Score
Siège du cancer
Cancer à très haut risque
(estomac, pancréas) 2
Cancer à haut risque
(poumon, lymphome, sphère gynécologique,
vessie, testis) 1
Taux de plaquettes
avant chimiothérapie ≥350 000/mm3 1
Taux d’hémoglobine < 10 g/dl ou utilisation
d’un agent stimulant l’érythropoïèse (ASE) 1
Taux de globules blancs
avant chimiothérapie >11 000 /mm3 1
Indice de masse corporelle ≥ 35 kg/m2 1
Risque élevé si score≥ 3 : 0,3% ➙ 7% TVP à 3 mois
Encadré 2. Caractéristiques des patients (Khorana AA
et al., Blood 2008;111[10]:4902-7).
✓ La prophylaxie antithrombotique n’est pas
systématique au cours du cancer, même lors de
la mise en place d’un cathéter central ou dans le
contexte chirurgical d’exérèse ou de reconstruction.
✓ Le risque thrombotique individuel repose sur les
facteurs liés au patient, au cancer et à son traitement.
Le “risque clinique prime sur le risque biologique” :
la recherche systématique d’une thrombophilie
génétique n’est pas recommandée en l’absence de
clinique évocatrice.
✓ Le bénéfi ce carcinologique des thérapeutiques
réputées thrombogènes (tamoxifène, bévacizumab,
etc.) l’emporte sur le risque thrombotique. Il est
recommandé de ne pas renoncer au bénéfi ce
carcinologique attendu et d’adapter la prévention
antithrombotique à associer. Les situations ou
conduites thérapeutiques thrombogènes chez les
patients à risque vasculaire accru doivent être
discutées individuellement en réunion de concertation
pluridisciplinaire “thrombose et cancer”.
✓ Il n’existe pas d’argument pour recommander une
thromboprophylaxie systématique chez les patients
ayant reçu une chimiothérapie par cathéter veineux
central.
✓ Dans le cancer du sein, par exemple, le risque
thrombotique lié à la chirurgie mammaire est faible ;
il est beaucoup plus élevé en chirurgie digestive ou
gynécologique.
Encadré 3. Synthèse des recommandations de
l’AFSOS - Nice-Saint-Paul-de-Vence 2011.
La Lettre du Cancérologue • Vol. XXI - n° 2 - février 2012 | 107
Points forts
»
Les complications hématologiques du cancer − anémie, thrombocytopénie, neutropénie, troubles de
l’hémostase − peuvent être liées à la progression de la maladie, mais aussi à des saignements, à une inva-
sion métastatique de la moelle osseuse, à un déficit de production ou d’excès de consommation d’une ou
plusieurs lignées hématopoïétiques.
»
Le respect de recommandations régulièrement mises à jour par les grandes sociétés internationales permet
d’éviter nombre d’effets indésirables.
»
De nouveaux médicaments, appelés biosimilaires, désormais autorisés en Europe mais pas encore aux
États-Unis, sont définis comme des produits biologiquement similaires mais non identiques aux produits
de référence. Les biosimilaires ne sont pas des versions génériques de produits innovants et ne sont pas
substituables.
»
Les syndromes myélodysplasiques, carences qualitatives de la moelle osseuse par excès d’apoptose,
conduisent à une cytopénie et correspondent principalement à des états préleucémiques.
Mots-clés
Anémie
Neutropénie
Facteurs de croissance
hématopoïétiques
Troubles
del’hémostase
Biosimilaires
Syndromes
myélodysplasiques
Highlights
»
Hematologic complications
of cancer: anemia, thrombo-
cytopenia, neutropenia, hemo-
stasis disorders, may be related
with disease progression, but
also with
»
Bleeding, bone marrow inva-
sion by tumor, a production
shortfall or excess consump-
tion.
»
Recommendations are
updated regularly by large
international societies; compli-
ance with these recommenda-
tions can avoid many of these
side effects.
»
New drugs called biosimilars
now allowed in Europe but not
yet in the US are defined as
products biologically similar but
not identical, to reference prod-
ucts. Biosimilars are not generic
versions of innovative product
and are not substitutable.
»
MDS are qualitative defi cien-
cies of the bone marrow by
excess of apoptosis. They lead
to cytopenia and correspond
mostly to preleukemic states.
Keywords
Anemia
Neutropenia
Haematologic growth factors
Pathology of coagulation
Biosimilars
Myelodysplasia
post-chimiothérapie. Cela peut infl uer sur le résultat
du traitement, en particulier lorsque l’intention est
un traitement curatif (2).
Plusieurs facteurs de risque ont été identifi és dans la
prévision du risque individuel de NF. Ces facteurs de
risque sont liés au patient (âge, état général), mais
aussi à la maladie (extension, comorbidités) ainsi
qu’au protocole de chimiothérapie utilisé.
Afi n de prévenir la NF induite par la chimiothérapie,
la prescription de G-CSF (Granulocyte Colony-
Stimulating Factor) est utilisée avec une certaine
effi cacité (2, 3).
Il n’y a pas de différence d’effi cacité évidente entre
le lénograstim, le fi lgrastim, le pegfi lgrastim et les
biosimilaires du fi lgrastim.
Le G-CSF quotidien doit être administré le plus
tôt possible après la chimiothérapie et arrêté dès
la récupération d’un taux de neutrophiles normal.
Le pegfi lgrastim doit être administré le lendemain
de la chimiothérapie.
Défi nition d’une neutropénie fébrile
de faible risque
Le patient doit répondre à tous les critères suivants,
sans exception :
➤
neutropénie attendue de courte durée (moins
de 7 jours) ;
➤
score MASCC (Multinational Association for
Supportive Care in Cancer) ≥ 21 ;
➤absence d’évolution tumorale importante ;
➤absence de comorbidité grave ;
➤
absence d’antécédent d’infection sévère docu-
mentée ;
➤absence d’infection clinique sur cathéter ;
➤
absence de perturbations biologiques hépatiques,
rénales et hydroélectrolytiques.
Faut-il tenir compte de la protéine C-réactive (CRP)
et de la procalcitonine ? Sans doute, si les taux
initiaux sont élevés.
Défi nition d’une neutropénie fébrile
de haut risque (4-8)
Il s’agit des NF qui ne répondent à aucun des critères
de la NF de faible risque.