas un simple problème de distribution ?
Meadows : Bien sûr que non. Si nous partagions équitablement, personne
n’aurait faim. Mais le fait est qu’il faut des carburants fossiles comme le
pétrole, le gaz ou le charbon pour produire de la nourriture. Et ces ressources
diminuent. Que les nouvelles réserves de pétrole et gaz de schiste soient
exploitées ou non, le pic du pétrole (4) et le pic du gaz (5) sont dépassés. Cela
signifie une pression énorme sur le système tout entier.
FORMAT : Suivant vos modèles la population sera en 2050 aux alentours de
9,5 milliards de personnes, même avec une stagnation de la production de
nourriture pour les 30 ou 40 ans à venir.
Meadows : Et cela signifie qu'il y aura beaucoup de gens très pauvres.
Beaucoup plus que la moitié de l'humanité. Aujourd'hui il y a une grande
partie de l'humanité qui n'est pas nourrie correctement. Toutes les ressources
que nous connaissons sont sur le déclin. On ne peut que deviner où tout cela
nous mènera. Il y a trop de "si" pour l'avenir : si nous sommes plus
intelligents, si il n'y a pas de guerre, si nous faisons une percée
technologique. Nous en sommes déjà à ce point où nous ne savons plus faire
face à nos problèmes, comment le ferions-nous dans 50 ans quand ils seront
plus grands ?
FORMAT : C’est notre manière de faire fonctionner notre économie qu’il
faut blâmer ?
Meadows : A propos de notre système économique et financier, il y a
quelque chose d'important que l'on oublie. C’est un outil que nous avons
développé et qui reflète donc nos objectifs et nos valeurs. Or les gens ne se
soucient pas de l’avenir, mais seulement de leurs problèmes actuels. C’est
bien la raison pour laquelle nous avons une crise de la dette si grave. La
dette, c’est l’opposé du souci de l’avenir. Quiconque s’endette dit : je ne
m’occupe pas de ce qui arrivera. Et quand pour beaucoup de gens l’avenir ne
compte pas, ils créeront un système économique et financier qui détruit
l’avenir. Vous pouvez trifouiller ce système autant que vous voulez. Du
moment que vous ne changez pas les valeurs dans la tête des gens, ça
continuera. Si vous donnez à quelqu’un un marteau et qu'il l’utilise pour tuer
son voisin, il ne sert à rien de remplacer le marteau. Même si vous le lui
enleviez il resterait un tueur potentiel.
FORMAT : Les systèmes qui organisent la manière de coexister des gens, ça
va et ça vient, ça peut changer.
Meadows : Mais l’homme reste le même. Aux Etats-Unis, nous avons un
système dans lequel il est acceptable que quelques-uns soient immensément
riches et beaucoup soient fichtrement pauvres, et même qu’ils soient mal
nourris. Si nous continuons à trouver cela acceptable, changer le système
n'aidera pas. On en reviendra toujours aux mêmes valeurs dominantes. Ces
valeurs ont beaucoup de conséquences sur le changement climatique. Et qui
s’en soucie ?
FORMAT : L’Europe ?
Meadows : La Chine, la Suède, l’Allemagne, la Russie, les Etats-Unis et tous
les autres ont des systèmes sociaux différents, mais dans chaque pays les
émissions de CO2 augmentent, parce que les gens en réalité ne s’en
inquiètent pas vraiment (6). 2011 était le record. L’année dernière (7) il y a eu
plus de dioxyde de carbone produit qu’à aucun autre moment de l’histoire
auparavant. En dépit du fait que tous veulent que ça décroisse.
FORMAT : Qu’est-ce qui ne marche pas ?
Meadows : Oublions les détails. La formule de base pour la pollution en CO2
se compose de quatre éléments. Premièrement le nombre de gens sur Terre.
Multipliez par le capital par personne, donc combien de voitures, de maisons
et de vaches par personne, on arrive au niveau de vie mondial. Ceci à son
tour multiplié par un facteur d’utilisation d’énergie par unité de capital, c’està-dire combien d’énergie il faut pour produire des voitures, construire des
maisons ou pour nourrir les vaches. Et finalement, multipliez cela par la
fraction de cette énergie qui vient de sources fossiles.
FORMAT : A peu près 80 à 90 pour cent.
Meadows : A peu près. Si vous voulez que les émissions de CO2 déclinent, le
résultat d’ensemble de cette multiplication doit décliner. Mais que faisons-
nous ? Nous essayons de réduire la part d’énergie fossile en utilisant
davantage de sources alternatives telles l'éolien et le solaire. Puis nous
travaillons à rendre notre utilisation de l’énergie plus efficace, à isoler les
maisons, à optimiser les moteurs et tout çà. Nous ne travaillons que sur les
aspects techniques, mais nous négligeons complètement le facteur population
et nous croyons que notre niveau de vie s’améliore, ou du moins reste le
même. Nous ignorons la population et les éléments sociaux dans l’équation,
et nous nous concentrons totalement sur la seule résolution du problème du
point de vue technique. C'est la raison pour laquelle nous échouerons, parce
que la croissance de la population et du niveau de vie sont beaucoup plus
grandes que ce que nous économisons (8) par l’efficacité énergétique et
l’énergie alternative. Donc les émissions de CO2 vont continuer à augmenter.
Il n’y a pas de solution au problème du changement climatique aussi
longtemps que nous ne nous attaquons pas aux facteurs sociaux qui comptent.
FORMAT : Vous voulez dire que la Terre va prendre les choses en main ?
Meadows : Les désastres sont le moyen de la planète pour résoudre tous les
problèmes. Du fait du changement climatique, le niveau des mers s’élèvera
parce que les calottes glaciaires fondent. Des espèces nuisibles se répandront
dans les zones où elles ne rencontrent pas suffisamment d’ennemis naturels.
L’augmentation de la température mène à des vents et tempêtes massives, qui
à leur tour affectent les précipitations. Donc, davantage d’inondations et
davantage de sécheresses.
FORMAT : Par exemple ?
Meadows : La terre qui aujourd’hui fait pousser 60 pour cent du blé de la
Chine deviendra trop sèche pour l’agriculture. En même temps il continuera à
pleuvoir, mais ce sera en Sibérie, et le pays deviendra plus fertile là-bas. Il y
aura donc une migration massive depuis la Chine vers la Sibérie. Combien de
fois ai-je dit cela dans mes conférences en Russie. Les plus vieux étaient
inquiets. Mais la jeune élite a seulement dit : "Qu'est-ce que ça peut me
faire ? Je veux juste être riche".
FORMAT : Que faire ?
Meadows : Si seulement je le savais. Nous arrivons à une époque qui
nécessite des changements drastiques dans à peu près tous les domaines.
Malheureusement on ne peut changer rapidement notre société ni notre
système de gouvernement. De toutes façons, le système actuel ne fonctionne
pas. Il n'a pas arrêté le changement climatique, ni empêché la crise financière.
Les gouvernements tentent de résoudre leurs problèmes en imprimant de
l'argent, ce qui entraînera presque certainement quelques années d'inflation
très élevée. C'est une phase très dangereuse. Je sais seulement qu’une
personne qui vit dans une époque incertaine a le choix entre la liberté et
l’ordre, et qu'elle choisit l’ordre. L’ordre n’est pas nécessairement adéquat, ni
juste, mais la vie est raisonnablement assurée, et les trains circulent à l’heure.
FORMAT : Craignez-vous la fin de la démocratie ?
Meadows : Je vois deux tendances. D’un côté, la dissociation d’Etats en
unités plus petites, comme des régions telle la Catalogne, et de l’autre une
superpuissance forte et centralisée. Pas un Etat, mais une combinaison
fasciste d’industrie, de police et d’armée. Peut-être y aura-t-il même les deux
à l’avenir. La démocratie est en vérité une expérience sociopolitique très
récente. Et elle n’existe pas véritablement actuellement. Elle n’a produit que
des crises qu’elle ne sait pas résoudre. La démocratie n’apporte en ce
moment rien à notre survie. Le système s’effondrera de l’intérieur, non pas à
cause d’un ennemi externe.
FORMAT : Vous parlez de la « tragédie des communs » (9)
Meadows : C’est le problème fondamental. Si dans un village tout le monde
fait brouter ses vaches sur le pré luxuriant – qu’en Angleterre on appelait
« les communs » – le bénéfice de court terme va en premier lieu à ceux qui
choisissent d’avoir davantage de vaches. Mais si cela continue trop
longtemps, toute l’herbe meurt, et toutes les vaches.
FORMAT : Donc il faut un accord sur la meilleure manière d'utiliser le pré.
La démocratie dans ses meilleurs jours peut y parvenir.
Meadows : Peut-être. Mais si le système démocratique ne peut résoudre ce
problème au niveau mondial, il essaiera probablement une dictature. Après
tout, il s’agit de problèmes comme le contrôle de la population mondiale.
Nous sommes maintenant depuis 300 000 ans sur cette planète et nous avons
gouverné de bien des manières différentes. La plus réussie et la plus efficace
a été la tribu ou le clan (10), non les dictatures et les démocraties.
FORMAT : Est-ce qu’une percée technologique pourrait sauver la Terre ?
Meadows : Oui. Mais les technologies ont besoin de lois, de ventes, de
formation, de gens qui travaillent avec – je vous reporte à ce que je disais
juste avant. De plus, la technologie n’est qu’un outil, comme un marteau, ou
un système financier néolibéral. Tant que nos valeurs sont ce qu’elles sont,
nous essaierons de développer des technologies qui répondent à ces valeurs.
FORMAT : Le monde entier voit actuellement son salut dans une
technologie verte durable.
Meadows : C’est un fantasme. Même si nous arrivons à augmenter
drastiquement le rendement de l’utilisation de l’énergie, à utiliser beaucoup
plus les énergies renouvelables, et si nous faisons des sacrifices douloureux
pour limiter notre consommation, nous n'avons pratiquement aucune chance
de prolonger la vie du système actuel. La production de pétrole sera réduite
de moitié environ dans les 20 prochaines années (11), même compte tenu de
l'exploitation du pétrole de schiste. Tout va simplement trop vite. De plus, le
pétrole permet bien davantage de choses que l’énergie alternative. Et on ne
peut faire fonctionner aucun avion avec des éoliennes. Le directeur de la
Banque Mondiale – qui juste auparavant était responsable pour l’industrie
mondiale du transport aérien – m’a expliqué que le problème du pic pétrolier
n’est pas discuté dans son institution, c’est tout simplement tabou. De toutes
façons quiconque essaie est viré ou muté. Après tout, le pic pétrolier détruit
la croyance en la croissance. Il faudrait tout changer.
FORMAT : Dans les dépenses des compagnies aériennes la part des
combustibles fossiles est très élevée.
Meadows : Exactement. Et c’est pourquoi l’ère du transport aérien de masse
bon marché se terminera bientôt. Cela ne sera accessible que pour les grands
empires ou pays. Si vous avez beaucoup d’argent vous pourrez peut-être vous
protéger de la pénurie d’énergie et de nourriture. Mais vous ne pourrez pas
vous cacher du changement climatique, qui affecte à la fois les pauvres et les
riches
FORMAT : Avez-vous des solutions à ces méga malheurs ?
Meadows : Il faudrait changer la nature de l’homme. Nous sommes
aujourd’hui programmés de la même manière que nous l’étions il y a 10 000
ans. Si l’un de nos ancêtres était attaqué par un tigre, lui aussi ne se souciait
pas de l’avenir, mais de sa survie immédiate. Mon inquiétude est que pour
des raisons génétiques nous ne soyons tout simplement pas capables de
maîtriser des choses comme le changement climatique de long
terme (12) Tant que nous n’apprenons pas à faire cela, il n’y a pas de moyen
de résoudre tous ces problèmes. Nous n’y pouvons rien faire. Les gens disent
toujours : "Nous devons sauver la planète". Non. La planète va se sauver
toute seule. Elle l'a toujours fait. Parfois il y a fallu des millions d'années,
mais c'est arrivé. Nous ne devrions pas nous inquiéter de la planète, mais de
l'espèce humaine.
===
NOTES :
(1) : "Les limites à la croissance" a été republié en 2004 dans une version mise à jour. Le livre est
disponible en français, dans toutes les bonnes librairies.
(2) : L'exemple le plus net d'action commune de niveau mondial couronnée de succès pour changer un
comportement dommageable pour l'environnement est l'interdiction des CFC (chlorofluorocarbones),
qui a abouti à stopper la dégradation de la couche d'ozone et à laisser les processus naturels la
reconstituer. Cet exemple – que Dennis Meadows cite d'ailleurs dans la mise à jour de l'étude en 2004 –
mis à part, force est de lui donner raison.
(3) : Des études récentes, telles celle de Charles A. S. Hall et John W. Day (2009) et celle de Graham
M. Turner (2012) indiquent que l'économie mondiale suit en effet une trajectoire assez similaire à celle
que prédisait le modèle initial des "Limites à la croissance" en 1972.
(4) : La production de pétrole brut a en effet à ce jour été maximale en 2006 et il est tout-à-fait possible
que cette année demeurera celle de la production la plus élevée. Le total de production de tous les
carburants liquides a continué d'augmenter depuis cette date à rythme lent, mais seulement grâce aux
apports du gaz naturel liquéfié, des biocarburants et du pétrole de schiste, ce qui ne saurait continuer
bien longtemps ces ressources supplémentaires ayant chacune des limites assez étroites.
(5) : La production de gaz continue d'être en augmentation, même lente. Il est possible que Dennis
Meadows anticipe quelque peu sur ce point.
(6) : Les émissions de gaz carbonique (CO2) ont en effet continué imperturbablement d'augmenter,
quelles que soient les grandes intentions affichées par les uns ou par les autres.
(7) : Il s'agit de l'année 2011. Cependant, l'année 2012 a vu des émissions encore plus élevées, et 2013 a
battu le record établi en 2012.
(8) : Dennis Meadows fait probablement ici référence au paradoxe de Jevons, qui a pour conséquence
qu'une augmentation de l'efficacité énergétique peut paradoxalement résulter en une augmentation de la
consommation totale d'énergie.
(9) : Un classique de l'étude économique : en l'absence d'accord mutuel régulant l'utilisation d'une
ressource commune limitée, les personnes les plus dépensières utiliseront sans limite cette ressource,
jusqu'à l'épuiser ou la dégrader complètement.
(10) : La plus réussie en terme de simple durée : tribus et clans existent depuis des dizaines de milliers
d'années, les nations, cités, royaumes et empires seulement depuis des millénaires. Quant aux autres
critères de succès, nous nous garderons de suivre Meadows sur ce point.
(11) : Sur le sujet du pic pétrolier, il est utile de consulter le dossier réuni par Matthieu Auzanneau du
blog "Oil Man"
(12) : Ni le respect des limites de la nature, ni la planification de très long terme ne sont hors d'atteinte
de l'humanité. A preuve la gestion prudente de leurs ressources par la plupart des communautés
paysannes traditionnelles. A preuve la forêt de Tronçais plantée au XVIIème siècle sur ordre de Colbert
qui s'inquiétait de ce que l'épuisement des forêts priverait la Marine du Roy de bois pour ses bâtiments
vers l'année 1900, soit plus de deux siècles plus tard !
La question posée par Dennis Meadows est cependant troublante et difficile car pour gérer prudemment
les ressources et l'environnement naturel mondial sur le long terme, c'est à l'échelle de l'humanité qu'il
serait nécessaire d'agir, non à celle d'un groupe de villages ou d'une seule nation. Or la coopération
internationale a été pratiquement toujours défaillante sur le sujet, et ceci depuis des décennies.
« L’effondrement des sociétés complexes ! »
Charles Sannat 23 septembre 2013
Mes chères contrariées, mes chers contrariens !
Avant de pouvoir aborder le résultat des élections allemandes avec un peu de
recul, je souhaitais faire découvrir à ceux qui ne le connaîtraient pas le travail
remarquable du professeur américain Joseph Tainter dont l’ouvrage
L’Effondrement des sociétés complexes a été traduit et est désormais
disponible en France aux éditions Le Retour aux Sources. Vous trouverez un
lien ci-dessous pour pouvoir vous procurer ce livre directement par Internet.
Je vous en conseille vivement la lecture.
Jamais nous n’avons ressenti un danger d’effondrement aussi fortement
L’inquiétude des gens est aujourd’hui palpable. Nous avons peur. Nous
craignons à juste titre que nos modes de vie soient profondément remis en
cause par la crise que nous traversons. Pour beaucoup, les causes de cette
crise restent diffuses mais le ressenti demeure juste. Quelque chose ne va pas
et ce quelque chose pourrait s’avérer dramatique. Comprendre les processus,
connaître l’histoire, disposer de grilles de lecture sont autant d’atouts et
d’outils qui permettront à chacun d’anticiper les risques majeurs auxquels ils
sont susceptibles, avec une probabilité importante, de devoir faire face.
L’explosion de l’euro, l’arrivée d’un nouveau système monétaire
international ou encore une crise bancaire systémique, sans oublier une crise
d’insolvabilité généralisée, sont autant de « drames » qui nous pendent au nez
dans un futur proche.
Ce que nous propose le professeur Tainter n’est rien moins qu’une grille de
lecture fascinante et passionnante destinée à expliquer dans l’histoire du
monde les processus d’effondrement des sociétés complexes. Disons-le, nos
civilisations répondent en tous points aux critères d’effondrement mais aussi
aux forces de rappels permettant de retarder, pour l’instant, ce moment de
l’effondrement.
La Théorie
J’ai tenté de vous synthétiser et résumer ci-dessous les principaux éléments
qui conduisent à l’effondrement d’une société. En réalité, l’ensemble de ces
paramètres se vérifient dans l’histoire pour chacune des sociétés complexes
s’étant effondrées, de l’Empire romain à la civilisation Maya.
1/ Les sociétés humaines sont des organisations faites pour résoudre les
problèmes.
2/ Les systèmes sociopolitiques ont besoin d’énergie pour se maintenir.
3/ La complexité accrue porte en elle des coûts accrus par habitants.
4/ L’investissement dans la complexité sociopolitique, en tant que réponse à
la résolution des problèmes, atteint souvent un point de rendements
marginaux décroissants.
5/ À mesure que le rendement marginal de l’investissement dans la
complexité décline, la société investit toujours plus lourdement dans une
stratégie proportionnellement moins rentable. Il faut alors faire face aux
poussées de tensions en dehors du budget de fonctionnement courant.
6/ Les rendements marginaux décroissants font de la complexité une stratégie
d’ensemble de moins en moins séduisante, si bien que des parties d’une
société perçoivent un avantage croissant à une politique de séparation ou de
désintégration. Logiquement, divers segments de la population accroissent
leur résistance active ou passive, ou tentent ouvertement de faire sécession.
Par rapport à cette grille de lecture, force est de constater qu’un pays comme
la France obtient à peu près un sans-faute aux critères de l’effondrement.
Comme quoi, nous pouvons être premier quelque part et avec facilité. Les
exilés fiscaux ne sont rien d’autre que des « segments de la population qui
accroissent leur résistance active ».
Nous finançons notre complexité par toujours plus d’impôts sur toujours plus
de choses comme la cigarette électronique, les boissons, et la créativité de
nos élites est sur ce sujet sans limite.
Le « choc de simplification » lancé par notre président est un vieux serpent
de mer. Tout le monde veut simplifier la complexité, or la complexité s’est
emballée, elle nous échappe, nous courrons derrière elle. Nous la subissons.
L’effondrement une bénédiction ?
Une des idées tout à fait intéressante de cet ouvrage est que finalement,
l’effondrement peut aussi être une chance et un choix rationnel des acteurs
économiques. Tout cela me coûte tellement cher que si cet État s’effondrait,
on se débrouillerait mieux tout seul et sans lui (ce que les Belges ont prouvé
au monde en restant sans gouvernement plus d’un an).
« Les sociétés complexes sont récentes dans l’histoire de l’humanité.
L’effondrement n’est alors pas une chute vers quelque chaos primordial, mais
un retour à la condition normale de moindre complexité.
L’effondrement n’est donc pas une catastrophe uniforme.
Dans la mesure où l’effondrement est dû aux rendements marginaux
décroissants de l’investissement dans la complexité, c’est un processus
économique. Il se produit lorsqu’il devient nécessaire de restaurer le
rendement marginal dans l’organisation à un niveau plus favorable.
Pour une population qui reçoit peu en retour de ce qu’elle investit pour
soutenir la complexité, la perte de celle-ci apporte des gains économiques et
sans doute administratifs. »
Adapté à notre pays, cela donnerait que tous les couples très riches (au sens
gouvernemental) gagnant plus de 4 000 euros/mois paient beaucoup et
reçoivent peu et de moins en moins. Ils auront dès 2015 intérêt à ce que ce
système qui les spolie s’effondre, or ils représentent le cœur même d’un pays
donc du système.
L’effondrement est impossible à ce jour (vous allez pouvoir rassurer
votre belle-mère en partie et pas longtemps)
Je cite longuement la théorie avancée. Je ne partage pas pleinement cet avis.
J’y reviens plus loin.
« Dans des situations de régimes politiques concurrents, ou potentiellement
concurrents, l’option de l’effondrement vers un niveau inférieur de
complexité est une invitation à être dominé par un autre membre de cet
agglomérat. Par conséquent, la complexité doit être maintenue quels qu’en
soient les coûts. »
« L’effondrement n’est possible que là où n’existe aucun concurrent assez
fort pour remplir le vide politique de la désintégration. Dans ce cas, la
faiblesse politique et militaire conduira à une lente désintégration et/ou à un
changement de régime. »
Le monde d’aujourd’hui est saturé. Il est rempli de sociétés complexes.
L’effondrement n’est ni une option, ni une menace immédiate. Toute nation
vulnérable devra suivre l’une de ces trois options :
1/ Absorption par un voisin ou un État plus grand.
2/ Soutien économique par une puissance dominante ou par une agence de
financement internationale.
3/ Paiement par la population de tous les coûts nécessaires pour poursuivre la
complexité, aussi néfaste que soit le rendement marginal.
Et le professeur Tainter de conclure que « si l’effondrement n’est pas pour le
futur immédiat, cela ne revient pas à dire que le niveau de vie industriel
bénéficie également d’un sursis. Le niveau de vie stagnera ou baissera ».
Nous ferons tout ce qui nous coûtera le plus cher…
Avant de me lancer dans la critique (constructive) de ces derniers points, je
souhaitais revenir sur le cas des pays européens. Avec l’accord
transatlantique, nous serons absorbés par un voisin plus grand. Avec
l’Europe, une puissance dominante que nous finançons tente de fournir un
soutien économique. Au final, c’est bien la population qui paiera tous les
coûts nécessaires à la poursuite de cette folle complexité. La description
réalisée par le professeur Tainter est particulièrement juste sur ce sujet précis.
La critique de la théorie de l’effondrement
Je formule cette critique constructive en toute modestie vu le travail encore
une fois remarquable de ce professeur sur ce sujet de l’effondrement des
sociétés complexes.
Dans sa théorie, l’effondrement par définition ne peut avoir lieu que lorsqu’il
se fait dans le vide et qu’aucun système ne peut venir prendre le contrôle.
J’en déduis donc que pour lui l’idée d’effondrement est total, l’effondrement
c’est dans son acceptation une forme de fin du monde absolue. Si sa
définition de l’effondrement est bien celle-ci alors je suis d’accord,
l’effondrement ne peut se produire que dans le vide.
Dans une acceptation plus populaire et moins universitaire, l’exemple récent
de l’Empire soviétique, dont tout le monde s’accorde pour dire qu’il s’est
effondré, est à mon avis beaucoup plus adapté à la compréhension des risques
actuels que la théorie du professeur Tainter pourtant brillante mais souffrant
sur ce point non pas d’une lacune que d’un besoin d’éclaircissement.
Je suppose que, dans l’esprit de la théorie, l’effondrement de l’Empire
soviétique suite à la chute du mur de Berlin est plus considéré comme un
changement de régime que comme un effondrement. Pourtant, les
conséquences quotidiennes pour la population et durant de nombreuses
années s’apparentaient bien à un effondrement. Effondrement économique,
effondrement des structures d’État, effondrement militaire, effondrement
social, effondrement géographique avec la fin réelle d’un empire réel, et j’en
passe.
L’Empire soviétique ne s’est pas effondré dans le vide. Il s’est plutôt effondré
des suites de l’amicale pression de son concurrent « l’Empire » américain
qui, pour autant, n’est pas allé occuper le Kremlin en lieu et place de l’armée
rouge, même s’il y a eu et qu’il y a encore une forme d’occupation
économique.
L’autre idée qui me gêne est la suivante : pourquoi ne pourrait-il pas y avoir
un effondrement global puisque le monde est global ?
Le professeur Tainter a une vision qui reste une vision historique fort
brillante. Mais cette vision de l’histoire est-elle adaptée à notre situation
actuelle ?
Il considère chaque pays comme une entité propre, comme une civilisation à
part entière, comme un système indépendant pouvant ou pas, selon certains
critères, s’effondrer. Pour lui, « le monde d’aujourd’hui est saturé. Il est
rempli de sociétés complexes ».
Je considère qu’en réalité le monde n’est pas saturé et rempli de sociétés
complexes juxtaposées mais qu’il s’agit d’une même et seule société, d’une
même et seule économie, d’une même et seule civilisation, interconnectée,
mondialisée, globalisée. Logiquement, si cette économie unique, cette
économie mondiale était amenée à s’effondrer, elle s’effondrerait bien dans
rien… conformément à la théorie du professeur Tainter.
Dans tous les cas, je vous recommande vivement la lecture de cet ouvrage
indispensable à toutes celles et ceux qui sont préoccupés par ce sujet des
risques d’effondrement dans nos sociétés. Ce livre est incontournable de vos
étagères car je ne vous ai offert ici qu’un résumé rapide de la pensée de
l’auteur.
Retour au réalisme...
Patrick Reymond 20 mars 2014 http://lachute.over-blog.com/
Retour au réalisme de la géographie, et de la structure de la terre.
La confrontation entre les terres du milieux, et les puissances maritimes est
inscrite dans les cartes, quelques soient les régimes politiques. La seule
alternative était bien celle de Brzezinsky : morcelé l'heartland pour une
domination de longue durée.
Enfin, une domination qui aurait duré 25 ans. Car avec la courbe de
production de pétrole et de gaz russe, qui apparaissait sous Elstine, nous
serions actuellement dans une vraie courbe de pic oil.
Mais ceci, n'est que partie remise, à quelques années. Et partie remise qui
peut être remise politiquement sur le tapis.
"la Russie, maîtresse de la Terre du Milieu sibérienne, de développer un
empire industriel entièrement autonome, fermé au commerce des nations
thalassocratiques. "
Pour le gaz, il y a 3 utilisations. La première c'est la production d'électricité,
la deuxième, la production de chaleur, la troisième, industrielle. Ces
proportions sont à peu près équivalentes.
on comprend mieux dans quelle merde est l'Europe occidentale, dans une
problématique d'affrontement avec la Russie. Parce qu'il n'y a, tout
bonnement, aucune alternative, sinon marginale, de l'ordre de quelques %.
Les autres producteurs, sont au taquet, ou il leur faudra 25 ans, pour devenir
alternative...Si, bien entendu, dans 25 ans, ils ont encore quelque chose à
vendre... L'économie, c'est pas que le blabla télévisuel, ce sont d'importants
investissements, en structures réelles.
Bien entendu, les européens de 2014, et bientôt 2015, ne sont pas les
européens de 1960 ou de 1945. Ni les saoudiens de 2014, ceux de 1960.
Ils n'ont pas du tout les mêmes habitudes de vie et de confort que leurs
anciens.
Un Pierre Botton se plaignant de n'avoir pu se doucher tous les jours en
prison, c'est du pathétisme de grand bourgeois.
Certains disent qu'en 1970, la température moyenne en hiver dans les
appartements britanniques étaient de 13°. Ayant connu cette période, en
France, ils étaient plutôt à 25°, qu'à 13, mais c'est vrai que c'était dans des
grands ensembles, symbole de modernisme : wc, eau courante, chauffage
central. En 1970, dans toute la France, c'était loin d'être le cas.
Je vois mal une population française, notamment les plus vieux, totalement
assistés, supporter avec le stoïcisme des anciens une rupture des
approvisionnements, entraînant en cascade une crise énergétique généralisée.
Souvent complètement dépendant d'un seul fournisseur d'électricité, le vieux,
conducteur d'Audi, et friand de costa croisière vit dans une illusion : que le
système économique et politique est en mesure de lui assurer, une abondance
énergétique maximale.
Comme l'a dit un lecteur, les Ivans peuvent se passer plus longtemps d'euros
que nous de gaz. En outre, pourquoi continueraient ils à approvisionner une
Ukraine qui ne les paient plus, et qui, dans le meilleur des cas, est très
mauvais payeur.
Bien entendu, les occidentaux auront toujours la possibilité de payer
directement le gaz consommée par les ukrainiens à Vladimir.
Car, si le système évolue doucement sur une pente douce de décroissance des
consommations, par progrès technique et paupérisation, la falaise de Sénéque
peut très bien, aussi, se produire à tout moment, et faire découvrir ou
redécouvrir aux occidentaux, la vie du reste du monde : électricité coupée
régulièrement, eau incertaine, chauffage... c'est quoi le chauffage ???
Pour des gens, qui ont l'habitude de prendre une douche par jour, de se
promener à poil ou quasiment chez eux, ça risque de faire dur de mettre une
brique dans le lit, avec 4 couvertures, de s'habiller sous les couvertures. Ou
de mettre une vache dans la salle à manger. ça cocotte, mais c'est très efficace
pour la température.
D'ailleurs, la carte française des coupures d'électricité est très évocatrice.
C'est une carte politique, qui épargne justement Paris et Ile de France, et
sacrifie le sud du pays, pourtant à ce qu'il me semble, plus qu'excédentaire en
la matière.
Surtout quand on voit l'Ardèche et ses 242 minutes de ruptures
d'approvisionnements, elle qui est truffée de centrales nucléaires, sans
compter tous les barrages, pas loin...
Comme le disait un autre lecteur, chez lui, à Lyon, il existe des super-pointes,
et plus vraiment d'heures creuses. Il s'agit, simplement d'un phénomène
particulier propre aux grosses agglomérations."Profitant", encore de la
globalisation, ils sont sur l'ancienne courbe qui fait que, chez eux, soit 40 %
de la population, et 4 % du territoire, cela progresse encore. Mais aux dépens
des autres.
Pour eux, les "courbes d'approvisionnements en fluide", sont encore positive,
mais pour combien de temps, et le déphasage de la population sera total au
moment d'une falaise de Sénéque inéluctable.
L'histoire secrète de la crise financière ou comment
la Fed domine le monde
Harold James | 13/03/2014 La Tribune.fr
De nouvelles informations apparaissent, concernant l'attitude des autorités
monétaires et financières, face à la crise, en 2008. Elles montrent le rôle clé
de la Fed et la marginalisation du FMI. par Harold James, Princeton
Le grand roman de Balzac Ies illusions perdues se termine par une tirade sur
la différence entre « l'histoire officielle », qui est un « tissu de mensonges »,
et « l'histoire secrète » - c'est à dire la vraie histoire. Dans le temps, il était
possible de cacher les vérités scandaleuses de l'histoire pendant longtemps voire pour toujours. Plus maintenant.
Ceci n'est nulle part aussi apparent que dans les récits de la crise financière
mondiale. L'histoire officielle dépeint la Réserve fédérale américaine, la
Banque centrale européenne et les autres grandes banques centrales comme
adoptant une action coordonnée pour sauver le système financier mondial de
la catastrophe. Cependant, les transcriptions publiées récemment des réunions
de 2008 du Federal Open Market Committee, le principal organe de décision
de la Fed, révèlent que, dans les faits, la Fed a émergé de la crise en tant que
la banque centrale du monde, tout en continuant à servir en premier lieu les
intérêts américains.
Le rôle premier de la Fed
Les réunions les plus importantes se sont déroulées le 16 septembre et le 28
octobre - à la suite de l'effondrement de la banque d'investissement
américaine Lehman Brothers - et portaient sur la création d'accords bilatéraux
d'échange de devises visant à assurer une liquidité adéquate. La Fed y avait
décidé d'accorder des crédits en dollars à des banques étrangères en échange
de devises, que la banque étrangère acceptait de racheter après une période
spécifiée au même taux de change, plus les intérêts. Cela fournissait aux
banques centrales - en particulier celles de l'Europe, qui faisaient face à une
pénurie de dollars après la fuite des investisseurs américains - les dollars dont
elles avaient besoin pour prêter aux institutions financières domestiques en
difficulté.
En effet, la BCE a été parmi les premières banques à conclure un accord avec
la Fed, suivie par d'autres grandes banques centrales de pays avancés, comme
la Banque nationale suisse, la Banque du Japon et la Banque du Canada. Lors
de la réunion d'octobre, quatre économies émergentes importantes « sur le
plan diplomatique et économique » - Mexique, Brésil, Singapour et Corée du
Sud - ont rejoint le mouvement, la Fed décidant d'établir des lignes de swap à
hauteur de 30 milliards de dollars avec les banques centrales de ces pays.
La Fed voit d'abord les intérêts américains
Bien que la Fed ait agi comme une sorte de banque centrale mondiale, ses
décisions ont été dictées, d'abord et avant tout, par les intérêts américains.
Pour commencer, la Fed a rejeté les demandes de certains pays - dont les
noms sont effacés dans les transcriptions publiées - de rejoindre le
programme d'échange de devises.
Plus important encore, des limites furent placées sur les swaps. L'essence de
la fonction de prêteur en dernier ressort d'une banque centrale a toujours été
la fourniture de fonds illimités. Parce qu'il n'y a pas de limite sur la quantité
de dollars que la Fed peut créer, aucun participant au marché ne peut prendre
de position spéculative contre elle. En revanche, le Fonds monétaire
international dépend de ressources limitées fournies par les pays membres.
Un changement fondamental dans la gouvernance mondiale
Le rôle international grandissant que la Fed joue depuis 2008 reflète un
changement fondamental dans la gouvernance monétaire mondiale. Le FMI a
été créé à une époque où les pays étaient régulièrement victimes des
hypothèses désinvoltes des banquiers de New York, tels que l'évaluation de
JP Morgan dans les années 1920 selon laquelle les Allemands étaient
« fondamentalement un peuple de second ordre ». Le FMI formait une
caractéristique essentielle de l'ordre international de l'après-Seconde Guerre
mondiale, destinée à servir de mécanisme d'assurance universelle - qui ne
pourrait pas être utilisé pour promouvoir les intérêts diplomatiques du
moments.
Les documents de la Fed montrent la marginalisation du FMI
Aujourd'hui, comme le montrent clairement les documents de la Fed, le FMI
est devenu marginalisé - notamment en raison de son processus politique
inefficace. En effet, dès le début de la crise, le FMI, supposant que la
demande pour ses ressources resterait faible en permanence, avait déjà
commencé à réduire ses capacités.
En 2010, le FMI a mis en scène sa résurrection, se présentant comme central
dans la résolution de la crise de l'euro - à commencer par son rôle dans le
financement du plan de sauvetage grec. Pourtant, ici aussi, une histoire
secrète a été révélée - qui met en évidence à quel point la gouvernance
monétaire mondiale est devenue asymétrique.
La position du Fonds monétaire compliquée, face à la crise européenne
Le fait est que seuls les États-Unis et les pays massivement surreprésentés de
l'Union européenne ont soutenu le plan de sauvetage grec. En effet, toutes les
grandes économies émergentes s'y sont fermement opposées, le représentant
du Brésil déclarant qu'il s'agissait d'un « plan de sauvetage des détenteurs de
la dette privée de la Grèce, principalement les institutions financières
européennes ». Même le représentant de la Suisse a condamné la mesure.
Lorsque les craintes d'un effondrement soudain de la zone euro ont donné
lieu à un débat prolongé sur la façon dont les coûts seront supportés par des
restructurations et des annulations de dette, la position du FMI deviendra de
plus en plus compliquée. Bien que le FMI soit censé avoir priorité sur les
autres créanciers, il y aura des demandes pour annuler une partie des prêts
qu'il a émis. Les pays émergents plus pauvres s'opposeraient à une telle
démarche, arguant que leurs citoyens ne devraient pas avoir à payer la facture
de la prodigalité budgétaire de pays beaucoup plus riches.
Une perte d'influence inéluctable, même en cas de changement de
directeur général
Même ceux qui ont toujours défendu l'implication du FMI se tournent à
présent contre le Fonds. Les fonctionnaires de l'UE sont outrés par les efforts
apparents du FMI pour obtenir un soutien des pays débiteurs de l'Europe en
exhortant l'annulation de toutes les dettes qu'il n'a pas émises lui-même. Et le
Congrès des États-Unis a refusé d'approuver l'expansion des ressources du
FMI - qui faisait partie d'un accord international négocié au sommet du G-20
de 2010.
Bien que le scandale qui a suivi la nomination d'un autre européen en tant
que directeur général du FMI en 2011 soit de nature à assurer que le prochain
chef du Fonds ne sera pas originaire d'Europe, la diminution rapide de
l'importance du rôle du FMI signifie que cela ne changera pas grand-chose.
Comme le montre l'histoire secrète de 2008, ce qui importe est de savoir qui a
accès à la Fed.
La dette, ou comment hypothéquer l’avenir
pour “l’ici et maintenant”
21 mar 2014 | Bill Bonner | http://la-chronique-agora.com/dette-hypothequer-avenir/
▪ Comme promis, aujourd’hui nous abordons un temps qui n’est pas encore
arrivé — le point où le pauvre vase finira par déborder.
Hmmm… Cette semaine, la Fed a confirmé qu’elle retirerait encore
10 000 milliards de dollars de QE. Les actions ont chuté. L’or aussi.
Que faut-il en penser ?
Rappelez-vous que tant que les politiques de taux zéro continuent, les
autorités drainent de plus en plus de ressources futures. Elles encouragent les
gens à emprunter — en leur faisant miroiter des taux d’intérêt proches de
zéro. La dette doit être remboursée, bien entendu, à partir des futurs
bénéfices : c’est ainsi qu’on met l’avenir sous le joug de la dette pour
satisfaire les désirs de "l’ici et maintenant".
Le monde entier participe. Avec une dette mondiale totale de
100 000 milliards de dollars, même si la planète pouvait mettre de côté
5 000 milliards de dollars par an, il faudrait environ 30 ans pour rembourser
(en tenant compte d’intérêts à des taux "normaux").
Saut que le monde ne peut pas mettre 5 000 milliards de côté chaque année. Il
n’arrive même pas à rentrer dans ses frais. Au lieu de ça, il lui faut
5 000 milliards de dollars d’argent emprunté, net, tous les ans, rien que pour
rester aux niveaux actuels de chômage, de prix des actifs, de consommation
et de taux d’intérêt ! En d’autres termes, aujourd’hui, au lieu de rembourser
la dette passée, nous empruntons plus encore sur l’avenir… rien que pour
faire du surplace.
La question restée en suspens : combien d’avenir reste-t-il ?
Nous n’avons pas de réponse. Aujourd’hui, nous nous attaquons à une
question plus simple : à quoi ressemblera l’avenir lorsqu’il viendra ? Nous
faisons bien entendu allusion à cette partie du futur où le monde se retrouvera
jusqu’au cou dans une substance brune et malodorante.
Comme nous avons commencé à l’expliquer cette semaine, le résultat de
l’inflation des actifs, c’est généralement la déflation des actifs. Jusque là, rien
que de très habituel. Et ça pourrait commencer à tout moment. Les actions
américaines ont été les principales bénéficiaires de la bulle de crédit. Elles
seront très probablement les principales victimes lorsque la bulle du crédit
éclatera. Ensuite, les sommets record atteints ces dernières années seront
égalés par des planchers record.
▪ La nature adore la symétrie
C’est comme ça. Ce qui grimpe doit baisser. Les booms de la dette, des
rachats d’actions, d’émissions de junk bonds et des marchés boursiers et
obligataires seront tous suivis de terribles krachs.
Comme il se doit. C’est naturel. C’est sain. On élimine les saletés… on
nettoie les mauvaises décisions et les erreurs… la vie économique peut
continuer. Un nouveau boom peut commencer.
Evidemment, une vraie reprise modérerait le krach. Des ventes en hausse, des
revenus en hausse, des profits en hausse — tout ça contribue à la sorte de
croissance qui rend la dette moins lourde à porter.
Avons-nous une vraie reprise ? Les statistiques officielles nous disent que
nous avons la reprise la plus faible depuis que la Fed a commencé à faire son
oeuvre. Si on regarde les chiffres de plus près, cependant, on constate qu’il
n’y a pas de reprise du tout.
Les ventes de voitures, les ventes de maisons, les revenus des ménages —
tous stagnent ou chutent.
Vous avez entendu dire, bien entendu, que le niveau de chômage est en baisse
— à 6,7% dans le cas des Etats-Unis. Une bonne partie de cette chute est
attribuée au fait qu’un grand nombre de seniors ont simplement pris leur
retraite. Ce n’est pas vrai. Au lieu de prendre leur retraite, les seniors se sont
accrochés à leur emploi comme des naufragés à leur bouée. Les chiffres en
disent long. La tranche démographique qui a le plus contribué à la chute du
taux de participation, ce sont les 25-54 ans. En revanche, les travailleurs âgés
de plus de 55 ans, ont en fait augmenté leur participation dans le bassin
d’emploi. Ils ont augmenté la main-d’oeuvre de 3%, tandis que le groupe plus
jeune la réduisait de 4,7%.
Pourquoi les seniors voudraient-ils continuer à travailler ? La réponse semble
évidente : ils n’ont pas assez d’argent pour prendre leur retraite.
Les jeunes gens, en attendant, ont besoin de travailler. Il n’est pas question de
retraite. Sauf qu’ils ne peuvent pas trouver d’emploi. En d’autres termes, les
données utilisées pour prouver que l’économie se remet prouvent exactement
le contraire. Et il y a plus : cet échec à déclencher une vraie reprise est la
seule chose qui permet à la bulle de continuer à se développer.
Nous reviendrons sur ce point important lundi : à suivre…
Cyrano et les banques centrales
21 mar 2014 | Le Mogambo Guru | http://la-chronique-agora.com/cyrano-banques-centrales/
▪ Il est intéressant de constater que la Devise en Circulation aux Etats-Unis
— c’est-à-dire les billets et les pièces — a grimpé de 9,6 milliards de dollars
en une semaine, soit 31 $ pour chaque homme, femme et enfant dans le pays.
En une semaine !
En fait, si l’on regarde les chiffres, la Devise en Circulation a grimpé de
72,5 milliards de dollars l’an dernier, soit assez de NOUVELLES liquidités
pour que CHACUNdes hommes, femmes et enfants dans le pays reçoive
234 $ !
Etant personnellement un homme, femme ou enfant aux Etats-Unis, imaginez
mon mécontentement et mon désarroi tandis que j’attendais impatiemment
que ma femme aille enfin dans la cuisine pour pouvoir jeter un oeil dans son
sac de manière à pouvoir réclamer MES234 $ à moi. Je me disais que je
pourrais peut-être m’évader un peu pour aller siffler un canon ou deux et
peut-être, éventuellement, voir ce qu’il y a de neuf dans le monde
merveilleux et magique du strip-tease — et voilà que j’ai trouvé son portemonnaie vide !
Je lui ai donc posé la question en passant, poliment (Hé ! Toi là, dans la
cuisine ! Où sont mes satanés 234 $ ?"), soulignant qu’elle ferait mieux de
cracher au bassinet, parce que j’avais des plans pour cet argent, des plans
IMPORTANTS, mais elle a persisté à dire qu’elle n’avait pas les siens non
plus ! Je mène l’enquête.
Quoi qu’il en soit — revenant d’un coup de volant vers la droite, les pneus
crissant, au sujet qui nous occupe –, la Base Monétaire elle-même a grimpé
de 82 milliards de dollars, passant de 3 757 milliards de dollars à
3 839 milliards, et (selon Barron’s) a pris la somme vertigineuse de
2 841 milliards de dollars l’an dernier.
▪ Toujours avec moi ?
Alors, hé ! Vous là ! Vous voulez parler de l’inflation de la masse monétaire
qui mène toujours à l’inflation des prix à la consommation ? Non ? Vous dites
que vous me l’avez entendu dire tant et tant de fois auparavant, et vous êtes si
fatigué de l’entendre que vous êtes en train de délibérément EVITER de lire
ceci ?
Eh bien, si vous flânez le nez en l’air au lieu de lire ce Sinistre Avertissement
Mogambo (SAM) à cause de votre nature mesquine et rancunière, d’accord !
Très bien ! Pas de problème !
Mon côté cruel est heureux — HEUREUX, vous m’entendez — que vous ne
me laissiez pas vous expliquer, pour la millième fois, que vous devriez
acheter de l’or, de l’argent-métal et du pétrole, ce que vous ne voulez
toujours pas faire, ce qui signifie que vous allez manquez des plus-values
fabuleuses lorsque leur cours décollera, grâce à l’idiotie monétaire de la Fed
maléfique et des autres ordures de banques centrales créant tant de cash et de
crédit de par le monde.
Résultat, vous passerez le reste de votre vie dans une pauvreté pitoyable,
enlisé dans la misère, mangeant de la salade d’ortie et des côtelettes de
limace, m’observant peut-être passer dans ma belle voiture flambant neuve,
la stéréo à fond, mes jantes chromées étincelant au soleil. Peut-être
m’entendrez-vous aussi vous rire au nez : "hahahaha ! Alors, qui est trop
occupé pour lire un SAM ? Hahahaha !"
Et puisque vous m’ignorez encore, vous n’entendrez pas la nouvelle glaçante
selon laquelle la satanique cabale gouvernementale qui se nomme G20
propose des dépenses déficitaires de 2 000 milliards de dollars l’an prochain,
ou que le budget fédéral d’Obama pour 2015 se monte à la somme
ahurissante de 3 900 milliards de dollars ! Hiiiiiii !
▪ Et ce n’est pas près de s’arrêter !
Malheureusement, la Vérité Toute Nue (VTN), c’est que cette folie
budgétaire et monétaire vise désespérément à tenter de sauver les banques
pendant encore un peu de temps, puisque les banques ont prêté — et
emprunté pour elles-mêmes afin de spéculer — tout l’argent des déposants,
des douzaines de fois.
Si bien que, malheureusement, tout l’argent que vous avez en banque a, en
réalité, disparu, selon les livres comptables des banques — et le seul moyen
de le récupérer, c’est que tout ces emprunteurs qui ont emprunté de l’argent
remboursent l’argent qu’ils ont emprunté, ce qu’ils ne peuvent pas faire, car
ils n’ont pas l’argent pour rembourser l’argent.
Mais ne pas rembourser l’argent que les banques ont emprunté est
paradoxalement une bonne chose — parce que quand tout le monde vend des
actifs pour lever du cash afin de payer ses dettes, cela baisse la masse
monétaire, après quoi les prix des actifs baissent, des choses s’écroulent, c’est
la faillite partout et tout le monde est grognon d’avoir été ainsi anéanti.
Tout ça se produira probablement BEAUCOUP plut tôt que prévu, dans la
mesure où une telle quantité d’actifs subit des effets de levier si
incroyablement élevés que tout mouvement significatif à la baisse noierait
rapidement tout les capitaux des investisseurs, coulant immédiatement les
transactions en cours et causant une perte énorme aux créditeurs — qui sont,
en fin de compte, les banques, ce qui cause une chute de la masse monétaire.
Hiiiiii (bis) !
Heureusement peut-être, compte tenu de tout ce qui précède, non seulement
les consommateurs ne remboursent PAS l’argent qu’ils doivent, mais ils
empruntent plus ! Ce qui tombe mal puisque les intérêts sont hausse, les prix
sont en hausse, mais les revenus baissent.
▪ La leçon à retenir de tout ça…
C’est généralement à ce moment-là que je m’aperçois qu’EN FAIT vous
lisiez ce Sinistre Avertissement Mogambo (SAM), espèce de rusé renard,
vous trahissant avec une attaque verbale refoulée de longue date : "La ferme,
Mogambo ! La ferme, la ferme, la ferme !" — à quoi je riposte adroitement
avec cette réplique imparable : "si vous n’achetez PAS autant d’or, d’argent et
de pétrole que vous le pouvez, vous êtes en train de faire une grosse, grosse,
GROSSE erreur !"
Après quoi — pour filer cette soudaine métaphore épéiste — à la fin de cet
envoi, "je touche", tel Cyrano de Bergerac, disant avec tout le venin et le
mépris mortel que j’ai en moi : "Crétin !"
Après cette enivrante scène de fin où je tiens la vedette en Cyrano, le bel et
courageux escrimeur et écrivain lyrique, il n’y a rien à ajouter : vous savez ce
que vous avez à faire et pourquoi vous devez le faire.
Il faut admettre que la référence à Cyrano de Bergerac est un soupçon de
fantaisie qui m’est venu spontanément, je ne sais pas pourquoi. Peut-être ne
le saurons-nous jamais. Ou peut-être que nous nous en fichons.
Mais nous savons pourquoi il faut acheter de l’or, de l’argent-métal et du
pétrole, et c’est là la chose la plus importante. Le fait que ce soit aussi
spectaculairement simple rend d’une évidence de plus en plus aveuglante que
"youpi ! Investir, c’est facile !"
« La Banque centrale américaine a-t-elle perdue
la raison ? »
Charles Sannat 21 mars http://www.lecontrarien.com/
Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !
Poser la question, c’est déjà presque y répondre !
Mercredi soir, Janet Yellen, la « gouverneuse » de la Banque centrale
américaine, la FED, a indiqué qu’elle allait encore diminuer de 10 milliards
de dollars ses injections mensuelles de liquidités et a ouvert la porte à une…
remontée des taux d’intérêt !
Une sémantique parfaitement contradictoire
Ce qui ressort de cette intervention de la remplaçante de Ben Bernanke est
une forme de grande confusion sémantique.
Janet Yellen, évoquant les taux d’intérêt qui ont été, comme attendu,
maintenus à zéro, a précisé qu’ils « devraient le rester pendant une période
considérable ».
Sous l’amicale pression des journalistes, la patronne de la FED a été
contrainte de préciser sa pensée concernant la définition du concept de «
considérable ». Elle a donc déclaré que « le langage que nous utilisons dans
le communiqué fait référence à une période considérable. Donc, c’est le
genre de terme qui est difficile à quantifier… peut-être de l’ordre de six mois
».
Or 6 mois, même en économie et même pour les marchés, c’est tout sauf une
durée considérable… c’est même plutôt du court terme ! Pour Janet Yellen,
les taux devraient donc remonter aux États-Unis dès 2015, et 2015 c’est très
bientôt, c’est très proche, terriblement proche.
L’économie américaine peut-elle supporter un tel traitement de choc ?
L’économie américaine est-elle à nouveau en pleine croissance économique ?
Les optimistes béats pensent que oui, pourtant, à y regarder de plus près,
même si tout n’y est pas aussi noir que certains voudraient le faire croire, le
dynamisme de l’économie américaine n’est pas du tout aujourd’hui ce qu’il
était au début de l’année 2007 à la veille du déclenchement de la crise dite
des « subprimes ».
La consommation reste en berne, le taux de chômage baisse fortement, certes,
mais cela masque difficilement la baisse de la population active et le fait que
les Américains sont de plus en plus nombreux à tout simplement renoncer à
chercher un travail ou à s’inscrire dans les « job centers », les « ANPE »
locales.
Les profits des grandes sociétés cotées ne sont pas transcendants et s’ils ne
s’effondrent pas, ils ne sont pas non plus, loin de là, en forte croissance.
L’endettement US atteint des niveaux élevés relativement incompatibles avec
une augmentation importante des taux d’intérêt, même si les USA disposent
de marges de manœuvre, contrairement à la France, en terme de pression
fiscale.
Enfin, cette réduction des injections monétaires appelée « tapering »
intervient à un moment de fortes tensions géopolitiques entre les États-Unis
et la Russie, sans oublier la volonté chinoise de « désaméricaniser » le
monde. Bref, aussi bien la Chine que la Russie sont actuellement plus
vendeurs de dette américaine qu’acheteurs de bons du Trésor. Alors si ce
n’est pas la FED, qui va combler la différence ? La Belgique, via Euroclear,
comme ce fut le cas récemment ?
La FED va-t-elle aller jusqu’au bout de la logique ?
Pendant longtemps, de nombreux analystes annonçaient que la FED ne ferait
que semblant de réduire ses injections monétaires pour mieux les reprendre.
J’en fais partie et j’ai dit et répété à de nombreuses reprises que je ne croyais
pas ce mouvement durable.
J’ai comparé cette politique à ce qu’avait fait Jean-Claude Trichet en 2011
lors du passage de témoin à Mario Draghi, actuel gouverneur de la BCE,
quand il avait augmenté les taux d’intérêt contre toute logique économique
afin de préparer le terrain à son successeur et lui créer artificiellement des
marges de manœuvre. Effectivement, ce mouvement ne fut pas durable et
Mario Draghi a rapidement pris le sens inverse et baissé les taux directeurs.
Cependant, concernant la FED et Janet Yellen, je commence à avoir un
mauvais pressentiment et je pense qu’il est possible que la FED non
seulement aille au bout de l’arrêt des Quantitative Easing mais effectivement
augmente les taux d’intérêt, ce qui ne manquera pas de créer des problèmes
économiques pouvant être très, mais alors très importants. Pour tout vous
dire, je ne comprends pas bien la logique à l’œuvre à la FED, ni la nécessité
de pousser les taux d’intérêt à la hausse, si ce n’est dans la volonté de rendre
plus attractive la dette américaine qui pourrait se trouver en manque
d’acheteurs de long terme sur des niveaux de rendement historiquement
faibles.
Les effets d’une hausse des taux d’intérêt :
Si les obligations dites sans « risque » rapportent plus que les actions
risquées, alors les investisseurs se reporteront massivement sur les
obligations d’État = krach boursier.
Toutes les obligations émises ces dernières années à des taux très faibles vont
perdre de la valeur puisqu’elles rapporteront moins et personne n’en voudra =
krach obligataire.
Les États, à commencer par les USA, sont très endettés. Hausse des taux =
augmentation du service de la dette et dans un cas extrême faillite de l’État…
Hausse des taux aux USA, pays où les emprunteurs empruntent
culturellement à taux variables = augmentation des impayés, insolvabilité des
ménages et « bis-repetita » de la crise des subprimes. Ce n’est évidemment
pas bon du tout pour le secteur immobilier, d’où la possibilité d’un nouveau
krach immobilier.
Hausse des taux, krach immobilier, krach obligataire, augmentation des
crédits impayés, etc. = problème pour les banques qui restent encore très
fragilisées.
Bref, l’ensemble de ces éléments aboutissent logiquement à la mise en place
de toutes les conditions pour une nouvelle crise très grave où nous verrions
l’éclatement de toutes les bulles spéculatives engendrées par la création
monétaire de ces 7 dernières années… Ce n’est pas réjouissant !
Pas réjouissant non plus le fait que lorsque l’on augmente les taux,
évidemment le coût du crédit est renchéri. Cela signifie qu’il faut que la
marge et les profits dégagés par un investissement soit plus élevés d’autant…
Difficile dans un environnement économique peu dynamique. Une hausse des
taux étouffe donc les économies fragiles et nos économies sont fragiles. Au
final, des taux élevés tuent la croissance et conduisent forcément à des cycles
récessifs plus ou moins forts.
Enfin, l’arrêt des injections de liquidités et la hausse des taux envisagée vont
peser directement sur les économies des pays émergents comme la Chine et
la Russie mais aussi de tous les autres en créant quelques menus problèmes
au niveau des monnaies de ces différents pays et des cours de Bourses… mais
comme le disait la réserve fédérale américaine… cela n’est pas un problème
pour… les États-Unis !
Alors, lorsque l’on liste les conséquences parfaitement prévisibles et connues
d’une telle politique monétaire « restrictive » avec le « tapering » puis la
hausse des taux, on ne peut que frémir et se demander si la FED a perdu la
raison.
Non la FED n’est pas folle !
Évidemment, la FED sait très bien ce qu’il va se passer tout comme le FMI
savait pertinemment ce qui se passerait en Grèce avec les politiques
d’austérité exigées. La question est donc pourquoi cette politique et pourquoi
maintenant ? Faire dérailler l’économie mondiale, créer une crise de toutes
pièces, une baisse significative des actifs qui pourront alors être massivement
rachetés par les entreprises américaines à prix cassés ? S’agit-il pour la FED
de « plumer » plus simplement le contribuable américain et mondial en
augmentant les taux au profit principalement des grandes banques
commerciales qui, je le rappelle, sont les actionnaires de la FED, institution
privée et non publique ?
À ce stade, les motifs ne Janet Yellen ne sont pas clairs, mais ce qui est
évident c’est que nous pensions tous qu’elle poursuivrait la politique
accommodante de son prédécesseur. Pour le moment, les faits me donnent
tort, ce qui n’est pas vraiment le plus important. Le plus important c’est
d’essayer de comprendre le « mobile » et, disons-le, il y a beaucoup de
théories mais peu de faits !
Restez à l’écoute.
À demain… si vous le voulez-bien !!
La Nasa prédit la fin prochaine de notre civilisation
Je rediffuse aujourd’hui l’article écrit il y a quelques mois par mes soins au
sujet de « l’effondrement des sociétés complexes ». Un ouvrage de référence
pour vous aider dans votre réflexion sur ces sujets passionnants.
Je vous conseille évidemment la lecture de cet article de France Info au sujet
du dernier rapport de la NASA concernant la « fin du monde » ou plus
précisément de la « civilisation ».
Article France Info rapport NASA ici
Je vous conseille également la lecture du dernier papier de Dennis Meadows,
membre éminent du Club de Rome et qui avait déjà écrit le Rapport du Club
de Rome il y a plus de 30 ans et qui traitait de la problématique de la
raréfaction des matières premières et en particulier énergétiques sur
lesquelles est basé notre système économique.
Le dernier article de Meadows ici. Pour lui, il est tout simplement trop tard…
En un mot : préparez-vous.
Charles SANNAT
L’OCDE sur les impacts de la crise
http://www.lecontrarien.com/locde-sur-les-impacts-de-la-crise-21-03-2014-non-classe
Voici le dernier rapport de l’OCDE sur les impacts en particulier sociaux de
la crise à travers les pays membres de l’OCDE.
Les résultats sont édifiants et particulièrement attristants. À parcourir.
Charles SANNAT
L’or va sur les $ 1 400 pour la Commerzbank !!
Selon la Banque allemande Commerzbank, les turbulences en Ukraine et un
retour des investisseurs sur les ETFs devraient rapidement pousser les prix de
l’or vers les 1 400 dollars. Pour le moment, l’or est en recul mais la crise
ukrainienne au long cours et la montée progressive des tensions devraient
permettre au métal jaune de se rapprocher de ses plus hauts en 2014.
Charles SANNAT
Lire ici l’article entier de The Telegraph consacré à ce sujet
Accord européen sur l’union bancaire au terme d’une
négociation marathon
C’est une dépêche AFP qui nous a appris que « le Parlement européen et les
États de l’UE sont parvenus à un accord jeudi sur l’union bancaire, au terme
d’une nuit de négociation marathon ».
Pour le moment, les informations sur cet accord sont assez parcellaires. J’y
reviendrai certainement plus longuement dans les prochains jours, le temps
que tout cela se décante et que l’on sache exactement de quoi il s’agit et que
les documents soient mis à notre disposition pour analyse.
Charles SANNAT
Après les révisions de la croissance, les révisions des résultats des
banques ! (Deutsche Bank)
C’est une dépêche de l’AFP qui nous apprend que la « première banque
allemande Deutsche Bank a annoncé jeudi avoir révisé comme prévu à la
baisse ses résultats pour 2013, afin d’y intégrer les charges liées au règlement
de son conflit juridique avec la famille Kirch.
La banque a publié un bénéfice net pour l’année 2013 ramené à 681 millions
d’euros, contre 1,08 milliard annoncé lors de la publication de ses résultats
préliminaires en janvier ».
« Elle a également abaissé son résultat avant impôts sur cette période, à 1,46
milliard d’euros contre 2,07 milliards publiés précédemment. »
C’est évidemment un comportement complètement hallucinant de la part
d’entreprises de cette taille qui ne sont même plus en mesure d’établir un
bilan et des documents comptables capables de refléter la réalité
économique !
Quelle est la responsabilité des Commissaires aux comptes ? Que font les
autorités de tutelle et de surveillance face à ce genre de dérives ?
C’est une information en réalité extrêmement inquiétante.
Encore une fois, les banques vont mal, très mal, et pour certaines d’entre elles
il devient difficile de cacher la poussière sous les tapis…
Charles SANNAT
Source ici
Communiqué de l’Agence France Presque…
Notre camarade contrarien Richard était furieux de mon article concernant
l’Ukraine et m’a fait suivre cette dépêche de « L’Agence France Presque »
nous apprenant que le responsable de la télévision publique ukrainienne avait
en réalité démissionné pour raison de santé et mes informations étaient
parfaitement erronées… C’est évidemment une blague potache et de
l’humour de contrarien mais j’ai bien rigolé, donc je partage l’humour de
notre camarade Richard avec vous tous !
Je vous souhaite un excellent week-end à toutes et tous !
Charles SANNAT
Cher contrarien,
Je vous retranscris la dernière dépêche de l’AFP (ou presque) au sujet du
président de la télévision publique Ukrainienne.
Démission de M. Alexander Panteleymonov pour raison de santé :
Démission du président de la télévision publique Ukrainienne pour raison de
santé physique et mentale.
En effet, M. Alexander Panteleymonov, victime de narcolepsie, a demandé
l’aide de personnes très « adroites » pour le maintenir éveillé le temps
d’écrire sa lettre de démission. L’avancement de sa maladie a contraint ses
« amis » à utiliser la stimulation physique et sonore de manière ininterrompue
pour le maintenir éveillé, le temps qu’il accomplisse sa tâche.Il est
actuellement hospitalisé sans possibilité de visite pour le laisser au repos
complet.
Souhaitons-lui un prompt rétablissement.
Agence France Presque le 20/03/2014 à 8h00.
Voilà Monsieur SANNAT, j’ose espérer que vous apporterez un rectificatif à
vos « complotistes » élucubrations, issues d’une mauvaise interprétation des
images.
Nous vous rappelons à toutes fins utiles que les chaînes disponibles sur votre
téléviseur peuvent vous aider à mieux comprendre ce que vous voyez, ne
négligez pas ce support.
Bonne Journée
Mister Market and Doctor Conjoncture du Vendredi 21 Mars 2014 :
Yellen marche sur des œufs
Par The Wolf le 21/03/2014 • Par Bruno Bertez
C’est bien sûr en raison des risques attachés à ces pratiques d’achats sur
marge et de recours au levier que Yellen, encore ces derniers jours, a marché
sur des œufs. Elle tente d’un côté de modérer l’appétit spéculatif, en
particulier sur les prêts subprime Corporate et de l’autre d’éviter de brusquer
les anticipations négatives qui pourraient faire boule de neige.
Ainsi elle confirme l’objectif du Taper, mais elle recule les seuils de
normalisation de la politique monétaire. Celle-ci restera ultra-accommodante
bien après le seuil de 6,5% pour le chômage et les 2% d’inflation. Elle élargit
l’horizon des spéculateurs, les assure que le bol de punch va rester en place
encore plus longtemps que prévu jusqu’alors.
Comme le suggère John Makin, un boursier résident pour le think
tank American Enterprise Institute, la politique stimulante de la
banque centrale agit sur la santé du marché comme les
antibiotiques avec le temps, c’est-à-dire avec une efficacité qui
baisse lentement pendant que le marché anticipe le message des
législateurs et est donc immunisé, ou plutôt résistant à ce
message….
En fait Yellen appuie sur le frein et l’accélérateur en même temps! Elle est
prisonnière, dans la nasse, elle a par ses objectifs contradictoires perdu tout
contrôle réel de la politique monétaire, elle est ficelée par les marchés, aux
ordres en fait.
Donc, cette année, la Fed devrait ajuster son message de politique
stimulante et modifier quelques facteurs variables, et encourager
l’opinion selon laquelle elle attendra encore plus longtemps que
jusqu’à mi-2015 pour remonter les taux. Mais aucune de ces
hypothèses n’est importante pour les perspectives du dollar toutpuissant. Une chose est claire: le dollar américain est actuellement
immunisé contre la politique stimulante de la Fed. A partir d’ici,
c’est le marché et non la Fed qui est aux commandes. Et le marché
est extrêmement vulnérable à cette prise de conscience, car il
continue de guetter les indices de la politique de la Fed alors qu’en
réalité, il devrait s’inquiéter de la crédibilité de ses suppositions
éventuellement erronées. Comme je l’ai suggéré la semaine
dernière, j’ai l’impression que le marché a atteint son «paroxysme
d’euphorie» et le sentiment de danger risque fort de s’émietter à
partir de maintenant, étant donné qu’il dépendait de la politique
passée, et non présente, de la Fed… John J Hardy Saxo Bank
Ne vous laissez pas influencer par les normes historiques, les références
passée etc tant en matière de ratios d’achats sur marge qu’en raison des autres
indicateurs techniques. Nous sommes dans une situation inédite, c’est
l’Aventure, il n’y a plus de normes et il n’en aura plus jusqu’à la perte de
contrôle finale, dont vous savez que nous la considérons comme inéluctable.
Le retour aux normes se fera par un choc quand la Fed et autres perdront le
contrôle de leurs créations…
Les Clefs pour Comprendre du Jeudi 20 Mars 2014:
La Grande Manip des fausses causalités. L’arme
des tyrans!
Par The Wolf le 20/03/2014 • Par Bruno Bertez
http://leblogalupus.com/2014/03/20/les-clefs-pour-comprendre-du-jeudi-20-mars-2014-la-grandemanip-des-fausses-causalites-larme-des-tyrans-par-bruno-bertez/
Voici une remarque fondamentale à la fois pour comprendre notre travail et,
en même temps, pour analyser les situations. Elle complète une autre
remarque, elle aussi fondamentale: la première des choses à faire quand
quelqu’un parle, consiste à se poser la question de l’identité du locuteur et à
se demander, « qu’est-ce qu’il veut », en s’exprimant. Derrière toute parole, il
y a un désir, une intention, rien n’est innocent.
L’un des ressorts les plus puissants du dirigisme, du constructivisme et de la
manipulation des peuples par les gouvernements, est le recours aux fausses
causalités.
Par les discours officiels, par la répétition dans les médias, par la complicité
des économistes de banque, on implante dans la tête des gens de faux liens de
causalités. On escamote les vraies causalités, souvent cachées et complexes,
pour les remplacer par d’autres plus faciles à comprendre, plus évidentes,
mais fausses.
La juxtaposition des événements, les amalgames, ce que nous appelons la
méthode des Renseignements généraux, des flics, tout cela sert à créer de
fausses causalités.
Ce que la Fed a réussi à imposer sur les marchés, grâce à la connivence des
Goldman et autres, ce sont ces fausses causalités, multiples, croisées, en
maillage et réseaux. Cela se donne à voir par ce que l’on appelle les
corrélations. Et la prolifération des Quants.
Correlation, causation, and that jazz…
Le plus bel escamotage de cause économique des 5 dernières années, c’est
celui de la notion de surendettement. Et pour cause, si la notion de
surendettement venait à être reconnue, mise au grand jour, alors les
gouvernements kleptos et socio-démos perdraient tout levier pour manipuler
le monde. Ils se verraient imposer des limites. Confère la nouvelle récente
que le monde global contenait maintenant 100 trillions de dettes, nouvelle qui
n’a été, ni commentée, ni analysée, alors que c’est la nouvelle la plus
importante de l’année.
Infographic: World dept crisis http://goo.gl/AACPGg #socialtrading #macro
#GDP #ECB pic.twitter.com/l4yQIoqiRh
Dans l’UE-25, en intégrant les dépenses et recettes futures, le déficit
budgétaire représenterait 13,5% de la valeur actualisée du PIB. En
clair, toutes les recettes fiscales européennes devraient augmenter
d’un niveau équivalant à 13,5% du PIB pour que les promesses
soient tenues et financées ! L’UE devrait relever de 23,5 points le
taux de TVA ou réduire de 48,7% les dépenses de santé et de
sécurité sociale pour équilibrer ses comptes ! Aux Etats-Unis, le
déséquilibre représente 9% de la valeur actualisée du PIB, soit sept
fois le montant de dette publié. A peine un septième de la dette
gouvernementale est aujourd’hui visible. Les deux tiers de ce trou
financier s’expliquent par la sécurité sociale et Medicare.
Autre exemple de fausse causalité, on vous fait croire que la montée des
pouvoirs de l’Etat, de l’appareil répressif, est liée au terrorisme, alors qu’il
est lié au besoin de faire se tenir tranquille les peuples que, maintenant, l’on
craint. La militarisation de la police en est le signe le plus révélateur ainsi que
les écoutes généralisées. Le terrorisme, « ils » n’en ont pas peur, ils le
forment, ils lui fournissent des armes, ils combattent à ses côtés en Libye, en
Syrie, et en Ukraine, par exemple. On vous fait passer de la géopolitique de
conquête et de contrôle, pour de la lutte anti-terroriste à l’extérieur et de la
menace terroriste à l’intérieur.
Sous des dehors scientifiques et mathématiques, l’une des techniques
utilisées pour cet enfumage est celle des corrélations.
Qu’est-ce qu’une corrélation? C’est le constat que lorsqu’une chose se
produit, alors avec une forte probabilité, une autre évolue d’une certaine
façon, prévisible.
Une corrélation, c’est l’établissement d’un arc de Pavlov. Je te montre un
mouvement sur le yen qui sert de sous-jacent au carry global et hop, tu
salives sur les marchés. Le maillage des corrélations, discours artificiel sur le
réel, permet de faire disparaitre ce même réel. Le réel est peu à peu évacué
des marchés, ils tournent en rond sur eux-mêmes. Même plus peur!
Plus fondamentalement, je te montre une politique monétaire non
conventionnelle type ZIRP et QE, et tu salives le marchés des actions à la
hausse, sans voir que le vrai facteur causal qui a produit et permis la hausse,
c’est la décision discrète prise à la mi-mars 2009 de modifier les règles
comptables du FASB et, ainsi, d’écarter tout risque de faillite des banques.
L’évaluation des créances bancaires: longtemps, la
comptabilisation des prêts aux entreprises dans le bilan des banques
a été réalisée sur une base historique, en fonction du montant
initialement consenti et des remboursements successifs du capital.
De nombreux intervenants défendent aujourd’hui la méthode dite de
«fair value» ou bien encore mark to market en opposition au mark
to model en place, c’est-à-dire la comptabilisation chaque année de
chaque créance en fonction de la valeur instantanée qu’elle aurait
sur le marché en cas de revente, même si la banque n’a aucune
intention de céder cette créance avant le terme du prêt. Un tel choix
affecterait très différemment les banques des Etats-Unis et d’Europe
continentale, celles-ci ayant beaucoup plus recours que leurs
homologues anglo-saxonnes aux prêts à taux fixe. Il pourrait donc
contribuer à modifier le comportement des banques, qui seraient
encouragées à développer les prêts à taux variable et à céder
certains prêts déjà en place. La norme comptable a donc ici une
influence potentielle directe sur le comportement du système
bancaire et sur son évaluation.
Les phénomènes spéculatifs, où le marché abandonne son
fonctionnement rationnel, sont souvent liés à un défaut de
pertinence de la normalisation comptable. Ce fut le cas dans les
trois expériences spéculatives les plus spectaculaires de ces
dernières années, la «bulle Internet» l’affaire Enron et…les
subprimes… même si dans les trois cas la question des normes
comptables était loin d’être la seule en jeu […]
Du coup, celles-ci sont miraculeusement devenues solvables, elles ont pu
entrer dans le jeu de la politique non conventionnelle de la Fed et faire en
sorte que personne ne « fight the Fed ». Elles ont joué le rôle de locomotive
de la politique non conventionnelle, type JP Morgan dans les années de la
crise de 29.
Rappel du 31 Mars 2009- Agefi Suisse
Le nombre de détracteurs de la comptabilité en juste valeur (markto-market) ne cesse d’augmenter en Suisse et ailleurs depuis
l’effondrement financier de 2008. En France, par exemple, le CEO
d’AXA, Henri de Castries, et son ancien président, Claude Bébéar,
sont des pourfendeurs de cette pratique comptable qui a selon eux
probablement accentué la crise en obligeant les entreprises à
inscrire dans leurs comptes la valeur de leurs actifs en temps quasiréel. Pour le Républicain américain Newt Gingrich, cette obligation
doit même être levée immédiatement! Et remplacé par un système
mark-to-model. La pression croissante pour un changement des
normes comptables est perceptible, notamment de la part de la
Communauté européenne. Les critiques se concentrent sur le
caractère pro-cylique de la juste valeur et sur l’insuffisante
information fournie par les normalisateurs pour évaluer des
instruments financiers dans des marchés inactifs ou illiquides. Des
voix s’élèvent pour appliquer des modèles propres basés sur les flux
de trésorerie nets futurs de tels actifs, plaidant ainsi pour un
système mark-to-model. Acculés, le FASB (Financial Accounting
Standards Board), le conseil des normes de comptabilité financière,
et l’IASB (International Accounting Standards Board), le conseil des
normes comptables internationales, viennent d’émettre, après ceux
de l’automne dernier, des nouveaux amendements qui s’appliquent
aux actions et à des instruments de crédit, s’agissant de la mesure
de la juste valeur et du test de validité, qui permet de valider la
cohérence entre la valeur nette comptable des actifs et leur valeur
de récupération. Or celle-ci est fondamentale si l’investisseur n’a
pas besoin de vendre un actif avant une reprise. Un assouplissement
en matière de comptabilisation des pertes dues au marché est prévu
à cet égard en accordant une place plus grande au propre jugement
des détenteurs des actifs problématiques, si bien que ces derniers ne
doivent pas être liquidés à vil prix et qu’il n’y ait pas de
dépréciations supplémentaires. Ces amendements doivent être
soumis au conseil du FASB lui-même, qui est présidé par Robert
Herz et qui se réunira le 2 avril prochain. En cas d’approbation, ces
changements seront déjà applicables aux périodes intérimaires et
annuelles clôturant après le 15 mars 2009. Ils sont susceptibles
d’améliorer considérablement les résultats de grandes banques
américaines comme Citigroup. D’aucuns estiment que les bénéfices
des banques pourraient être améliorés de plus de 20% en laissant
celles-ci utiliser leur modèle interne au lieu des prix du marché. De
quoi satisfaire les dirigeants des banques fortement touchées ou
ceux d’autres établissements financiers, parmi lesquels des
assureurs.
What has dropped like a rock since 2007?
1.
M1 Money Multiplier 2. Employment to population ratio 3. Mortgage
purchase applications 4. Real median household income
2.
And labor force participation and the M2 Money Velocity have also crashed
since 2007.
But what hasn’t crashed and burned since 2007 are the stock market and
house prices (red box). Along with The Fed’s juicing of financial assets.
Particularly since Q2 2012 (orange box).
Cela dit, il y a eu, et il y a toujours, une trace de la vraie situation réelle, c’est
la prudence des banques qui emploient moins que leurs ressources et
accumulent les réserves de précaution oisives.
Cette méthode de manipulation/dirigisme par la création et l’implantation de
fausses causalités, n’a, à notre connaissance, jamais fait l’objet de recherches
sérieuses, alors que l’autre outil, la propagande, a lui été bien cerné et
analysé.
La constitution d’une nouvelle extrême droite populiste en Europe procède de
la même méthode vicieuse, la constitution de fausses corrélations et,
maintenant, il suffit aux partis traditionnels de gouvernements d’appuyer sur
un bouton et, hop, ils font ainsi monter le racisme, les rejets, les populismes,
qui constituent des impasses pour les électeurs, mais des boulevards pour les
socio-démos.
Ainsi, par la maîtrise des corrélations sociales et politiques, le Français
Hollande a mis en place une stratégie de réélection, stratégie de long terme
qui consiste à faire monter le Front National jusqu’au point où celui-ci
passera devant l’UMP au premier tour des prochaines Présidentielles, ce qui
assurera à Hollande la réélection dans un fauteuil. Le coup de Jospin, mais à
l’envers. Hollande, le recours!
Autre exemple, l’idée monétariste qu’il y a un rapport entre la politique
monétaire non conventionnelle, l’effet de richesse et la reprise de la
croissance. C’est l’exemple de l’établissement de fausses causalités qui a
permis de faire des cadeaux aux banques tout en faisant croire que l’on aidait
Main-Street.
Les chercheurs ont montré qu’il n’y avait ni lien logique sérieux, ni lien
pratique, entre les deux. La Fed elle-même reconnait ne pas avoir réussi « à
comprendre par quels canaux, la politique monétaire non conventionnelle
pouvait fonctionner » (Fed de San Francisco). Le rendement de la politique
de la Fed est tellement faible, pour un risque colossal et non quantifié, que les
économistes ont calculé qu’il aurait été cent fois plus rentable de se passer de
la transmission par l’effet fictif de richesse et, à la place, de distribuer
l’argent aux consommateurs. De même, plutôt que d’utiliser le carry et le
levier et de faire remonter les prix de l’immobilier par les Blackrock et
Blackstone, la Fed aurait pu, dès 2008, mettre en place une politique de
rachat direct par le Trésor du parc immobilier excédentaire et faire gagner
beaucoup d’argent à la collectivité.
Cela dit, là aussi, il y a des traces de la non-efficacité des politiques de
Wealth Effect, ce sont les évolutions réelles des « revenus gagnés » des
ménages américains et bien sûr les chiffres réels de l’emploi. Tous deux sont
catastrophiques en réel.
La démocratie repose sur le savoir et la primauté de la Vérité, la tyrannie se
développe sur l’entretien de l’ignorance. La manipulation des causalités
entretient l’illusion du savoir et, à ce titre, constitue l’arme suprême des
tyrannies.
Marchés: L’Effet potentiellement explosif du
système de levier
Par The Wolf le 20/03/2014 • Michael pellaz TRADITION SA
On estime à 500 milliards de dollars le montant du capital investi provenant
du système de marge. Cet argent est mis à disposition par les banques.
Tant que l’achat des titres du S&P et autres indices US seront subventionnés
par les différentes politiques monétaires de la FED, il semblerait que rien ne
puisse nous faire trembler. Si ce n’est que….certains analystes commencent à
se poser la question des effets négatifs de l’utilisation du système de levier et
des marges par les banques américaines. En effet, au plus haut jamais connu,
on estime à environ 500 milliards de dollars le montant du capital investi
provenant du système de marge. Attention, cet argent n’est pas détenu
directement par les investisseurs mais simplement mis à disposition par les
banques pour générer plus de revenus. Nous comprenons ainsi mieux l’intérêt
de chacun à voir continuer grimper les bourses. Il suffit de remonter à 2008
pour se rappeler le scénario catastrophique des ventes automatiques forcées
subies par les investisseurs lors des premières phases de correction.
Rappelons-nous aussi que tout cela commença par la crise des Subprimes pas
si différente de la situation actuelle. Pourquoi emprunter le capital nécessaire
pour une seule maison, lorsque la banque peut me prêter pour le même coût
l’équivalent de 2-3 maisons et que l’on m’annonce des rendements supérieurs
à la moyenne ? La dangerosité de cette pratique réside dans le fait qu’une fois
de plus les investisseurs se permettent de spéculer avec des assets qu’ils ne
possèdent pas. La mise à disposition de ses fonds ne repose sur rien si ce
n’est celui de faire tourner la planche à billet.
Michael pellaz TRADITION SA – Lausanne, www.tradition.ch /AGEFI SUISSE mercredi, 12.03.2014
http://agefi.com/marches-produits/detail/artikel/on-estime-a-500-milliards-de-dollars-le-montant-ducapital-investi-provenant-du-systeme-de-marge-cet-argent-est-mis-a-disposition-par-les-banques.html?
catUID=19&issueUID=541&pageUID=16185&cHash=94425f730b7fad6b8debc5deb8eed566
Obama annonce de nouvelles sanctions contre la
Russie, Moscou riposte
Les Moutons Enragés, jeudi 20 mars 2014, Posté par Benji
Pour l’heure, cela ne s’annonce pas très bien, il faut bien l’avouer. Même
si cela reste une guerre froide entre deux nations qui pour l’heure jouent
plus les gros bras qu’autre chose, la suite ne s’annonce pas des plus
joyeuse. Le président du parlement européen Martin Schultz considère
d’ailleurs « la guerre devient de nouveau une menace réelle en Europe« .
Le président Barack Obama a annoncé jeudi l’imposition de
sanctions contre de nouveaux responsables et entités russes en
représailles à l’annexion de la Crimée, et menacé Moscou de s’en
prendre à des « secteurs clé » de son économie. Moscou a répondu
en publiant sa propre liste de sanctions contre des responsables
américains, aussitôt après l’annonce par le président américain.
« La Russie doit comprendre qu’une escalade supplémentaire ne
fera que l’isoler davantage de la communauté internationale« , a
affirmé M. Obama lors d’une courte intervention à la Maison
Blanche consacrée à l’Ukraine.
Vingt personnes ont été ajoutées à la liste des personnes
sanctionnées dans le cadre de la situation en Ukraine, a ensuite
précisé le département du Trésor. Onze responsables russes ou prorusses en Ukraine avaient déjà été punis lundi, voyant leurs
éventuels avoirs aux Etats-Unis gelés. La banque concernée est
« Bank Rossiya« , présentée par des responsables américains comme
très proche du Kremlin, détenant des avoirs de membres de
l’entourage du président Vladimir Poutine.
« Nous prenons ces mesures dans le cadre de la réaction à ce que la
Russie a déjà fait en Crimée« , a remarqué M. Obama. Mais il a
aussi brandi la menace de sanctions aux conséquences sur des
« secteurs clé » de l’économie russe si Moscou ne change pas de
comportement.
M. Obama a en outre insisté sur le fait que le soutien de son pays à
ses alliés de l’Otan resterait « inébranlable« , et qu’il ferait passer ce
message lors de la tournée qu’il va entreprendre en Europe à partir
de lundi, aux Pays-Bas, en Belgique et en Italie.
La riposte de Moscou et interdit l’entrée en Russie à de hautes
personnalités US
« Qu’il n’y ait aucun doute: à chaque acte hostile, nous répondrons
de manière adéquate« , a prévenu le ministère des Affaires
étrangères dans un communiqué. « Nous n’avons cessé d’avertir que
l’emploi de sanctions est à double-tranchant et touchera les EtatsUnis eux-mêmes comme un boomerang« , a-t-il ajouté, estimant que
cette manière d’agir était « mal à propos et contre-productive« . La
liste russe vise neuf personnes à qui l’entrée en Russie est désormais
interdite.
Elle concerne trois conseillers de M. Obama, Caroline Atkinson,
Daniel Pfeiffer et Benjamin Rhodes. Le chef de la majorité
démocrate Harry Reid, le chef républicain de la Chambre John
Boehner, le président de la commission des Affaires étrangères au
Sénat, Robert Menendez, ainsi que le sénateur conservateur John
McCain, la sénatrice démocrate Mary Landrieu et le sénateur Daniel
Coats sont aussi visés. Cette liste a été publiée juste après que M.
Obama a annoncé l’imposition de sanctions contre 20 nouveaux
responsables russes et une banque, « Bank Rossiya« . Quelques
heures auparavant, la Douma (chambre basse du Parlement russe),
avait ratifié le traité rattachant la Crimée à la Russie.
Les « sanctionnés » américains se disent « fiers »
Les élus du Congrès américain se sont immédiatement déclarés fiers
de faire l’objet de sanctions de la part de la Russie jeudi en raison de
leur soutien à l’Ukraine.
Source et suite de l’article sur Rtbf.be
De la monnaie volatile à la destruction de la
civilisation
Par Lew Rockwell - Mises.org
Publié le 21 mars 2014
‘Les Autrichiens avaient raison’, voilà une phrase que l’on entend de plus en
plus souvent, et pour une bonne raison. La bulle sur l’immobilier et son
explosion ont été pointées du doigt par les Autrichiens, et personne d’autre.
Les économistes Autrichiens avaient raison au sujet de la bulle sur la dotcom. Ils avaient raison à propos de la stagflation des années 1970 et de
l’explosion du prix du métal jaune après la fermeture du guichet de l’or.
Listez les évènements que nous avons traversés, et vous verrez que les
Autrichiens ont eu raison depuis le début : au sujet du contrôle des prix, du
protectionnisme, des plans de sauvetage, des guerres, des régulations, des
libertés civiles, et ainsi de suite.
Mais les problèmes qui touchent à la monnaie fiduciaire et des cycles
économiques sortent du lot, parce que les Autrichiens disposent d’une
perspicacité unique. Ils sont les seuls à toujours avoir pensé que la monnaie
fiduciaire offre de mauvaise motivations à l’industrie bancaire, que les
manipulations des taux d’intérêts par les banques centrales distordent la
structure de production, que la combinaison de monnaie papier et de système
bancaire central mène tout droit vers une calamité économique.
Ces idées n’ont rien de nouveau, bien que nombreux soient les gens qui ne
les découvrent qu’aujourd’hui pour la première fois. Depuis la publication du
livre de Mises, La Théorie de la Monnaie et du Crédit, en 1902, qui nous
mettait en garde des dangers que le papier monnaie et le système bancaire
central représentent pour la libre entreprise, les Autrichiens ont eu raison.
Cela nous donne donc plus de cent ans de ‘nous vous l’avions pourtant dit’.
Et au beau milieu de toutes ces années a eu lieu un épisode oublié de
l’histoire monétaire dont nous tirons des leçons aujourd’hui. Il concerne le
rôle controversé joué par Henry Hazlitt, qui s’opposait au système monétaire
de Bretton Woods établi après la seconde guerre mondiale.
Influencé par Mises, Hazlitt a utilisé sa position d’éditeur au New York Times
pour mettre la population en garde contre ce projet, et a correctement prédit
qu’il découlerait sur une inflation à l’échelle mondiale. Pour avoir fait ce
qu’il a fait, il a été déchu de son poste d’éditeur. Il a payé très cher le fait
d’avoir eu raison, mais cela n’a pas suffi à l’arrêter. Il a continué de prôner la
vérité.
Le Times devrait lui présenter une excuse officielle et admettre que son
éditeur avait parfaitement raison. Mais n’y comptons pas trop.
Revenons où nous en étions.
A la fin de la seconde guerre mondiale, la condition monétaire des nations du
monde était déplorable. Les Etats-Unis faisaient face à une énorme dette
héritée de la guerre, bien qu’ils étaient encore les créditeurs du reste du
monde. Les Etats-Unis disposaient également d’une très importante pile d’or.
Tous les autres pays étaient plus ou moins en banqueroute, chose que seul des
programmes gouvernementaux gargantuesques sont capables d’accomplir.
Les devises majeures étaient détruites, et les économies étaient tombées avec
elles.
Comme la mode le voulait autrefois, les élites du monde se sont rassemblées
pour réfléchir à une solution coordonnée. Elles se sont réunies du premier au
22 juillet 1944 à l’hôtel Mount Washington, à Bretton Woods, NH, pour
rédiger les Articles de l’Accord. Un an et demi plus tard, en décembre 1945,
cet accord fut ratifié. En mars 1947, l’une des monstruosités créées à la suite
de cet accord, le Fond Monétaire International, entra en opération.
Quel était l’objectif de ce projet ? Il était le même que celui qui a conduit à la
fondation de la Réserve Fédérale, et que ceux qui ont guidé les réformes
monétaires tout au long de l’histoire moderne. L’idée était de promouvoir la
croissance, d’encourager la stabilité macroéconomique et, plus absurde
encore, de contrer l’inflation. Bien entendu, aucun de ces objectifs n’a été
atteint.
Il existe d’autres analogies liées à la Fed. De la même manière que la Fed
devait servir de prêteur de dernier recours et de fournisseur de liquidités en
période d’instabilité, les accords de Bretton Woods obligeaient les nations
signataires à rendre leur devise disponible à d’autres pays pour prévenir tout
problème temporaire de balance de paiements.
L’origine de ces déséquilibres de balance de paiements n’a pas été abordée. Il
semblerait que tout le monde pensait qu’ils étaient semblables à une période
de mauvais temps, à des tremblements de terre ou des inondations, à quelque
chose qui de temps à autres s’abat sur un pays. La vérité, c’est que les
problèmes monétaires liés à la balance des paiements sont créés par de
mauvaises politiques, par les gouvernements qui gonflent leur masse
monétaire, qui dépensent trop, qui s’endettent, qui contrôlent leur économie,
imposent des restrictions commerciales, créent des états providence, partent
en guerre, et ne respectent pas les principes de propriété privée.
Comme tous les autres projets gouvernementaux, Bretton Woods devait faire
face aux symptômes plutôt qu’aux causes de problèmes, et traiter ces
symptômes de manière à rendre possible voire encourager la propagation de
la maladie. Il a lié les devises entres elles à des niveaux irréalistes, offert un
mécanisme de plans de sauvetage pour permettre aux gouvernements et aux
établissements bancaires de continuer de faire ce qu’ils ne devraient pas, et
prolonger les problèmes voire les aggraver sur le long terme.
Les gouvernements remplacent depuis longtemps la bonne monnaie par de la
mauvaise. Leur objectif, comme celui de la dernière vague de plans de
sauvetages aux Etats-Unis et en Europe, était d’envoyer de la monnaie vers
les pays en banqueroute pour les encourager à poursuivre les politiques et
pratiques à l’origine même de leur problème.
Le problème central du système monétaire né après la seconde guerre
mondiale est l’abolition de l’étalon or, ou plutôt la destruction par le
gouvernement de ce qu’il en restait par le biais de l’inflation, de la dette et de
la dévaluation. Les économistes Keynésiens ont bien entendu encouragé cela,
puisqu’ils perçoivent la création monétaire comme une sorte de panacée pour
la maladie de l’économie mondiale.
Keynes, grand maître de la conférence de Bretton Woods, a lui-même
recommandé d’en faire ainsi et en a acclamé les résultats. A ses yeux, une
devise flexible et sans étalon était la clé de la manipulation
macroéconomique de ses agrégés bien-aimés. Et, d’une manière assez
perverse, il avait raison sur ce point. Un gouvernement se trouve contraint par
un étalon or. Il ne peut se contenter de décider de manipuler la demande ou
de manipuler l’offre. Il ne peut dépenser plus que ce que ses moyens lui
permettent. Il doit payer pour ses programmes grâce à la taxation, et doit
donc restreindre son appétit pour les aides sociales et la guerre. Il n’existe pas
d’Etat Keynésien sous l’étalon or, pas plus qu’un accro à la cocaïne ou aux
jeux d’argent sans le sou.
Le message de Keynes à Bretton Woods, pour reprendre Mises, était que
l’élite du monde ne pouvait faire du pain à partir de pierres. Et, sous
l’influence de Keynes, la cible de Bretton Woods a été le libéralisme, qui
pour beaucoup était responsable de la Grande Dépression. Les élites sont
sorties de la seconde guerre mondiale avec une appréciation accrue pour le
principe de planification centrale. Elles s’en réjouissaient.
Le projet de reconstruction économique de Bretton Woods n’est pas allé aussi
loin que Keynes l’aurait espéré. Il proposait une banque centrale mondiale et
une devise unique pour toutes les nations, qu’il souhaitait baptiser le
‘bancor’, afin qu’il ne puisse plus y avoir d’échappatoire à l’inflation. Le
projet attend toujours d’être mis en place. Les conférés de Bretton Woods,
sous la pression des Etats-Unis – qui voulaient faire du dollar le nouveau
bancor – ont adopté une position de compromis. Ils ne créeraient pas d’étalon
or, bien que le nouveau système fût mentionné comme tel pour des raisons de
crédibilité. Ce qu’ils ont mis en place a été un étalon or-dollar, ou plus
précisément, un étalon or de copinage.
Le système de Bretton Woods a établi un étalon or fixé à 35 dollars par once.
Mais le dollar était la seule devise à être fixée par rapport à l’or. Toutes les
autres devises ont été fixées par rapport au dollar, ce qui a obligé les EtatsUnis, en tant que créditeur du monde, à émettre des dollars vers le reste du
monde tout en maintenant son lien avec l’or. C’était la recette parfaite d’un
désastre, comme vous vous en doutez certainement.
Un étalon or dans un pays n’a rien de mauvais. Les Etats-Unis pourraient
aujourd’hui retourner à un tel système. Mais ce n’est pas ce que Bretton
Woods a établi. Le dollar n’était pas convertible en or à l’échelle domestique.
Il n’était pas possible pour un individu de se rendre à sa banque et d’échanger
des dollars contre de l’or. Les dollars étaient uniquement convertibles à
l’échelle internationale, et uniquement par les gouvernements, et les EtatsUnis étaient forcés de leur envoyer de l’or contre des dollars sur simple
requête. Cela limitait l’expansion de crédit à l’échelle locale, mais pas
suffisamment. Très peu étaient assez courageux pour demander de l’or à
l’Empire. Et pourtant, il était clair dès le départ que le projet pousserait
éventuellement les Etats-Unis à revenir sur leur parole. Il a fallu attendre
vingt ans pour que cela se produise, longtemps après que les signataires de
Bretton Woods aient quitté la scène.
L’effondrement du projet a commencé longtemps après son établissement.
Mais ses effets ont été déguisés sous la forme de contrôles de devises. Une
fois les années 1960 arrivées, la Fed jouait son rôle traditionnel de financier
pour le gros gouvernement. La pression sur le dollar s’est faite trop
importante, et les gouvernements étrangers se sont trouvés plus intéressés par
l’or que par le papier. La combine s’est effondrée comme un château de
cartes sous le gouvernement providence et guerrier de Nixon. C’est à ce
moment-là que le monde est entré dans un régime papier. Tous les
économistes pensaient que le prix de l’or s’effondrerait. Tous, sauf les
Autrichiens.
A suivre…
Fitch dégrade la perspective de la note russe
Contrepoints Publié le 21 mars 2014
Fitch a indiqué avoir dégradé la perspective de la Russie de stable à négative
en raison des risques liés aux sanctions occidentales contre Moscou.
Ce changement de perspective signifie que l’agence pourrait abaisser
prochainement la note de la Russie, fixée pour l’instant à BBB (etteur de
qualité moyenne mais en mesure de faire face à ses obligations de manière
adéquate). Standard & Poor’s a aussi abaissé à négative la perspective de la
Russie.
Étant donné que les banques et les investisseurs américains et européens
pourraient avoir des réticences à prêter à la Russie dans les circonstances
actuelles, l’économie pourrait ralentir davantage et le secteur privé pourrait
avoir besoin d’aide publique. L’impact direct des sanctions annoncées est
pour l’instant mineur, mais l’incorporation de la Crimée dans la Fédération
russe va probablement amener l’Union européenne et les États-Unis à élargir
les sanctions en réponse. Dans le pire des scénarios, les États-Unis pourraient
interdire aux institutions financières étrangères de faire des affaires avec les
banques et les entreprises russes.
Fitch a aussi baissé son estimation de croissance de la Russie à moins de 1%
pour 2014 et 2% en 2015, rappelant que la croissance du pays avait déjà
ralenti à 1,3% en 2013.
Le cercle vicieux de la confiance en la réglementation
LE CERCLE. par Mark Roe – 19 mars
A la fin du mois dernier, la Réserve fédérale publié les transcriptions des
réunions du Federal Open Markets Committee (l'organe qui fixe la
politique monétaire de la Fed) pour la période qui a précédé la crise
financière de 2008.
CAMBRIDGE – Malheureusement trop d'articles sur ces transcriptions
passent à côté du point essentiel. Le fait d'avoir critiqué la Fed d'avoir sousestimé les dangers des rumeurs lointaines qui étaient alors sur le point
d'exploser, donne l'impression que les intervenants se sont bel et bien
trompés. En fait, sous-estimer un risque financier est un problème général : la
règle et non l'exception.
Même après la faillite de la banque d'investissement Bear Stearns en mars
2008, les dirigeants de la Fed ont estimé que la structure institutionnelle était
assez forte pour empêcher une crise. Le président de la Réserve fédérale de
New York Timothy Geithner pensait que les banques avaient assez de capital
pour supporter les pertes potentielles. De même, le vice-président de la Fed
Donald Kohn a déclaré au Sénat américain que les pertes sur le marché
hypothécaire ne mettraient pas en péril la viabilité bancaire. Fait révélateur,
l'opinion des universitaires était similaire. « Trop gros pour faire faillite »
n'était dès lors plus un gros problème, selon un leader d'opinion, car les
règlements bancaires de la décennie précédente avaient rendu ce problème
négligeable.
Même si certains n'ont pu prévoir la puissance de l'explosion à venir, ils ont
su en gérer les conséquences aussi correctement que possible. En effet, les
transcriptions montrent d'elles-mêmes que les dirigeants de la Fed
s'inquiétaient d'un ralentissement économique et étaient prêts à utiliser leurs
outils macroéconomiques. Et les déclarations publiques optimistes, comme
celles du vice-président Donald Kohn, étaient souvent accompagnées de
préoccupations qu'il exprimait en privé.
Quelles leçons pouvons-nous donc tirer de cet épisode ? Lorsque l'économie
se porte bien et que les faillites financières sont extrêmement rares, les
organismes de réglementation sont tentés d'accorder aux réglementés leurs
demandes d'abaisser les exigences de fonds propres, d'entrer dans de
nouveaux secteurs d'activité et de prendre davantage de risques. Une crise est
difficile à imaginer, donc tout le monde est d'accord pour assouplir les règles.
Les organismes de réglementation notent les bons résultats des établissements
financiers, sont convaincus qu'ils réglementent efficacement, que les régulés
peuvent enfin bien gérer leurs banques et que les mesures politiques peuvent
sauver le système financier et préserver l'économie réelle si une crise survient
inopinément. Ils mettent à jour leur pensée réglementaire à partir de ce qu'ils
voient et ce qu'ils voient paraît stable. Les universitaires valident leur
jugement.
Il existe bien un cercle vicieux de la confiance en la réglementation. Les
organismes de réglementation réagissent à une explosion en créant de
nouvelles règles. L'économie se redresse, les organismes de réglementation
en concluent qu'ils ont bien fait leur travail (ce qui est vrai) et les réglementés
s'opposent alors à un nouveau durcissement. L'industrie prétend que le
problème est résolu et qu'un nouveau durcissement de la réglementation
serait néfaste à l'économie. Comme la reprise se poursuit et que s'estompe le
souvenir de la crise financière, le désir de changement réglementaire se
dissipe. Pourquoi réparer une chose qui n'est plus cassée ?
Le cercle vicieux est déjà en train de se répéter. Après la promulgation de la
loi Dodd-Frank sur la réforme de la finance aux États-Unis, après avoir
augmenté les exigences de fonds propres des sociétés financières et après
avoir limité certaines de leurs activités plus risquées, les dirigeants ont
annoncé que la bataille était en grande partie gagnée. Le secteur financier a
été rendu sûr pour le XXIème siècle. Réglementer davantage serait une
sanction irréfléchie, car cela empêcherait les banques de faire leur travail :
prêter à l'économie réelle.
Pendant ce temps, les organismes de réglementation auront raison de croire
qu'ils sont parvenus à un nouveau paradigme de sécurité : des règles plus
strictes qui empêchent les banques de faire faillite et de nouvelles façons de
traiter toutes les banques qui passent entre les mailles du filet et font faillite
malgré tout. Près de six ans après la crise financière, les organismes de
réglementation trouveront assez décourageant de ne pas en conclure qu'ils ont
résolu le problème, ou qu'ils sont tout près d'y parvenir. Fatigués par des
années d'effort et assaillis par les critiques de l'industrie, les organismes de
réglementation se montreront moins sévères.
Et c'est là que la situation devient dangereuse. Par exemple, parce que de
nombreuses personnes ont vu l'effondrement de Lehman Brothers comme le
phénomène qui a déclenché ou aggravé la crise financière, une grande partie
de la mise au point réglementaire a porté sur le développement des moyens
de gérer la faillite d'une entreprise financière d'aussi grande taille. Une
nouvelle autorité de réglementation du Congrès a soutenu l'opinion selon
laquelle les organismes de réglementation seront bientôt en mesure de gérer
en douceur une faillite de la taille de Lehman Brothers.
Mais si les organismes de réglementation deviennent trop confiants trop vite,
ils pourraient penser que le système financier est loin de s'effondrer, comme
beaucoup le croyaient en 2008. Comme les généraux de la dernière guerre,
les organismes de réglementation, les universitaires et les observateurs de
l'industrie feront confiance aux organismes de réglementation pour gérer et
désamorcer une autre explosion du type de celle de Lehman avant qu'elle ne
se produise. Le secteur financier lui-même croira que la finance a été rendue
sûre : c'est en effet déjà cette voie qu'elle a choisie. Et les organismes de
réglementation, fatigués, désireux de déclarer victoire, pourraient approuver.
Pourtant les faillites financières peuvent se produire de bien des manières :
l'effondrement de Lehman n'en est qu'une.
Si ce cercle vicieux s'avère correct ne serait-ce qu'en partie, la fatigue des
organismes de réglementation après avoir lutté pour sécuriser la finance, se
transformera bientôt en l'assurance réglementaire que la dernière guerre a été
gagnée. Dans une économie forte, les finances paraîtront plus fortes et la
réglementation existante paraîtra efficace. Les gens ont l'habitude de mettre à
jour leur opinion sur le monde en fonction de la dernière idée entendue. Si
cette dernière idée est celle d'une économie forte et d'un système financier
stable, ils en concluront qu'ils ont stabilisé le système. Les transcriptions de
la Fed de 2008 révèlent que ses dirigeants ont vu un tel monde.
Il sera facile d'interpréter les futures crises imminentes comme étant des
petits cailloux sur la route, faciles à amortir. Mais à un moment donné, ce qui
ressemblait à un caillou se révélera être une mine invisible, parce qu'elle n'a
pas été identifiée comme celle qui a provoqué la dernière explosion.
La question n'est pas de savoir si cela va se produire à nouveau. La question
est de savoir où, comment et quand.
Les terres boisées continuent à régresser à
l'échelle mondiale
21/03 | Les Echos monde
Les terres boisées continuent à régresser à l'échelle mondiale, l'Amérique du
Sud et l'Afrique accusant les plus fortes pertes, a révélé la FAO vendredi à
l'occasion de la journée internationale des forêts.
"L'amélioration des données sur les ressources forestières est fondamentale
pour freiner la déforestation illicite et la dégradation des forêts", précise dans
un communiqué l'Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et
l'alimentation (FAO), dont le siège est à Rome.
La nouvelle évaluation des changements intervenus dans les forêts de la
planète montre le recul des utilisations de terres forestières entre 1990 et
2010.
"Si nous voulons sérieusement mettre fin à la déforestation, conformément à
l'objectif de la FAO +Zéro déforestation illégale+, il faudra impérativement
partir d'informations et de données fiables", a déclaré le directeur général de
la FAO, José Graziano da Silva, cité dans le communiqué.
Selon cette étude - la première montrant l'évolution de l'utilisation des terres
forestières au cours des 20 dernières années -, les superficies forestières ont
diminué de quelque 5,3 millions d'hectares par an, ce qui correspond, pour la
période 1990-2010, à une perte nette équivalant à près de 4 fois la taille de
l'Italie ou une fois celle de la Colombie.
Les conclusions d'une enquête mondiale de télédétection montrent que les
superficies boisées totales en 2010 s'élèvent à 3,89 milliards d'hectares, soit
30% des terres émergées de la planète.
A l'échelle mondiale, la réduction brute d'utilisation des terres forestières
causée par la déforestation et les catastrophes naturelles au cours de la
période (15,5 millions d'hectares par an) a été partiellement compensée par
des gains de superficies forestières obtenus grâce au boisement et à
l'expansion des forêts naturelles (10,2 millions d'hectares par an).
Selon la FAO, des différences considérables existent entre les régions,
sachant que les forêts du monde sont réparties ainsi: forêts tropicales (45% du
total), boréales (31%), tempérées (16%) et subtropicales (8%).
Ainsi, "les forêts tropicales ont diminué en Amérique du Sud, en Afrique et
en Asie, l'Amérique du Sud tropicale accusant la plus grosse perte en termes
absolus, suivie de l'Afrique tropicale, tandis que l'Asie subtropicale et
tempérée a affiché des gains de superficies boisées", souligne le
communiqué.
Aux fins de cette enquête, la FAO a collaboré avec plus de 200 experts de
107 pays dans le cadre d'un partenariat entre la FAO, ses Etats membres et le
Centre commun de recherche de la Commission européenne (CCR).
Etats-Unis : Fitch confirme le «AAA» et relève les
perspectives
21/03 | Les Echos monde
L’agence de notation juge positifs le règlement du problème du plafond
de la dette, la consolidation budgétaire et les perspectives de croissance
des Etats-Unis.
L’agence de notation Fitch a maintenu vendredi le triple A des Etats-Unis, la
meilleure note possible, et relevé ses perspectives, de négatives à stables.
Dans un communiqué, Fitch met en avant le règlement, mi-février, de la crise
du plafond de la dette fédérale «qui a évité de projeter de l’incertitude (...)
contrairement aux crises d’août 2011 et d’octobre 2013».
Les analystes de Fitch s’attendent à ce que la dette fédérale brute atteigne un
pic de 100% du PIB en 2014 avant de refluer modérément sur les quatre
années suivantes. «Cela se situe sous le seuil des 110% que nous avons
précédemment identifié comme étant incompatible avec le ’AAA’ des EtatsUnis», écrit Fitch.
Consolidation budgétaire, croissance
L’agence indique également que les Etats-Unis ont mené à bien une forte
consolidation budgétaire, avec un déficit fédéral ramené à 4% du PIB en
2013 contre 6,7% en 2012 et 9,8% en 2009, fruit, ajoute Fitch, de mesures de
politique économique et d’une reprise économique. «Nous prévoyons une
poursuite du recul du déficit à 2,9% pour l’année 2014 et 2,6% pour l’année
2015.»
«L’économie américaine, poursuit l’agence, est l’une des plus productives,
dynamiques et technologiquement avancées de la planète, soutenue par des
institutions fortes, un climat favorable aux affaires et des marchés efficaces.»
Les perspectives de croissance et les tendances démographiques «sont moins
inquiétantes que dans de nombreux autres pays avancés». Fitch s’attend à ce
que la croissance du PIB américain passe de 1,9% en 2013 à 2,8% cette
année puis 3,1% en 2015.
Source Reuters
Des sanctions économiques envers la Russie feraient
aussi des dégâts en Occident
Par Yves Bourdillon, Anne Feitz, Benjamin Quenelle et Nicolas Madelaine | 20/03 | Les Echos
L’Occident pourrait réduire ses relations avec Moscou dans l’énergie, la
finance, les technologies. Non sans effet boomerang.
Ne pas se faire d’illusion : des sanctions économiques susceptibles de
dissuader Vladimir Poutine d’envahir l’Ukraine orientale, voire la Moldavie,
ou de punir l’annexion de la Crimée ne peuvent être indolores pour les
Occidentaux. Si on fait commerce avec un pays c'est par intérêt, pas pour ses
beaux yeux.
Les Occidentaux peuvent agir sur trois terrains. L’énergie, les placements
russes à l’extérieur et les investissements en Russie. Un embargo européen
sur les hydrocarbures russes (Washington n’en importe pas depuis 1917)
priverait Moscou, en théorie, de la moitié de ses devises, provoquant un
effondrement du rouble et une hyperinflation... Mais cela conduirait à la
fermeture de bon nombre d’usines européennes, puisque Moscou fournit 27 % du gaz consommé en Europe et le tiers de son pétrole. Ce scénario est donc
impensable. Au demeurant, Russes comme Européens pourraient trouver des
clients ou, respectivement, des fournisseurs alternatifs. Selon Charlotte de
Lorgeril, du cabinet Sia Partners, Moscou parviendrait à réorienter 20 % du
gaz et 75 % du pétrole qu’elle vend à l’Europe. En cas d’embargo européen,
elle perdrait 3,7 % de son PIB. Désagréable, mais surmontable.
Un gaz plus cher
Dans ce scénario, extrême donc peu probable, les Européens pourraient
remplacer les 4,5 millions de barils par jour qu’ils importent de Russie, si
l’Arabie saoudite jouait le jeu. Pour le gaz, des pipelines ne pouvant être
construit en quelques semaines, l’Europe devrait se tourner vers le GNL (gaz
naturel liquéfié) vendu aujourd’hui en Asie au double du prix européen. De
nouvelles infrastructures permettraient de faire venir du GNL d’es EtatsUnis, du Qatar ou d’Australie, mais pas avant deux ans. Toute mesure sur
l’énergie, même mineure, ferait en outre flamber les cours de l'or noir à court
terme.
Des menaces de gel d’actifs peuvent amener les Russes à les transférer vers
des cieux plus sûrs, sans avoir toutefois l’embarras du choix. Un tel transfert,
vraisemblablement vers Singapour, affecterait la place financière de Londres,
ce qui explique la prudence du gouvernement britannique. On compte
46 entreprises russes cotées à la Bourse de Londres, où elles ont levé
82,6 milliards de dollars au total. Les riches Russes possèdent aussi des biens
immobiliers sur la Côte d’Azur ou les mégapoles occidentales prestigieuses,
à tel point que, dans la capitale britannique, la blague court d’une annexion
du quartier russe de Mayfair en représailles à celle de la Crimée. Mais une
vague de ventes est peu probable : à chaque crise géostratégique des capitaux
viennent se réfugier dans l’immobilier de prestige à Londres ou Paris. Si
malgré tout les Russes vendaient leurs maisons londoniennes, cela se
traduirait certes par une baisse des prix, mais pas par une sortie nette de
richesse de Grande Bretagne. De toute façon, si Vladimir Poutine veut rester
dans l’Histoire russe comme l’homme d’un rétablissement national, voire
impérial, la sûreté des placements des oligarques en Occident lui importe
peu.
Reste, enfin, sans doute le plus efficace, l’interdiction des crédits et transferts
de technologies aux firmes russes. Au risque de provoquer un jeu du chat et
de la souris via des sociétés écrans. Cela a amené l’Iran à la table des
négociations sur le nucléaire... au bout de dix ans. Ces sanctions
provoqueraient une chute rapide du rouble, « ce qui serait préoccupant,
puisque cela renchérit les produits importés et donc réduit le pouvoir d’achat
de nos clients », souligne Oleg Rybalov, dirigeant de Utinet.ru, site de ecommerce. Quant à un embargo sur les transferts de technologies, il nuirait,
certes, au cours de Bourse des firmes occidentales concernées, mais
stopperait net la modernisation de l’économie russe.
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