▲ Figure 4.IRM encéphalique du 8 décembre 2007 : séquence
T2 TSE, coupe axiale.
112 | La Lettre de l’Infectiologue • Tome XXVI - n° 3 - mai-juin 2011
CAS CLINIQUE
niveau de la substance blanche. Il n’y a pas d’effet de masse ni
de prise de contraste (5). L’IRM encéphalique montre des lésions
multiples, limitées à la substance blanche, sous-corticales et ne
respectant pas les fibres arquées juxta-corticales, en hypersignal
sur les séquences T2, et un rehaussement typique en périphérie
dans 5 à 10 % des cas. Les centres semi-ovales et les lobes frontaux,
pariétaux et occipitaux sont les plus fréquemment touchés (3).
La ponction lombaire est très importante, surtout dans l’élimina-
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Références bibliographiques
tion de diagnostics différentiels (5). En général, il y a moins de
20 cellules par mm
3
(entre 2 et 8). Une protéinorachie importante
(supérieure à 2 g/l) est retrouvée dans plus de la moitié des cas.
L’hypoglycorachie est observée chez moins de 15 % des patients.
Mais l’essentiel est la recherche du virus par la technique de
PCR, qui a une grande spécificité (96 à 100 %) et une sensibilité
moyenne (50 à 75 %) [3]. Un taux élevé d’ADN du virus JC retrouvé
par PCR dans le LCR est un facteur de mauvais pronostic pour la
survie du patient (7). Cette analyse est nettement moins invasive
que l’étude anatomopathologique qui reste, cependant, l’examen
de référence. Sa sensibilité varie de 64 à 96 % et sa spécificité
est de 100 % (6). Il existe une triade caractéristique pour décrire
l’histologie de cette maladie : multiples foyers de démyélinisation,
bordés par des oligodendrocytes ayant un noyau volumineux et
des inclusions basophiles et par des astrocytes inhabituels, de
grande taille, au noyau hyperchromatique (3). La PCR du virus
sur les tissus biopsiés confirme le diagnostic (3).
Le diagnostic est établi grâce à un faisceau d’arguments cliniques,
radiologiques et biologiques (PCR positive dans le LCR) [2].
Des critères diagnostiques ont été établis récemment (6). Il s’agit
soit d’une LEMP “histologiquement confirmée” (détection de
l’ADN viral par PCR sur les pièces de biopsie), soit d’une LEMP
“biologiquement confirmée” (détection de l’ADN viral par PCR
dans le LCR), ou bien d’une LEMP “possible” (aspects cliniques
et radiologiques compatibles malgré une PCR négative).
Les diagnostics différentiels sont peu nombreux : SEP, leuco-
encéphalopathies secondaires aux traitements immunosuppres-
seurs, aux chimiothérapies et à d’autres infections (herpès virus,
cryptocoque, aspergillus) du SNC.
Il n’y a pas de traitement spécifique. En cas de LEMP développée
dans le cadre d’une infection par le VIH, le traitement par anti-
rétroviraux diminue l’immunosuppression et donne d’assez bons
résultats (3).
La pertinence de notre observation repose sur deux faits : d’une
part, il peut exister des cas de LEMP chez des patients non immu-
nodéprimés, et d’autre part, la biopsie cérébrale est nécessaire
pour établir le diagnostic, dans la mesure où la PCR du LCR peut
être négative. ■