Épaississements pleuraux : sémiologie et étiologie W EL BENDADI , H MOUMOU ,I EL KACEMI, M MAHI , , S CHAOUIR , TAMIL Service d’Imagerie Médicale Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V, Rabat, Maroc Toute plèvre devenant nettement visible est épaissie L’épaississement pleural peut être : diffus ou localisé Fibreux ou tumoral 1- RADIOGRAPHIE STANDARD - Opacité pleurale : (ligne bordante) - étendue sur plus d'1/4 de la paroi thoracique - ± extension au niveau des angles costodiaphragmatiques. 2- TDM -> 3 mm d'épaisseur. -s'étendant sur: -une hauteur > 8 cm . -diamétre antéro-post > 5 cm. Bande irrégulière hyperéchogène parallèle à paroi Elle distingue petit épanchement pleural d'un épaississement pleural. 4-IRM : -Caractères de l’épaississement: étendue, épaisseur, rehaussement -L’extension : essentiellement mediastinale et pariétale. -Quand il ne répond pas aux critères d’épaississement diffus. les + Fréquentes : Plaques pleurales asbestosiques Tumeur Pleurale focalisée fibreuse Rarement : Lipome Pleural Pseudo tumeur localisée T maligne localisée :MPM lymphome et Thymome +++ Envahissement focal par KC de voisinage (poumon , os , médiastin …) Sarcomes pleuraux autres tumeurs : Histiocytome malin fibreux, hémangiopéricytome pleural Les étiologies le plus fréquentes : – Mésothéliome malin pleural . – Métastases pleurales . - Extension pleurale du cancer bronchopulmonaire . - Localisations pleurales des lymphomes . -Fibrothorax séquellaire . Exposition à l’amiante 20 à 60 % des sujets exposés à haut risque . Plèvre Pariétale , Postérieure, latérale. Asymétrique , épargnant les apex et les culs-desac de graisse. Bilatérale , lorsqu'elle est unilatérale, elle prédomine du côté gauche. Imagerie : Epaississement pleural régulier , localisé . > à 3 mm d’épaisseur < à 5 mm de diamétre ant-post . Calcifié ( 60%) . Atélectasie ronde . Epaississement pleural gauche calcifié ( asbestose ) Rare: 5 % des tumeurs pleurales. Plèvre Viscérale ++ 8O% . ± pédiculées. H=F. Souvent après 40 ans. Plusieurs dénominations : - Mésothéliome bénin - Mésothéliome fibreux, -Fibrome pleural de Découverte fortuite Rarement symptomatique sous forme d’une ostéoarthropathie hypertrophiante ou d’une hypoglycémie. Opacité unique, de taille variable, sphérique ou ovoïde, Pleurale. La mobilité aux changements de position, a pu être décrite dans certains cas de tumeur pédiculée. Un épanchement pleural est parfois associé. masse pleurale de densité tissulaire bien limitée. Hétérogène : Calcifications, Hémorragie, Nécrose Rehaussement important. Pas d'envahissement pariétal, médiastinal ou parenchymateux. IRM : Meilleure caractérisation de ces lésions fibreuses T1 : signal intermédiaire. T2 : diminué. Traitement : chirurgical. Apparaît sous la forme d’une lésion homogène, de densité graisseuse (-50 à -150 UH) . se raccordant avec paroi à angles obtus. Si + structures tissulaires : liposarcome. l'histiocytome malin fibreux l'hémangiopéricytome pleural Divers sarcomes l’endométriose pleurale ::pneumothorax ou hémothorax cataméniaux avec nodulation pleurale; la splénose intra-thoracique : : ATCD de rupture de rate + brèche diaphragmatique . l’aspergillome pleural : poche pleurale chronique . doit être suspecté sur des signes indirects : fistule broncho-pleurale responsable d'un niveau hydro-aérique, majoration de l'épaississement pleural . Textilome pleural Le corps fibrineux pleural : masse basale, ronde, ovale ou de forme irrégulière, mesurant moins de 4 cm de diamètre, survenant au décours d'un épanchement. La constatation d'un épaississement pleural diffus est assez banale en TDM thoracique ex : - Extension de hauteur supérieure à 8 cm - De largeur supérieure à 5 cm - et d’épaisseur supérieure à 3 mm . Néanmoins, il est nécessaire de distinguer les épaississements bénins des épaississements malins. Résulte d’un : Epanchement pleural tuberculeux Hémothorax Pyothorax Pleurésie liée à l'amiante Séquelles de radiothérapie Imagerie : Epaississement plus ou moins régulier mais non nodulaire , souvent calcifié . Plèvre médiastinale épargnée La TDM : permet parfois d'évoquer la cause de la fibrose pleurale : - Une atteinte parenchymateuse sous jacente évoque une tuberculose ou un empyème, -Des calcifications importantes évoquent une tuberculose, -une atteinte bilatérale évoque une exposition à l'amiante . Exposition à l’amiante : 80 % Hommes 50 et 70 ans La latence (en moyenne 35 ans) . 5% des tumeurs pleurales malignes . Le pronostic sombre à court terme avec une médiane de survie de 9 à 12 mois et un taux de survie quasi nul à 5 an . Quatre types histologiques sont distingués : - le mésothéliome épithélioide : 50 %, - mésenchymateux (ou sarcomateux): 10 % -biphasique :30 % - et peu différencié Epaississement irrégulier ou nodulaire de la plèvre, associé ou non à un épanchement pleural unilateral . Une masse pleurale isolée 25 % Un épanchement pleural isolé La rétraction de l’hémithorax est présente dans environ50 % des cas . Epaississement pleural nodulaire Plèvre Pariétale ++ Epaississement pleural diffus : 90% Epaississement scissural :86% Epanchement pleural. Rétraction hémithoracique . Calcifications pleurales : 20% Extension : -Loco-régionale : vers le péricarde , la paroi , le médiastin, lediaphragme - ADP mediastinale (50%) - A distance : se fait vers les surrénales, les reins , le poumon controlatéral, l’os et le péritoine . A un stade précoce : évaluer l’extension au niveau du sommet thoracique et du diaphragme. le bilan pré-chirurgical La ponction biopsie, bien que facile, a peu de rendement diagnostic dans ce type de pathologie, c’est l’avantage de la pleuroscopie sur l’imagerie Traitement du MPM : - chirurgie - Chimiotherapie - immunotherapie I-Tumeur limitée à la plèvre pariétal homolatérale, plèvre médiastina le et diaphragmatique incluses sans atteinte de la plèvre viscérale . II- Tumeur envahissant la plèvre pariétale homolatérale, plèvre médiastinale et diaphragmatique incluses avec atteinte de la plèvre viscérale. III- Tumeur avec extension locale importante mais potentiellement résécable +/-ADP homolatérales . Iv -Tumeur avec extension locale importante non résécable+/-ADP controlatérale +/- métastases Mésothéliome pleural Tumeurs malignes les lus fréquentes de la plèvre . Epanchement pleural souvent de grande abondance parfois hémorragique , se reproduisant rapidement après ponction, bilatéral . Primitif: épaississements pleuraux diffus. nodules pulmonaires multiples. ADP hilaires . Dc : preuve cytologique ou histopathologique. KC bronchopulmonaire (36 %) cancer du sein (25 %). : lymphome (10 %), ovaires (5 %), estomac (5 %) plus rarement pancréas, utérus, thymome Métastases pleurales d’un cancer du sein Rares. Ostéosarcome . Synovialosarcome. S. d’Ewing extra-thoracique (T d’Askin) +/- calcifications. Les signes TDM : peu spécifiques. Ces signes ont peu d'intérêt pratique dans la mesure où cette atteinte pleurale T3 par contiguïté ne contre-indique pas la chirurgie. Extension pleurale d’un cancer broncho-pulmonaire Généralement associées à d'autres localisations de la maladie. RADIOGRAPHIE THORACIQUE: : - Epanchement pleural souvent d'abondance modérée. - nodules sous pleuraux. - Epaississements en plaque. , TDM :: Atteinte pleurale solide mieux analysée, importante à reconnaître car elle peut changer le staging en particulier dans la maladie de Hodgkin . L'IRM : identifie plus de localisations pleurales que la TDM. TDM +++ : critères de malignité : Epaississement Pleural circonférentiel nodulaire - Epaississement de la plèvre pariétale supérieur a 1 cm . - Epaississement de la plèvre mediastinale. - Envahissement extrapleural . -Envahissement extrapleural . -Bords externes irréguliers de l’epaississement. - La nouvelle imagerie TDM et IRM de la plèvre et de la paroi thoracique a permis un saut de performances. Grâce à l'apport de ces deux techniques, certaines épaississements jusque -là invisibles en radiographie standard sont devenues identifiables . Elle permet d’orienter le DC et de différencier un épaississement malin d’ un épaississement bénin . Mais le Dg de certitude repose sur la biopsie sous guidage TDM ou ECHO . 1- In Jeanbourquin D. Imagerie thoracique de l’adulte. Masson (Paris) 2003 ; 393-404 2 - Cisse R, Latrabe V, Gense V et al. Imagerie de la plèvre. Épanchements liquidiens et tumeurs pleurales. Feuillets de Radiologie 1998 ; 38 : 426-40 3 - McLoud TC. CT and MR in pleural disease. Clin Chest Med 1998 ; 19 : 261-7 4 -Maskell NA, Butland RJ. Pleural diseases group, standards of care committee, british thoracic society. BTS guidelines for the investigation of a unilateral pleural effusion in adults. Thorax 2003 ; 58 Sup 2 : 8-17 5-Attali P., Brauner M. Imagerie des tumeurs pleurales. EMC. Traité de Radiodiagnostic III - Coeur-poumon : 32-521-A-10 (2000)