Avancées sur le programme de privatisations
Le Gouvernement devrait lever au moins 4 Mds€ d’ici le 1er trimestre 2016 :
Poste Italiane – IPO en octobre 2015 : la Poste italienne est valorisée entre 7,8 Md€ et 11,42 Md€ par les huit banques
d’affaires choisies pour son introduction à la bourse de Milan. L'Etat italien prévoit de placer jusqu'à 40% du capital de
Poste Italiane au mois d’octobre 2015, ce qui devrait constituer la plus importante privatisation depuis une dizaine d’années
en Italie. Le groupe italien détient le réseau de distribution le plus étendu de la Péninsule, avec 13.200 filiales dans 96,5%
des villes italiennes. Depuis quelques années, Poste Italiane a diversifié ses activités en proposant des services financiers,
permettant à Banco Posta d’avoir accès à 33 millions de clients et de gérer 11,7% des épargnes des ménages italiens.
Toutefois, les banques estiment que Poste Italiane a un défaut, celui d’être exposé à hauteur de 114 Md€ sur les titres d’Etat
italiens (selon UBS, Poste a 80% de ses réserves placées sur des titres italiens, contre 56% en moyenne dans les compagnies
italiennes). Par ailleurs, Morgan Stanley prévoit que la privatisation entrainera 20.000 licenciements sur les 4 prochaines
années. Poste Italiane anticipe un dividende cumulé de 2,4 Md€ sur la période 2015-2019, ce qui équivaut à un ratio de
61%. Le Trésor devrait ainsi lever entre 2,7 et 4,4 Mds€.
Un obstacle à la privatisation pourrait venir de l’examen par la Commission européenne du contrat de programme signé par
la société avec l’Etat pour la période 2015-2019. Ce contrat stipule que la rémunération fixée (262 M€/an) pour l’exercice
du service universel pourra être augmentée de 89 M€/an, provenant du fonds de compensation du service universel que
doivent payer les concurrents de Poste dans la limite de 10% de leur chiffre d’affaires. Un recours a été présenté au TAR
par Nexive et l’Association des transporteurs de courriers internationaux.
Enav – IPO prévue à l’été 2016 : L’administrateur délégué Roberta Neri travaille sur le plan industriel qui devrait être
prêt d’ici décembre 2015. L’introduction en bourse est prévue début 2016. La valorisation de la société est difficile car
aucun autre établissement de contrôle aérien n’est coté en bourse en Europe. La société est valorisée entre 1,5 et 1,8 Md€.
Avec la cession de 49% du capital, le Trésor pourrait lever entre 740 et 880 M€.
L’entreprise a versé à l’Etat 250 M€ de dividendes sur les deux dernières années.
Grandi Stazioni (GS – groupe Ferrovie dello Stato) – Le directeur général, Paolo Gallo, a préparé le plan industriel de
Grandi Stazioni Retail, qui regroupe les activités commerciales (concession des zones destinées au commerce). La
délibération de l’assemblée des actionnaires autorisant la scission de la société devrait avoir lieu fin septembre. La partie
retail sera totalement cédée pour une valeur estimée à 1 Md€, qui comprend les 170 M€ de dettes du groupe. FS, actionnaire
à 55%, en retirerait 500 M€. La signature de la vente devrait avoir lieu d’ici la fin de l’année et l’opération se conclura
début 2016. Les fonds de capital-risque et le groupe allemand Ece seraient intéressés.
Ferrovie dello Stato - IPO prévue fin 2016 : le gouvernement devrait adopter un décret en conseil des ministres (dit
DPCM) dans les prochaines semaines pour autoriser l’ouverture du capital.
Anas. Selon le ministère de l’économie et des finances (MEF), une réflexion est en cours sur une éventuelle ouverture du
capital de l’Anas – Agence nationale de gestion des autoroutes (100% MEF).
Montée de Vivendi au capital de Telecom Italia
Ces derniers temps, les rumeurs en provenance de la presse et du secteur financier italiens se sont faites plus pressantes sur
les intentions du groupe Vivendi d'augmenter sa participation dans Telecom Italia pour atteindre environ 20% du capital.
Selon le Sole 24 Ore du 17 septembre 2015, le groupe Vivendi pourrait limiter sa montée au capital à 19,9% pour éviter de
dépasser le seuil de 20% du capital, ce qui l’obligerait à une communication à l’Autorité de régulation des marchés
financiers, la Consob. Pour mémoire, le groupe français Vivendi avait annoncé le 4 septembre dernier être monté de 14,9%
à 15,48% du capital de l’opérateur italien. Comme l’évoque la presse, l’un des objectifs de ces dernières augmentations de
participation dans le capital de Telecom pourrait être de prévenir une dilution lors de la probable conversion des titres
d’épargne de Telecom en actions ordinaires, qui pourrait avoir lieu d’ici la fin de l’année. En l’état actuel (15,48%), la
réalisation de cette opération conduirait à réduire les droits de vote de Vivendi à un peu plus de 10%.