Pour d´emontrer ce r´esultat pr´eliminaire, on d´esigne d’abord par dl’ordre de adans le groupe
des ´el´ements inversibles de Z/pZ. Alors dest un diviseur de p−1 et le plus petit nombre
positif tel que ad≡1 (mod p). Il existe donc un entier positif mtel que ad= 1 + pm.
Comme an≡1 (mod p) et an6≡ 1 (mod p2), alors d|net ad6≡ 1 (mod p2), auquel cas
on doit avoir (p, m) = 1. On a donc
ap−1= (ad)(p−1)/d = (1 + pm)(p−1)/d ≡1 + pm(p−1)
d(mod p2),
avec (p, m(p−1)/d) = 1. Il en r´esulte que ap−16≡ 1 (mod p2), ce qui termine la preuve du
r´esultat pr´eliminaire.
Nous sommes maintenant en mesure de compl´eter la preuve du th´eor`eme 2. La preuve
qui suit est essentiellement due `a Silverman [ ]. On proc`ede par contradiction en supposant
qu’il existe seulement un nombre fini de nombres premiers qtels que aq−16≡ 1 (mod q2).
Pour chaque entier positif n, on pose
an−1 = YqαYrβ=A·B,
o`u A=Anest le produit des puissances de nombres premiers qαtels que aq−16≡ 1 (mod q2)
et o`u B=Bn= (an−1)/A. Par cette construction, si p|B, alors pv´erifie ap−1≡1
(mod p2), de sorte que d’apr`es le r´esultat pr´eliminaire ci-dessus, on doit n´ecessairement avoir
que p2|an−1. Il s’ensuit que p2|Bet donc que r(B)≤√B. En appliquant la conjecture abc
au triplet (1, an−1, an), on obtient, sachant que r(A) est born´e (c’´etait notre hypoth`ese de
d´epart),
AB =an−1≤M(ε)·(r((an−1)an)))1+ε=M(ε)·(r(aAB))1+ε≤M0(ε)r(B)1+ε≤M0(ε)B(1+ε)/2,
pour une certaine constante M0=M0(ε, a, A) et ainsi
AB(1−ε)/2≤M0(ε).
Si εest assez petit, cette derni`ere in´egalit´e ne peut plus tenir lorsque nest assez grand, et
le th´eor`eme suit.
§4. Le dernier th´eor`eme de Fermat
Probablement la cons´equence la plus spectaculaire de la conjecture abc (avant l’annonce
faite par Wiles en 1993) fut le fait qu’elle implique que si nest suffisamment grand, l’´equation
xn+yn=znn’a pas de solution enti`ere (x, y, z) non triviale.
Th´eor`eme 3. Si la conjecture abc est vraie, alors si nest suffisamment grand, l’´equation
xn+yn=znn’a pas de solution enti`ere (x, y, z) non triviale.
D´
emonstration. Supposons qu’il existe n≥4 et des entiers 0 < x < y < z, relativement
premiers entre eux tels que
xn+yn=zn.
Posons a=xn,b=ynet c=zn. D’apr`es la conjecture abc,
xn< yn< zn< M
Y
p|xyz
p
1+ε
,
5