La Lettre du Cardiologue • n° 459 - novembre 2012 | 31
Dans le respect total de l’indépendance scientifique et éditoriale.
UNE PATHOLOGIE
EN IMAGES
UNE PATHOLOGIE
EN IMAGES
Cette rubrique a été réalisée
avec le soutien institutionnel
dulaboratoire AstraZeneca
Conception : Pr P.G. Steg
Coordination : Dr D. Messika-Zeitoun
La communication interventriculaire
M. Mostefa Kara*, A. Baruteau*
* Service de chirurgie des cardiopathies congénitales, centre chirurgical Marie-Lannelongue, Centre de référence pour
les malformations cardiaques congénitales complexes – M3C
Figure 1. Schéma anatomique d’une vue de la surface septale du ventricule
droit. Les différents types anatomiques de CIV sont représentés.
1. CIV dites “trabéculées” ou musculaires ; elles peuvent être, selon leur
localisation, hautes, moyennes ou apicales.
2. CIV “d’admission” ou “de l’inlet” : elles sont secondaires à un defect du
septum d’admission. Elles peuvent être isolées ou associées à certaines
cardiopathies congénitales comme le canal atrioventriculaire (CAV) complet.
3. CIV de la voie d’éjection ou “de l’outlet” qui peuvent être de 2 types :
– CIV par malalignement ou CIV conoventriculaires ; elles sont retrouvées
dans de nombreuses cardiopathies congénitales comme la tétralogie de
Fallot ;
– CIV conales ou juxta-artérielles ou infundibulaires.
4. CIV membraneuses : elles sont dues à un defect du septum membraneux.
La communication interventriculaire (CIV) est la cardiopathie congénitale la plus fréquente, elle représente 30 % des cardiopathies
congénitales. Elle peut être isolée ou associée à une malformation cardiaque congénitale plus complexe.
Sur un plan embryologique et anatomique, le septum interventriculaire (SIV) est composé de 4 parties : le SIV primitif ou trabéculé,
une anomalie dans cette partie du septum étant appelée CIV musculaire ou trabéculée ; le septum d’admission, situé en arrière
entre la valve mitrale et la valve tricuspide, formé par la fusion des bourgeons endocardiques du canal atrioventriculaire ;
le septum conal, situé dans la voie d’éjection entre la valve aortique et la valve pulmonaire, formé par la fusion des bourgeons
endocardiques du conus ; le septum membraneux,
situé derrière la valve septale de la tricuspide, sous la valve aortique, et qui se forme en dernier. La CIV résulte de l’absence
ou de la formation incomplète de l’un des 4 composants du SIV (figure 1).
Il en résulte un shunt gauche-droite qui crée un hyperdébit pulmonaire, une surcharge volumique et une dilatation des cavités
gauches, ceux-ci étant responsables des signes de mauvaise tolérance clinique. Dans un second temps, le shunt et l’hyperdébit
pulmonaire surchargent le ventricule droit (VD) et modifient la paroi des artérioles pulmonaires, ce qui peut conduire
à l’apparition d’une hypertension artérielle pulmonaire fixée dès l’âge de 6 à 9 mois.
L’histoire naturelle des CIV est la fermeture spontanée, habituellement dans la première année de vie pour les petites CIV
restrictives. Pour les autres, le traitement est chirurgical. Celui-ci peut être soit palliatif par cerclage – transitoire ou définitif –
du tronc de l’artère pulmonaire, indiqué pour les CIV larges ou multiples, soit curatif avec fermeture de la CIV par un patch.