ONCOGÉRIATRIE L’oncogériatrie dans tous ses états E. Carola 1, P. Grosclaude 1, T. Cudennec 1, G. Albrand 1, J.P. Lotz 1, E. Brain 1 Nouvelle décennie, nouvelle rubrique. À l’heure de l’augmentation de l’espérance de vie et du nombre de cancers dans la population âgée, débuter par un état des lieux de cette nouvelle spécialité qu’est l’oncogériatrie semble indispensable. Combien de patients concernés ? Comment les évaluer ? Où s’informer ? Où se former ? Enfin, quels protocoles proposer ? Voici bien des questions auxquelles cette première rubrique tentera de répondre. Sources d’information en épidémiologie descriptive des cancers pour les sujets âgés Source http://www.invs.sante.fr/surveillance/ cancers/estimations_cancers/default.htm Bien que les cancers soient pour la plupart des maladies de la personne âgée, il est difficile de disposer de chiffres permettant de décrire l’importance de cette pathologie chez elle. Les seules données descriptives émanent des registres de cancers, qui recensent de façon exhaustive tous les cas diagnostiqués dans la population. Ce recensement, limité à une vingtaine de départements, permet d’estimer l’incidence, mais aussi la prévalence et la survie au niveau national. Des estimations de l’incidence sont réalisées régulièrement et entre les estimations des projections permettent de disposer de chiffres indicatifs pour l’année en cours (tableau◆I). Des chiffres de morta- lité (fondés sur l’analyse des certificats de décès) sont fournis parallèlement à l’incidence. La mortalité est un moins bon indicateur de la demande de soins que l’incidence ; toutefois, comme il s’agit d’un dénombrement des décès dus à un cancer, elle donne de bonnes indications sur les besoins de soins en phase terminale, même si tous ces patients ne relèvent pas d’une prise en charge spécifiquement oncologique (fi◆gure◆1). Ces informations sont disponibles sur le site Internet de l’Institut de veille sanitaire (1). La prévalence d’une maladie, qui fait référence au nombre de personnes porteuses de cette maladie à un moment donné, est le meilleur indicateur pour évaluer les besoins en termes de soins. Théoriquement, les cas prévalents devraient donc être ceux qui ont une maladie évolutive. En pratique, on utilise la notion de prévalence partielle, qui consiste à dénombrer les personnes qui ont eu un diagnostic de cancer dans un délai fixé (le plus souvent depuis moins de 5 ans). La pertinence de ce délai peut être discutée Tableau I. Incidence des cancers en fonction de l’âge en France. Estimation pour l’année 2008 (Source : http://www.invs.sante.fr/surveillance/cancers/estimations_cancers/default.htm). Tous 65-74 ans 75-84 ans 85 ans et + Localisation Nombre de cas Nombre de cas Cas dans la classe d’âge (%) Nombre de cas Cas dans la classe d’âge (%) Nombre de cas Cas dans la classe d’âge (%) Poumon 32 431 8 502 26,2 7 430 22,9 1 413 4,35 Côlon-rectum 38 923 9 822 25,2 12 452 31,9 5 468 14 Prostate 65 863 25 135 38,2 18 411 28,0 2 254 6,5 Sein 51 012 10 257 20,1 7 557 14,8 2 786 5,5 * L’ensemble de tous les cancers est calculé en faisant la somme des effectifs estimés pour les différents cancers et en prenant en compte le scénario d’évolution choisi pour chacun d’eux. 1 InVS. La Lettre du Cancérologue • Vol. XIX - n° 3 - mars 2010 | 225 ONCOGÉRIATRIE Âge au diagnostic 55-64 ans 0,6 0,4 0,4 0,2 0,2 0 Taux de mortalité Poumon 2,0 0,5 1 2 3 4 Délai en années depuis le diagnostic 5 0,0 0,15 0,10 0,10 0,05 0,05 0 0,25 1 2 3 4 Délai en années depuis le diagnostic 5 0,15 0,10 0,10 0,05 0,05 0 1 2 3 4 Délai en années depuis le diagnostic 5 0,0 1 2 3 4 Délai en années depuis le diagnostic 1 2 3 4 Délai en années depuis le diagnostic 0 1 2 3 4 Délai en années depuis le diagnostic Figure 1. Taux de mortalité dû au cancer en fonction du délai depuis le diagnostic (source : Francim 2007). 226 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XIX - n° 3 - mars 2010 5 5 Fonction en escalier Spline de régression 0,20 0,15 0,0 0 0,25 Fonction en escalier Spline de régression 0,20 0,0 5 Fonction en escalier Spline de régression 0,20 0,15 0,0 0 0,25 Fonction en escalier Spline de régression 1 2 3 4 Délai en années depuis le diagnostic Fonction en escalier Spline de régression 1,5 0,5 0 0 2,0 1,0 0,20 Taux de mortalité 0,0 1,0 0,25 Taux de mortalité 5 Fonction en escalier Spline de régression 1,5 0,0 Sein 1 2 3 4 Délai en années depuis le diagnostic Fonction en escalier Spline de régression 0,8 0,6 0,0 Prostate 1,0 Fonction en escalier Spline de régression 0,8 Taux de mortalité Côlon-rectum 1,0 Âge au diagnostic 75 ans et plus 5 ONCOGÉRIATRIE en fonction des pathologies. Pour la France, nous disposons d’estimations de prévalence partielle à 3 et 5 ans qui sont, hélas, réalisées pour une période un peu ancienne : 2002 (2). Survie. Les personnes atteintes de cancer peuvent mourir d’autres causes que de leur cancer et ce d’autant plus qu’elles sont âgées (tableau II). Les résultats des études de survie en population présentent donc généralement la survie observée et la survie relative (dont le calcul inclut une correction qui élimine la part de la mortalité due aux causes autres que le cancer étudié). En plus de la survie observée à un moment donné, il est aussi intéressant d’étudier l’évolution du risque de décéder selon que l’on se situe immédiatement après le diagnostic ou, au contraire, à distance de celui-ci. Cette mesure “dynamique” permet de montrer que ce risque décroît souvent rapidement avec le temps. Toutefois, pour un même cancer, la dynamique n’est pas identique aux différents âges. Comme les autres indicateurs, les chiffres de survie font l’objet d’estimations régulières, les derniers portant sur les cas diagnostiqués de 1989 à 1997 et suivis jusqu’en 2002 (3-5). En résumé, pour les quatre localisations les plus fréquentes que sont le poumon, le côlon-rectum, la prostate chez l’homme et le sein chez la femme, les patients âgés de 75 ans et plus sont concernés dans un tiers des cas en moyenne : 40 % pour le poumon et le côlon-rectum, 30 % pour la prostate et 20 % pour le sein. Ces chiffres se passent de commentaires et confirment indéniablement la nécessité d’une “préoccupation oncogériatrique”. Évaluation de la personne âgée présentant un cancer : quels espoirs pour 2010 ? L’évaluation en oncogériatrie constitue un élément essentiel de la prise en charge de nos patients. Les personnes âgées atteintes de cancer nécessitent une prise en charge spécifique, qui doit être généralisée, et qui doit tenir compte non seulement des caractéristiques de leur maladie cancéreuse mais aussi des particularités liées à leur âge et à leur terrain. Elle doit éviter autant le sous-traitement, régulier dans les classes d’âges élevés, qu’un acharnement inadapté. L’année 2010 devrait nous apporter des réponses dans ce domaine. Tableau II. Survie à 5 ans en fonction de l’âge pour les différents cancers (Source : Francim 2007). Localisation cancéreuse Âge (en années) Survie observée % (IC95) Survie relative % (IC95) Côlon-rectum [55;65[ [65;75[ [75 et +[ 56 (55-57) 50 (49-51) 30 (29-31) 60 (59-61) 58 (57-59) 51 (49-52) Poumon [55;65[ [65;75[ [75 et +[ 14 (13-15) 11 (10-11) 5 (5-6) 16 (15-17) 13 (12-14) 8 (7-9) Sein [55;65[ [65;75[ [75 et +[ 83 (82-83) 76 (75-77) 51 (50-52) 85 (84-86) 83 (82-84) 78 (77-80) Prostate [55;65[ [65;75[ [75;85[ [85 et +[ 74 (73-76) 68 (67-69) 46 (45-47) 20 (18-22) 81 (80-83) 82 (81-84) 75 (73-77) 62 (57-67) L’évaluation gériatrique standardisée permet d’envisager la personne âgée dans sa globalité. Cette évaluation médico-psycho-sociale est malheureusement chronophage et ne peut être dispensée à tous les patients. Il est donc nécessaire de mettre à la disposition des oncologues un outil de sélection afin d’identifier les patients susceptibles de bénéficier de cette évaluation complète. C’est l’objectif de l’étude nationale ONCODAGE, dont les premiers résultats devraient être connus au cours de cette année. L’outil proposé comporte les 7 items du Mini Nutritional Assessment (MNA) de dépistage, auxquels est associé un critère d’âge. Cette étude doit également permettre de valider la version française du Vulnerable Elders Survey 13 (VES 13) [6]. Une autre difficulté de l’évaluation en oncogériatrie est d’identifier des paramètres susceptibles de prédire la survenue de toxicités lors d’un traitement par chimiothérapie dans cette population. C’est à cette question que doit répondre cette année le PHRC (Projet hospitalier de recherche clinique) OLD à l’aide d’une échelle gériatrique simplifiée réalisée auprès de patients âgés de plus de 75 ans traités en première ligne par chimiothérapie adjuvante ou dans un contexte métastatique pour une tumeur solide (7). Cependant, en attendant les résultats de ces deux grandes études, il est nécessaire de maintenir la collaboration entre oncologues et gériatres et de permettre à nos patients âgés de disposer d’une évaluation oncogériatrique préthérapeutique minimale. Cette échelle doit comporter au minimum une évaluation sociale, une estimation du risque d’une iatrogénie, une recherche des comorbidités significatives en gériatrie, une estimation du statut nutritionnel, des fonctions cognitives et de la thymie, ainsi La Lettre du Cancérologue • Vol. XIX - n° 3 - mars 2010 | 227 ONCOGÉRIATRIE Tableau III. Exemple d’évaluation gériatrique simplifiée en oncogériatrie. Cible Méthode Évaluation sociale Lieu de résidence (domicile, institution), intervention d’aides, protection juridique Risque d’une iatrogénie Nombre de médicaments et classes thérapeutiques Existence de comorbidités significatives en gériatrie Troubles cognitifs, confusion, dépression, incontinence, chutes, malnutrition, insuffisance cardiaque évoluée, autre cancer Statut nutritionnel Perte de poids au cours des 3 derniers mois (≥ 5%), albuminémie Fonctions cognitives Mini Mental State Examination (MMSE), test de l’horloge Thymie Mini-Geriatric Depression Scale (mini-GDS) Risque de chute Timed Get up and Go Test Autonomie Instrumental Activities of Daily Living (IADL) qu’une analyse de l’autonomie et du risque de chute du patient pour les activités de la vie quotidienne (tableau III) [8]. Ces items doivent permettre de classer les patients selon la classification proposée par L. Balducci et M. Extermann afin d’envisager au mieux le traitement à proposer (9). 15 unités pilotes réparties sur le territoire : pour faciliter la coordination en oncogériatrie En réponse à la mesure 38 du Plan cancer I et après appels à projets, 15 unités pilotes de coordination en oncogériatrie (UPCOG) ont été retenues, dispersées sur le territoire (figure 2, tableau IV). Leurs missions : CHU HEGP/CLCC I. Curie Lille CHU La Pitié/C Foix CHU/CLCC CHU Henri-Mondor Rouen CHU/CLCC CH Senlis/Creil Strasbourg CHU/CLCC Nantes/Angers CHU/CLCC/ CH La Roche-sur-Yon Dijon CHU/CLCC/CH Cl. privées Clermont-Ferrand CHU/CLCC/CH Limoges CHU/Cl. privées Lyon CHU/CLCC/Cl. privées Bordeaux CHU/CLCC Toulouse CHU/CLCC Figure 2. Carte des UPCOG. 228 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XIX - n° 3 - mars 2010 Marseille CLCC/CDG ONCOGÉRIATRIE Tableau IV. Listes des UPCOG. Encadré 2. DIU d’oncogériatrie Paris V-VI. Centre Lieu Coordinateur UPCOG UPCOG Aquitaine Bordeaux Pr Rainfray UPCOG Auvergne Clermont-Ferrand Dr Roux UPCOG Paris GHU Sud Créteil Dr Paillaud UPCOG Bourgogne Dijon Pr Fumoleau/Dr Quipourt Ivry-Pitié-Salpêtrière Dr Chaïbi Lille Dr Servent Limoges Dr Martin Lyon Dr Comte/Dr Albrand Marseille Dr Rousseau HEGP-Curie A. Paré Pr Saint-Jean UPCOG Loire Nantes Dr Lacroix UPCOG Haute-Normandie Rouen Pr Chassagne UPCOG Alsace Strasbourg Pr Heitz UPCOG Picardie Senlis Dr Carola Toulouse Dr Mourey UPCOG Paris GHU Est UPCOG Lille UPCOG Limousin UPCOG Lyon UPCOG Marseille UPCOG Paris GHU Ouest UPCOG Midi-Pyrénées ➤➤ formation du personnel soignant (médecins ou non), des étudiants (enseignement) et information (médecins, soignants, pharmaciens, patients et familles, grand public) ; ➤➤ recherche : recherche épidémiologique, recherche fondamentale (par exemple, “vieillissement et cancer”, etc.), recherche clinique avec protocoles thérapeutiques dédiés aux personnes âgées ; ➤➤ amélioration des soins, avec élaboration de référentiels pour personnes âgées atteintes de cancers, évaluation gériatrique avant la décision thérapeutique, participation d’un gériatre aux réunions de concertation pluridisciplinaire. Nous sommes à présent à l’heure des bilans pour ce qui est de l’effi­cacité des structures créées. Dans l’attente de l’analyse définitive des opérations engagées, ces unités restent à la disposition des pôles de cancérologie qui le souhaitent. Les DIU et DU : l’accès à l’enseignement oncogériatrique La région lyonnaise (encadré 1), étoffée d’une collaboration avec les villes de Genève, Grenoble, Informations pédagogiques et autorisation d’inscription auprès du directeur d’enseignement Hôpital européen Georges-Pompidou Service de gériatrie Site Web : http://www.hegp-geriatrie.fr 20, rue Leblanc, 75908 Paris cedex 15 Métro : Balard, ligne 8 Secrétariat : Mme Armelle Jourry E-mail : [email protected] Tél. : 01 56 09 33 13 – Fax : 01 56 09 38 21 Ouvert du lundi au vendredi Encadré 3. Le Diplôme universitaire d’onco­ gériatrie des Pays de la Loire. Renseignements et demande d’inscription • Fabienne Junin, assistante de formation E-mail : [email protected] Tél. : 02 51 25 07 16 • Charlette Cloarec, responsable d’action formation E-mail : [email protected] Service de formation continue de l’université de Nantes 2 bis, boulevard Léon-Bureau BP 96228, 44262 Nantes Cedex 2 Tél. : 02 51 25 07 25 Saint-Étienne, Dijon, Montpellier, Clermont-Ferrand, Bordeaux, Limoges et Toulouse, l’Île-de-France (encadré 2), avec la contribution de Tenon, de la Pitié-Salpêtrière et de l’hôpital européen GeorgesPompidou (Paris V et VI), ainsi que les Pays de la Loire avec Nantes (encadré 3) ont mis en œuvre un enseignement de l’oncogériatrie, et ce depuis bientôt 10 ans pour celui de Lyon. Selon les sites, l’enseignement, réparti sur un ou deux ans, est réalisé sous forme de sessions ou de séminaires de plusieurs jours. Les bases de l’enseignement comprennent une formation en oncologie générale dans les principales pathologies cancéreuses, en gériatrie, avec évaluation des malades. Ici, l’hématologie est plus qu’évoquée, là les présentations de dossiers et les synthèses d’observations sont privilégiées, préparant les candidats à l’animation des réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) d’oncogériatrie. L’axe prioritaire est l’accès à un langage commun entre oncologue et gériatre. L’enseignement de l’oncogériatrie apparaît comme nécessaire dans la formation des oncologues et des gériatres de demain. Parallèlement, l’EFEC (École de formation européenne en cancérologie) [encadré 4] dispense Encadré 1. DIU d’onco­ gériatrie Lyon I. Université Claude-Bernard, Lyon I, Antenne formation continue santé 8, avenue Rockefeller, 69373 Lyon cedex 08 Valérie Boissier Tél. : 04 78 77 75 76 Fax : 04 78 77 28 10 E-mail : [email protected] Encadré 4. Formation médicale continue – EFEC. Anne-Bé Knoché Tél. : 01 71 18 14 45 Fax : 01 71 18 14 51 E-mail : [email protected] Inscriptions : www.efec.eu La Lettre du Cancérologue • Vol. XIX - n° 3 - mars 2010 | 229 ONCOGÉRIATRIE Références bibliographiques 1.◆ Belot A, Grosclaude P, Bossard N et al. Cancer incidence and mortality in France over the period 1980-2005. Rev Épidémiol Santé Publique 2008;56(3):159-75. ◆h ttp://www.invs .s ante.fr/ surveillance/cancers/estimations_cancers/default.htm. 2.◆Colonna M, Danzon A, Delafosse P et al. Cancer prevalence in France: time trend, situation in 2002 and extrapolation to 2012. Eur J Cancer 2008; 44(1):115-22. 3.◆Réseau Francim. Grosclaude P, Bossard N, Remontet L (eds). Survie des patients atteint de cancer en France :étude des registres du réseau Francim. Édition Springer-Verlag France, 2007. 4 . ◆ B o s s a rd N , Ve l t e n M , Remontet L et al. Survival of cancer patients in France: a population-based study from the association of the French cancer registries (FRANCIM). Eur J Cancer 2007;43(1):149-60. 5.◆ Remontet L, Bossard N, Belot A, Estève J; French network of cancer registries FRANCIM. An overall strategy based on regression models to estimate relative survival and model the effects of prognostic factors in cancer survival studies.Stat Med 2007; 26(10):2214-28. 6.◆ Soubeyran P, Rainfray M, Mathoulin-Pélissier S et al. Screening of elderly patient with cancer for early death risk. Results of a prospective multicentric study of 364 patients under chemotherapy. Crit Rev Oncol Hematol 2006;60:S23 (abstract). 7.◆Étude OLD. Gercor-GEPOG. [email protected] 8.◆ Cudennec T, Gendry T, Labrune S et al. Use of a simplified geriatric evaluation in thoracic oncology. Lung Cancer 2010;67: 232-6. 9.◆ Balducci L, Extermann M. Management of cancer in the older person: a practical approach. Oncologist 2000;5(3): 224-37. Tableau V. Manifestations oncogériatriques 2010 et 2011. Titre congrès Fréquence Prochain RDV ICACT – Journée francophone Annuelle Journée d’oncogériatrie des Châteaux de la Loire Annuelle Femme âge et cancer Annuelle EPOG – Échanges pratiques en oncogériatrie Annuelle MAO – Monaco Âge et Oncologie Lieu Organisateurs 1er au 4 février 2010 Paris Pr Khayat, Pr Spanoi 27 mars 2010 Chaumont-sur-Loire Dr Seys 18 mai 2010 Paris Pr Freyer, Pr Lotz, Dr Spielman 23-25 septembre 2010 Change tous les ans Tous les 2 ans Fin janvier 2011 un cours annuel dont l’originalité consiste moins dans le contenu que dans l’approche humaine et européenne de la prise en charge des patients âgés atteints d’un cancer. Les protocoles en cours avec le groupe GERICO Le cœur de la méthodologie des essais développés par le groupe GERICO (GÉRIatrie onCOlogie) [encadré◆5]◆repose sur une sélection de patients à partir de 70 ans, l’intégration systématique d’objectifs et de critères de jugement principaux appartenant à l’évaluation gériatrique et mettant l’accent sur la dépendance (ADL [activities of daily living] et IADL [instrumental activities of daily living]), l’exigence d’une collaboration étroite entre oncologue et gériatre dans la conduite de ces essais, ainsi que sur l’approche d’une recherche translationnelle et des questions médico-économiques. Encadré 5. GERICO est un groupe jeune. Il a 8 ans ! Contacts Groupe GERICO de la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer 101, rue de Tolbiac, 75654 Paris cedex 13 Mme Fabienne Gouttenoire (Chef de Projet) [email protected] Tél. : 01 44 23 55 77 Mme Christine Regnault (assistante) [email protected] Tél. : 01 44 23 04 68 – Fax : 01 44 23 55 69 Six essais clos ont inclus environ 250 patients couvrant des pathologies (cancers du sein, colorectal, du poumon, de la prostate), des situations (adjuvant, stades avancés) et des traitements (chimiothérapie, radiothérapie) variés. 230 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XIX - n° 3 - mars 2010 Monaco Dr Carola, Pr Cure, Pr Teillet Dr Hery, Pr Namer, Pr Lotz, Pr Freyer La stratégie actuelle s’oriente vers le développement de nouveaux critères d’évaluation composites, associant autonomie et qualité de vie, deux volets essentiels pour la population âgée, et les critères carcinologiques traditionnels de réponse et de survie. L’essai GERICO 09 vient d’ouvrir : il explore l’utilisation d’un traitement ciblé anti-HER2 (lapatinib) dans le cancer du sein métastatique HER2+++ en association avec la capécitabine. Un essai est en projet d’ouverture en 2010 pour le cancer de la prostate métastatique (GERICO 10/ GETUG P03) : il s’agit d’une phase II randomisée évaluant deux schémas de chimiothérapie par docétaxel (hebdomadaire ou toutes les 3 semaines) chez des sujets de plus de 75 ans “vulnérables” ou “fragiles”, absents généralement des essais classiques conduits dans cette pathologie. Un essai adjuvant dans le cancer du sein est également en préparation (GERICO 11) pour faire suite à GERICO 06 : il doit étudier le rôle de la chimiothérapie adjuvante dans le cancer du sein avec récepteurs hormonaux positifs, en tenant compte de la qualité et de l’espérance de vie. D’un annuaire oncogériatrique à une structuration de la prise en charge offerte aux patients âgés Le Plan cancer I a donc permis d’établir les bases essentielles permettant aux oncologues et aux gériatres d’acquérir un langage commun. Cette revue met à votre disposition les points d’accès à la formation et à l’information sur les événements (tableau◆V). L’accès à cette information est facilité sur le site internet du groupe national GEPOG (www. gepog-france.fr). La recherche clinique n’est pas en reste et doit encore progresser. ■