évaluation des repercussions oesophagiennes procedurales lors d

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ÉVALUATION DES REPERCUSSIONS
OESOPHAGIENNES PROCEDURALES
LORS D’ABLATION PAR
RADIOFREQUENCE D’ARYTHMIE PAR
FIBRILLATION ATRIALE
S. TISSIER (1) , M. ANDRONACHE (2) , C. BARBARY (1),
V. LAURENT (2), S. BEOT (1), D. REGENT (1)
- CHU NANCY - Brabois - 2006 - Département d’imagerie médicale (1) et de cardiologie (2) -
Introduction
Les procédures électrophysiologiques ablatives endocavitaires
prennent de plus en plus de place dans l’arsenal thérapeutique des
troubles du rythme et de la conduction cardiaque.
Les ablations par radiofréquence (RF) endocavitaire reposent sur
l’interruption électrique de voies de conduction pathologiques et/ou
la destruction de foyers déclencheurs spécifiques des troubles
traités.
Le traitement de la fibrillation atriale (FA) par cette méthode ablative
endocavitaire par voie percutanée est de plus en plus utilisé. son
principe consiste à détruire les cellules déclenchantes en utilisant
l’énergie délivrée par radiofréquence.
Introduction
Cette technique récente expose à certaines complications parmi
lesquelles les sténoses et occlusions veineuses pulmonaires.
En raison de la proximité anatomique de la face postérieure de
l’atrium gauche avec le mur antérieur de l’œsophage, ce dernier
peut subir un traumatisme thermique lors de la procédure.
Dans certain cas cet effet collatéral va conduire à une complication
redoutable : la fistule oeso-atriale.
La connaissance des relations anatomiques entre l’atrium gauche,
les veines pulmonaires et la face antérieure de l’œsophage devient
primordiale avant la procédure et permet au cardiologue
électrophysiologiste interventionnel de réduire le risque de lésion
thermique oesophagienne et donc la chance de formation d’un trajet
fistuleux.
Table des matières
Généralités
Principes de traitement de la FA par RF
Anatomie de l’oesophage
La fistule oeso-atriale
Étude anatomique pré-procédurale par scanner cardiaque
Matériels et méthodes
Anatomie atriale gauche et des veines pulmonaires
Relations entre l’œsophage, l’atrium gauche et les veines pulmonaires
Discussion
Étude anatomique post-procédurale par scanner cardiaque
Complications
Contrôle de la position oesophagienne
Discussion
Conséquences pratiques : méthode nancéenne
Conclusion
Généralités
Principes de traitement de la FA par RF
L’ablation par radiofréquence (RF) de la FA est la procédure la plus couramment
réalisée dans notre centre. Son principe repose sur la destruction de foyers
déclencheurs ectopiques de l’arythmie siégeant à proximité des ostia des
veines pulmonaires (VP) [ablation spécifique] ou des voies de conduction periostiales et atriales par des lignes ablatives [ablation-deconnexion] notamment le
long du mur atrial posterieur.
Cartographie post-procédure et visualisation des
lignes d’ablation-deconnexion : peri-ostiales, interostiale supérieure et mitro-pulmonaire inférieure
KT Carto
KT abation
Ablation spécifique de chaque foyer
déclencheur ostial détecté par cartographie
Le taux de succès repose sur une cartographie électrique et anatomique
parfaite puis sur la déconnexion thérapeutique complète des quatre VP ainsi que
l’absence de complications (sténose veineuse pulmonaire, fistule oeso-atriale, etc…)
La complexité et la variabilité de l’anatomie des VP ont rendu l’imagerie préprocédure indispensable. La compréhension avant la procédure de l’anatomie tridimensionnelle des VP distales et de l’atrium gauche mais aussi de l’œsophage
devient alors impérative : elle permet en outre de planifier l’ablation (choix de la taille
des cathéters, axe de cathétérisation, placement parfaits des points ablatifs, contre
indications, prévision des zones difficiles …).
Ostia des VP droites en
endoscopie virtuelle
Ostia des VP droites (vue
épicardique)
Ostium surnuméraire drainant le lobe moyen : l’absence de
traitement ostial conduit à la récidive de la fibrillation atriale
Généralités
Anatomie de l’oesophage
L’œsophage est un tube musculaire de 25 à
30 cm de longueur qui chemine en avant du
mur vertébral le long de sa traversée
médiastinale.
À son extrémité proximale, il est situé
légèrement à gauche entre la trachée et la
colonne vertébrale dorsale. Il passe alors en
arrière et à droite de la crosse aortique pour
descendre dans le médiastin postérieur le long
de la face latérale droite de l’aorte thoracique
descendante.
3 rétrecissements physiologiques existent sur le trajet oesophagien :
Proximal (la bouche de Killian à hauteur du cartilage cricoïde) moyen (la
crosse de l’aorte) et inférieur (le hiatus oesophagien)
À son extrémité distale il se courbe vers la gauche pour pénétrer dans
l’abdomen par le hiatus diaphragmatique à hauteur de la 10ème vertèbre
dorsale.
Il présente à son tiers inférieur une zone de contact anatomique avec la
face postérieure de l’atrium G.
Généralités
La fistule oeso-atriale
Incidence : série chirurgicale 1%, série d’ablation par voie percutanée
(0,05 à 1%)
Symptomatologie :
Délai d’apparition : 3 à 16 jours après la radiofréquence.
-
Malaise général, fièvre d’origine indéterminée
Processus embolique cérébral par embolie gazeuse, convulsions
Dysphagie, odynophagie, mélaena par saignement chronique.
Hyperleucocytose, bactériémie, fungémie
ATCD d’ablation par radiofréquence par voie percutanée +++.
Généralités
La fistule oeso-atriale
Le diagnostic repose sur un faisceau d’arguments :
AVC cérébral +/- présence d’air intra-vasculaire
Mise en évidence d’air intra-cavitaire cardiaque gauche
Pneumomédiastin
Mise en évidence directe de la fistule oeso-atriale par ingestion de
gastrograffine
mise en évidence de végétations de la face postérieure de l’atrium
gauche en échocardiographie
La réalisation d’une échocardiographie par voie trans-oesophagienne ou
d’une fibroscopie haute est formellement contre-indiquée en raison du
risque d’embolie gazeuse.
Le traitement est chirurgical et la mortalité est supérieure à 50%
Généralités
La fistule oeso-atriale
Extravasation
d’hydrosoluble iodé et
pneumomédiastin
témoignant de la
fistulisation
Extravasation d’hydrosoluble
iodé sous carinaire
Pneumomédiastin, sonde nasogastrique et
visualisation directe de la fistule oeso-atriale
Généralités
La fistule oeso-atriale
Mécanisme :
La formation de la fistule est directement liée au traumatisme thermique
de la radiofréquence notamment à haute énergie calorifique (niveau de T°C
et durée d’ablation élevés).
La redondance des points d’ablations surtout au niveau des veines
pulmonaires gauches par encerclement ostial et deconnexion du toit atrial
majore le risque.
La finesse de la paroi atriale (dilatation atriale, patients cachectiques,
pathologie pariétale atriale) et de l’épaisseur du tissu de soutien cellulograisseux inter-oeso-atrial favoriserait la propagation de la chaleur à
l’œsophage.
La plus grande fragilité de l’œsophage (et du tube digestif) aux lésions
thermiques par rapport au tissu musculaire (atrial)
L’importante participation du phénomène inflammatoire local qui au
niveau de l’œsophage conduirait à la fistulisation sur perforation dans un
second temps expliquant la période de latence.
Fistule oeso-atriale
(en regard des points
d’ablations
redondants) située
juste en dedans et en
dessous de la VPSG
Lésion (double flèche) de la sous muqueuse et de la
muscularis propria, avec nécrose fibrineuse,
hémorragie et cellules inflammatoires. Intégrité de
l’épithélium, de la lamina propria et de la musculaire
muqueuse (flèche)
Nécrose fibrineuse de la muscularis propria
ave perte de structure (perforation) de
l’œsophage distal. hémorragie et infiltration
leucocytaire cellulaire
Généralités
La fistule oeso-atriale
Une récente étude sur modèle expérimental a montré que :
- Une haute température n’est pas nécessaire à la formation d’une lésion.
- Une longue application de température majore le risque d’apparition d’une
lésion oesophagienne.
- La distance sonde – œsophage est un important facteur (paroi atriale +
espace inter-oeso-atrial) car elle délimite un espace jouant un rôle de
conducteur de chaleur vers l’œsophage : plus la distance entre la sonde et
l’œsophage est grande moins le risque est important.
le seuil de sécurité évoqué est de 4 mm.
D’un point de vue histologique :
- L’épaisseur de la paroi atriale varie et devient épaisse en regard du toit
et du plancher de l’AG.
- l’espace inter-oeso-atrial est composé de tissu fibro-graisseux (pouvant
contenir des ganglions, des plexus nerveux issus des nerfs vagues et des
vaisseaux infra-millimétriques à destinée oesophagienne) et du tissu de
soutien fibreux péricardique (sinus péricardique oblique).
Étude anatomique pré-procédurale par TDM cardiaque
Matériel et méthodes
L’étude menée au CHU Nancy, concernait une population de 106 patients :
- Age moyen : 53,18 ans (30-80 ans)
- Sex ratio H/F : 1 femme pour 3,17 hommes
Indications d’ablation de FA par RF :
- Fibrillation atriale paroxystique chez 76,41 % des patients
- Fibrillation atriale chronique chez 23,59 %
Scanner cardiaque avec synchronisation ECG pré et post-procédural
- retro-reconstruction (phase cardiaque) : 65 à 85 % tous les 5%
- 0,6 mm tous les 0,6 mm
Les mesures ont été réalisées sur console de post-traitement de dernière
génération, grâce à des protocoles dédiés (segmentation automatisée de l’atrium
gauche, reformations multiplanaires, volume rendering endocardique ou épicardique)
Mesures réalisées :
Toit de l’atrium (= distance entre les
centres des 2 ostia des VP supérieures) et
Plancher de l’atrium (= idem mais VP
inférieures)
éperon G
Distance inter-veine (= distance entre
les centres de deux veines pulmonaires
ipsilatérales) et éperon inter-veine
(=distance courbe de paroi atriale séparant
deux veines pulmonaires homolatérales)
Épaisseur de la paroi postérieure
atriale et veineuse pulmonaire
Volume de l’atrium gauche.
éperon D
Oeso
largeur et longueur de
l’œsophage en regard de
l’atrium gauche et
Épaisseur antérieure
Distance projetée entre
le centre des ostia des VP
et le bord oesophagien
ipsilatéral.
Présence et qualité d’un
liseré (*) graisseux interoeso-atrial
VPSG
VPSD
AG
VPIG
AG
VP
*
Ao
VPID
Étude anatomique pré-procédurale par TDM cardiaque
Anatomie atriale gauche et des VP
Les mesures du toit et du plancher, sont respectivement de 44,34
+/- 6,45 mm et 46,31 +/- 6,63 mm.
Les distances inter veines sont de : à gauche 18,53 mm +/- 3,21 et
à droite de 20,72 +/- 4,11; les VP droites sont généralement plus
espacées que du coté gauche
A gauche, 46,4% des patients présentent un éperon inférieur à 4 mm
(moyenne de la population 4,9 mm). A droite, la moyenne est de 6 mm et
seulement 38,6% des patients possède un éperon < à 4 mm.
Le volume moyen atrial gauche est de 111 ml +/- 34,78 ml
La distribution des veines pulmonaires est modale dans 45,28%
des cas. Il existe donc des variantes anatomiques ostiales qui
correspondent dans 50,94% des cas à un ostium commun gauche et dans
3,82% des cas à un ostium surnuméraire droit.
Fréquence de l’ostium
commun gauche
Étude anatomique pré-procédurale par TDM cardiaque
Relations entre l’oesophage, l’atrium gauche et les VP
À la face postérieure de l’atrium gauche la longueur d’œsophage en
contact avec la convexité atriale est de 52,1 +/- 23 mm. Il mesure à
son tiers distal 20,24 +/- 4,62 mm de largeur.
Les bords latéraux de l’oesophage se projettent à :
- 5,44 +/- 6,58 mm de la VPSG
- 8,38 +/- 8,2 mm de la VPIG
- 17,63 +/- 10,32 mm de la VPSD
- 15,51 +/- 9,38 mm de la VPID
L’œsophage est situé directement en arrière de la paroi postérieure des
veines pulmonaires :
- dans 48,11 % pour la VPSG
- dans 33 % pour la VPIG
- dans 2,83 % pour la VPSD
- dans 12,26% pour la VPID
Étude anatomique pré-procédurale par TDM cardiaque
Relations entre l’oesophage, l’atrium gauche et les VP
4 types anatomiques oesophagiens sont alors définis et leur
répartition est la suivante :
Gauche Vertical (GV) dans 68,86% des cas parmi lesquels nous
comptons 54,99% d’ostium commun gauche.
(bords latéraux oesophagiens plus proches des VP gauches)
Droit Vertical (DV) dans 12,26%
(bords latéraux oesophagiens plus proches des VP droites)
Gauche Oblique (GO) dans 17,92%
(bords latéraux oesophagiens plus proches de la VPSG et de la VPID)
Droit Oblique (DO) dans 0,94%
(bords latéraux oesophagiens plus proches de la VPSD et de la VPIG)
*
*
*
*
Modèle oesophagien de
type Gauche Vertical
Modèle oesophagien de
type Gauche Oblique
*
*
Modèle oesophagien de
type Droit Vertical
*
Modèle oesophagien de
type Droit Oblique
*
Étude anatomique pré-procédurale par TDM cardiaque
Relations entre l’oesophage, l’atrium gauche et les VP
Parmi ces modèles oesophagiens, l’œsophage est dit « recouvrant »
lorsqu’il se situe directement en arrière de l’un ou des deux ostiums
pulmonaires (situation particulièrement à risque au site d’ablation) : cette
caractéristique concerne pour les différents types anatomiques :
Gauche Vertical : 70% la VPSG et 52% les 2 ostia
Droit Vertical : 10% la VPSD et 40% la VPID
Gauche Oblique : 25% la VPSG et 25% la VPID
Droit Oblique : jamais
Modèles oesophagiens recouvrant les ostias et
susceptibles de se situer en regard des points d’ablation
Étude anatomique pré-procédurale par TDM cardiaque
Relations entre l’oesophage, l’atrium gauche et les VP
Environnement inter-atrio-oeosphagien :
Épaisseur de la paroi
2,245 +/- 0,52 mm.
Epaisseur de la paroi
Epaisseur de la paroi
Epaisseur de la paroi
Epaisseur de la paroi
postérieure de l’AG en regard de l’œsophage :
postérieure
postérieure
postérieure
postérieure
de
de
de
de
la
la
la
la
VPSG : 1,61 +/- 0,54 mm
VPIG : 1,37 +/- 0,43 mm
VPSD : 1,68 +/- 0,58 mm
VPID : 1,60 +/- 0,65 mm
Dans 9,29% il existe une couche de graisse inter atrio-oesophagienne
continue. Elle est discontinue dans 41,27% des patients. L’œsophage est
directement en contact atrial dans 49,44% des cas.
L’épaisseur moyenne de l’œsophage est de 3,25 +/- 2,54 mm.
Étude anatomique pré-procédurale par TDM cardiaque
Relations entre l’oesophage, l’atrium gauche et les VP
Lorsque l’œsophage se projette directement en arrière de l’une des veines
pulmonaires ou de l’atrium gauche :
En considérant l’épaisseur moyenne de l’œsophage de 3,25 +/- 2,54 mm.
En considérant l’épaisseur moyenne du tissu graisseux inter-atrio-oesophagien
théorique de 1 mm présent chez environ 50% des patients.
VPSD
VPID
Atrium
gauche
VPSG
VPIG
Épaisseur pariétale
vasculaire (mm)
1,58
+/- 0,55
1,31
+/- 0,36
Distance maximum
sonde - lumière
oesophagienne
(mm)
5,83
5,56
6,4
5,83
6,495
Distance maximum
sonde – paroi
antérieure de
l’oesophage (mm)
2,58
2,31
3,15
2,58
3,245
2,15
1,58
+/- 0,77 +/-0,59
2,245
+/- 0,52
Étude anatomique pré-procédurale par TDM cardiaque
Discussion
Nos résultats sont corrélés aux données de la littérature en ce qui concerne
les différentes mensurations anatomiques : ils confirment le fait que
l’œsophage présente des relations anatomiques intimes avec la paroi
postérieure de l’atrium gauche et surtout avec la face postérieure des
ostiums pulmonaires gauches.
Nous présentons des arguments supplémentaires en faveur de facteurs
anatomiques locaux pouvant expliquer le risque de fistule oeso-atriale : le
modèle oesophagien, son caractère « recouvrant » et l’épaisseur de
l’espace inter-atrio-oesophagien
L’ablation péri-ostiale droite n’expose
habituellement pas au risque de fistule (risque de
recouvrement oesophagien à droite de 2,83%
pour la VPSD et de 12,26% pour la VPID).
En dehors de rare types anatomiques Droit Vertical
« recouvrant », en l’absence de redondance des points
d’ablations en regard et dans les paramètres thermiques
actuellement utilisés, le risque de constitution de fistule
est faible.
Droit Vertical recouvrant
Étude anatomique pré-procédurale par TDM cardiaque
Discussion
En revanche, à gauche, une condition particulièrement défavorable et
fréquente est le recouvrement oesophagien en regard de la VPSG (70% des
cas) et de la VPIG (52% des cas) lorsque le type anatomique est gauche
vertical (68,8% des cas) soit environ 1 cas sur 2 pour la VPSG.
Dans cette situation la mesure de l’épaisseur de l’espace inter-atrio-oesophagien et de
la paroi atriale donne un marqueur permettant de juger de la prudence à adopter lors
de ablation en regard.
En effet l’épaisseur de cet espace compris entre 2,58 et 5,83 mm pour la VPSG et 2,31
et 5,56 mm pour la VPIG impose s’il est < à 4 mm, une certaine retenue dans les
durées d’applications de RF, de température et de redondance des points d’ablation.
liseré continu
liseré discontinu
Pas de liseré : risque augmenté
Étude anatomique pré-procédurale par TDM cardiaque
Discussion
Modèle oesophagien de type Gauche Vertical recouvrant correspondant typiquement à la
situation anatomique à risque. Cette condition anatomique est très fréquente (1 patient sur 2)
notamment en raison de la fréquence des ostiums communs gauche des veines pulmonaires.
Le risque ablatif se surajoute en raison de la redondance des points réalisés à ce niveau
Étude anatomique pré-procédurale par TDM cardiaque
Discussion
La ligne ablative du toit de l’atrium gauche si
elle est réalisée véritablement le long de la
face supérieure de l’atrium plutôt qu’à la
portion supérieure de la face atriale postérieure
n’expose pas au risque de fistule en raison de
la convexité de l’œsophage
Seule la multiplicité des points ablatifs aux
zones d’intersection augmente la chance d’une
lésion thermique oesophagienne par
propagation.
La ligne ablative mitro-pulmonaire gauche et
la ligne du plancher de l’atrium G ne fait courir
aucun risque au patient, en raison de la
courbure physiologique de l’œsophage en
amont du hiatus diaphragmatique.
X
Zone à risque
D
ligne ablative
du toit de l’AG
lignes périostiales
Endoscopie virtuelle : depuis la paroi postérieure
de l’atrium gauche
ligne mitropulmonaire
inférieure
G
Étude anatomique post-procédurale par TDM cardiaque
complications
Aucune complication oesophagienne n’est mise en évidence lors du contrôle
post-procédural.
La plupart des patients présente un œdème pariétal atrial diffus, sans relation
avec les sites d’ablation. Des ganglions médiastinaux locaux sont
fréquemment retrouvés.
Ganglions hilaires
réactionnels
oedème pariétal
atrial
Étude anatomique post-procédurale par TDM cardiaque
Contrôle de la position oesophagienne
La comparaison de la position oesophagienne entre les scanners réalisés en
pré et post-procédure montre un déplacement latéral de l’œsophage dans
29,24% des cas dont :
Dans
Dans
Dans
Dans
12,9% translation vers la VPSG de 11,27 +/- 5,66 mm
25,8% translation vers la VPIG de 9,2 +/- 6,26 mm
22,58% translation vers la VPSD de 11,71 +/- 3,84 mm
67,74% translation vers la VPID de 8,46 +/- 4,60 mm
Le type anatomique oesophagien est vérifié lors du contrôle post-procédural :
Il se modifie chez 22,64% des patients.
Dans 6,6% des cas le déplacement oesophagien est donc minime
sans modification du type anatomique.
Étude anatomique post-procédurale par TDM cardiaque
Mouvements
Contrôle de laoesophagiens
position oesophagienne
La modification de la répartition des types anatomiques oesophagiens lors
du contrôle post-procédural n’est pas significative
TDM Pré-procédural
Gauche Vertical
68,86 %
Droit Vertical
12,26 %
Gauche Oblique
17,92 %
Droit Oblique
0,94 %
TDM Post-procédural
64,15 %
17,92 %
16,98 %
0,94 %
Cependant il existe une diminution du pourcentage de type anatomique
latéralisé à gauche (Gauche Vertical et Gauche Oblique) avec une
redistribution en faveur du type Droit Vertical.
Modification du type
oesophagien :
Gauche Vertical Gauche Oblique
pré-procédural
pré-procédural
post-procédural
post-procédural
Déplacement oesophagien sans modification du type anatomique:
translation vers la VPID de quelques millimètres et disparition du
caractère recouvrant en regard de la VPSG.
petit rétrécissement luminal veineux au site d’ablation de la VPID,
œdème pariétal diffus.
Pré-procédural
Post-procédural
Déplacement oesophagien :
Gauche Vertical Droit Vertical
Étude anatomique post-procédurale par TDM cardiaque
discussion
L’observation de mouvements oesophagiens latéraux a déjà fait l’objet
d’inquiétude en raison du risque éventuel de réaliser une ablation sans être
certain de la position oesophagienne.
Ces translations latérales d’origine péristaltique ont été constatées in vivo lors
de procédures réalisées chez des patients avec sonde nasogastrique ou
balisage oesophagien.
Notre étude confirme que 30% des structures oesophagiennes se sont
déplacées sur le contrôle d’imagerie acquis à 1,5-2 jours d’intervalle.
Le type anatomique oesophagien se modifie dans 22% des cas.
L’amplitude de déplacement est de l’ordre de 10 mm en moyenne.
Étude anatomique post-procédurale par TDM cardiaque
discussion
Nous avons également constaté une redistribution des modèles anatomiques
oesophagien aux dépens des types Gauche Vertical et Gauche Oblique, en
faveur du type Droit Vertical.
Cela correspond à une diminution de la projection oesophagienne en regard
de la VPSG et donc du caractère recouvrant.
Nous pensons que la technique d’ablation (stimulation/réception des signaux
cardiaques et radiofréquence) pourrait être un facteur déclenchant de
mouvements oesophagiens réactionnels.
Cela expliquerait cette déshabitation oesophagienne en arrière de la VPSG :
en effet, la réussite de l’ablation de la zone périostiale et de la ligne du toit
au niveau de la VPSG est cruciale pour le succès de la procédure. Les points
d’ablations sont alors multiples et redondants à dessein pour augmenter les
chances de réussites. Nous pensons que les applications successives de RF
pourraient favoriser les mouvements oesophagiens.
Conséquences pratiques
synthèse
Le risque de fistule oeso-atriale lors des procédures d’ablation par
radiofréquence intra-cavitaire impose la connaissance de certaines données
anatomiques précises et des relations entre la structure oesophagienne et
les sites d’ablations :
Le scanner cardiaque apparaît comme un outil très performant dans la
représentation des rapports anatomiques entre ces deux structures.
Il permet
- de définir le type anatomique de l’œsophage qui donnera rapidement
à l’electrophysiologiste interventionnel des informations concernant le trajet
de l’œsophage.
- de mesurer les distances et épaisseur de tissu séparant les lumières
vasculaire cavitaire et oesophagienne, permettant d’évaluer le risque de
lésion thermique.
Conséquences pratiques
Méthode nancéenne
Notre méthode consiste dans un premier temps à intégrer la structure
oesophagienne au modèle tri-dimensionnel contenant l’atrium gauche et les
veines pulmonaires.
La seconde étape consiste à fusionner les modalités scanographiques et
cartographiques au commencement de la procédure.
Conséquences pratiques
Méthode nancéenne
Volume 3D importé par CARTOMERGE en SSD.
Segmentation oesophage (bleu) / atrium G (jaune)
Volume 3D cardiaque final
Importation du volume scanographique dans le logiciel CartoMerge (le
mode de visualisation utilisé est de type rendu de surface).
segmentation pour indexage de l’atrium gauche et de l’œsophage en
deux objets distincts (traitement facilité par la préparation du volume
scanographique). La transparence de l’un ou l’autre peut alors être modifiée
Conséquences pratiques
Méthode nancéenne
Référencement de la cavité cible (AG) grâce à des repères
anatomiques précis et superposition des 2 volumes.
Référencement de la cavité cible (les principaux points cruciaux sont
les ostia des VP, l’auricule, la berge mitrale, etc….)
Conséquences pratiques
Méthode nancéenne
L’ablation est réalisée avec déplacement en temps réel du cathéter dans le
volume référencé. Les points d’ablation sont alors placés aux endroits clés
avec la meilleure précision.
Vue postérieure
Vue antérieure
Résultat après ablation : superposition des points d’ablation (
points de référencement et du volume scanographique
), des
Conséquences pratiques
Méthode nancéenne
Les mouvements oesophagiens restent un problème pour le moment sans
solution idéale.
la pose d’une sonde nasogastrique ne renseigne que sur une partie de la
lumière oesophagienne et le balisage luminal ne prend pas en compte les
contours externes de l’œsophage.
Notre méthode de fusion des modalités apparaît essentielle à la procédure
car elle permet au cardiologue de vérifier en temps réel la position de ces
points d’ablation par rapport à l’œsophage.
Ces points seront alors placés en évitant les zones critiques (notamment
en cas d’œsophage « recouvrant »). Afin de pallier aux mouvements
possibles per-procéduraux de l’œsophage, un liseré de sécurité de 5 mm
peut être appliqué en direct.
Conséquences pratiques
Méthode nancéenne
Vue supérieure de l’atrium gauche :
Vue postérieure de l’atrium gauche :
Comparaison de la superposition des points
d’ablation avec l’image de mapping electroanatomique et l’image scanographique avec
œsophage en transparence :
le gain en précision pouravant
le placement
pointsles
grâce
et aprèsdes
ablation
lignes ablatives du toit
au scanner est évident. Le (ou
modèle
3D
cartographique
ne et péri-ostiales
inter-pulmonaire supérieure)
permet pas d’être formel quant sont
à la situation
exacte
placées au
largedes
de l’oesophage
points d’ablation, notamment aux ostiums des VP et par
rapport à l ’oesophage
Conclusion
Un progrès décisif a été réalisé en matière de
traitement des troubles du rythme par voie endocavitaire.
La connaissance de la situation anatomique de
l’œsophage par rapport à l’atrium gauche et aux veines
pulmonaires est primordiale pour éviter une
complication rare mais gravissime de l’ablation de FA
par RF : la fistule oeso-atriale.
La navigation et l’ablation en temps réel par fusion des
modalités scanographiques et cartographiques permet
des procédures plus rapides, plus précises et plus
efficaces en minimisant le risque de complications.
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