"Nous pensons que le FOMC va entamer une réduction modeste de son assouplissement
monétaire", indique l'économiste de Deutsche Bank Joseph LaVorgna.
Lors de sa dernière réunion fin juillet, la Réserve Fédérale avait décidé de poursuivre, comme
elle le fait depuis le début de l'année, ses injections de liquidités dans le circuit financier à
hauteur de 85 milliards de dollars par mois "afin de soutenir une reprise économique plus forte".
Ses achats de titres sur les marchés sont actuellement répartis pour 45 milliards de dollars par
mois en bons du Trésor et pour 40 milliards en titres adossés à des prêts immobiliers.
Depuis cette dernière réunion, le taux de chômage est passé de 7,6% à 7,3%. Ben Bernanke a
indiqué qu'il souhaitait diminuer progressivement ce concours monétaire exceptionnel puis le
cesser totalement dès que le taux de chômage descendrait à 7%, soit d'ici le milieu de 2014.
Le dernier indice des prix à la consommation (CPI) se situe à 1,5% sur un an, en dessous de
l'objectif idéal de la Fed qui est de 2%.
Toutefois, si l'on exclut les secteurs volatils de l'énergie et l'alimentation, l'inflation sous-
jacente, un indice très observé par la Fed, est à 1,8%, plus proche de l'objectif de la banque
centrale.
Cela fait dire à Jim O'Sullivan, chef économiste pour HFE, "que la stabilisation des prix sous-
jacents est probablement suffisante pour que les dirigeants de la Fed initient leur processus de
réduction de leur soutien monétaire". Cet économiste table sur une légère accélération de la
hausse de prix pour justifier l'arrêt complet des injections de liquidités de la Fed au cours des
prochains trimestres.
La croissance du Produit intérieur brut (PIB) américain s'est accélérée au deuxième trimestre
pour s'établir à 2,5% en rythme annualisé, contre 1,1% au premier trimestre.
Une majorité d'analystes estiment que la Fed va donc décider mercredi d'amorcer le retrait de
son concours en réduisant de 10 à 15 milliards de dollars ses achats d'actifs.
Pour Michael Gregory, économiste chez BMO, "le ton mitigé des données économiques, le
débat sur le plafond de la dette (...) et la volatilité des marchés émergents plaident pour une
+mini-réduction+" du soutien de la Fed à l'économie.
La Réserve fédérale publiera aussi une révision de ses projections économiques et une
première prévision pour 2016, des chiffres qui, pour les acteurs financiers, seront autant
d'indications de l'orientation future de la politique monétaire à l'heure où la Fed doit changer de
dirigeant.
Théoriquement Ben Bernanke doit encore présider deux réunions du Comité de politique
monétaire de la Fed, en octobre et décembre, avant de passer la main à son successeur.