accompagner aux toilettes. Il convient d’éviter de mettre des protections à des patients continents et de
ne pas sonder abusivement les patients.
- A l’inverse, le décubitus peut faciliter la formation d’un fécalome ou d’un globe vésical, pouvant
n’avoir pour seule manifestation clinique qu’un syndrome confusionnel. Les mesures préventives sont le
maintien d’un état d’hydratation satisfaisant et l’utilisation de laxatifs. Les morphiniques et les anti-
cholinergiques majorent les risques de rétention. Une surveillance régulière des résidus post-mictionnels
doit être instaurée au moindre doute. Elle peut être réalisée par l’utilisation d’échographes type « bladder
scan » permettant de mesurer au lit du malade le volume de la vessie, limitant ainsi le risque d’infections
urinaires iatrogènes sur sondages itératifs.
- Une anorexie est fréquente, avec pour conséquence l’instauration ou la majoration d’une dénutrition.
Elle peut être secondaire à un syndrome dépressif ou refléter une pathologie organique (ulcère gastro-
duodénal, constipation).
COMPLICATIONS CUTANEES
- Les escarres peuvent apparaître en quelques heures, surtout en cas de dénutrition. Il faut rechercher les
facteurs de risque tels qu’un antécédent d’escarre, une perte de poids, des difficultés d’alimentation ou la
présence d’une perfusion intraveineuse. L’apparition des escarres peut être prévenue par une
mobilisation régulière du patient avec changement de position éventuellement associée à l’utilisation de
matelas adaptés et par une prise en charge nutritionnelle. La disponibilité des équipes soignantes est
capitale. La prise en charge d’une escarre est avant tout préventive.
COMPLICATIONS RHUMATOLOGIQUES
- Les complications ostéo-articulaires du décubitus contribuent à pérenniser celui-ci. Ce sont
l’amyotrophie, l’enraidissement des articulations et les rétractions tendineuses. Leur prévention repose
sur la kinésithérapie motrice passive et active. L’immobilité prolongée favorise également l’ostéoporose.
- A l’extrême on peut observer un syndrome de régression psychomoteur avec des troubles posturaux
statiques, comme lorsqu’un patient glisse alors qu’il est assis, et dynamiques comme la rétropulsion. Ils
sont associés éventuellement à des troubles psycho-comportementaux, comme un ralentissement
psychique, des troubles mnésiques, et un entretien de la dépendance par clinophilie.
- De toutes les mesures préventives, la plus efficace semble être la mobilisation précoce des patients par
une mise au fauteuil, une verticalisation, voire la marche avec aides. Il ne faut pas perdre de temps pour
verticaliser le patient, surtout dans les suites d’une chute notamment en l’absence de lésion orthopédique
instable. L’immobilité ne doit être tolérée que dans certaines situations extrêmes comme lors d’un
syndrome coronarien aigu, d’une embolie pulmonaire massive, d’une insuffisance respiratoire aiguë, ou
de suites opératoires avec appui interdit. Dans les autres cas, cette immobilité est un des symptômes de
la polypathologie du patient et doit être prise en compte dans la stratégie thérapeutique. Néanmoins se
contenter de faire mettre le patient au fauteuil est insuffisant. Des mesures spécifiques comme la
prescription d’héparines de bas poids moléculaire, d’un matelas anti-escarre, de laxatifs, d’une
kinésithérapie motrice, sont à adopter selon le contexte clinique sans pour autant négliger les mesures
générales applicables à chaque patient. Ces mesures comprennent une hydratation et une nutrition
satisfaisantes et une évaluation du rapport bénéfices/risques de toute prescription médicamenteuse. Il ne
faut toutefois pas être excessif dans les prescriptions de mise au fauteuil et de kinésithérapie. Cela peut
représenter une véritable épreuve pour le patient, aussi bien physique que morale. Le patient doit être
informé et encouragé. Il importe de trouver un équilibre entre le repos au lit, l’installation au fauteuil et
la kinésithérapie.
Enfin, il est capital d’éviter toute contention physique passive qui augmente le risque de survenue de
complications de décubitus. Elle est difficilement acceptable éthiquement et est responsable d’une
morbidité importante, facilitant la survenue d’escarres, de lésions traumatiques, d’infections
nosocomiales, d’agitation, de confusion voire de décès par strangulations.
©2005 Successful Aging Database