0,4
0,2
0,0
0 5 10
Probabilité
15 20
Années
25
Non transplantés
Transplantés
Figure 1. Incidence cumulée de cirrhose chez les patients VHC+ ayant reçu un greffon
VHC+ comparés aux patients VHC+ non transplantés.
dossier
tmiqu
Le Courrier de la Transplantation - Volume VIII - n
o 2 - avril-mai-juin 2008
62
Le tableau II rappelle quelles sont les
recommandations pour des receveurs
VHB négatifs en fonction du statut du
donneur (4).
L’effet des immunogloblines anti-HBs,
seules ou en association avec un traite-
ment antiviral, n’est pas clairement établi
en greffe de CSH, contrairement à la
transplantation d’organes solides.
L’étude de l’évolution de l’hépatite C
après allogreffe de CSH montre que
l’hépatite biologique est rarement grave
dans les trois premiers mois. En revanche,
on peut noter l’apparition d’une hépatite
tardive, associée à la baisse de l’immuno-
suppression. Il est souvent souhaitable
de réaliser une biopsie hépatique an
de faire le diagnostic différentiel entre
hépatite active et réaction du greffon
contre l’hôte, car la charge virale peut
ne pas être informative (2). L’hépatite
chronique virale C est associée à un
risque élevé de cirrhose précoce chez le
receveur par rapport à la population non
transplantée (supérieur à 20 % à 20 ans)
[figure 1] (4). En outre, le traitement du
transplanté (par l’association interféron-
rivabarine) est délicat du fait du risque
de réactivation de la réaction du greffon
contre l’hôte.
Le risque de transmission du VHC est
majeur si le donneur est virémique. Dans
ce cas, il est hautement souhaitable de
traiter le donneur avant le prélèvement
(par l’association ribavirine-interféron)
pendant deux à trois mois an de dimi-
nuer la charge virale, avec arrêt de l’in-
terféron au moins une semaine avant la
greffe (2, 5).
Les infections virales latentes
Elles ont un effet délétère, mais peuvent
également avoir un effet positif. Concer-
nant les effets délétères (6, 7), le risque
de développer une lymphoprolifération
EBV est inférieur à 1 %, mais peut
atteindre 15 à 20 % dans certains types
de greffe. Cette lymphoprolifération est
le plus souvent liée au donneur. Parmi
les facteurs de risque, on note :
l’incompatibilité HLA ;
la déplétion T du greffon ;
l’utilisation de sérum antilymphocy-
taire (mais pas celle d’alemtuzumab) ;
et peut-être la sérologie EBV : risque
plus élevé chez le receveur séronégatif
avec un donneur séropositif.
La lymphoprolifération après greffe de
CSH est précoce (inférieure à 3 mois) et
à l’origine d’une mortalité importante,
d’où la nécessité d’une surveillance
étroite du receveur et d’un traitement
préemptif par rituximab.
Les deux facteurs majeurs d’infection à
cytomégalovirus (CMV) après allogreffe
sont la séropositivité du receveur et la
réaction du greffon contre l’hôte. Les
conséquences de cette infection/réacti-
vation du CMV sont la maladie à CMV
et l’augmentation globale de la morta-
lité postgreffe. Avant 1990, l’infection
à CMV chez le receveur représentait
le risque de mortalité infectieuse (par
pneumopathie) le plus fréquent après
allogreffe. Grâce au diagnostic précoce
de l’infection et au traitement, ce risque
a été ramené à moins de 5 %, mais la
survie des patients CMV+ reste infé-
rieure à celle des patients CMV– (8).
Certaines études récentes ont montré
que la séropositivité du donneur
pouvait également avoir un impact. Les
patients D+/R+ ont une mortalité à un
an augmentée par rapport aux D–/R–.
Mais les patients D+/R– ont aussi une
mortalité plus importante, liée à une
augmentation des infections bactériennes
et fongiques. Cette étude évoque la possi-
bilité de primo-infections subcliniques
à CMV et du rôle immunosuppresseur
du CMV (8).
Il existe également pour le CMV des
effets positifs possiblement liés au trans-
fert d’immunité (figure 2) [9], que l’on
retrouve également pour le virus Herpes
simplex (figure 3) [10].
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Tableau II. Recommandations selon le statut du donneur (receveur séronégatif).
Receveur Donneur Recommandation
Négatif Anti-HBc+
Ag HBs–
anti-HBs+/–
Exposition antérieure à VHB
Dosage DNA
Si – : OK
Si + : 1) TT antiviral D
2) TT antiviral R systématique
Surveillance R
Négatif Ag HBs+ Infection active
1) TT antiviral D ?
2) TT antiviral R systématique
Surveillance R
Protocole dérogatoire Afssaps 2005
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