La Lettre du Cardiologue • n° 458 - octobre 2012 | 33
Dans le respect total de l’indépendance scientifique et éditoriale.
UNE PATHOLOGIE
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UNE PATHOLOGIE
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Cette rubrique a été réalisée
avec le soutien institutionnel
dulaboratoire AstraZeneca
Conception : Pr P.G. Steg
Coordination : Dr D. Messika-Zeitoun
Amylose cardiaque
en échocardiographie et en IRM
T. Damy*¹, V. Planté-Bordeneuve*², J.F. Deux*³
* Réseau Amylose, CHU Henri-Mondor, Créteil ; ¹ Fédération de cardiologie, CHU Henri-Mondor, Créteil ;
² Service de neurologie, CHU Henri-Mondor, Créteil ; ³ Service de radiologie, CHU Henri-Mondor, Créteil.
L’amylose est caractérisée par l’accumulation extracellulaire
de protéines fibrillaires insolubles. Ces dépôts envahissent
progressivement les tissus, ce qui conduit à leur
dysfonctionnement. La classification des amyloses repose
sur la nature biochimique de la protéine amyloïde
impliquée dans la formation des dépôts. Les 3 formes
les plus fréquentes qui donnent des atteintes
cardiaques sont les amyloses AL (chaînes légères
d’immunoglobuline) et les amyloses à transthyrétine
de forme sauvage (dite sénile) ou héréditaire
(mutation dans le gène de la transthyrétine).
Lorsque les dépôts tissulaires sont
préférentiellement cardiaques, la maladie
est généralement découverte à un stade tardif
(insuffisance cardiaque [IC]). Dans ce contexte,
on observe un épaississement des parois
des 2 ventricules, des feuillets valvulaires,
un épanchement péricardique et, fréquemment,
une élévation des pressions ventriculaires gauche
(E/A > 2) et droite. Le diagnostic est alors facilement
réalisé en imagerie cardiaque. Il existe également
des formes intermédiaires où seuls certains des aspects
décrits ci-dessus sont présents. La confirmation
histologique et le typage de l’amylose sont primordiaux
pour adapter la prise en charge thérapeutique.
Figure 1. Vues échocardiographiques en 4 cavités apicales et
profil transmitral en doppler pulsé de 3 formes différentes
d’amylose.
A : AL (gammapathie monoclonale à chaîne lambda).
B : transthyrétine (dite sénile).
C : transthyrétine héréditaire (mutation ATTR Val30Met).
Dans les 3 formes, on observe un épaississement concentrique biventriculaire. Le septum a un aspect scintillant (non spécifique).
Les oreillettes sont modérément dilatées. Le profil mitral est restrictif, ce qui traduit une élévation des pressions diastoliques du
ventricule gauche (VG). Les feuillets valvulaires mitraux et tricuspidiens sont modérément épaissis. Cet épaississement valvulaire peut
s’associer à des fuites généralement peu importantes. L’échocardiographie ou l’IRM ne permettent pas de préjuger du type de l’amylose.
A
B
C