Le siège de Vicksburg - Découvez vite toutes nos autres destinations.

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Le siège de
Le Sud perd la guerre
B rice C harton
Des soldats confédérés se sont installés
dans une tranchée.
Lorsque les combattants avaient
suffisamment de temps pour préparer
ces types de retranchements, des
abattis pouvaient être placés en avant
de ceux–ci, avec des palissades et des
trous d’hommes pour des tirailleurs.
Plus rares, on peut également citer les
fils de télégraphe qui étaient tendus
en réseaux serrées ou les «torpilles» ou
des «fougasses» employées comme
mines antipersonnel.© Brice Charton
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L
e siège de Vicksburg est
l’ultime étape qui clôt ce
que les historiens appellent
la campagne de Vicksburg.
C’est sans doute l’une des plus
importantes de la Guerre de
Sécession. Vicksburg se rend aux
Nordistes le jour même où les
troupes confédérées sont battues
à Gettysburg, le 4 juillet 1863. En
deux jours, le Sud subit ainsi deux
défaites majeures. La bataille
de Gettysburg a une notoriété
bien supérieure à la reddition
de Vicksburg. Cependant, la
perte de Vicksburg est un coup
porté à la cause sudiste au moins
aussi décisif que la défaite de
Gettysburg.
Guerre de Sécession
Vicksburg
Le théâtre d’opération
Ouest
En effet, dès le commencement de la
guerre de Sécession, l’un des conseillers du
président Lincoln, le Lieutenant–Général Winfield Scott propose de s’emparer de la totalité
de la vallée du Mississippi ; le nom de code
de l’opération est Anaconda. Pour cela, il faut
s’emparer de Vicksburg. Son plan n’est pas
accepté et la majorité des forces nordistes
sont engagées sans succès pour s’emparer de
la capitale confédérée : Richmond.
Cependant, en 1862, le Président Lincoln
qui connait bien le Mississippi comprend qu’il
faut s’emparer de la vallée et n’a aucun doute
sur l’importance de Vicksburg. Devant de
nombreux généraux il déclare : « La guerre
ne pourra jamais être gagné si la clé n’est pas
dans notre poche ». La clé c’est Vicksburg.
Le Major–General nordiste Ulysses S. Grant
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Le général confédéré John C.
Pemberton.
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La ville est surnommée le Gibraltar sudiste. Sa position géographique lui offre en
effet des défenses naturelles exceptionnelles.
Côté ouest, elle surplombe le Mississippi, qui y
fait une boucle, et la Louisiane d’une hauteur
de soixante–dix mètres ; ce sont des falaises
abruptes. Il est quasiment impossible d’y
faire débarquer des troupes, de surcroît sous
le feu des nombreuses batteries sudistes. Au
nord et à l’est s’étend le delta du Yazoo : une
grande zone marécageuse, très difficilement
pénétrable. Le sud peut être le point faible, en
terme de défenses naturelles. Cependant, les
Confédérés sont très conscients de la valeur
stratégique de la ville. « Vicksburg est le cadenas qui relie les deux moitié du sud » déclare
le Président de la Confédération Jefferson Davis. Les Confédérés y construisent trois lignes
de défenses. De nombreuses redoutes et forts
sont construits tout autour de la ville sur une
longueur de 12 km.
Il est quasiment impossible de prendre
la ville par le nord d’où viennent les troupes
de l’Union. C’est le problème qui se pose
au général Grant lorsqu’il prend le commandement de l’armée du Tennessee en
octobre 1862. Sa nomination par Lincoln
suscite l’opposition de nombreux généraux
mais à l’époque le président de l’Union
dira: « Je ne peux pas me passer de cet
homme, il se bat. »
Une «Wall Tent» servant de quartier–général au
Major–General James B. McPherson, commandant
le XVII Corps de l’Armée du Tennessee.
© Brice Charton
Le siège de Vicksburg
La campagne de Vicksburg
Avril à juillet 1863
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hommes : le XIII commandé par le général
Mc Clernand, le XV de Sherman et le XVII de
Mc Pherson. De nombreux renforts sont acheminés et arrivent lors du siège de Vicksburg.
A la fin des combats, les forces totales engagées dans l’opération atteignent ainsi 75 000
hommes.
Du côté des Confédérés, il faut considérer
les forces du général Pemberton et celles du
général Johnston. Le premier est en charge de
la défense de Vicksburg avec sous ses ordres
5 divisions, soit environ 30 000 hommes.
Johnston, quant à lui, dispose de 6 000
hommes au début de la campagne.
L’Ironclad U.S.S. Cairo est coulé par
l’explosion d’une mine sur la rivière
Yazoo le 12 décembre 1862.
© Brice Charton
Les restes du canal creusé par les
terrassiers de Grant. Il n’a jamais pu
être terminé.
© Brice Charton
Les préparatifs
(novembre 1862– mai
1863)
Entre le 26 décembre 1862 et le 4 juillet 1863, 11 batailles se succèdent, presque
toutes gagnées par les Nordistes.
L’armée du Tennessee, comporte trois
corps d’armée, soit de près de 44 000
En novembre 1862, Grant décide de marcher sur Vicksburg avec 30 000 hommes.
Il quitte son principal dépôt de vivres et de
munitions de Holly Springs le 10, tout en y
laissant une garnison de 1 500 hommes. En
décembre, un raid mené par le général confédéré Earl Van Dorn lui permet de s’en emparer
du dépôt et de le détruire. Au même moment,
Nathan Forrest, le légendaire général sudiste,
attaque le nord–est du Mississippi et l’ouest
du Tennessee. Il brûle les dépôts nordistes,
détruit les rails et les télégraphes. Privé de
ses communications et de sa chaîne d’approvisionnent, Grant est obligé de repartir vers
le nord.
Le 12 décembre, lors d’une expédition
maritime sur la rivière Yazoo destinée à nettoyer le fleuve des mines sudistes, le cuirassé
USS Cairo saute sur l’une d’entre elle. Le navire coule rapidement mais son équipage s’en
sort sain et sauf. Il s’agit pour Grant de préparer la route pour son futur débarquement à
proximité de Vicksburg.
Quelques jours plus tard, le 26 décembre,
trois divisions commandées par le général
A droite.
Les Nordistes tentent de creuser
un canal afin de pouvoir offrir une
voie de détour pour les navires de
Porter. Grant doute de la faisabilité
de cet ouvrage mais ce travail permet
d’occuper ses soldats durant l’hiver. «Je
laisse le travail continuer, car je pense
que cela est préférable à l’oisiveté.»
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Le siège de Vicksburg
Stèle marquant le raid de la cavalerie
nordiste sur le dépôt de Newton le 24
avril 1863 © Brice Charton
Sherman débarquent au nord de Vicksburg, à
proximité de la plantation Johnson. Le 27, des
renforts fédéraux débarquent. Les Nordistes
traversent des marais puis se heurtent aux
positions défensives des Confédérées. Le 29,
Sherman lance un assaut général frontal mais
doit se retirer avec de lourdes pertes. Les
troupes rembarquent et remontent au nord.
Entre janvier et mars 1863, Grant tente
de creuser des canaux pour dérouter une partie du Mississippi afin de pouvoir faire passer
ses navires au sud de Vicksburg sans se faire
canonner par les nombreuses batteries de la
ville. C’est malheureusement un échec. Une
route est aussi construite afin que les troupes
et l’artillerie puissent se déplacer vers le sud.
Le 29 mars, les troupes fédérales quittent
leur campement et se dirigent vers leur point
d’embarquement à New Carthage et à Hard
Time. Les tentatives pour creuser des canaux
ayant échoué, la flotte nordiste, composée
de 8 canonnières et de plusieurs navires de
transport, tente de passer en force pendant la
nuit du 16 avril. Les défenseurs de Vicksburg
entendent la flotte et un duel d’artillerie s’engage. Bien que tous les navires aient été touchés, les dégâts sont faibles et la flotte réussit
à passer. Quelques jours plus tard, d’autres
navires de transport réussissent également à
passer de nuit sans trop de dégâts.
Le débarquement
(30 avril – 1er mai 1863)
Des raids nordistes sont menés derrière
les lignes sudistes afin notamment de désorganiser le réseau ferroviaire. Le 24 avril 1863,
sous le commandement du général Grierson,
une colonne de cavalerie fédérale s’empare de
la ville de Newton et brûle le dépôt. Les Nordistes s’emparent également de deux trains
Le Rear–Admiral David D. Porter
(vice–amiral), commandant la flotte de
«Ironclads» assiégeant Vicksburg.
La flotte de canonnières de Porter
brave les tirs des batteries confédérées
durant une mission nocturne le 16
avril 1863. Sept Ironclads forcent
le passage, avec trois barges de
transports en remorque, afin de
débarquer des troupes au Sud de
Vicksburg.
Les Sudistes enflamment des
tonneaux de goudron qui illuminent
le Mississippi afin de faciliter la tache
des artilleurs. Les navires–casemate
échangent des tirs avec les canons
ennemis. Malgré les dommages, aucun
navire nordiste n’est coulé et Porter
réussit à accomplir sa mission.
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Une colonne d’infanterie de l’armée
de la Confédération. Les soldats sont
ici assez bien vêtus, dans la réalité
les combattants sudistes portaient
des pièces de tenues de provenances
diverses, civiles en particulier.
L’homme à droite porte des galons de
capitaine et le deuxième (en partant
de la gauche) est un «First Sergeant».
© Brice Charton
et détruisent les rails sur plusieurs centaines
de mètres. Ce raid a été immortalisé à l’écran
avec John Wayne dans le film “Les Cavaliers”.
Le 29, les troupes embarquent et se dirigent vers Grand Gulf. Les canonnières de
l’Union engagent alors les défenses de la
ville. Pendant cinq heures, les Fédéraux tentent de détruire les défenses confédérées
mais doivent abandonner. Malgré son échec à
Grand Gulf, Grant cherche alors, plus au sud,
un endroit où ses troupes pourraient débarquer. Alors qu’il va donner l’ordre de débarquer à Rodney, il apprend qu’une bonne route
traverse les falaises à Bruinsburg et change
ses plans.
La plus grande opération amphibie de la
guerre de Sécession va commencer. Ce sera
le plus important débarquement américain
jusqu’au débarquement en Normandie en juin
1944. Il commence le 30 avril et se termine le
1er mai. Le 30 au soir, 17 000 hommes, appartenant aux XIII et XVII Corps sont sur la rive
orientale du Mississippi. La tête de pont est
rapidement consolidée ; les falaises sont aux
mains des assaillants.
Pemberton, s’il agit vite, peut repousser le débarquement. En effet, il dispose de
près de 25 000 hommes dans les environs de
Vicksburg auxquels s’ajoutent quelques milliers d’hommes autour de la ville de Jackson.
Il détient alors, et pour la dernière fois de la
campagne, la supériorité numérique. Mais il
ne bouge pas. La première partie de la campagne de Vicksburg s’achève.
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Le dépôt de Grand Gulf, pris par Grant le 2 mai 1863.
© Brice Charton
Le siège de Vicksburg
La marche sur
Vicksburg
L’invasion du Mississippi est commencée.
La seconde partie de la campagne de Vicksburg débute. Une fois débarquées, les troupes
se dirigent vers Port Gibson par la route de
Rodney. Le général confédéré tient la place
avec 6 000 hommes. Il se sait en infériorité
numérique face aux 20 000 nordistes. Il espère des renforts mais, après une journée de
combat, le nombre l’emporte et il profite de la
nuit pour évacuer la ville. La bataille de Port
Gibson coûte un millier d’hommes à Grant
(morts, blessés, disparus et prisonniers) et
800 aux Confédérés qui ne peuvent plus espérer repousser le débarquement.
Grant commence alors l’une des plus
belles campagnes militaires de l’histoire. Il
sait qu’il n’a pas suffisamment d’approvisionnement pour l’ensemble de ses troupes mais
ne veut pas attendre. Il décide que les troupes
vivront sur le pays. Pour cela, il est impératif
de se déplacer rapidement afin de trouver des
vivres en quantité suffisante. Grand Gulf est
rapidement pris. Ce sera le principal dépôt de
Grant.
Au lieu de se diriger directement vers
Vicksburg, le général nordiste s’engage vers
l’est et Jackson. Son but est de sécuriser ses
flancs avant de se retourner vers Vicksburg
et de couper les voies de ravitaillement de la
ville. Les trois corps marchent de front.
Le 12 mai, la division de Mc Pherson se
heurte, près de Raymond, à la brigade confédérée du général Logan. Pensant qu’il ne
s’agit que d’une petite avant–garde, ce dernier lance ses 3 000 hommes à l’assaut des
positions nordistes. Cette action hardie est
tout d’abord couronnée de succès mais les
forces en présence lui sont rapidement défavorables. En effet, il fait face à 10 000 fédéraux. Les pertes s’élèvent à 500 hommes de
part et d’autres mais les Confédérés doivent
reculer.
Le prochain objectif est Jackson. Le 14
mai, les corps de Sherman et de Mc Pherson sont aux abords de la ville. Les combats
sont violents mais les défenses sudistes sont
En haut.
Tout au long du conflit, l’Union sera à
même de fournir des uniformes à ses
soldats, donnant de fait un aspect plus
«monotone» aux lignes nordistes que
celles du Sud.
On note cependant une certaine
diversité au niveau des coiffes, allant
du chapeau mou au «Hardee Hat»
M1858 à bord rabattu ainsi que des
«Forage Cap» M1855 et M1858.
© Brice Charton
Le major–General John S. Bowen mena
les troupes sudistes au combat à Port
Gibson.
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Des soldats Yankees déployés en
ligne de bataille. Habituellement, les
combattants avançaient épaule contre
épaule, sur deux rangs.
Il s’agit ici d’un régiment irlandais,
comme en témoigne le drapeau vert
avec la lyre dorée.
© Brice Charton
inexistantes comme le constate le fameux général sudiste Jonhson à son arrivée la veille. Il
sait qu’il ne peut tenir la place avec seulement
6 000 hommes et en organise l’évacuation.
L’arrière–garde, commandée par le général
Gregg, tient la ville jusqu’à 15 h 00. Heure
à laquelle le drapeau unioniste est hissé sur
le Capitol. Les pertes fédérales sont faibles
avec moins de 400 hommes. Les Sudistes
en perdent près de 900 et abandonnent 17
canons.
Grant laisse une garnison conséquente à
Le Major–General John A.
McClernand.
Ci–contre.
Une peinture représentant la bataille
de Champion Hill.
Le Major–General John A. Logan
mène les hommes de la 3rd division
(XVII Corps) au combat.
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Jackson, détruit les voies de chemin de fer et
les lignes de communications. Il se retourne
alors vers son principal objectif distant d’une
cinquantaine de kilomètres à l’ouest : Vicksburg.
La bataille de Champion
Hill (16 mai 1863)
Pimberton décide enfin de bouger. Il laisse
10 000 hommes à Vicksburg et se dirige vers
Le siège de Vicksburg
Grant avec 22 000 hommes seulement. Il a
pourtant besoin de toutes ses troupes pour
affronter Grant et ses forces supérieures en
nombre. Il positionne ses hommes le long des
crêtes de Champion Hill sur une longueur de
5 kilomètres. La position est bonne ; elle domine toute la contrée avoisinante.
La plus importante bataille de la campagne va commencer. Grant, avec ses trois
corps, engage le combat le 16 à 7 h 00. 22
000 Sudistes font face à 32 000 Nordistes.
Les attaques nordistes se succèdent. A 10 h
00, 10 000 fédéraux chargent et ouvrent une
brèche dans le flanc gauche des Sudistes. A 13
h 00, Champion Hill tombe. Pemberton lance
alors une contre–attaque massive avec 4 500
hommes et reprend la position. Grant envoie
alors des troupes fraîches pour reprendre la
position. Les Sudistes épuisés et submergés
par le nombre s’enfuient brusquement dans
un désordre total. Pemberton doit ordonner
la retraite. Les pertes sont importantes dans
les deux camps. Grant perd 2 500 hommes
tandis que Pimberton perd 3 800 hommes et
27 canons.
Bien que ses troupes soient fatiguées,
Grant continue sa marche rapide et
harcèle l’arrière–garde sudiste.
Le lendemain, Pemberton déploie
une nouvelle ligne de défense improvisée près de la Big Black River. De
violents duels d’artillerie s’engagent.
Pendant ce temps, une petite troupe
fédérale commandée par le général Lawler s’approche sans se faire
voir des positions sudistes en marchant dans un ravin. A la tête de ses
hommes, il charge à la baïonnette
et s’empare d’une quinzaine de canons. La
surprise est totale. En quelques minutes, les
lignes sudistes s’effondrent. Les Confédérés
cherchent le salut dans la fuite. Les pertes
sont sévères : 1 800 hommes et 18 canons de
perdus. Côté nordiste, seul 300 hommes sont
mis hors de combat.
Le 18, les corps de Mc Pherson et de Mc
Clernand arrivent devant les fortifications de
Vicksburg, ayant parcouru les 12 kilomètres
qui les séparaient de la ville sans encombres.
Sherman, plus au nord, s’empare sans coup
férir des collines de Chickasaw qu’il n’avait
pas réussir à prendre cinq mois plus tôt. Les
En haut.
On peut ici constater l’aspect moins
homogène des formations sudistes à
cause des tenues et de l’équipement
plus hétéroclites. C’est ce qui rend
sans doute les armées du Sud plus
intéressantes pour les figurinistes ou
les collectionneurs (mais un calvaire
pour les wargamers avec figurines...).
Ci–dessus.
«Battle Flag» confédéré conservé au
Old Court House Museum à Vicksburg.
© Brice Charton
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Le siège de Vicksburg
Situation au 19 mai 1863
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Le siège de Vicksburg
batteries sudistes qui empêchaient le ravitaillement de passer sont prises. Grant peut
maintenant raccourcir considérablement ses
lignes de ravitaillements.
Vicksburg est totalement encerclée : au
nord le corps de Sherman, plus au sud le
corps de Mc Clernand, à l’est le corps de Mc
Pherson et à l’ouest la flotte de Porter qui est
maître du Mississippi.
Les défenses de
Vicksburg
Les troupes de Pimberton sont épuisées et
démoralisées par leur succession de défaites.
Elles sont cependant renforcées par les 10
000 hommes de la garnison. Autour de la
ville, une ceinture défensive de 12 km de long
s’appuie sur le relief avec de nombreux ravins
et collines qui longent les habitations.
Les arbres ont été coupés sur plusieurs
centaines de mètres afin de dégager des
angles de tir. Les casemates succèdent aux
tranchées, aux redoutes et aux forts. La puissance défensive de la ville est intacte. Les différents voies d’accès à Vicksburg sont protégées par des forts. Le fort Hill, sur une falaise
au nord, le fort Redan qui protège la route
d’accès au cimetière au nord–est, la Grande
Redoute en appui de Redan ; un peu plus au
sud, la redoute ferroviaire protège l’accès du
chemin de fer puis le fort Garrett défend les
approches au sud–est et enfin le Fort Sud
complète le dispositif.
Pour les Confédérés, l’ensemble de ces
fortifications rend Vicksburg, imprenable.
Le premier assaut
(19 mai 1863)
Grant est conscient de la puissance défensive de la cité mais aussi de la lassitude
morale des troupes sudistes. Par ailleurs, il ne
veut pas laisser le temps aux assiégés d’organiser leur défense.
«Charge! Give’em the bayonet Boys!»
Les Fédéraux chargent les positions
confédérées sous un déluge de balles
Minié et de mitraille d’artillerie.
Pour des raisons évidentes de sécurité,
les reconstituteurs n’utilisent pas la
baïonnette. © Brice Charton
Ci–dessus.
Un soldat confédéré s’est retiré en
arrière de la ligne de feu pour déchirer
sa cartouche de poudre et recharger
son mousquet. © Brice Charton
Dès le 19, il ordonne au corps de Sherman d’attaquer le fort Redan. S’il est pris, les
Fédéraux pourront s’engouffrer rapidement
par la route dans le périmètre défensif des
Sudistes. Le fort domine des ravins profonds
où se trouvent de nombreux obstacles. Ceux–
ci ralentissent la progression des hommes
de Sherman et en font des cibles faciles. Ils
doivent traverser deux fossés : le premier
mesure 1,8 mètres de haut, le second 2,4
mètres. Enfin, ceux qui arrivent au pied du
fort doivent escalader les murs haut de 5,2
mètres. Cette première attaque est donc facilement repoussée par le 36th Mississippi.
Grant ordonne une seconde attaque, précédée par un fort bombardement. A 14 h 00,
le général Blair, à la tête de sa division, se
lance de nouveau à l’assaut de Redan. Le feu
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sudiste est tellement nourri que les Nordistes
n’arrivent pas à franchir les fossés positionnés
en avant du fort. Ils sont décimés par les tirs
des défenseurs bien à l’abri dans leurs fortifications. Les Fédéraux doivent de nouveau
faire retraite. Ils laissent sur le terrain près
de 1 000 hommes. Côté sudiste, 70 hommes
seulement sont mis hors de combat.
Cette défaite cinglante a une lourde portée psychologique. D’une part, les forces de
l’Union qui pensaient être invincibles sous le
commandement du général Grant se rendent
compte qu’elles ne le sont plus. D’autre part,
les Confédérés reprennent courage.
Grant décide de mieux préparer son nouvel assaut. Il ne veut pas d’un long siège et
veut emporter la partie rapidement.
Les Sudistes attendent de pied ferme
un assaut ennemi. Le «National Flag»
est la seconde version utilisée par la
Confédération, avec 11 étoiles (13
états feront finalement partie de
la Confédération). Le «Battle Flag»
à gauche est utilisé par toutes les
brigades de la division de John Bowen.
© Brice Charton
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Le second assaut (22
mai 1863)
Le second assaut est lancé le 22. Depuis
deux jours, l’artillerie nordiste tire sur les
positions sudistes. Pour la première fois dans
l’histoire de la Guerre de Sécession, un assaut
synchronisé est préparé. Pendant toute la nuit
et jusqu’à 10 h 00 du matin, 220 canons et
pièces de marine pilonnent les lignes ennemies. A 10 h 00, un assaut général sur un
front de 5 kilomètres de large est lancé par
les trois corps. Les Nordistes ont fabriqué
de nombreuses échelles pour leur permettre
d’escalader plus facilement les murs. Leur
moral reste élevé et ils ne doutent pas de la
victoire.
Le corps de Sherman attaque de nouveau
en force le fort de Redan qui défend la route
du cimetière. Les divisions de Brig et Blair
s’approchent à quelques dizaines de mètres
de la redoute au sud–est mais le feu des défenseurs les clouent sur place. Pendant toute
la journée, des échanges de tir nourris les
empêcheront de progresser.
Pendant ce temps, au centre des fortifications, donc à l’est, le corps de Mc Pherson
doit attaquer le long de la route de Jackson et
s’emparer de la Grande Redoute. Les brigades
Smith et Stevenson traversent les obstacles
et arrivent au pied de leur objectif. Ils ne
peuvent cependant franchir les murs car leurs
échelles sont trop courtes ! Ils doivent alors
reculer sous le feu meurtrier des défenseurs.
Les pertes sont lourdes.
Le siège de Vicksburg
Le corps de Mc Clernand, au sud, doit
prendre la redoute texane et la redoute ferroviaire situées de part et d’autre de la voie
ferroviaire. La division Carr s’empare de la seconde et s’y maintient pendant près de deux
heures. Les unités texanes contre–attaquent
en force et reprennent la position.
Sherman, lance deux nouveaux assauts. A
14 h 15, les divisions Smith et Ransom chargent mais sont immédiatement repoussées. A
15 h 00, la division Tuttle subit de telles pertes
que Sherman s’écrit : « Ceci est un assassinat,
que les troupes reculent. »
Au sud, les divisions Logan et Quinby attaquent de nouveau la route de Jackson mais
sans plus de succès.
Au soir, le décompte des pertes est très
lourd pour les assaillants : il atteint 3 200
hommes contre 500 seulement aux défenseurs.
Le siège de Vicksburg
(22 mai – 4 juillet
1863)
Il est désormais évident pour Grant que les
défenses sudistes sont trop fortes pour être emportées par un assaut frontal. Il décide d’assiéger la ville et de construire des retranchements
puissants et nombreux afin de pouvoir se rapprocher au plus près des fortifications ennemies.
Grant ne pense pas que Pimberton tentera
une sortie. Il a raison. Malgré les ordres lui enjoignant de quitter Vicksburg pour sauver ses
hommes, Pimberton suit l’avis de ses officiers
qui jugent l’état des troupes trop déplorable pour
tenter une telle opération.
Grant ne pense pas non plus que Johnston
viendra à l’aide des assiégés. Mais si tel était
le cas, il y voit l’opportunité de remporter une
victoire encore plus décisive. Il dit ainsi à ses
officiers : « Laissons–le venir avec ses 30 000
hommes, ce seront 30 000 prisonniers de plus
que nous ferons. »
Les hommes du 22nd Iowa escaladent
les parapets de terre dans un assaut
contre la redoute du chemin de fer
le 22 mai. Le porte–drapeau mène
bravement la charge.
Durant la journée , les assauts
nordistes se solderont par des échecs
qui leur coûteront environ 3200
hommes.
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Le siège de Vicksburg
Situation au 22 mai 1863
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Le siège de Vicksburg
Des artilleurs confédérés autour d’un
canon de 3 pouces rayé, plus précis
mais moins redoutable à courte portée
qu’une pièce lisse, du fait de sa plus
faible charge de mitraille.
Ci–dessous.
Artilleurs sudistes.
En bas.
«First Sergeant» en marche, mousquet
sur l’épaule. © Brice Charton
En effet, les renforts nordistes affluent.
Son armée compte alors bientôt plus de 75
000 hommes, 250 canons plus six pièces de
sièges (32 pouces) auxquels il faut ajouter
toutes les pièces de marine de la flotte de
l’amiral Porter.
En deux semaines, les troupes de Grant
construisent des retranchements sur près de
20 kilomètres, investissant complètement les
défenses de Vicksburg.
Pendant toute la durée du siège, afin
d’user les défenses et le moral des civils et
des soldats, l’artillerie nordiste pilonne la ville,
touchée par plusieurs milliers d’obus.
Afin de se protéger, la population creuse
de nombreuses galeries et abris dans les coteaux d’argile. Elle parvient à s’y abriter. Certains abris sont même agrémentés de mobilier : chaises, tables, lits. D’autres sont même
tapissés. De nombreux esclaves participent à
la création de ses nouvelles demeures et les
entretiennent. Ces abris seront très efficaces
puisqu’une douzaine de civils seulement seront tués dans les bombardements.
Néanmoins, le manque de nourriture et
d’eau se fait de plus en plus sentir chaque
jour. La malaria, la dysenterie font des ravages dans les rangs. Les défenseurs sont
contraints de manger des mules, des chevaux
et même des chiens. L’encre fait défaut, la
gazette de Vicksburg paraît sur le verso de
papier–peints.
Pimberton dispose de vivres pour 60 jours.
Il compte sur une arrivée rapide de Johnston.
Le président confédéré Davis ordonne que
des actions soient entreprises pour desserrer
l’étau des assiégeants.
L’attaque du dépôt de
Milliken’s Bend (7 juin
1863)
Le 7 juin, une brigade texane commandée
par le général Walker s’attaque au dépôt de
Milliken’s Bend, situé à 25 kilomètres au nord–
ouest de Vicksburg. Il est défendu par une brigade dont la particularité est d’être composée
de soldats afro–américains. Un grand nombre
d’entre eux qui travaillaient comme esclaves
viennent juste d’être enrôlés. Deux compagnies du 23th Iowa et deux canonnières sont
aussi positionnées pour défendre le dépôt.
La brigade texane attaque par surprise à
3 h 00 du matin. Les soldats noirs de l’Union,
bien que peu ou pas entraînés et ne disposant que d’un armement sommaire, résistent
pendant plusieurs heures malgré de lourdes
pertes. L’entrée en action des canonnières
Lexington et Choctaw met fin à l’attaque des
Texans qui refluent vers midi. Les Fédéraux
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Le 25 juin, environ 1000 kg de poudre
explosent sous la grande redoute
de Jackson Road. Les soldats du
45th Illinois chargent dans le cratère
résultant de la détonation. Malgré
l’importance des dégâts, peu de
défenseurs ont été atteints; la plupart
a anticipé l’explosion et s’est replié
sur une seconde ligne de défense. Ils
accueillent les Nordistes par des tirs
de canons et de mousquets avant de
contre–attaquer.
Ci–dessous.
Vue de la même colline côté fédéral
(à gauche) et côté confédéré ; à
cet endroit les colonnes nordistes
tentèrent le 22 mai de s’emparer de la
colline. On peut remarquer la pente
très raide et imaginer les difficultés
que pouvaient avoir des troupes à
monter à l’assaut, de surcroît sous un
feu sudiste nourri !!© Brice Charton
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perdent 650 hommes pour 185 Sudistes mais
ceux–ci n’ont pas réussi à s’emparer du dépôt grâce à la bravoure des soldats noirs de
l’union.
Dans ses mémoires Grant dira : « C’était
le premier important engagement de la
guerre dans lequel des troupes de couleur
étaient impliquées. Ces hommes étaient très
inexpérimentés, ils venaient juste de s’enrôler et pourtant ils se comportèrent bien. » Ce
combat revêt une importance capitale dans
la poursuite de la guerre. En effet, jusqu’à
présent, il n’y avait pas dans les rangs nordistes de consensus pour armer et former
des régiments noirs. Le journaliste A. Dana
se rend sur les lieux juste après les combats.
Il constate que près de la moitié des soldats
noirs ont été tués ou blessés. Dana est connu
pour être « les yeux et les oreilles » de Lincoln
au front. Il fait alors savoir qu’il faut revoir
les préjugés sur les Afro–Américains car il ne
fait nul doute qu’ils sont courageux et dignes
de confiance. Suite à cette bataille, Lincoln
donne son accord pour l’intégration des noirs
dans l’armée.
Début mai, le général Lee se dirige vers
la Pennsylvanie. L’un des objectifs de cette
opération est d’alléger la pression nordiste
sur Vicksburg. Le 9 juin, 21 000 cavaliers
s’affrontent à Brandy Station pendant 12
heures lors de la plus importante bataille de
cavalerie de la Guerre de Sécession. L’avance
sudiste est repérée, l’effet de surprise perdu.
Cette marche de Lee va se terminer par la
fameuse bataille de Gettysburg.
Le siège de Vicksburg
L’explosion de la mine
(25 juin 1863)
Mc Pherson et son 17th corps font face
à la plus puissante redoute de toute la ligne
confédérée : la Grande Redoute qui défend la
route de Jackson. De surcroît elle est défendue par le 3rd Louisiana, un régiment d’élite.
Du fait de sa position, de la qualité de ses
défenses et de son puissant armement, la
redoute empêche toute progression. Ne pouvant s’attaquer de front à ce fort, Mc Pherson
ordonne la construction de tunnels afin de
pouvoir déposer des explosifs sous le fort pour
le faire sauter. Pour cela, les retranchements
doivent s’approcher au plus près des lignes
sudistes. Pendant un mois, 300 hommes, se
relaient jours et nuits pour creuser.
Le 25 juin, le tunnel est terminé. Une
tonne d’explosifs est placée sous le fort. A 15
h 00 l’explosion est déclenchée. Une partie du
fort vole en éclats. Au même moment, près
de 200 canons et 50 000 hommes ouvrent le
feu sur toute la ligne. Deux colonnes d’assaut
composées de volontaires des 31st et 45th
Illinois se lancent à l’assaut. Ils pénètrent
dans le cratère de 12 mètres de diamètre et
de 3,7 mètres de profondeur. Le moment de
surprise passé, les Confédérés amènent des
renforts et de l’artillerie. Le feu est si nourri
qu’il est impossible aux soldats de l’Union de
sortir la tête du cratère sans se faire tuer.
Après plusieurs heures passés dans cette situation inconfortable avec de lourdes pertes,
les Fédéraux doivent regagner leurs lignes.
Cependant les Confédérés doivent créer
une nouvelle ligne de défense à quelques
dizaines de mètres en arrière du cratère. Les
pionniers de l’Union construisent alors une
casemate et des retranchements dans le cratère et l’élargissent afin de pouvoir lancer plus
de troupes à l’assaut en même temps. De ce
cratère, de nouveaux tunnels sont creusés.
Le 1er juillet, une autre mine explose sous le
fort et le détruit en partie. Mais l’explosion
n’est pas suivie d’un assaut. D’autres tunnels
sont creusés sous les lignes sudistes un peu
partout sur la ligne de front.
La fin du siège
Pimberton se rend compte qu’il ne pourra
tenir beaucoup plus longtemps. Il construit
des navires afin d’évacuer ses troupes sur la
Louisiane. L’amiral Porter, mis au courant de
ces préparatifs, positionne ses canonnières
de telle sorte que toutes sorties des Sudistes
soient vouées à l’échec.
Fin juin, Johnston se rapproche de Vicksburg par le sud avec ses 32 000 hommes.
Son but est de faire diversion afin que la
garnison puisse s’échapper. Il compte attaquer les positions nordistes le 6 juillet. Pimberton soumet ce plan à ses généraux. Tous
sont unanimes pour dire que si les hommes
peuvent défendre leurs positions, il est illusoire de penser qu’ils puissent se battre en
rase campagne. La garnison est en effet très
affaiblie par les maladies et le manque de
nourriture.
Le 3 au matin des drapeaux blancs sont
hissés le long des lignes sudistes. Pimberton,
devant l’effroyable l’état de ses troupes et de
la population décide de se rendre. Il dit alors
que ce serait un « acte de barbarie que de
continuer la lutte vu l’état de ses troupes. »
Grant exige une reddition inconditionnelle, ce que refuse Pimberton. Il propose
alors à Pimberton que la garnison s’engage
à ne plus combattre le Nord ; les soldats
seront alors libres de retourner dans leurs
foyers. Cette solution lui permet aussi de ne
pas devoir nourrir 30 000 hommes affamés.
Cette nouvelle proposition est acceptée par
Pimberton.
Le 4 juillet, après 48 jours de siège, la
garnison composée de 31 000 hommes se
rend. La clé du Mississippi est tombée aux
mains des Fédéraux. 170 canons et 60 000
fusils sont saisis. Quelques jours après, Port
Hudson se rend à son tour. Le fleuve Mississippi est tout entier contrôlé par l’Union. La
Confédération est coupée en deux.
Ci–dessus.
Troupes fédérales marchant en
colonne. Le soldat en arrière plan à
gauche porte un «Hardee Hat».
© Brice Charton
Ci–dessous.
Le monument dédié aux soldats
afro–américains qui combattirent lors
du siège de Vicksburg à la bataille de
Milliken’s Bend.
© Brice Charton
La campagne de Vicksburg se termine.
Depuis le 29 mars, Grant a perdu 10 000
hommes, les Sudistes 9 000 hommes. Mais
30 000 sudistes ont été capturés. La plupart
sont libres de rejoindre leurs familles. Malgré la parole donnée, beaucoup d’entre eux
retourneront se battre dans les rangs de l’armée sudiste.
Pour la petite histoire, le 4 juillet ne sera
plus célébré à Vicksburg pendant 81 ans.
Les conséquences de
cette campagne
En quelques jours, la physionomie de la
guerre est totalement bouleversée. En effet,
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la victoire de Vicksburg est à rapprocher de
celle de Gettysburg. Deux mois auparavant,
le Nord était menacé de toute part. Lee avait
remporté une grande victoire à Chancellorsville en Virginie et se dirigeait vers la Pennsylvanie. L’Angleterre pensait intervenir dans
le conflit aux côté des Sudistes.
La victoire de Grant implique que 3 Etats
sur les 11 de la Confédération sont désormais isolés à l’ouest du Mississippi. Par ailleurs, tout le ravitaillement nordiste pourra
emprunter le Mississippi du nord jusqu’à la
Nouvelle–Orléans. L’Angleterre qui envisageait de soutenir le Sud a définitivement
abandonné cette idée.
Une autre conséquence importante est
l’acceptation de l’intégration massive des
noirs dans l’armée nordistes suite au combat
de Milliken’s Bend . A la fin de la guerre, 10 %
des soldats nordistes engagés dans le conflit
(soit environ de 180 000 hommes) sont des
soldats de couleur.
Il fait chaud et un combattant sudiste
utilise sa gourde pour se désaltérer.
Ces récipients de fabrication
confédérée étaient en étain (et donc
facilement déformables) ou en bois, et
avaient tendance à fuir. Les Rebelles
préféraient réutiliser les gourdes
en tôle d’acier prélevées sur les
combattants Nordistes.
© Brice Charton
La grande innovation de la campagne de
Vicksburg est la découverte par Grant qu’une
puissante armée en territoire ennemie pouvait ne pas attendre son ravitaillement et
vivre sur le pays traversé. Sherman mettra
cette expérience à profit lors de sa campagne
pendant l’hiver 1864–1865.
Cette victoire couplée avec celle de Gettysburg scelle à terme le destin du Sud. Il
Guide Pratique
ne fait plus aucun doute que le Nord, avec
sa puissance industrielle et démographique,
ne peut plus perdre. Les Sudistes ne peuvent
plus gagner la guerre, juste la prolonger.
Le champ de bataille
aujourd’hui
Le champ de bataille est aujourd’hui géré
par les parcs nationaux. C’est le cinquième
parc crée aux Etats–Unis. Avec ses 1 330 monuments, le parc de Vicksburg est l’un des les
plus importants au monde. On peut visiter le
parc seul en voiture ou avec un guide. Celui–
ci apporte sans aucun doute une réelle valeur ajoutée. Les différentes routes d’accès à
Vicksburg en 1863 sont toujours toutes présentes ainsi qu’une partie des fortifications.
La nouveauté dans la visite du parc depuis un an est la découpe d’arbres financée par des dons. En effet, en 150 ans les
arbres ont repoussé sur le champ de bataille
et l’ont dénaturé. La découpe a permis de
retrouver par endroit les travaux effectués
par les Confédérés pour la défense de leurs
retranchements. On peut imager ces milliers
d’hommes qui s’élançaient de leurs lignes et
devaient franchir ces étendues rasées en subissant le feu ennemi. Une très grande partie
du champ de bataille appartient aujourd’hui
au Parc. Il est intéressant de franchir le Mississippi afin d’avoir une vue générale sur les
P
our la réalisation de cet article j’ai
été amené à parcourir le Mississippi
du nord au sud. Il serait dommage
de passer à côté de villes superbes qui
n’ont pas un lien direct avec la guerre
de Sécession, je pense par exemple à
Natchez. Je liste ci–dessous quelques liens
utiles de sites et de villes qui me semblent
intéressants.
www.memphis–mississippi.fr: site officiel de
l’office de tourisme en français
Les sites des offices de
tourisme locaux
www.visitvicksburg.com
www.visitnatchez.org
www.tupelo.net
www.visitmeridian.com
http://columbus–ms.org
www.gulfcoast.org ( station balnéaire),
http://www.finalstands.com ( site de la
bataille de Brice’s crossroads)
© Brice Charton
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www.net4war.com
Les sites des parcs nationaux www.nps.gov/vick/historyculture/raymond.
htm
www.nps.gov/vick,
www.nps.gov/vick/historyculture/
championhill.htm
www.nps.gov/guis/index.htm
www.grandgulfpark.state.ms.us
Vous pouvez par ailleurs emprunter la Natchez
Trace, seule route classée parc national aux
USA www.nps.gov/natr/index.htm
www.equinoxiales.fr : Pour organiser votre
séjour sur mesure dans le Mississippi et le
Tennessee, vous pouvez faire appel à un
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concoctera à prix très étudié l’itinéraire de
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de bataille historiques.
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membre de l’alliance Skyteam.
http://fr.delta.com/
Le siège de Vicksburg
falaises de Vicksburg. Vous êtes alors en
Louisiane. Quelques kilomètres après le pont,
vous trouverez l’endroit où Grant a tenté de
construire un canal afin de faire passer ses
bateaux au sud de la ville.
Les reconstitutions du
18 au 20 octobre 2012
Comme nous l’avons évoqué ci–dessus, la
reddition de Vicksburg et la victoire fédérale
à Gettysburg se passent au même moment.
L’année prochaine, tous les groupes et associations de reconstituants se retrouveront à
Gettysburg début juillet. D’après nos renseignements, près de 40 000 reconstituants
sont attendus. Ce sera sans aucun doute la
plus grande reconstitution jamais organisée.
C’est pour cette raison que les diverses associations ont décidé d’avancer à cette année
les reconstitutions des batailles de la campagne de Vicksburg. En effet, trois batailles
ont été reconstituées pendant le week–end
du 18 au 20 octobre 2012. Plusieurs milliers
de spectateurs étaient présents. La première
rejouait la bataille de Raymond. La particularité de cette journée est de se dérouler sur le
champ de bataille historique. La rivière, lieu
d’âpres combats en 1863, est toujours présente. Elle a encore subi les combats entre
Confédérés et Nordistes. Mais heureusement
cette fois–ci les tirs étaient à blanc.
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Le samedi après–midi, sur une colline distante d’un kilomètre, la bataille de Champion
Hills était à son tour rejouée. Dans les deux
cas, les tirs d’artillerie et les feux de ligne
ont permis d’immerger les spectateurs dans
l’ambiance d’une bataille.
Le clou du week–end a été, à mon avis,
la reconstitution de la bataille de Vicksburg.
En effet, une réplique des retranchements
qui défendaient la ville de Vicksburg a été
construite. Ces fortifications s’étendent sur
près de 300 mètres avec des fossés, des
angles de tir, des emplacements pour les canons. Les reconstituants ont renforcé ces défenses en coupant des arbres, en les taillant
et en disposant en amont des fortifications
des obstacles. La reconstitution consistait à
montrer l’assaut des forces de Grant du 19
mai sur la redoute Redan. Les fortifications
construites à l’occasion du week–end ont
sans aucun doute permis aux spectateurs de
se rendre compte de la difficulté que peuvent
avoir des troupes à s’emparer d’un point
puissamment fortifié.
Les reconstitutions de la bataille de
Raymond eurent lieu sur le même
terrain qu’à l’époque, dans ce qui est
aujourd’hui le «Raymond Military
Park».
© Brice Charton
Les sosies du Général Grant et de ses
officiers généraux étaient présents sur le
champ de bataille et rajoutaient un réalisme
dans l’action. De nombreux bivouacs ont été
reconstitués pour l’occasion. Les spectateurs
pouvaient arpenter ces campements et s’immerger dans la vie des soldats et des civils
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• Le Routard Louisiane,
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Bibliographie
• La guerre de Sécession : images
d’une Amérique déchirée chez François Bourin Editeur, 2011
• La série culte BD : Les Tuniques
bleus, qui sont réédités chez Dupuis
• Gettysburg : Champ de bataille n°30
• La guerre de Sécession, Perrin, 2011
• Jeux vidéo : American Civil War chez Ageod
• Série télévisée en 4 dvd : The Civil War chez Arte
Vue du champs de bataille de Vicksburg depuis la
Grande Redoute.
© Brice Charton
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