En France, la tuberculose
entraîne encore chaque an-
née environ 900 décès. Au début
des années 90, les cas de tuber-
culose avaient augmenté. Plu-
sieurs raisons pouvaient être
évoquées : l’altération des condi-
tions socio-économiques, l’épi-
démie de sida, l’immigration
(puisque, dans 34 % des cas, le
patient est né à l’étranger). Au-
jourd’hui, la tuberculose régresse
mais demande de la vigilance,
car c’est une maladie que l’on
cache parce qu’elle est considé-
rée comme honteuse (signe de
pauvreté et de précarité).
Entre 1993 et 1997, l’incidence a
baissé de 30 %, passant de 9 434
à 6 683 nouveaux cas par an. Les
régions et départements français
sont inégalement touchés. Vien-
nent en premier Paris et, par
ordre décroissant en région Ile-
de-France, la Seine-Saint-Denis
et le Val-d’Oise notamment. L’in-
cidence de la tuberculose aug-
mente aussi avec l’âge.
D’après le CNMR*, la tubercu-
lose tue, dans le monde, 3 mil-
lions de personnes chaque année.
Pourtant, le traitement existe et il
est peu coûteux. «C’est générale-
ment une association de deux anti-
biotiques : isoniazide et rifampicine.
Son taux de réussite est de 80 %. Il
peut être administré dans les pays
en voie de développement. Pourtant,
ce traitement n’est utilisé que dans
20 % des cas », déplore-t-on au
CNMR. Mais un autre risque se
développe : celui de la multiré-
sistance des bacilles tuberculeux.
Pour cause de traitement incor-
rect, la maladie devient résistante
au traitement, ce qui représente
un risque non négligeable pour
les personnes saines susceptibles
d’être contaminées. Dans ce cas,
le traitement devient complexe et
beaucoup plus coûteux. Aujour-
d’hui, les pays d’Amérique du
Sud et ceux de l’ex-bloc sovié-
tique sont les plus exposés. Mais
les soignants le sont aussi.
L.G.
* Comité national contre les maladies
respiratoires.
12
Tuberculose
Depuis la vaccination par le BCG, la tuberculose a vu
son incidence baisser fortement. Après des années de
décroissance, le nombre de tuberculoses en France a
soudainement réaugmenté pour s’atténuer encore
après l’année 1993. A l’échelle internationale, elle
est responsable de 3 millions de morts chaque année.
La maladie n’a pas disparu
Et le BCG ?
Le vaccin BCG protège dans près de 50 %
des formes traditionnelles de tuberculose
et dans 70 % des formes graves. Pour-
tant, son efficacité fait l’objet de contro-
verses. Des politiques différentes ont été
adoptées selon les pays. En France, la vac-
cination est obligatoire pour tous avant
l’entrée en collectivité ou avant 6 ans.
En Suède, la vaccination systématique de
tous les nouveaux-nés a été supprimée
en 1975. Une hausse des cas de tuber-
culose, en particulier chez les enfants
dans les familles identifiées à risque, a été
constatée. Une politique vaccinale ciblée
a donc été mise en place.
Aux États-Unis, la vaccination par le BCG
n’est pas obligatoire.
La France doit-elle réviser sa politique ?
C’est une question médicale complexe
aux retombées économiques lourdes.
«L’avenir permettra peut-être de mieux
répondre à cette question, d’autant que
des recherches sont faites pour trouver
un vaccin plus efficace et moins oné-
reux », explique le Pr Duroux, président
du CNMR.
Brèves
Parcours
du cœur de Paris
L’Association de cardiologie d’Ile-
de-France, sous l’égide de la
Fédération française de cardiolo-
gie, organise le parcours du cœur
de Paris, le dimanche 21 mai, dans
le bois de Boulogne. Cette manifes-
tation est gratuite et ouverte à tous.
Le but est d’encourager l’exercice
physique nécessaire à l’activité car-
diaque et la prévention des mala-
dies cardiovasculaires.
Sexualité
Un groupe de médecins français a
créé l’Association pour le dévelop-
pement de l’information et de la re-
cherche sur la sexualité (ADIRS)
(N° indigo : 0 825 00 00 10) dans
le but de fournir gratuitement et,
éventuellement de façon anonyme,
une information simple sur la
sexualité et ses problèmes. Celle-ci
s’adresse au grand public mais
aussi aux enseignants et aux soi-
gnants. Difficile à aborder dans nos
cultures latines, la sexualité n’en
constitue pas moins un sujet de
souffrance pour certains individus
et certains couples. La première ex-
périence d’information par télé-
phone en ce domaine a eu lieu en
Grande-Bretagne (Impotence asso-
ciation). Son succès a fait école
puisque d’autres associations se
sont créées à la suite, en Europe et
en Israël.
Un an après l’arrivée du Viagra®
en France, une enquête montre
que 19 % des hommes de 18 à
65 ans souffrent d’un trouble de
l’érection mais 84 % des hommes
concernés n’en parlent pas à leur
médecin. Alors que 66 % d’entre
eux considèrent que leur en par-
ler les soulageraient.
L’analyse de la prise en charge des
troubles de l’érection en France
montre qu’il revient au médecin,
en particulier au généraliste, d’ins-
taurer le dialogue sur ce sujet et de
poursuivre un travail d’écoute,
d’information et de réassurance.
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