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JFR Octobre 2011
Service de Radiopédiatrie
Hôpital d’Enfants de Tunis- Tunisie
La luxation congénitale de la hanche constitue encore
aujourd’hui un problème de santé publique en raison de son
incidence élevée (3 à 20 pour mille naissances), de ses
séquelles potentiellement graves et de sa prévention
impossible.

Les dysplasies cotyloïdiennes résiduelles après
traitement orthopédique chez les enfants atteints de
luxation congénitale de la hanche sont une cause
majeure de coxarthrose précoce.

On note toutefois, que de nombreux patients gardant une
dysplasie cotyloïdienne résiduelle présentent une
évolution spontanée satisfaisante.

Le choix des patients nécessitant une réduction sanglante
précoce est sujet à plusieurs controverses du fait de la
difficulté de prédire l’évolution de ces dysplasies sur les
radiographies standard.

L’imagerie par résonance magnétique offre une bonne
alternative pour l’exploration des dysplasies cotyloïdiennes
aux radiographies standard en permettant de mieux
explorer les composantes cartilagineuses de la hanche.

Nous avons mené une étude prospective à partir de 2003
auprès de trente enfants présentant une dysplasie
cotyloïdienne résiduelle après traitement orthopédique.
Ces patients étaient suivis et traités dans le service
d’orthopédie infantile de l’Hôpital d’Enfant de Tunis.

Le diagnostic de dysplasie cotyloïdienne était établi par la
mesure régulière de l’angle acétabulaire réalisée sur les
radiographies standard.

L’ensemble de ces patients a été exploré par une
imagerie par résonance magnétique des deux hanches.

Les acquisitions ont été réalisées dans les trois plans de
l'espace, coronal, sagittal et axial, en séquences
pondérées en spin écho T1 et en coupes de 4 mm
jointives.

Le choix de la séquence pondérée en SE T1 a été dicté par
le fait qu'il s'agit du type de séquence permettant la
meilleure étude anatomique des différentes structures.
On a effectué une mesure systématique de:
-
l’angle acétabulaire osseux des deux hanches,
-
l’angle acétabulaire cartilagineux des deux hanches
-
la couverture de la tête fémorale par le cotyle ou index tête-
cotyle ou acetabular head index (AHI) qui a été définie par
Heyman et Herdon en 1950.
Il s'agit du rapport exprimé en pourcentage de la largeur de la
tête couverte par le cotyle sur la largeur totale de la tête.
La méthode de mesure choisie a été celle utilisée par
Domenech et al tant pour le plan coronal que pour le plan
sagittal.

Dans le plan coronal :
- Le plan de coupe sélectionné a été celui passant par le plus grand
diamètre de la tête fémorale.
-
Le repère interne a été la verticale tangente au bord interne de la
tête fémorale.
Deux mesures pour la tête fémorale ont ainsi été
effectuées :
 A. oss : c’est la distance entre le repère interne et le
point le plus externe du noyau d’ossification de la tête
fémorale
 A. carti : c’est la distance entre le repère interne et le
point le plus externe du cartilage céphalique
Trois distances pour le cotyle ont aussi été effectuées
et dénommées:
B. oss c’est la distance entre le repère interne et le
point le plus externe du cotyle ossifié
B. cart c’est la distance entre le repère interne et le
point le plus externe du cotyle cartilagineux
B. labrum c’est la distance entre le repère interne
et le point le plus externe du labrum
Dans le plan coronal trois index ont ainsi été calculés:

Index de couverture cartilagineuse ou AHIC = Bcarti/Acarti

Index de couverture du labrum ou AHILAB = Blabrum/Acarti

Index de couverture osseuse ou AHIO= Boss/Aoss
Index de couverture cartilagineuse ou AHIC= Bcarti/Acarti
B
A
AHI C=B/A
Index de couverture osseuse ou AHIO= Boss/Aoss
B
A
AHI OSS=B/A
Index de couverture du labrum ou AHILAB = Blabrum/Acarti
B
A
AHILAB =B/A

Dans le plan sagittal:
Le plan de coupe sélectionné a été celui passant par le
plus grand diamètre de la tête fémorale
le repère postérieur a été la verticale tangente au bord
postérieur de la tête fémorale
Deux mesures pour la tête fémorale ont aussi été
effectuées :
 ASoss : c’est la distance entre le repère postérieur et le point
le plus antérieur du noyau d’ossification de la tête fémorale
 AScarti : c’est la distance entre le repère postérieur et le point
le plus antérieur du cartilage céphalique
Deux distances pour le cotyle ont ainsi été effectuées :
BSoss
c’est la distance entre le repère postérieur et le point le plus
antérieur du cotyle ossifié
BScart
c’est la distance entre le repère postérieur et le point le plus
antérieur du cotyle cartilagineux
Dans le plan sagittal deux index ont ainsi été calculés:
Index
de couverture osseuse AHIOss sag = BSoss/ASoss
Index
de couverture cartilagineuse AHICart sag =BScarti/AScarti
B
A
AHI oss Sagittal=B/A
B
A
AHI cart Sagittal=B/A

L'âge à l’IRM:
L'Age moyen des patients lors de la pratique de l’IRM était
de 4.68 +/- 2 ans avec des extrêmes de 10 mois à 11 ans.

Le sexe:
Tous les patients étaient de sexe féminin.

Les pathologies associées:
Deux des patientes avaient des pathologies associées à
leur dysplasie de la hanche : un genu valgum bilatéral et
une hémiplégie cérébrale infantile.

Le côté pathologique:
Sur un total de 39 hanches dysplasiques, 24 patientes
avaient une dysplasie du côté gauche et 15 patientes
avaient une dysplasie du côté droit soit 24% des sujets
étudiés avaient une dysplasie bilatérale.

La durée totale du traitement orthopédique initial était en
moyenne de 11 mois +/- 6 mois

La durée du suivi des patientes non opérées était en
moyenne de 3 ans et demi +/- 2 ans.

L’angle acétabulaire:
L’angle acétabulaire radiologique:
L’angle acétabulaire des hanches dysplasiques mesuré
sur les radiographies standard pratiquées au moment de
l’IRM avait une moyenne de 31.6 +/- 7.7 degrés.
Ce même angle contrôlé en fin de suivi était de 19.8 +/-7.7
degrés.
L’angle acétabulaire des hanches normales était
initialement de 25+/- 7.5 degrés et en fin de suivi cet angle
était de 18.5+/- 5.8 degrés.
HANCHES
PATHOLOGIQUES
HANCHES
NORMALES
RADIOGRAPHIES
INITIALES
31.6 +/- 7.7 degrés
25+/- 7.5 degrés
RADIOGRAPHIES
DE FIN DE SUIVI
19.8 +/-7.7 degrés
18.5+/- 5.8 degrés

L’angle acétabulaire mesuré à l’IRM:
 L’angle acétabulaire osseux :
Cet angle était de 32.8+/- 8 degrés pour les hanches
pathologiques alors qu’il était de 26+/- 7.5 degrés
pour les hanches normales.
 L’angle acétabulaire cartilagineux :
Cet angle était de 18.5+/-6.5 degrés pour les hanches
pathologiques alors qu’il était de 15+/-6.5 degrés
pour les hanches normales.

L’index de couverture osseux:
L’index de couverture osseux mesuré sur les hanches
pathologiques était de 78+/- 9.6 dans le plan coronal et de
114+/-12 dans le plan sagittal.

L’index de couverture cartilagineux:
L’index de couverture cartilagineux mesuré sur les
hanches dysplasiques était de 82+/- 7.5 dans le plan
coronal et de 103.5 +/-5.5 dans le plan sagittal

L’index de couverture labral :
L’index de couverture labral mesuré dans le plan coronal
a été de 93 +/- 6
Notre étude
Etude Domenech et al
AHIO
CORONAL
78+/- 9.6
87+/- 7.6
AHIC
CORONAL
82+/-
87.4+/-10.6
AHI
LABRUM
93 +/- 6
96.44+/-8
AHIO
SAGITTAL
114+/-12
98+/-8.2
AHIC
SAGITTAL
103.5 +/-5.5
106+/-6.4
7.5

La dysplasie acétabulaire est le plus souvent secondaire à la luxation
de la hanche. Elle est définie par une articulation coxo-fémorale stable
et une diminution de la couverture cartilagineuse de la tête fémorale
par un fond acétabulaire court non creusé trop oblique, une élévation
de la pente acétabulaire ou angle acétabulaire associé à une
densification latérale et excentrée de l’acétabulum voire même à une
absence de densification par inégalité des pressions exercées par la
tête fémorale.

L’avènement de l’IRM a permis d’analyser en détail le cartilage
articulaire et les tissus mous péri articulaires de la hanche encore en
croissance avec un contraste spontané élevé.

En effet l’IRM permet à la fois de bien distinguer les structures
osseuses des structures cartilagineuses avec une exploration dans les
trois plans de l’espace.

Ses seules contraintes sont le coût élevé et un temps d’examen
encore assez long rendant nécessaire une anesthésie générale pour
les enfants en bas âge.

L’étude statistique a mis en évidence une corrélation fortement
significative (p = 0.01) entre l’angle acétabulaire osseux à l’IRM et
l’angle acétabulaire à la radiographie initiale permettant de
retrouver les résultats initialement retrouvé sur les radiographies
avec une différence entre les moyennes estimée à 0.6 +/- 2.5
degrés.

L’étude statistique a permis de corréler de façon significative
l’angle acétabulaire cartilagineux et l’angle acétabulaire mesuré
sur les radiographies de fin de suivi avec un p=0.01 et une
différence des moyennes estimée à 1.5 +/- 1.2 degrés.

La corrélation entre l’angle acétabulaire radiographique initial et
l’angle acétabulaire cartilagineux est faiblement significative
(p=0.05) montrant la difficulté de prédire par la simple radiographie
standard la couverture cartilagineuse du cotyle.

Chez les patientes opérées, on note un angle osseux élevé et un
angle cartilagineux élevé contre un angle osseux bas et un angle
cartilagineux normal ou proche du côté controlatéral sain chez les
patientes non opérées.

La corrélation entre l’angle acétabulaire radiographique initial et en fin
de suivi (p=0.01) nous permet d’affirmer le rôle encore important des
radiographies dans le diagnostic des dysplasies résiduelles du cotyle.

Les mesures des indices de couvertures osseuses, cartilagineuses et
labrales dans le plan coronal et sagittal sont différentes des valeurs
définies par Domenech et al. faite en 2001 à propos de 72 hanches.
Cette différence pourrait être expliquée par le biais d’échantillonnage
entre les deux études; en effet toute la population étudiée était âgée de
plus de 4 ans contrairement à la nôtre.

L’étude du cotyle de l’enfant par l’IRM est une aide
précieuse dans le diagnostic et le pronostic de la dysplasie
cotyloidienne résiduelle notamment par la mesure de
l’angle acétabulaire osseux et cartilagineux.

La mesure des index de couverture osseux, cartilagineux et
labral par l’IRM pourrait être une bonne perspective dans
l’étude du cotyle de l’enfant mais une étude plus
exhaustive multicentrique de la hanche normale de l’enfant
nous parait essentielle.

La radiographie standard est le principal moyen de dépistage des
dysplasies du cotyle.

L’IRM permet de confirmer le diagnostic de dysplasie du cotyle par la
mesure des angles acétabulaires osseux et cartilagineux qui sont tous
les deux élevés.

La mesure de l’angle cartilagineux est une mesure fiable de l’angle
acétabulaire osseux en fin d’ossification complète du cotyle.

Une mesure de l’angle acétabulaire cartilagineux nettement moins
élevée que celle de l’angle osseux est plutôt en faveur d’un retard
d’ossification.

L’IRM est un outil indispensable dans la sélection des patients à opérer
en cas de dysplasie du cotyle chez l’enfant.

La dysplasie du cotyle est définie par:
A.
B.
C.
D.
E.
Une couverture cartilagineuse incomplète de la tête
fémorale
Un aplatissement du fond du cotyle
Une éversion acétabulaire
Une réduction de l’angle acétabulaire
Une articulation coxo-fémorale stable

L’ IRM nous permet de confirmer le diagnostic de
dysplasie du cotyle en:
Appréciant la couverture cartilagineuse de la tête
fémorale.
B. Étudiant de façon précise le labrum .
C. Etudiant le signal osseux du fond acétabulaire .
D. Vérifiant le centrage de la tête fémorale sur le cotyle.
E. Mesurant l’angle acétabulaire osseux et cartilagineux.
A.

La meilleure séquence IRM pour l’étude du
cotyle est la séquence:
STIR T2
B. SE T2 avec saturation de la graisse
C. SE T1
D. SE T1 après injection de gadolinium
E. SE T2
A.



QCM 1: A-B-C-E
QCM 2: A-E
QCM 3: C
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