Le siège de Le Sud perd la guerre B rice C harton Des soldats confédérés se sont installés dans une tranchée. Lorsque les combattants avaient suffisamment de temps pour préparer ces types de retranchements, des abattis pouvaient être placés en avant de ceux–ci, avec des palissades et des trous d’hommes pour des tirailleurs. Plus rares, on peut également citer les fils de télégraphe qui étaient tendus en réseaux serrées ou les «torpilles» ou des «fougasses» employées comme mines antipersonnel.© Brice Charton 20 Champs de bataille 48 49 www.net4war.com L e siège de Vicksburg est l’ultime étape qui clôt ce que les historiens appellent la campagne de Vicksburg. C’est sans doute l’une des plus importantes de la Guerre de Sécession. Vicksburg se rend aux Nordistes le jour même où les troupes confédérées sont battues à Gettysburg, le 4 juillet 1863. En deux jours, le Sud subit ainsi deux défaites majeures. La bataille de Gettysburg a une notoriété bien supérieure à la reddition de Vicksburg. Cependant, la perte de Vicksburg est un coup porté à la cause sudiste au moins aussi décisif que la défaite de Gettysburg. Guerre de Sécession Vicksburg Le théâtre d’opération Ouest En effet, dès le commencement de la guerre de Sécession, l’un des conseillers du président Lincoln, le Lieutenant–Général Winfield Scott propose de s’emparer de la totalité de la vallée du Mississippi ; le nom de code de l’opération est Anaconda. Pour cela, il faut s’emparer de Vicksburg. Son plan n’est pas accepté et la majorité des forces nordistes sont engagées sans succès pour s’emparer de la capitale confédérée : Richmond. Cependant, en 1862, le Président Lincoln qui connait bien le Mississippi comprend qu’il faut s’emparer de la vallée et n’a aucun doute sur l’importance de Vicksburg. Devant de nombreux généraux il déclare : « La guerre ne pourra jamais être gagné si la clé n’est pas dans notre poche ». La clé c’est Vicksburg. Le Major–General nordiste Ulysses S. Grant Champs de bataille 49 www.net4war.com 21 Le général confédéré John C. Pemberton. 22 Champs de bataille 49 www.net4war.com La ville est surnommée le Gibraltar sudiste. Sa position géographique lui offre en effet des défenses naturelles exceptionnelles. Côté ouest, elle surplombe le Mississippi, qui y fait une boucle, et la Louisiane d’une hauteur de soixante–dix mètres ; ce sont des falaises abruptes. Il est quasiment impossible d’y faire débarquer des troupes, de surcroît sous le feu des nombreuses batteries sudistes. Au nord et à l’est s’étend le delta du Yazoo : une grande zone marécageuse, très difficilement pénétrable. Le sud peut être le point faible, en terme de défenses naturelles. Cependant, les Confédérés sont très conscients de la valeur stratégique de la ville. « Vicksburg est le cadenas qui relie les deux moitié du sud » déclare le Président de la Confédération Jefferson Davis. Les Confédérés y construisent trois lignes de défenses. De nombreuses redoutes et forts sont construits tout autour de la ville sur une longueur de 12 km. Il est quasiment impossible de prendre la ville par le nord d’où viennent les troupes de l’Union. C’est le problème qui se pose au général Grant lorsqu’il prend le commandement de l’armée du Tennessee en octobre 1862. Sa nomination par Lincoln suscite l’opposition de nombreux généraux mais à l’époque le président de l’Union dira: « Je ne peux pas me passer de cet homme, il se bat. » Une «Wall Tent» servant de quartier–général au Major–General James B. McPherson, commandant le XVII Corps de l’Armée du Tennessee. © Brice Charton Le siège de Vicksburg La campagne de Vicksburg Avril à juillet 1863 Champs de bataille 49 www.net4war.com 23 hommes : le XIII commandé par le général Mc Clernand, le XV de Sherman et le XVII de Mc Pherson. De nombreux renforts sont acheminés et arrivent lors du siège de Vicksburg. A la fin des combats, les forces totales engagées dans l’opération atteignent ainsi 75 000 hommes. Du côté des Confédérés, il faut considérer les forces du général Pemberton et celles du général Johnston. Le premier est en charge de la défense de Vicksburg avec sous ses ordres 5 divisions, soit environ 30 000 hommes. Johnston, quant à lui, dispose de 6 000 hommes au début de la campagne. L’Ironclad U.S.S. Cairo est coulé par l’explosion d’une mine sur la rivière Yazoo le 12 décembre 1862. © Brice Charton Les restes du canal creusé par les terrassiers de Grant. Il n’a jamais pu être terminé. © Brice Charton Les préparatifs (novembre 1862– mai 1863) Entre le 26 décembre 1862 et le 4 juillet 1863, 11 batailles se succèdent, presque toutes gagnées par les Nordistes. L’armée du Tennessee, comporte trois corps d’armée, soit de près de 44 000 En novembre 1862, Grant décide de marcher sur Vicksburg avec 30 000 hommes. Il quitte son principal dépôt de vivres et de munitions de Holly Springs le 10, tout en y laissant une garnison de 1 500 hommes. En décembre, un raid mené par le général confédéré Earl Van Dorn lui permet de s’en emparer du dépôt et de le détruire. Au même moment, Nathan Forrest, le légendaire général sudiste, attaque le nord–est du Mississippi et l’ouest du Tennessee. Il brûle les dépôts nordistes, détruit les rails et les télégraphes. Privé de ses communications et de sa chaîne d’approvisionnent, Grant est obligé de repartir vers le nord. Le 12 décembre, lors d’une expédition maritime sur la rivière Yazoo destinée à nettoyer le fleuve des mines sudistes, le cuirassé USS Cairo saute sur l’une d’entre elle. Le navire coule rapidement mais son équipage s’en sort sain et sauf. Il s’agit pour Grant de préparer la route pour son futur débarquement à proximité de Vicksburg. Quelques jours plus tard, le 26 décembre, trois divisions commandées par le général A droite. Les Nordistes tentent de creuser un canal afin de pouvoir offrir une voie de détour pour les navires de Porter. Grant doute de la faisabilité de cet ouvrage mais ce travail permet d’occuper ses soldats durant l’hiver. «Je laisse le travail continuer, car je pense que cela est préférable à l’oisiveté.» 24 Champs de bataille 49 www.net4war.com Le siège de Vicksburg Stèle marquant le raid de la cavalerie nordiste sur le dépôt de Newton le 24 avril 1863 © Brice Charton Sherman débarquent au nord de Vicksburg, à proximité de la plantation Johnson. Le 27, des renforts fédéraux débarquent. Les Nordistes traversent des marais puis se heurtent aux positions défensives des Confédérées. Le 29, Sherman lance un assaut général frontal mais doit se retirer avec de lourdes pertes. Les troupes rembarquent et remontent au nord. Entre janvier et mars 1863, Grant tente de creuser des canaux pour dérouter une partie du Mississippi afin de pouvoir faire passer ses navires au sud de Vicksburg sans se faire canonner par les nombreuses batteries de la ville. C’est malheureusement un échec. Une route est aussi construite afin que les troupes et l’artillerie puissent se déplacer vers le sud. Le 29 mars, les troupes fédérales quittent leur campement et se dirigent vers leur point d’embarquement à New Carthage et à Hard Time. Les tentatives pour creuser des canaux ayant échoué, la flotte nordiste, composée de 8 canonnières et de plusieurs navires de transport, tente de passer en force pendant la nuit du 16 avril. Les défenseurs de Vicksburg entendent la flotte et un duel d’artillerie s’engage. Bien que tous les navires aient été touchés, les dégâts sont faibles et la flotte réussit à passer. Quelques jours plus tard, d’autres navires de transport réussissent également à passer de nuit sans trop de dégâts. Le débarquement (30 avril – 1er mai 1863) Des raids nordistes sont menés derrière les lignes sudistes afin notamment de désorganiser le réseau ferroviaire. Le 24 avril 1863, sous le commandement du général Grierson, une colonne de cavalerie fédérale s’empare de la ville de Newton et brûle le dépôt. Les Nordistes s’emparent également de deux trains Le Rear–Admiral David D. Porter (vice–amiral), commandant la flotte de «Ironclads» assiégeant Vicksburg. La flotte de canonnières de Porter brave les tirs des batteries confédérées durant une mission nocturne le 16 avril 1863. Sept Ironclads forcent le passage, avec trois barges de transports en remorque, afin de débarquer des troupes au Sud de Vicksburg. Les Sudistes enflamment des tonneaux de goudron qui illuminent le Mississippi afin de faciliter la tache des artilleurs. Les navires–casemate échangent des tirs avec les canons ennemis. Malgré les dommages, aucun navire nordiste n’est coulé et Porter réussit à accomplir sa mission. Champs de bataille 49 www.net4war.com 25 Une colonne d’infanterie de l’armée de la Confédération. Les soldats sont ici assez bien vêtus, dans la réalité les combattants sudistes portaient des pièces de tenues de provenances diverses, civiles en particulier. L’homme à droite porte des galons de capitaine et le deuxième (en partant de la gauche) est un «First Sergeant». © Brice Charton et détruisent les rails sur plusieurs centaines de mètres. Ce raid a été immortalisé à l’écran avec John Wayne dans le film “Les Cavaliers”. Le 29, les troupes embarquent et se dirigent vers Grand Gulf. Les canonnières de l’Union engagent alors les défenses de la ville. Pendant cinq heures, les Fédéraux tentent de détruire les défenses confédérées mais doivent abandonner. Malgré son échec à Grand Gulf, Grant cherche alors, plus au sud, un endroit où ses troupes pourraient débarquer. Alors qu’il va donner l’ordre de débarquer à Rodney, il apprend qu’une bonne route traverse les falaises à Bruinsburg et change ses plans. La plus grande opération amphibie de la guerre de Sécession va commencer. Ce sera le plus important débarquement américain jusqu’au débarquement en Normandie en juin 1944. Il commence le 30 avril et se termine le 1er mai. Le 30 au soir, 17 000 hommes, appartenant aux XIII et XVII Corps sont sur la rive orientale du Mississippi. La tête de pont est rapidement consolidée ; les falaises sont aux mains des assaillants. Pemberton, s’il agit vite, peut repousser le débarquement. En effet, il dispose de près de 25 000 hommes dans les environs de Vicksburg auxquels s’ajoutent quelques milliers d’hommes autour de la ville de Jackson. Il détient alors, et pour la dernière fois de la campagne, la supériorité numérique. Mais il ne bouge pas. La première partie de la campagne de Vicksburg s’achève. 26 Champs de bataille 49 www.net4war.com Le dépôt de Grand Gulf, pris par Grant le 2 mai 1863. © Brice Charton Le siège de Vicksburg La marche sur Vicksburg L’invasion du Mississippi est commencée. La seconde partie de la campagne de Vicksburg débute. Une fois débarquées, les troupes se dirigent vers Port Gibson par la route de Rodney. Le général confédéré tient la place avec 6 000 hommes. Il se sait en infériorité numérique face aux 20 000 nordistes. Il espère des renforts mais, après une journée de combat, le nombre l’emporte et il profite de la nuit pour évacuer la ville. La bataille de Port Gibson coûte un millier d’hommes à Grant (morts, blessés, disparus et prisonniers) et 800 aux Confédérés qui ne peuvent plus espérer repousser le débarquement. Grant commence alors l’une des plus belles campagnes militaires de l’histoire. Il sait qu’il n’a pas suffisamment d’approvisionnement pour l’ensemble de ses troupes mais ne veut pas attendre. Il décide que les troupes vivront sur le pays. Pour cela, il est impératif de se déplacer rapidement afin de trouver des vivres en quantité suffisante. Grand Gulf est rapidement pris. Ce sera le principal dépôt de Grant. Au lieu de se diriger directement vers Vicksburg, le général nordiste s’engage vers l’est et Jackson. Son but est de sécuriser ses flancs avant de se retourner vers Vicksburg et de couper les voies de ravitaillement de la ville. Les trois corps marchent de front. Le 12 mai, la division de Mc Pherson se heurte, près de Raymond, à la brigade confédérée du général Logan. Pensant qu’il ne s’agit que d’une petite avant–garde, ce dernier lance ses 3 000 hommes à l’assaut des positions nordistes. Cette action hardie est tout d’abord couronnée de succès mais les forces en présence lui sont rapidement défavorables. En effet, il fait face à 10 000 fédéraux. Les pertes s’élèvent à 500 hommes de part et d’autres mais les Confédérés doivent reculer. Le prochain objectif est Jackson. Le 14 mai, les corps de Sherman et de Mc Pherson sont aux abords de la ville. Les combats sont violents mais les défenses sudistes sont En haut. Tout au long du conflit, l’Union sera à même de fournir des uniformes à ses soldats, donnant de fait un aspect plus «monotone» aux lignes nordistes que celles du Sud. On note cependant une certaine diversité au niveau des coiffes, allant du chapeau mou au «Hardee Hat» M1858 à bord rabattu ainsi que des «Forage Cap» M1855 et M1858. © Brice Charton Le major–General John S. Bowen mena les troupes sudistes au combat à Port Gibson. Champs de bataille 49 www.net4war.com 27 Des soldats Yankees déployés en ligne de bataille. Habituellement, les combattants avançaient épaule contre épaule, sur deux rangs. Il s’agit ici d’un régiment irlandais, comme en témoigne le drapeau vert avec la lyre dorée. © Brice Charton inexistantes comme le constate le fameux général sudiste Jonhson à son arrivée la veille. Il sait qu’il ne peut tenir la place avec seulement 6 000 hommes et en organise l’évacuation. L’arrière–garde, commandée par le général Gregg, tient la ville jusqu’à 15 h 00. Heure à laquelle le drapeau unioniste est hissé sur le Capitol. Les pertes fédérales sont faibles avec moins de 400 hommes. Les Sudistes en perdent près de 900 et abandonnent 17 canons. Grant laisse une garnison conséquente à Le Major–General John A. McClernand. Ci–contre. Une peinture représentant la bataille de Champion Hill. Le Major–General John A. Logan mène les hommes de la 3rd division (XVII Corps) au combat. 28 Champs de bataille 49 www.net4war.com Jackson, détruit les voies de chemin de fer et les lignes de communications. Il se retourne alors vers son principal objectif distant d’une cinquantaine de kilomètres à l’ouest : Vicksburg. La bataille de Champion Hill (16 mai 1863) Pimberton décide enfin de bouger. Il laisse 10 000 hommes à Vicksburg et se dirige vers Le siège de Vicksburg Grant avec 22 000 hommes seulement. Il a pourtant besoin de toutes ses troupes pour affronter Grant et ses forces supérieures en nombre. Il positionne ses hommes le long des crêtes de Champion Hill sur une longueur de 5 kilomètres. La position est bonne ; elle domine toute la contrée avoisinante. La plus importante bataille de la campagne va commencer. Grant, avec ses trois corps, engage le combat le 16 à 7 h 00. 22 000 Sudistes font face à 32 000 Nordistes. Les attaques nordistes se succèdent. A 10 h 00, 10 000 fédéraux chargent et ouvrent une brèche dans le flanc gauche des Sudistes. A 13 h 00, Champion Hill tombe. Pemberton lance alors une contre–attaque massive avec 4 500 hommes et reprend la position. Grant envoie alors des troupes fraîches pour reprendre la position. Les Sudistes épuisés et submergés par le nombre s’enfuient brusquement dans un désordre total. Pemberton doit ordonner la retraite. Les pertes sont importantes dans les deux camps. Grant perd 2 500 hommes tandis que Pimberton perd 3 800 hommes et 27 canons. Bien que ses troupes soient fatiguées, Grant continue sa marche rapide et harcèle l’arrière–garde sudiste. Le lendemain, Pemberton déploie une nouvelle ligne de défense improvisée près de la Big Black River. De violents duels d’artillerie s’engagent. Pendant ce temps, une petite troupe fédérale commandée par le général Lawler s’approche sans se faire voir des positions sudistes en marchant dans un ravin. A la tête de ses hommes, il charge à la baïonnette et s’empare d’une quinzaine de canons. La surprise est totale. En quelques minutes, les lignes sudistes s’effondrent. Les Confédérés cherchent le salut dans la fuite. Les pertes sont sévères : 1 800 hommes et 18 canons de perdus. Côté nordiste, seul 300 hommes sont mis hors de combat. Le 18, les corps de Mc Pherson et de Mc Clernand arrivent devant les fortifications de Vicksburg, ayant parcouru les 12 kilomètres qui les séparaient de la ville sans encombres. Sherman, plus au nord, s’empare sans coup férir des collines de Chickasaw qu’il n’avait pas réussir à prendre cinq mois plus tôt. Les En haut. On peut ici constater l’aspect moins homogène des formations sudistes à cause des tenues et de l’équipement plus hétéroclites. C’est ce qui rend sans doute les armées du Sud plus intéressantes pour les figurinistes ou les collectionneurs (mais un calvaire pour les wargamers avec figurines...). Ci–dessus. «Battle Flag» confédéré conservé au Old Court House Museum à Vicksburg. © Brice Charton Champs de bataille 49 www.net4war.com 29 Le siège de Vicksburg Situation au 19 mai 1863 30 Champs de bataille 49 www.net4war.com Le siège de Vicksburg batteries sudistes qui empêchaient le ravitaillement de passer sont prises. Grant peut maintenant raccourcir considérablement ses lignes de ravitaillements. Vicksburg est totalement encerclée : au nord le corps de Sherman, plus au sud le corps de Mc Clernand, à l’est le corps de Mc Pherson et à l’ouest la flotte de Porter qui est maître du Mississippi. Les défenses de Vicksburg Les troupes de Pimberton sont épuisées et démoralisées par leur succession de défaites. Elles sont cependant renforcées par les 10 000 hommes de la garnison. Autour de la ville, une ceinture défensive de 12 km de long s’appuie sur le relief avec de nombreux ravins et collines qui longent les habitations. Les arbres ont été coupés sur plusieurs centaines de mètres afin de dégager des angles de tir. Les casemates succèdent aux tranchées, aux redoutes et aux forts. La puissance défensive de la ville est intacte. Les différents voies d’accès à Vicksburg sont protégées par des forts. Le fort Hill, sur une falaise au nord, le fort Redan qui protège la route d’accès au cimetière au nord–est, la Grande Redoute en appui de Redan ; un peu plus au sud, la redoute ferroviaire protège l’accès du chemin de fer puis le fort Garrett défend les approches au sud–est et enfin le Fort Sud complète le dispositif. Pour les Confédérés, l’ensemble de ces fortifications rend Vicksburg, imprenable. Le premier assaut (19 mai 1863) Grant est conscient de la puissance défensive de la cité mais aussi de la lassitude morale des troupes sudistes. Par ailleurs, il ne veut pas laisser le temps aux assiégés d’organiser leur défense. «Charge! Give’em the bayonet Boys!» Les Fédéraux chargent les positions confédérées sous un déluge de balles Minié et de mitraille d’artillerie. Pour des raisons évidentes de sécurité, les reconstituteurs n’utilisent pas la baïonnette. © Brice Charton Ci–dessus. Un soldat confédéré s’est retiré en arrière de la ligne de feu pour déchirer sa cartouche de poudre et recharger son mousquet. © Brice Charton Dès le 19, il ordonne au corps de Sherman d’attaquer le fort Redan. S’il est pris, les Fédéraux pourront s’engouffrer rapidement par la route dans le périmètre défensif des Sudistes. Le fort domine des ravins profonds où se trouvent de nombreux obstacles. Ceux– ci ralentissent la progression des hommes de Sherman et en font des cibles faciles. Ils doivent traverser deux fossés : le premier mesure 1,8 mètres de haut, le second 2,4 mètres. Enfin, ceux qui arrivent au pied du fort doivent escalader les murs haut de 5,2 mètres. Cette première attaque est donc facilement repoussée par le 36th Mississippi. Grant ordonne une seconde attaque, précédée par un fort bombardement. A 14 h 00, le général Blair, à la tête de sa division, se lance de nouveau à l’assaut de Redan. Le feu Champs de bataille 49 www.net4war.com 31 sudiste est tellement nourri que les Nordistes n’arrivent pas à franchir les fossés positionnés en avant du fort. Ils sont décimés par les tirs des défenseurs bien à l’abri dans leurs fortifications. Les Fédéraux doivent de nouveau faire retraite. Ils laissent sur le terrain près de 1 000 hommes. Côté sudiste, 70 hommes seulement sont mis hors de combat. Cette défaite cinglante a une lourde portée psychologique. D’une part, les forces de l’Union qui pensaient être invincibles sous le commandement du général Grant se rendent compte qu’elles ne le sont plus. D’autre part, les Confédérés reprennent courage. Grant décide de mieux préparer son nouvel assaut. Il ne veut pas d’un long siège et veut emporter la partie rapidement. Les Sudistes attendent de pied ferme un assaut ennemi. Le «National Flag» est la seconde version utilisée par la Confédération, avec 11 étoiles (13 états feront finalement partie de la Confédération). Le «Battle Flag» à gauche est utilisé par toutes les brigades de la division de John Bowen. © Brice Charton 32 Champs de bataille 49 www.net4war.com Le second assaut (22 mai 1863) Le second assaut est lancé le 22. Depuis deux jours, l’artillerie nordiste tire sur les positions sudistes. Pour la première fois dans l’histoire de la Guerre de Sécession, un assaut synchronisé est préparé. Pendant toute la nuit et jusqu’à 10 h 00 du matin, 220 canons et pièces de marine pilonnent les lignes ennemies. A 10 h 00, un assaut général sur un front de 5 kilomètres de large est lancé par les trois corps. Les Nordistes ont fabriqué de nombreuses échelles pour leur permettre d’escalader plus facilement les murs. Leur moral reste élevé et ils ne doutent pas de la victoire. Le corps de Sherman attaque de nouveau en force le fort de Redan qui défend la route du cimetière. Les divisions de Brig et Blair s’approchent à quelques dizaines de mètres de la redoute au sud–est mais le feu des défenseurs les clouent sur place. Pendant toute la journée, des échanges de tir nourris les empêcheront de progresser. Pendant ce temps, au centre des fortifications, donc à l’est, le corps de Mc Pherson doit attaquer le long de la route de Jackson et s’emparer de la Grande Redoute. Les brigades Smith et Stevenson traversent les obstacles et arrivent au pied de leur objectif. Ils ne peuvent cependant franchir les murs car leurs échelles sont trop courtes ! Ils doivent alors reculer sous le feu meurtrier des défenseurs. Les pertes sont lourdes. Le siège de Vicksburg Le corps de Mc Clernand, au sud, doit prendre la redoute texane et la redoute ferroviaire situées de part et d’autre de la voie ferroviaire. La division Carr s’empare de la seconde et s’y maintient pendant près de deux heures. Les unités texanes contre–attaquent en force et reprennent la position. Sherman, lance deux nouveaux assauts. A 14 h 15, les divisions Smith et Ransom chargent mais sont immédiatement repoussées. A 15 h 00, la division Tuttle subit de telles pertes que Sherman s’écrit : « Ceci est un assassinat, que les troupes reculent. » Au sud, les divisions Logan et Quinby attaquent de nouveau la route de Jackson mais sans plus de succès. Au soir, le décompte des pertes est très lourd pour les assaillants : il atteint 3 200 hommes contre 500 seulement aux défenseurs. Le siège de Vicksburg (22 mai – 4 juillet 1863) Il est désormais évident pour Grant que les défenses sudistes sont trop fortes pour être emportées par un assaut frontal. Il décide d’assiéger la ville et de construire des retranchements puissants et nombreux afin de pouvoir se rapprocher au plus près des fortifications ennemies. Grant ne pense pas que Pimberton tentera une sortie. Il a raison. Malgré les ordres lui enjoignant de quitter Vicksburg pour sauver ses hommes, Pimberton suit l’avis de ses officiers qui jugent l’état des troupes trop déplorable pour tenter une telle opération. Grant ne pense pas non plus que Johnston viendra à l’aide des assiégés. Mais si tel était le cas, il y voit l’opportunité de remporter une victoire encore plus décisive. Il dit ainsi à ses officiers : « Laissons–le venir avec ses 30 000 hommes, ce seront 30 000 prisonniers de plus que nous ferons. » Les hommes du 22nd Iowa escaladent les parapets de terre dans un assaut contre la redoute du chemin de fer le 22 mai. Le porte–drapeau mène bravement la charge. Durant la journée , les assauts nordistes se solderont par des échecs qui leur coûteront environ 3200 hommes. Champs de bataille 49 www.net4war.com 33 Le siège de Vicksburg Situation au 22 mai 1863 34 Champs de bataille 49 www.net4war.com Le siège de Vicksburg Des artilleurs confédérés autour d’un canon de 3 pouces rayé, plus précis mais moins redoutable à courte portée qu’une pièce lisse, du fait de sa plus faible charge de mitraille. Ci–dessous. Artilleurs sudistes. En bas. «First Sergeant» en marche, mousquet sur l’épaule. © Brice Charton En effet, les renforts nordistes affluent. Son armée compte alors bientôt plus de 75 000 hommes, 250 canons plus six pièces de sièges (32 pouces) auxquels il faut ajouter toutes les pièces de marine de la flotte de l’amiral Porter. En deux semaines, les troupes de Grant construisent des retranchements sur près de 20 kilomètres, investissant complètement les défenses de Vicksburg. Pendant toute la durée du siège, afin d’user les défenses et le moral des civils et des soldats, l’artillerie nordiste pilonne la ville, touchée par plusieurs milliers d’obus. Afin de se protéger, la population creuse de nombreuses galeries et abris dans les coteaux d’argile. Elle parvient à s’y abriter. Certains abris sont même agrémentés de mobilier : chaises, tables, lits. D’autres sont même tapissés. De nombreux esclaves participent à la création de ses nouvelles demeures et les entretiennent. Ces abris seront très efficaces puisqu’une douzaine de civils seulement seront tués dans les bombardements. Néanmoins, le manque de nourriture et d’eau se fait de plus en plus sentir chaque jour. La malaria, la dysenterie font des ravages dans les rangs. Les défenseurs sont contraints de manger des mules, des chevaux et même des chiens. L’encre fait défaut, la gazette de Vicksburg paraît sur le verso de papier–peints. Pimberton dispose de vivres pour 60 jours. Il compte sur une arrivée rapide de Johnston. Le président confédéré Davis ordonne que des actions soient entreprises pour desserrer l’étau des assiégeants. L’attaque du dépôt de Milliken’s Bend (7 juin 1863) Le 7 juin, une brigade texane commandée par le général Walker s’attaque au dépôt de Milliken’s Bend, situé à 25 kilomètres au nord– ouest de Vicksburg. Il est défendu par une brigade dont la particularité est d’être composée de soldats afro–américains. Un grand nombre d’entre eux qui travaillaient comme esclaves viennent juste d’être enrôlés. Deux compagnies du 23th Iowa et deux canonnières sont aussi positionnées pour défendre le dépôt. La brigade texane attaque par surprise à 3 h 00 du matin. Les soldats noirs de l’Union, bien que peu ou pas entraînés et ne disposant que d’un armement sommaire, résistent pendant plusieurs heures malgré de lourdes pertes. L’entrée en action des canonnières Lexington et Choctaw met fin à l’attaque des Texans qui refluent vers midi. Les Fédéraux Champs de bataille 49 www.net4war.com 35 Le 25 juin, environ 1000 kg de poudre explosent sous la grande redoute de Jackson Road. Les soldats du 45th Illinois chargent dans le cratère résultant de la détonation. Malgré l’importance des dégâts, peu de défenseurs ont été atteints; la plupart a anticipé l’explosion et s’est replié sur une seconde ligne de défense. Ils accueillent les Nordistes par des tirs de canons et de mousquets avant de contre–attaquer. Ci–dessous. Vue de la même colline côté fédéral (à gauche) et côté confédéré ; à cet endroit les colonnes nordistes tentèrent le 22 mai de s’emparer de la colline. On peut remarquer la pente très raide et imaginer les difficultés que pouvaient avoir des troupes à monter à l’assaut, de surcroît sous un feu sudiste nourri !!© Brice Charton 36 Champs de bataille 49 www.net4war.com perdent 650 hommes pour 185 Sudistes mais ceux–ci n’ont pas réussi à s’emparer du dépôt grâce à la bravoure des soldats noirs de l’union. Dans ses mémoires Grant dira : « C’était le premier important engagement de la guerre dans lequel des troupes de couleur étaient impliquées. Ces hommes étaient très inexpérimentés, ils venaient juste de s’enrôler et pourtant ils se comportèrent bien. » Ce combat revêt une importance capitale dans la poursuite de la guerre. En effet, jusqu’à présent, il n’y avait pas dans les rangs nordistes de consensus pour armer et former des régiments noirs. Le journaliste A. Dana se rend sur les lieux juste après les combats. Il constate que près de la moitié des soldats noirs ont été tués ou blessés. Dana est connu pour être « les yeux et les oreilles » de Lincoln au front. Il fait alors savoir qu’il faut revoir les préjugés sur les Afro–Américains car il ne fait nul doute qu’ils sont courageux et dignes de confiance. Suite à cette bataille, Lincoln donne son accord pour l’intégration des noirs dans l’armée. Début mai, le général Lee se dirige vers la Pennsylvanie. L’un des objectifs de cette opération est d’alléger la pression nordiste sur Vicksburg. Le 9 juin, 21 000 cavaliers s’affrontent à Brandy Station pendant 12 heures lors de la plus importante bataille de cavalerie de la Guerre de Sécession. L’avance sudiste est repérée, l’effet de surprise perdu. Cette marche de Lee va se terminer par la fameuse bataille de Gettysburg. Le siège de Vicksburg L’explosion de la mine (25 juin 1863) Mc Pherson et son 17th corps font face à la plus puissante redoute de toute la ligne confédérée : la Grande Redoute qui défend la route de Jackson. De surcroît elle est défendue par le 3rd Louisiana, un régiment d’élite. Du fait de sa position, de la qualité de ses défenses et de son puissant armement, la redoute empêche toute progression. Ne pouvant s’attaquer de front à ce fort, Mc Pherson ordonne la construction de tunnels afin de pouvoir déposer des explosifs sous le fort pour le faire sauter. Pour cela, les retranchements doivent s’approcher au plus près des lignes sudistes. Pendant un mois, 300 hommes, se relaient jours et nuits pour creuser. Le 25 juin, le tunnel est terminé. Une tonne d’explosifs est placée sous le fort. A 15 h 00 l’explosion est déclenchée. Une partie du fort vole en éclats. Au même moment, près de 200 canons et 50 000 hommes ouvrent le feu sur toute la ligne. Deux colonnes d’assaut composées de volontaires des 31st et 45th Illinois se lancent à l’assaut. Ils pénètrent dans le cratère de 12 mètres de diamètre et de 3,7 mètres de profondeur. Le moment de surprise passé, les Confédérés amènent des renforts et de l’artillerie. Le feu est si nourri qu’il est impossible aux soldats de l’Union de sortir la tête du cratère sans se faire tuer. Après plusieurs heures passés dans cette situation inconfortable avec de lourdes pertes, les Fédéraux doivent regagner leurs lignes. Cependant les Confédérés doivent créer une nouvelle ligne de défense à quelques dizaines de mètres en arrière du cratère. Les pionniers de l’Union construisent alors une casemate et des retranchements dans le cratère et l’élargissent afin de pouvoir lancer plus de troupes à l’assaut en même temps. De ce cratère, de nouveaux tunnels sont creusés. Le 1er juillet, une autre mine explose sous le fort et le détruit en partie. Mais l’explosion n’est pas suivie d’un assaut. D’autres tunnels sont creusés sous les lignes sudistes un peu partout sur la ligne de front. La fin du siège Pimberton se rend compte qu’il ne pourra tenir beaucoup plus longtemps. Il construit des navires afin d’évacuer ses troupes sur la Louisiane. L’amiral Porter, mis au courant de ces préparatifs, positionne ses canonnières de telle sorte que toutes sorties des Sudistes soient vouées à l’échec. Fin juin, Johnston se rapproche de Vicksburg par le sud avec ses 32 000 hommes. Son but est de faire diversion afin que la garnison puisse s’échapper. Il compte attaquer les positions nordistes le 6 juillet. Pimberton soumet ce plan à ses généraux. Tous sont unanimes pour dire que si les hommes peuvent défendre leurs positions, il est illusoire de penser qu’ils puissent se battre en rase campagne. La garnison est en effet très affaiblie par les maladies et le manque de nourriture. Le 3 au matin des drapeaux blancs sont hissés le long des lignes sudistes. Pimberton, devant l’effroyable l’état de ses troupes et de la population décide de se rendre. Il dit alors que ce serait un « acte de barbarie que de continuer la lutte vu l’état de ses troupes. » Grant exige une reddition inconditionnelle, ce que refuse Pimberton. Il propose alors à Pimberton que la garnison s’engage à ne plus combattre le Nord ; les soldats seront alors libres de retourner dans leurs foyers. Cette solution lui permet aussi de ne pas devoir nourrir 30 000 hommes affamés. Cette nouvelle proposition est acceptée par Pimberton. Le 4 juillet, après 48 jours de siège, la garnison composée de 31 000 hommes se rend. La clé du Mississippi est tombée aux mains des Fédéraux. 170 canons et 60 000 fusils sont saisis. Quelques jours après, Port Hudson se rend à son tour. Le fleuve Mississippi est tout entier contrôlé par l’Union. La Confédération est coupée en deux. Ci–dessus. Troupes fédérales marchant en colonne. Le soldat en arrière plan à gauche porte un «Hardee Hat». © Brice Charton Ci–dessous. Le monument dédié aux soldats afro–américains qui combattirent lors du siège de Vicksburg à la bataille de Milliken’s Bend. © Brice Charton La campagne de Vicksburg se termine. Depuis le 29 mars, Grant a perdu 10 000 hommes, les Sudistes 9 000 hommes. Mais 30 000 sudistes ont été capturés. La plupart sont libres de rejoindre leurs familles. Malgré la parole donnée, beaucoup d’entre eux retourneront se battre dans les rangs de l’armée sudiste. Pour la petite histoire, le 4 juillet ne sera plus célébré à Vicksburg pendant 81 ans. Les conséquences de cette campagne En quelques jours, la physionomie de la guerre est totalement bouleversée. En effet, Champs de bataille 49 www.net4war.com 37 la victoire de Vicksburg est à rapprocher de celle de Gettysburg. Deux mois auparavant, le Nord était menacé de toute part. Lee avait remporté une grande victoire à Chancellorsville en Virginie et se dirigeait vers la Pennsylvanie. L’Angleterre pensait intervenir dans le conflit aux côté des Sudistes. La victoire de Grant implique que 3 Etats sur les 11 de la Confédération sont désormais isolés à l’ouest du Mississippi. Par ailleurs, tout le ravitaillement nordiste pourra emprunter le Mississippi du nord jusqu’à la Nouvelle–Orléans. L’Angleterre qui envisageait de soutenir le Sud a définitivement abandonné cette idée. Une autre conséquence importante est l’acceptation de l’intégration massive des noirs dans l’armée nordistes suite au combat de Milliken’s Bend . A la fin de la guerre, 10 % des soldats nordistes engagés dans le conflit (soit environ de 180 000 hommes) sont des soldats de couleur. Il fait chaud et un combattant sudiste utilise sa gourde pour se désaltérer. Ces récipients de fabrication confédérée étaient en étain (et donc facilement déformables) ou en bois, et avaient tendance à fuir. Les Rebelles préféraient réutiliser les gourdes en tôle d’acier prélevées sur les combattants Nordistes. © Brice Charton La grande innovation de la campagne de Vicksburg est la découverte par Grant qu’une puissante armée en territoire ennemie pouvait ne pas attendre son ravitaillement et vivre sur le pays traversé. Sherman mettra cette expérience à profit lors de sa campagne pendant l’hiver 1864–1865. Cette victoire couplée avec celle de Gettysburg scelle à terme le destin du Sud. Il Guide Pratique ne fait plus aucun doute que le Nord, avec sa puissance industrielle et démographique, ne peut plus perdre. Les Sudistes ne peuvent plus gagner la guerre, juste la prolonger. Le champ de bataille aujourd’hui Le champ de bataille est aujourd’hui géré par les parcs nationaux. C’est le cinquième parc crée aux Etats–Unis. Avec ses 1 330 monuments, le parc de Vicksburg est l’un des les plus importants au monde. On peut visiter le parc seul en voiture ou avec un guide. Celui– ci apporte sans aucun doute une réelle valeur ajoutée. Les différentes routes d’accès à Vicksburg en 1863 sont toujours toutes présentes ainsi qu’une partie des fortifications. La nouveauté dans la visite du parc depuis un an est la découpe d’arbres financée par des dons. En effet, en 150 ans les arbres ont repoussé sur le champ de bataille et l’ont dénaturé. La découpe a permis de retrouver par endroit les travaux effectués par les Confédérés pour la défense de leurs retranchements. On peut imager ces milliers d’hommes qui s’élançaient de leurs lignes et devaient franchir ces étendues rasées en subissant le feu ennemi. Une très grande partie du champ de bataille appartient aujourd’hui au Parc. Il est intéressant de franchir le Mississippi afin d’avoir une vue générale sur les P our la réalisation de cet article j’ai été amené à parcourir le Mississippi du nord au sud. Il serait dommage de passer à côté de villes superbes qui n’ont pas un lien direct avec la guerre de Sécession, je pense par exemple à Natchez. Je liste ci–dessous quelques liens utiles de sites et de villes qui me semblent intéressants. www.memphis–mississippi.fr: site officiel de l’office de tourisme en français Les sites des offices de tourisme locaux www.visitvicksburg.com www.visitnatchez.org www.tupelo.net www.visitmeridian.com http://columbus–ms.org www.gulfcoast.org ( station balnéaire), http://www.finalstands.com ( site de la bataille de Brice’s crossroads) © Brice Charton 38 Champs de bataille 49 www.net4war.com Les sites des parcs nationaux www.nps.gov/vick/historyculture/raymond. htm www.nps.gov/vick, www.nps.gov/vick/historyculture/ championhill.htm www.nps.gov/guis/index.htm www.grandgulfpark.state.ms.us Vous pouvez par ailleurs emprunter la Natchez Trace, seule route classée parc national aux USA www.nps.gov/natr/index.htm www.equinoxiales.fr : Pour organiser votre séjour sur mesure dans le Mississippi et le Tennessee, vous pouvez faire appel à un spécialiste comme Equinoxiales qui vous concoctera à prix très étudié l’itinéraire de votre choix avec des étapes proches des lieux de bataille historiques. Pour vous rendre à Vicksburg Delta Air lines, vols quotidiens RCDG–Atlanta puis connections sur Memphis. Delta est membre de l’alliance Skyteam. http://fr.delta.com/ Le siège de Vicksburg falaises de Vicksburg. Vous êtes alors en Louisiane. Quelques kilomètres après le pont, vous trouverez l’endroit où Grant a tenté de construire un canal afin de faire passer ses bateaux au sud de la ville. Les reconstitutions du 18 au 20 octobre 2012 Comme nous l’avons évoqué ci–dessus, la reddition de Vicksburg et la victoire fédérale à Gettysburg se passent au même moment. L’année prochaine, tous les groupes et associations de reconstituants se retrouveront à Gettysburg début juillet. D’après nos renseignements, près de 40 000 reconstituants sont attendus. Ce sera sans aucun doute la plus grande reconstitution jamais organisée. C’est pour cette raison que les diverses associations ont décidé d’avancer à cette année les reconstitutions des batailles de la campagne de Vicksburg. En effet, trois batailles ont été reconstituées pendant le week–end du 18 au 20 octobre 2012. Plusieurs milliers de spectateurs étaient présents. La première rejouait la bataille de Raymond. La particularité de cette journée est de se dérouler sur le champ de bataille historique. La rivière, lieu d’âpres combats en 1863, est toujours présente. Elle a encore subi les combats entre Confédérés et Nordistes. Mais heureusement cette fois–ci les tirs étaient à blanc. Location de voiture ALAMO Alamo Rent A Car est le numéro un et spécialiste de la location de voiture pour les loisirs aux Etats–Unis et Canada. Un large choix, avec un parc automobile de plus de 1 million de véhicules (catégories Economique, Routière ou encore une large Le samedi après–midi, sur une colline distante d’un kilomètre, la bataille de Champion Hills était à son tour rejouée. Dans les deux cas, les tirs d’artillerie et les feux de ligne ont permis d’immerger les spectateurs dans l’ambiance d’une bataille. Le clou du week–end a été, à mon avis, la reconstitution de la bataille de Vicksburg. En effet, une réplique des retranchements qui défendaient la ville de Vicksburg a été construite. Ces fortifications s’étendent sur près de 300 mètres avec des fossés, des angles de tir, des emplacements pour les canons. Les reconstituants ont renforcé ces défenses en coupant des arbres, en les taillant et en disposant en amont des fortifications des obstacles. La reconstitution consistait à montrer l’assaut des forces de Grant du 19 mai sur la redoute Redan. Les fortifications construites à l’occasion du week–end ont sans aucun doute permis aux spectateurs de se rendre compte de la difficulté que peuvent avoir des troupes à s’emparer d’un point puissamment fortifié. Les reconstitutions de la bataille de Raymond eurent lieu sur le même terrain qu’à l’époque, dans ce qui est aujourd’hui le «Raymond Military Park». © Brice Charton Les sosies du Général Grant et de ses officiers généraux étaient présents sur le champ de bataille et rajoutaient un réalisme dans l’action. De nombreux bivouacs ont été reconstitués pour l’occasion. Les spectateurs pouvaient arpenter ces campements et s’immerger dans la vie des soldats et des civils de 1863. gamme de SUV, cabriolet ou minivan) sont à votre disposition dans de plus de 300 agences sur les USA et le Canada couvrant tout les aéroports majeurs du continent. De plus, Alamo est réputé pour son service clientèle, son service de dépannage disponible 24 heures sur 24, la possibilité de choisir la marque et couleur ou le modele de son véhicule dans la catégorie réservée à son arrivée. Guide voyage • Petit Futé : Etats–Unis Sud • Le Routard Louisiane, • Lonely Planet Est Americain. Bibliographie • La guerre de Sécession : images d’une Amérique déchirée chez François Bourin Editeur, 2011 • La série culte BD : Les Tuniques bleus, qui sont réédités chez Dupuis • Gettysburg : Champ de bataille n°30 • La guerre de Sécession, Perrin, 2011 • Jeux vidéo : American Civil War chez Ageod • Série télévisée en 4 dvd : The Civil War chez Arte Vue du champs de bataille de Vicksburg depuis la Grande Redoute. © Brice Charton Champs de bataille 49 www.net4war.com 39