c Éditions H&K Publié dans les Annales des Concours 1/18 Centrale Physique PSI 2000 — Corrigé Ce corrigé est proposé par Jany Keochkerian (École Supérieure de Physique et de Chimie de Paris) et Julien Derr (École Supérieure de Physique et de Chimie de Paris) ; il a été relu par Franck Stauffer (ENS Lyon). L’épreuve se compose de cinq parties reliées par un même thème : l’utilisation des portraits de phase dans les problèmes de commande d’un moteur à courant continu. Les parties abordent successivement les problématiques suivantes : modélisation, commande en boucle ouverte, étude en chaîne bouclée, commande en courant, et enfin classification des systèmes auto-oscillants. Cette épreuve, assez longue mais globalement abordable, fait le point sur de nombreuses questions classiques du domaine. Indications I.B Utiliser la loi d’ Ohm et le théorème du moment cinétique. I.C La puissance utile d’un moteur est ei. I.D Pour trouver τ em , considérer la fonction de transfert comme un filtre fréquentiel (car p = jω). II.A p représente une dérivée temporelle ; on peut donc exprimer l’équation différentielle correspondant à la fonction de transfert. II.B Réécrire le théorème du moment cinétique (sans frottements fluides). II.C Faire des études asymptotiques (pour t proche de 0, de +∞) II.D.1 Réécrire le théorème du moment cinétique (avec frottements fluides mais sans courant d’induit). II.D.2 La loi d’Ohm devrait servir pour passer de la condition initiale sur i à l’évolution de ω. II.D.3 La valeur maximale de αω est atteinte à l’instant initial. III.B.1 Écrire l’équation différentielle du premier ordre en v, puis celle du second en x, transformer x et t en leurs homologues tildées. Le coefficient du terme du second ordre est homogène à T−2 . Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr . c Éditions H&K Publié dans les Annales des Concours 2/18 I. Modélisation Le moteur à courant continu est modélisé par la force électromotrice e de sa source de tension, la résistance d’induit R et le moment C des forces électromagnétiques par rapport à l’axe de rotation. L’inductance est négligée. On a : et e = Φ0 ω C = Φ0 i I.A La machine est équivalente au schéma suivant : i Si la machine fonctionne avec e > 0, le déplacement se fait vers les x croissants. La conversion du mouvement de rotation du moteur en mouvement de translation du mobile se fait par : x = Dθ (v = Dω). L’inertie totale est modélisée par J. R u e En convention récepteur, le courant d’intensité i est orienté dans le sens contraire à celui de la flèche de tension aux bornes du moteur. Le sens dans lequel i est positif d’après cette convention est totalement décorrelé du sens dans lequel se fait réellement le mouvement des électrons dans le circuit. Le pendant de la convention récepteur est la convention générateur, dans laquelle courant et tension ont même orientation. I.B On impose la tension E aux bornes du moteur, donc u = E. La vitesse du mobile en présence de frottements fluides est notée v ′ ; le couple dû à ces frottements fluides est égal à −αω. – Équation électrique : E = Ri + Φ0 ω dω = Φ0 i − αω dt dω Le régime permanent impose de plus =0. dt Φ ω si α = 0 0 Rαω ′ E= donc Φ ω = + Φ0 ω ′ 0 R α ω′ Φ0 ′ + Φ0 ω sinon Φ0 – Équation mécanique : J v′ ω′ = v ω Or v′ = v donc finalement : Application numérique : v′ = v 1+ 1 Rα 1+ 2 Φ0 1 = 0, 95 1, 5.10−3 2 (0, 17) Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr . (1) c Éditions H&K Publié dans les Annales des Concours 3/18 I.C Sans frottements internes, le rendement énergétique r est égal à : ei e Φ0 ω ′ ω′ r= = = = Ei E E ω donc r= Application numérique : 1 Rα 1+ 2 Φ0 r = 0, 95 I.D On néglige dorénavant les frottements, donc : dω u = Ri + Φ0 ω et J = Φ0 i dt On introduit par la suite la variable p = jω, utile lorsque l’on effectue la transformation de Laplace. Quelques rappels à ce sujet : – la transformation de Laplace est linéaire ; – l’opérateur dérivation par rapport au temps est transformé en une multiplication par p dans l’espace des transformées de Laplace ; – la transformée d’une variable dépendant du temps est notée par la majuscule correspondante. En prenant les transformées de Laplace des équations précédentes, on a : et JpΩ = Φ0 I d’où U= RJpΩ + Φ0 Ω = Φ0 Ω = U puis Par conséquent : TV.U = V = pX, donc U = RI + Φ0 Ω TX.U = RJ 1 + p 2 Φ0 Ω Φ0 1/Φ0 RJ 1+p 2 Φ0 V = U X = U D/Φ0 RJ 1+p 2 Φ0 D/Φ0 RJ p 1+p 2 Φ0 Cette commande en tension peut être caractérisée par une constante de temps électromécanique τ em telle que τ em = Application numérique : τ em = 1, 5.10−3 2 (0, 17) RJ Φ20 = 5, 2.10−2 s Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr . (2) c Éditions H&K Publié dans les Annales des Concours 4/18 La constante de temps se définit de la même façon que pour un filtre 1 1 1 fréquentiel : ω devient 1 + pτ puisque τ = ω . 0 1+j ω0 I.E L’absence de frottements conduit à Ω = commande en courant : TV.I = R Φ0 V DΦ0 I et TV.I = = . Soit la pJ I pJ D/Φ0 J pR 2 Φ0 II. Commande en boucle ouverte II.A On applique un échelon de tension d’amplitude v lim = DE/Φ0 . L’équation différentielle qui régit l’évolution de la vitesse v(t) est : v(t) + τ em sa solution est : v(t) = v lim dv (t) = v lim dt 1 − e−t/τ em v = 0, 9 v lim quand e−t/τ em = 0, 1 , soit et/τ em = 10 : t = τ em ln 10 Application numérique : (3) t = 0, 12 s On pourrait calculer la valeur de E : E − Φ0 ω lim 1 − e−t/τ em E − Φ0 ω E i= = = e−t/τ em R R R imax = i(0) = E = Imax R donc E = RImax = 15V II.B On impose que i = Imax soit constante. Le théorème du moment cinétique donne alors : dω Φ0 E J = Φ0 Imax = dt R Par intégration, w = v = 0, 9 v lim pour Φ0 E Φ0 DE Φ2 t donc v = t = 0 v lim t, c’est-à-dire RJ RJ RJ t v = v lim τ em t = 0, 9 τ em = 4, 67.10−2 s Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr .