M I S E A U P O I N T Les héparines de bas poids moléculaire ● D. Helley* es héparines de bas poids moléculaire ont fait leur apparition depuis une quinzaine d’années. Leurs indications ont tout d’abord concerné le traitement préventif de la thrombose veineuse en milieu chirurgical, puis elles se sont étendues au traitement curatif de la thrombose veineuse profonde, tendant à remplacer de plus en plus l’héparine non fractionnée. Les données les plus récentes portent sur le traitement préventif en milieu médical et sur la récente autorisation de mise sur le marché de Innohep® en une injection par jour dans le traitement de l’embolie pulmonaire. L HÉPARINES DE BAS POIDS MOLÉCULAIRE Les héparines sont des glycosaminoglycanes isolées à partir de la muqueuse intestinale de porc. Ces chaînes saccharidiques sont constituées d’un enchaînement d’acides uroniques et de glucosamines substitués par des groupements sulfates. Une séquence pentasaccharidique, distribuée de manière irrégulière sur les chaînes saccharidiques, permet la liaison à l’antithrombine, nécessaire à l’activité anticoagulante des héparines. En effet, l’inhibition de la coagulation par les héparines s’exerce par le biais de l’augmentation (d’un facteur 1 000) de l’activité de l’antithrombine, inhibiteur physiologique des sérines protéases de la coagulation, et plus particulièrement des facteurs IIa et Xa. Les héparines non fractionnées (HNF), ou héparines standard, contiennent des chaînes dont la masse moléculaire varie de 3 000 à 30 000 daltons (d). La dépolymérisation de ces héparines et leur fractionnement permettent d’isoler des mélanges de chaînes plus courtes, appelées héparines de bas poids moléculaire (HBPM), dont la masse moléculaire varie de 2 000 à 12 000 d (1). La capacité d’inhibition des facteurs IIa et Xa varie selon la longueur des chaînes. Les chaînes constituées par au moins 18 unités osidiques (5 400 d) sont capables de neutraliser les facteurs IIa et Xa, alors que les chaînes les plus courtes ne possèdent qu’une activité inhibitrice vis-à-vis du facteur Xa. L’héparine non fractionnée contient une majorité de chaînes longues, ce qui lui confère la propriété d’inhiber les deux facteurs alors que les HBPM, essentiellement constituées de chaînes courtes, ont une activité anti-Xa prédominante. Une différence importante entre les différentes HBPM réside dans la distribution des poids moléculaires (PM) et dans la proportion variable des chaînes dont le PM est supérieur à 5 400 d. Ces * Laboratoire d’hématologie biologique B, hôpital européen GeorgesPompidou, Paris. La Lettre du Pneumologue - Volume IV - no 5 - sept.-oct. 2001 Tableau I. Les différentes héparines de bas poids moléculaire. DCI* Tinzaparine sodique Daltéparine sodique Nadroparine calcique Réviparine sodique Énoxaparine sodique Marque Anti-Xa/anti-IIa Innohep Fragmine® Fraxiparine® Clivarine® Lovenox® 1,8 2,5 3,2 3,2 3,6 ® * DCI : dénomination commune internationale. différences s’expriment par le rapport anti-Xa/anti-IIa, qui varie de 1,8 à 3,6 (tableau I), d’où une capacité variable à allonger le temps de céphaline avec activateur (TCA), qui est fonction de l’activité anti-IIa. Malgré ces différences réelles, aucun argument ne permet de conclure à la supériorité d’une HBPM par rapport à une autre, tant sur le plan de l’efficacité que sur celui de la sécurité. Contrairement à l’HNF, les HBPM se fixent peu ou pas sur les cellules endothéliales, les macrophages et les protéines plasmatiques. Leur élimination est essentiellement rénale et leur demivie est indépendante de la dose injectée ; elle est de 3 à 6 heures après administration sous-cutanée, avec une biodisponibilité proche de 100 %. Ces propriétés pharmacodynamiques permettent d’administrer les HBPM par voie sous-cutanée, à un rythme d’une ou deux injections par jour. La surveillance biologique est beaucoup plus simple que pour l’héparine standard dans la majorité des cas, mais l’élimination rénale prépondérante des HBPM fait que celles-ci sont, selon les recommandations de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, contre-indiquées en cas d’insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine < 30 mL/mn), et impose d’ajuster la posologie en fonction de l’activité anti-Xa lorsque l’insuffisance rénale est modérée (clairance de la créatinine entre 30 et 60 mL/mn) (2, 3). INDICATIONS Prévention de la maladie veineuse thromboembolique en milieu chirurgical Plusieurs études et méta-analyses (3-5) ont comparé la prévention des thromboses veineuses en milieu chirurgical. Elles ont montré une équivalence des HBPM et de l’HNF dans l’incidence des thromboses veineuses profondes et des embolies pulmonaires en chirurgie générale (4). En revanche, en chirurgie orthopédique, l’incidence des thromboses veineuses profondes et des embolies pulmonaires est significativement diminuée lors du traitement 191 M I S E A préventif par HBPM (en une injection par jour) comparé au traitement par HNF à faible dose (administrée en deux ou trois injections par jour) (5). Les complications hémorragiques des deux traitements sont comparables (3). Clivarine®, Fragmine®, Fraxiparine®, Innohep® et Lovenox® ont l’autorisation de mise sur le marché (AMM) pour la prophylaxie après chirurgie à risque modéré ou élevé. Prévention de la maladie veineuse thromboembolique en milieu médical Des études prospectives ont montré que l’incidence des thromboses veineuses profondes (TVP) était de 50 % chez les malades hospitalisés pour accident ischémique cérébral, de 25 % lors d’infarctus du myocarde et de 17 % chez les patients hospitalisés en médecine interne pour des affections variables. Cette prévalence justifie des mesures préventives. Une méta-analyse de Mismetti et al. (6) montre que les héparines (HNF et HBPM) réduisent de 60 % la survenue de thromboses, sans réduction de la mortalité. Une étude multicentrique (étude MEDENOX) (7) plus récente, portant sur la prévention en milieu médical, incluait des patients atteints d’insuffisance respiratoire aiguë, d’insuffisance cardiaque de stade III ou IV de la classification de la NYHA, ou présentant un épisode infectieux aigu ou une pathologie rhumatismale invalidante associés au moins à un autre facteur de risque thromboembolique veineux (âge > 75 ans, cancer, antécédents thromboemboliques veineux, obésité, hormonothérapie, insuffisance cardiaque ou respiratoire chronique). Cette étude montre que Lovenox®, à la dose de 40 mg, est efficace sur la prévention de la thrombose comparé à un placebo, tandis que Lovenox® à la dose de 20 mg est sans effet (7). Finalement, la nécessité d’un traitement préventif systématique et la dose à utiliser en médecine aiguë ne sont pas définitivement établies, probablement à cause de la variabilité des facteurs de risque. À l’heure actuelle, seul Lovenox®, à la dose de 40 mg par jour en une injection sous-cutanée, a l’AMM pour le traitement préventif de la maladie thromboembolique chez les patients hospitalisés en médecine et ayant les caractéristiques d’inclusion de l’étude MEDENOX. Traitement des thromboses veineuses Plus de vingt études, ainsi que plusieurs méta-analyses (8-11), ont comparé HBPM et HNF chez des malades atteints de thrombose veineuse proximale. Ces études ont démontré que les HBPM réduisent plus rapidement la taille du thrombus veineux, cette réduction s’accompagnant d’une diminution des récidives thromboemboliques (2,7 % contre 7 % sous HNF) (9) et des complications hémorragiques sévères (0,9 % contre 3,2 % sous HNF) (9). Cette dernière affirmation est sujette à discussion, et s’il est certain que les HBPM n’entraînent pas plus de complications hémorragiques que l’HNF, le bénéfice constaté pour les HBPM est controversé et pourrait être dû à des doses élevées d’HNF utilisées dans certaines études (12). Enfin, l’analyse des mêmes études suggère également une réduction de la mortalité avec les HBPM (4,3 % sous HBPM contre 8,1 % sous HNF) (9). Les HBPM paraissent donc être le meilleur traitement ini192 U P O I N T tial des thromboses veineuses profondes à l’heure actuelle (8). Clivarine®, Fragmine®, Fraxiparine® et Lovenox® en deux injections par jour, et Fraxodi® et Innohep® en une injection par jour (avec une dose moindre que celle à laquelle on arrive avec deux injections par jour) ont actuellement l’AMM dans cette indication. Les résultats sur l’efficacité et la sécurité des HBPM, associés à une simplicité d’emploi et à une surveillance biologique réduite, ont conduit à tester ces héparines pour traiter les thromboses veineuses profondes à domicile. Les deux grandes études qui ont comparé un traitement à domicile par HBPM (en deux injections par jour) à un traitement hospitalier par HNF dans cette circonstance n’ont pas montré de différence de sécurité ou d’efficacité entre ces deux approches, le coût et la durée d’hospitalisation étant évidemment plus faibles pour les malades traités à domicile (1,1 jour contre 6,5 jours) (13). Traitement des embolies pulmonaires Les malades atteints de thromboses veineuses profondes ont, dans 40 % des cas, une embolie pulmonaire associée. Une première étude multicentrique, avec Clivarine® en deux injections par jour, a montré son efficacité vis-à-vis du traitement de l’embolie pulmonaire associée (14), mais Clivarine® n’a pas l’AMM dans cette indication. Une autre étude a montré que l’efficacité et la tolérance clinique de Innohep® et celles de l’HNF sont sensiblement identiques dans le traitement de l’embolie pulmonaire (15). Depuis le troisième trimestre de l’année 2000, Innohep® en une injection par jour a obtenu l’AMM, avec comme indication pour le traitement des embolies pulmonaires “traitement des embolies pulmonaires sans signes de gravité, en l’absence de pathologie cardiopulmonaire préexistante et à l’exclusion de celles susceptibles de relever d’un traitement fibrinolytique ou chirurgical. Lorsque des signes d’instabilité hémodynamique sont présents, l’HNF et éventuellement la thrombolyse ou l’embolectomie chirurgicale doivent être préférées. Ce traitement n’est pas indiqué chez les patients ayant subi une intervention chirurgicale récente”. Innohep® est donc la seule HBPM à avoir l’AMM dans cette indication. CONDUITE DU TRAITEMENT Bilan préthérapeutique Le bilan préthérapeutique est orienté vers la recherche d’une contre-indication formelle ou d’un risque particulier de saignement chez le malade à traiter de façon à évaluer le rapport risque/bénéfice. L’interrogatoire recherche un saignement récent ou en cours, des antécédents d’hémorragie spontanée ou provoquée par un traitement anticoagulant précédent, la notion d’une pathologie cérébrale ou intraoculaire, une anomalie connue de l’hémostase, la notion d’une thrombopénie pendant un traitement antérieur par l’héparine. L’examen clinique recherche des signes de coagulopathie (purpura ou hématomes). Le bilan biologique comprend un temps de céphaline activée, un temps de Quick, une numération globulaire et plaquettaire, et une La Lettre du Pneumologue - Volume IV - no 5 - sept.-oct. 2001 Tableau II. Posologies des traitements préventif et curatif des thromboses veineuses et de l’embolie pulmonaire. DCI Marque Posologie (U anti-Xa) Nombre d’injections 1. Prévention d’un risque modéré en chirurgie Daltéparine sodique Énoxaparine sodique Nadroparine calcique Réviparine sodique Tinzaparine sodique Fragmine® Lovenox® Fraxiparine® Clivarine® Innohep® 2500 Daltéparine sodique Énoxaparine sodique Nadroparine calcique Réviparine sodique Tinzaparine sodique Fragmine® Lovenox® Fraxiparine® Clivarine® Innohep® 3500 Innohep® 4500 Énoxaparine sodique Lovenox® 2 500 U/24 h 2 000 U/24 h 2 850 U/24 h 1 432 U/24 h 2 500 U/24 h 1 1 1 1 1 2. Prévention d’un risque élevé en chirurgie 5 000 U/24 h 4 000 U/24 h 38 U/kg/24 h, à J4 : 57 U/kg/24 h 3 436 U/24 h 3 500 U/24 h 4 500 (chirurgie orthopédique) 1 1 1 1 1 1 3. Prévention en médecine 4 000 1 4. Traitement de la thrombose veineuse DCI Marque Posologie (U anti-Xa) Nombre d’injections Héparinémie moyenne (U anti-Xa) Daltéparine sodique Énoxaparine sodique Nadroparine calcique Nadroparine calcique Réviparine sodique Tinzaparine sodique Fragmine® Lovenox® Fraxiparine® Fraxodi® Clivarine® Innohep® 100 U/kg/12 h 100 U/kg/12 h 85 U/kg/12 h 171 U/kg/24 h 71 U/kg/12 h 175 U/kg/24 h 2 2 2 1 2 1 0,6 U/mL 1 U/mL 0,9 U/mL 1,3 U/mL Tinzaparine sodique Innohep® 1 0,8 U/mL 0,8 U/mL 5. Traitement de l’embolie pulmonaire 175 U/kg/24 h la dose administrée est habituellement plus élevée, et elle est injectée 12 heures avant la chirurgie quand celle-ci est programmée. En revanche, lorsqu’une anesthésie péridurale doit être réalisée, l’administration d’HBPM débute 6 à 8 heures après le geste. Les posologies des diverses molécules disponibles sont indiquées dans le tableau II. évaluation systématique de la fonction rénale (clairance de la créatinine calculée selon la formule de Cockroft) chez les sujets de plus de 75 ans (AFSSAPS). Les principales contre-indications des HBPM sont : – antécédent de thrombopénie induite par l’héparine ou les HBPM ; – coagulopathie constitutionnelle ou acquise, thrombopénie majeure ; – hémorragie intracrânienne spontanée quelle qu’en soit l’ancienneté ; – hémorragie active non facilement contrôlable ; – endocardite infectieuse aiguë, en dehors de celle survenant sur prothèse mécanique ; – HTA non contrôlée ; – depuis le 1er septembre 2000, l’AFSSAPS contre-indique l’utilisation des HBPM dans le traitement curatif et la déconseille fortement pour le traitement préventif, en cas d’insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine < 30 mL/mn). Surveillance du traitement La surveillance du traitement préventif par HBPM ne comporte pas de tests de coagulation, en dehors du bilan préthérapeutique et de l’adaptation de la posologie chez l’insuffisant rénal modéré, mais elle requiert une numération plaquettaire bihebdomadaire pour dépister précocement les éventuelles thrombopénies, rares mais toujours possibles. L’examen clinique doit rechercher de façon particulièrement attentive les complications hémorragiques au site de l’intervention. De plus, il ne faut pas oublier que, même si les traitements préventifs réduisent les complications thromboemboliques, celles-ci ne sont pas totalement exclues. Traitement préventif Conduite du traitement L’institution du traitement préventif des complications thromboemboliques postopératoires est mise en œuvre avant l’intervention, sauf dans le cas d’une anesthésie péridurale. Dans les situations à faible risque, la première injection est réalisée deux heures avant la chirurgie. Pour les interventions à risque élevé, Traitement curatif Le traitement initial des thromboses veineuses profondes relève des HBPM sans que l’une d’elles soit supérieure aux autres, avec une ou deux injections par jour selon le produit utilisé (tableau II). En dehors de ses formes graves, l’embolie pulmonaire peut également être traitée par Innohep® en une injection par jour à la dose de 175 U/kg. La Lettre du Pneumologue - Volume IV - no 5 - sept.-oct. 2001 193 M I S E A Conduite du traitement Les posologies des différentes molécules disponibles pour le traitement des thromboses veineuses sont présentées dans le tableau II. La voie d’administration est la voie sous-cutanée. Le relais rapide par les antagonistes de la vitamine K (AVK) permet un traitement de courte durée (5 à 7 jours), diminuant ainsi le risque de survenue possible de thrombopénies induites par l’héparine. Surveillance du traitement La surveillance clinique comprend la recherche d’une récidive de la thrombose et le dépistage d’une complication hémorragique (anémie, surveillance des points de ponction vasculaire). Sur le plan biologique, en dehors de la surveillance bihebdomadaire des plaquettes et de l’hémoglobine, la seule méthode d’évaluation possible de l’anticoagulation produite par les HBPM est la mesure de l’activité anti-Xa. Quand ce dosage est réalisé chez des patients traités par deux injections par jour, le prélèvement doit être effectué trois à quatre heures (pic d’activité anti-Xa) après la troisième ou la quatrième injection. Le problème est que de nombreuses études cliniques, sur lesquelles se fonde l’efficacité curative des HBPM, ont été effectuées sans dosage biologique de l’activité anti-Xa. Il est donc difficile d’affirmer avec toute la rigueur scientifique la zone curative de chaque HBPM. Selon les données de l’AMM, la zone thérapeutique se situe entre 0,5 et 1 U anti-Xa/mL, quelle que soit l’HBPM. Mais, selon les dernières recommandations françaises (16), “il semble préférable de se rapprocher des héparinémies moyennes telles qu’elles ont été observées dans des essais cliniques”, les valeurs de ces dernières variant entre 0,6 et 1,3 U/mL selon l’HBPM (tableau II), et les auteurs de ces recommandations précisent que, “en tout état de cause, il est déconseillé de dépasser 1,5 fois la valeur cible. Ces recommandations de bon sens ne sont cependant étayées par aucun travail clinique prospectif” (16). Pour les traitements utilisant une seule injection par jour (Innohep®, Fraxodi®), les études réalisées ne comportaient pas de surveillance par des activités anti-Xa ; de manière arbitraire, il est recommandé de mesurer l’activité antiXa 4 à 6 heures après l’injection, mais la zone thérapeutique est là encore mal définie ; des héparinémies moyennes (tableau II) sont publiées dans les recommandations françaises (11). Cette mesure de l’activité anti-Xa initialement recommandée pour le traitement curatif des thromboses veineuses profondes est actuellement abandonnée pour la majorité des malades du fait de l’excellente reproductibilité des résultats d’un malade à l’autre et d’un jour à l’autre pour un malade. Les exceptions concernent les malades atteints d’insuffisance rénale modérée (l’insuffisance U P O I N T rénale sévère contre-indiquant le traitement), ceux dont le poids est supérieur à 130 kg, et les âges extrêmes, tous ces sujets ayant été exclus des études mettant en évidence l’efficacité des HBPM en traitement curatif de la thrombose veineuse profonde. ■ R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S 1. Samama MM, Bara L, Chappey O. Les héparines de bas poids moléculaire. STV 1993 ; numéro spécial avril : 17-26. 2. Nurmohamed MT, Ten Cate H, Ten Cate JW. Low-molecular-weight heparin(oid)s. Clinical investigations and practical recommendations. Drugs 1997 ; 53 : 736-51. 3. Weitz JI. Low-molecular-weight heparins. N Engl J Med 1997 ; 337 : 688-98. 4. Palmer AJ, Schramm W, Kirchhof B, Bergemann R. Low-molecular-weight heparin and unfractionated heparin for prevention of thrombo-embolism in general surgery : a meta-analysis of randomised clinical trials. 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