2. Les marqueurs tumoraux circulants - pharmclin.uhp

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LES MARQUEURS TUMORAUX EN
CANCEROLOGIE :
quelle utilité?
Pr. B. LEININGER
Janvier 2013
CLASSIFICATION DES MARQUEURS TUMORAUX (MT)
1. Sécrétés par la tumeur : majorité des MT d’intérêt clinique avéré
 Antigènes oncofoetaux : ACE (antigène carcino-embryonnaire), AFP
 Hormones : HCG, calcitonine, PTH, ACTH, cortisol
 Enzymes : PAL, NSE, LDH
 Ag extraits des tumeurs : CA (Cancer Antigen) 125, 15.3…, PSA
 GAG : acide hyaluronique
2. Témoins d’une réaction de l’hôte à l’envahissement tumoral
non spécifiques d’une pathologie tumorale :
ferritine, 2-microglobuline, thyroglobuline..
3. Marqueurs tissulaires : nécessitent leur extraction de la tumeur pour :
-
quantification des récepteurs hormonaux (Ré- aux E), produits d’oncogènes
-
analyse de génétique moléculaire
LES MARQUEURS TUMORAUX
Définition
1. Qualités
1.1 Qualités théoriques
C° MT
Le marqueur tumoral circulant idéal
Molécule
 synthétisée par la tumeur
 différente des molécules produites par les tissus sains
 différente selon l’organe d’origine
 relarguée par la tumeur dans un milieu accessible
(sérum, urine…)
 détectable à de très faibles concentrations
 concentration reflétant la masse tumorale, tout au long de
l’évolution de la tumeur
 le test ne doit donner ni faux positifs ni faux négatifs
Le marqueur circulant idéal n’existe pas…
temps
Le marqueur circulant idéal n’existe pas
Marqueurs tumoraux :
- non de maladie cancéreuse mais liés à des types cellulaires,
- Correspondent à certains stades de différenciation
- Souvent : molécules physiologiques
A l’exception de l’HCG chez l’homme,
il n’existe pas de marqueur spécifique de tumeur :
 plutôt : molécules dont la présence à forte concentration est
associée à une tumeur probable
INTERETS THEORIQUES DU MT
• Diagnostic : preuve de la présence de la tumeur
• Pronostic : évolution de la maladie, traitée ou non
• Thérapeutique : variations du marqueur ↔ efficacité du traitement
• Surveillance : dépister les rechutes
• Dépistage : dans une population asymptomatique
DOSAGE : RECOMMANDATIONS ET REFERENCES
1.
Les dosages des marqueurs sériques, pour un même
patient, doivent être effectués :
dans le même laboratoire, avec la même technique.
2.
Un premier résultat supérieur aux valeurs usuelles doit
être vérifié sur un autre prélèvement.
3.
Le résultat doit être interprété en fonction :
- du contexte clinique
- des résultats des autres examens.
LES MARQUEURS TUMORAUX
Définition
1. Qualités
1.1 Qualités théoriques
1.2 Sensibilité, spécificité épidémiologique, valeurs prédictives
SEUILS DE DECISION ET SPECIFICITE EPIDEMIOLOGIQUE
Test A
Test parfaitement discriminant :
Pas de chevauchement des distributions
sujets sains / malades
 Seuil de décision facilement déterminé
Pas de recouvrement
 Distribution qui serait observée pour un marqueur idéal
Du fait de
- variabilité biologique
- production basale de marqueurs tumoraux non liée aux cancers :
Les distributions sujets sains/malades se chevauchent
FIXATION DE SEUILS PAR COURBES ROC
Receiver Operating Characteristics
courbe ROC :
obtenue en faisant varier le seuil et en mesurant pour chaque valeur
seuil les % de VP et FP
= illustration graphique des conséquences de la variation du seuil de
décision pour un test et pour une population
- constitue un indice de la valeur diagnostique du test
courbes ROC :
relation entre la probabilité de déclarer atteint un individu réellement
malade (sensibilité) et la probabilité de déclarer atteint un individu
réellement indemne (1-Sp), pour toute la gamme des valeurs du seuil de
décision
Un marqueur sera d’autant meilleur que la surface sous la courbe est
proche de 1.
LES MARQUEURS TUMORAUX
Définition
1. Qualités
1.1 Qualités théoriques
1.2 Sensibilité, spécificité épidémiologique, valeurs prédictives
2. Les marqueurs tumoraux circulants
2.1 Antigène spécifique de la prostate (PSA)
ANTIGENE SPECIFIQUE DE LA PROSTATE : PSA
 Glycoprotéine du groupe des kallicréines (Sérine
protéases), expression régulée par les androgènes
 Secrété ~ exclusivement par les cellules épithéliales sécrétoires
des acinis de la prostate
 Excrété en grande quantité dans le liquide spermatique
 Passage sérique :
 si production
 si altération des structures glandulaires
  fonction du volume et de la nature du tissu prostatique
  c° sérique avec l’âge
 tumeurs bénignes de la prostate :  très courante
 Sensibilité et spécificité en tant que MT limitées
 Précautions pour le dosage :
 associé à un toucher rectal, fait après le prélèvement pour éviter la
libération de PSA sanguin
 pas de vélo, ni de rapport sexuel dans les heures qui précèdent
Valeurs de référence du PSAt
en fonction de l’âge
40 - 49 ans
< 2,5 µg/l
50 – 59 ans
< 3,5 µg/l
60 – 69 ans
< 4,5 µg/l
70 – 79 ans
< 6,5 µg/l
Risque de cancers de la prostate chez les hommes ayant un TR normal et
un taux de PSAt entre 4 et 10 µg/l.
 PSA libre/lié aux protéines :
 homme sain : PSA circulant essentiellement complexé aux protéines
fraction libre : fPSA : 10 - 40% du PSA total
 Cancer de la prostate :  fPSA/PSAt
Risque de cancers de la prostate chez les hommes avecTR normal et PSA
entre 4 et 10 ng/ml :
% PSA libre
50-64 ans
65-75 ans
0% -10%
56%
55%
10% -15%
24%
35%
15% -20%
17%
23%
20% -25%
10%
20%
>25%
5%
9%
Actuellement, seul PSAt dosé,
 utilisé en dépistage chez l’homme entre 50 et 75 ans
HAS, avril 2012 :
dépistage systématique du cancer de la prostate chez les hommes de +50
ans, par le dosage du PSA, non recommandé.
Pourquoi?
1. difficulté de cerner les populations considérées comme « à haut risque »
Facteurs de risque identifiés : antécédents familiaux de ce cancer chez des parents
du 1er degré, origine africaine, exposition à certains agents chimiques, MAIS :
« il n’est pas possible de dire aujourd’hui comment ces facteurs interagissent, de
considérer qu’ils se cumulent et donc de mesurer un niveau de risque de survenue
de ce cancer ».
«…aucun élément dans la littérature ne permet de penser que les hommes avec
des facteurs de risque développent des cancers de la prostate de forme plus
grave »
HAS, avril 2012 :
dépistage systématique du cancer de la prostate chez les hommes de +50
ans, par le dosage du PSA, non recommandé.
2. Balance bénéfices/ risques difficile à établir
« pas d’études démontrant l’efficacité du dépistage en termes de diminution de la
mortalité dans une population d’hommes considérés comme plus à risque ».
« les hommes s’exposent aux inconvénients et risques :
- du dosage sanguin du PSA (possibilité de FP notamment),
- des biopsies de confirmation diagnostique (perte de sang dans les urines
et le sperme, risque d’infections, de rétention urinaire, possibilité de FN)
- aux conséquences physiques et psychologiques liées aux traitements
(troubles sexuels, urinaires, digestifs).
3. Importance de la recherche de marqueurs
… permettant de distinguer les formes agressives de cancer de la prostate de
celles dont la lente évolution n’aura pas d’impact sur la vie des patients.
(situation des Antilles : sur-incidence et surmortalité par cancer de la prostate par
rapport aux autres régions françaises probablement liées à des modalités de recueil et
d’estimation différentes et des facteurs socio-économiques et environnementaux)
Faible spécificité du PSA  2 inconvénients majeurs :
1. induction de biopsies prostatiques finalement négatives
(45-65% de biopsies considérées a posteriori inutiles)
2. Sur-diagnostic, voire
sur-traitement de cancers prostatiques sans potentiel évolutif
Gène PCA3 : nouveau marqueur
 Très forte spécificité d’expression dans le T. cancéreux prostatique
(pas dans la prostate normale, ni pathologies bénignes de la prostate)
 Surexpression dans le cancer de la prostate quasi constante :
~ 95% des échantillons testés
Le gène PCA3 produit des ARN non-codants :
pas de test possible basé sur une expression de protéine mais
 mesure de l’ARN, dans les urines : 2 avantages :
- facilité de recueil
- présence démontrée dès le 1er jet,
amplifiée par le massage prostatique
 Intérêt diagnostique du test urinaire PCA3 et dans l’aide à la
décision de biopsies prostatiques confirmé par différentes études
PSAt  valeur PRONOSTIQUE importante
métastases
guérison
µg/l
µg/l
tissu tumoral en dehors
des limites prostatiques
Après prostatectomie ou traitement, le taux de PSA doit être
indétectable sinon cela signifie qu’il reste du tissu tumoral
Cancer métastatique de la prostate
µg/l
µg/l
SURVIE après hormonothérapie,
SURVIE selon le taux initial de PSAt
selon le taux initial de PSAt
En résumé : INTERET DU PSA
 Dépistage : NON
 Diagnostic : OUI
 Pronostic : OUI ++
 Thérapeutique : OUI ++
 Surveillance : OUI
LES MARQUEURS TUMORAUX
Définition
1. Qualités
1.1 Qualités théoriques
1.2 Sensibilité, spécificité épidémiologique, valeurs prédictives
2. Les marqueurs tumoraux circulants
2.1 Antigène spécifique de la prostate (PSA)
2.2 Marqueurs du cancer du sein
1. ACE : Antigène Carcino-Embryonnaire
 glycoprotéine de haut PM Є immunoglobulines
 Ag oncofoetal : normalement présent dans intestin, foie et pancréas
au cours des 2 premiers mois de gestation
  exprimé dans de nombreux adénocarcinomes :
colorectaux, mammaires, ovariens et utérins
bronches, vessie…
 dosage immunométrique : val. usuelles : 3-5 ng/ml
Plusieurs études :
 % patientes avec ACEs >val. usuelles avec le stade de la maladie :
Cependant,
taux restant normaux dans des proportions trop importantes :
 peu d’intérêt pour le dépistage ou le diagnostic précoce
ACE < CA 15-3 (vu +loin) pour :
- détecter une rechute et/ou une métastase,
- apprécier l’efficacité du traitement
2. CA 15-3 (Cancer Antigen + chiffre qui suit définissant l’Ac)
= antigène de différenciation de l’épithélium mammaire
(autre marqueur en cours d’évaluation : MCA)
(Mucin-like Carcinoma-associated Antigen)
 val. Usuelles : < 25-30 U/ml
  dans affections bénignes et malignes
(ovaires, colon-rectum, pancréas, estomac, utérus, prostate…)
 FP bénins < 50 U/ml
 Spécificité faible
CA 15-3 ne doit pas être utilisé comme test de dépistage ou de
diagnostic (sensibilité et spécificité faibles)
Mais 
CA 15-3 = facteur PRONOSTIQUE reconnu :
 Taux initialement élevé mesuré dans les formes évoluées :
 valeur initiale >50 U/ml :

rechercher une nouvelle dissémination, avant toute
décision thérapeutique,
taux de CA 15-3 avant traitement  valeur de référence
 Taux initialement élevé  sa non-normalisation :
 index d’inefficacité thérapeutique
 facteur puissant de mauvais pronostic
RMO - Cancer du sein
Il n’y a pas lieu de doser
- L’antigène CA 15.3 pour le dépistage, le diagnostic précoce et au
stade initial du cancer du sein
- L’antigène CA 15.3 après traitement initial du cancer du sein en
l’absence de signe d’appel
- L’ACE dans le dépistage, le bilan initial, la surveillance et l’évolution
thérapeutique d’un cancer du sein, sauf si les métastases n’expriment
pas le CA 15.3
J.O. 5/12/98
3. SOMATOSTATINE : place dans le diagnostic et la thérapeutique
- Hormone principalement synthétisée dans l’hypothalamus,
- Rôles de régulation via récepteurs spécifiques :
- activité anti-sécrétoire, principalement sur le
gastro- intestinal,
- action anti-prolifératrice sur les cellules tumorales
(ABC, 69(4), 2011)
Récepteurs de la somatostatine : exprimés dans 50 % des tumeurs du sein :
Forte corrélation du niveau d’expression avec :
- expression des récepteurs hormonaux (estrogène, progestérone)
- grade tumoral
 Utilisation des SSTR en imagerie :
 diagnostic +précoce de lésions infracliniques
 évaluation de l’efficacité thérapeutique.
Analogues synthétiques
somatostatine :
utilisés en pratique courante
en chirurgie digestive :
Analogues comme traitement anti-tumoral ou prévention des
lymphocèles post opératoires?
- résultats encourageants, mais encore discordants
- administration selon l’expression ou non des SSTR + pertinent?
- utilisation en pratique courante non recommandée actuellement
LES MARQUEURS TUMORAUX
Définition
1. Qualités
1.1 Qualités théoriques
1.2 Sensibilité, spécificité épidémiologique, valeurs prédictives
2. Les marqueurs tumoraux circulants
2.1 Antigène spécifique de la prostate (PSA)
2.2 Marqueurs du cancer du sein
2.3 Marqueurs tumoraux dans les cancers du colon
1. recherche de sang dans les selles  dépistage
Tests chromogéniques : (détection de l’activité peroxydasique de l’Hb)
- plaquettes-test (Hémocult®, HémoFEC®)
- feuillets-test (Hémocheck®)
Tests immunochimiques : (utilisation d’Ac anti-Hb humaine), + coûteux
- Hémolex ®LA
- QuikRead ®FOB
À court terme, devraient remplacer les tests chromogéniques :
- quantitatifs, lecture automatisée
- +performants pour la détection des cancers et des adénomes,
mais : taux de positivité >test au gaïac (spécificité plus basse)
Dépistage de masse
Depuis Septembre 2008 :
lancement d’une campagne nationale de dépistage (testée dans
une étude pilote de 2003) par l’Institut National du Cancer (Inca)
population cible : personnes de 50 à 74 ans (16 Millions)
utilisation de tests chromogéniques
pris en charge par l’assurance maladie
études cas-témoins :
mortalité de 30 à 40 %
si taux de participation de 100 %
Le test Hemoccult :
- lecture du test centralisée dans des centres agréés par des équipes
entraînées et formées pour limiter le taux de positivité à 3 %.
- c’est un test de sélection (non de diagnostic) qui s’adresse à des
personnes en bonne santé ne relevant pas d’autres stratégies de
dépistage.
- En cas de positivité : doit être complété par une coloscopie
- Spécificité excellente : 98 %
- Valeur prédictive élevée : 40 % pour un cancer ou un adénome
- Sensibilité : que 50-60 %, cependant,
permet de détecter suffisamment d’adénomes et de cancers en début
d’évolution (au stade où ils sont guérissables) pour faire diminuer la
mortalité par cancer colique.
Inconvénients :
cancers, et surtout polypes : ne saignent que de manière intermittente
Conditions d’efficacité du dépistage :
= taux de participation de la population :
« une diminution significative de la mortalité de 15 à 20 % n’est
obtenue que si au-moins la moitié de la population concernée
participe régulièrement au dépistage et si une coloscopie est faite en
cas de test positif. » (RDP, 2010)
D’où,
Sensibilisation du public indispensable.
2. ACE
Type tumoral : adénocarcinome colo-rectal
. Dépistage : NON
. Diagnostic : NON
. Pronostic : OUI
. Thérapeutique : OUI
. Surveillance : OUI +++ (avec échographie)
Pas de valeur diagnostique : FP nombreux
· tabagisme
· alcoolisme avec cirrhose
· pathologie inflammatoire digestive : RCH, pancréatite,hépatite
Une concentration sérique initialement élevée de l’ACE est un facteur de
PRONOSTIC défavorable
ACE = MT le + sensible pour la détection des métastases hépatiques
des cancers colorectaux :
ACE + PAL + GT + échographie  sensibilité ~ 100%
Une échographie hépatique normale + [ACE] pathologique est une indication pour
des investigations complémentaires.
ACE = 1er indicateur de RÉCIDIVE dans 65% des cas
 Marqueur de choix pour surveiller les patients atteints de cancer
colorectal :
Il est exceptionnel qu’un cancer à c° sérique initiale d’ACE
élevée, rechute sans une augmentation du marqueur
 Il existe des tumeurs non sécrétantes associées à  ACE au moment
de la récidive :
 un taux initial normal ne doit pas faire exclure le dosage du
marqueur des paramètres de surveillance ultérieure.
Définition
1. Qualités
1.1 Qualités théoriques
1.2 Sensibilité, spécificité épidémiologique, valeurs prédictives
2. Les marqueurs tumoraux circulants
2.1 Antigène spécifique de la prostate (PSA)
2.2 Marqueurs du cancer du sein
2.3 Marqueurs tumoraux dans les cancers du colon
2.4 Hypercalcémie
Hypercalcémie ( >2,60 mmol/l ou 105mg/l):
véritable marqueur tumoral
Hypercalcémie sévère > 120mg/l - Hypercalcémie maligne > 150mg/l
• Ostéolyse locale (maligne) :
cellules tumorales stimulent les ostéoclastes à proximité (via cytokines)
métastases osseuses de tumeurs solides :
sein, prostate, rein, thyroïde, myélome
• Syndrome paranéoplasique : ostéolyse diffuse humorale
synthèse par la tumeur de PTHrP (proche de la PTH)
carcinomes rénal, bronchique, ovariens, ORL, oesophage...
Traitement : Bisphosphonates + traitement spécifique de la tumeur
 très efficaces : calcémie normalisée, douleurs réduites
Définition
1. Qualités
1.1 Qualités théoriques
1.2 Sensibilité, spécificité épidémiologique, valeurs prédictives
2. Les marqueurs tumoraux circulants
2.1 Antigène spécifique de la prostate (PSA)
2.2 Marqueurs du cancer du sein
2.3 Marqueurs tumoraux dans les cancers du côlon
2.4 Hypercalcémie et marqueurs du remodelage osseux
2.5. Autres marqueurs
1. AFP ( -foetoprotéine)
Marqueur validé pour: - carcinomes hépato-cellulaires (CHC)
- tératomes testiculaires
 Glycoprotéine, 67 kDa
 synthèse : membrane vitelline, puis : foie + intestin du fœtus
 adulte : c° normale <10 g/L
AFP :
- hépatocarcinomes*
- tumeurs germinales
- pancréas, estomac…
* seulement chez la moitié de ceux présentant une tumeur en absence
de cirrhose
une AFP >500 g/l chez un patient cirrhotique fournit presque un
diagnostic de CHC
50-500 g/l  investigations complémentaires nécessaires
AFP
 manque de spécificité :
cas de cirrhose seule : c jusqu’à 100 g/l possible
 pas de valeur pronostique mais :
dosages répétés importants dans le suivi de la réponse au
traitement du cancer du foie
OSTEOPONTINE (OPN) : marqueur +sensible que AFP?
(Plymoth et al., Hepatology, 2012)
 taux d’OPN : 312 patients
- patients avec CHC :  significative/ cirrhoses / Hep C et B
- discrimination meilleure que AFP
- sensibilité : bonne (95%)
 Etude prospective sur 22 patients :
 OPN 1 an avant le diagnostic de CHC
 Tératome testiculaire : l’AFP a une valeur pronostique et contribue
à l’instauration et au suivi de la thérapeutique :
  [AFP]  charge tumorale importante et pronostic faible :
taux mortalité >40% si AFP >1,26 mg/l
 retour à la normale après orchidectomie : signifie que l’affection était
limitée aux testicules.
 efficacité du traitement évaluée par la AFPpl
 patient en rémission :  AFP  récidive de la tumeur
2. HCG
HCG : marqueur tumoral presque idéal du choriocarcinome
(prolifération maligne des villosités choriales)
 très grande sensibilité : tumeurs de 1mg (105 cellules) décelables
HCG :
- témoin de réponse au
traitement
- suivi à long terme des
patientes.
HCG aussi sécrétée dans 50% des tératomes testiculaires
devrait être dosée parallèlement à AFP dans le suivi après traitement
3. Marqueurs de type CA (Cancer Antigen)
Non spécifiques d’une tumeur en particulier :
utilisés plutôt dans le suivi que dans le diagnostic,
à l’exception de :
CA 125  marqueur du cancer de l’ovaire
• Glycoprotéine de surface, PM élevé
• Retrouvé dans : épithélium coelomique (embryon), péritoine, plèvre,
péricarde…
• Absent du tissu ovarien adulte
Faux positifs :
• Variations physiologiques :
Grossesse
• Pathologies bénignes:
• Tumeurs ovariennes bénignes
• Endométriose
• Inflammation des séreuses
• Cirrhose, hépatite
• Pathologies malignes :
• Ovariennes, trompe, endocol
utérin et endomètre,
• Pancréas, colon, voies biliaires
• Métastases péritonéales
CA-125 >30 U/ml : Dosage initial suivi d’une échographie
 peu de valeur pronostique mais,
dosages itératifs intéressants dans le suivi des patientes
après résection de la tumeur.
CA 19-9  adénocarcinome du pancréas
- Ag circulant associé aux tumeurs gastro-intestinales
- Déterminant antigénique porté sur
- un ganglioside des membranes cellulaires
- une protéine sérique
 80% adénomes du pancréas :  CA 19-9pl
mais : expression tardive du cancer du pancréas lorsqu’il n’y a plus de
possibilité thérapeutique.
SPECIFICITE
• FP bénins
- maladies inflammatoires 15 %
- hépatite chronique 33 %
- cirrhose 20 %
- pancréatite chronique
• FP malins : estomac, colon, endomètre
• Adénocarcinome pancréatique = 85 %
4. Thyroglobuline
Glycoprotéine secrétée par la thyroïde
•  taux par la TSH
• pas de valeur diagnostique
• Surveillance ++
- Taux nul après thyroïdectomie totale
-  = récidive
5. Marqueurs tumoraux de nature enzymatique
 NSE (énolase neurone-spécifique)
suivi thérapeutique des carcinomes bronchiques à petites cellules qui
la secrètent (origine neuro-endocrinienne)
 Phosphatases alcalines
isoenzymes : foie, os, placenta,
- Certaines :  en cas de métastases hépatiques ou osseuses.
- isoenzyme placentaire : certaines tumeurs ovariennes ou testiculaires.
 Lactico-deshydrogénase (LDH)
= enzyme musculaire,
 dans : lymphome ou métastases pulmonaires
 Phosphatases acides prostatiques
Fabriquées par les cellules normales prostatiques, lors de la diffusion
métastatique (peu d'intérêt depuis la mise en évidence du PSA).
LES MARQUEURS TUMORAUX
Définition
1. Qualités
1.1 Qualités théoriques
1.2 Sensibilité, spécificité épidémiologique, valeurs prédictives
2. Les marqueurs tumoraux circulants
2.1 Antigène spécifique de la prostate (PSA)
2.2 Marqueurs du cancer du sein
2.3 Marqueurs tumoraux dans les cancers du côlon
2.4 Hypercalcémie et marqueurs du remodelage osseux
2.5. Autres marqueurs
(3. Marqueurs tumoraux tissulaires)
vus par ailleurs
Conclusion : pourquoi doser un marqueur tumoral?
POURQUOI DOSER LES MARQUEURS TUMORAUX (MT)?
(OptionBio, n° 454, 2011)
A. Dépister un cancer dans une population asymptomatique
Principe :
Doser de façon systématique un marqueur pour détecter des cancers
infracliniques sous réserver qu’ils soient plus facilement curables à ce stade
Le MT doit avoir :
- Sensibilité élevée (75%)
- spécificité +++ (>99%)
 La majorité des MT actuels n’obéissent pas à ces critères
POURQUOI DOSER LES MARQUEURS TUMORAUX (MT)?
B. Diagnostic d’un cancer : dans 3 situations
1. Comme examen de « débrouillage », devant un tableau clinique peu
contributif?
-  MT non spécifique de :
- cause tumorale ( inflammation, hépatopathie…)
- cancer primitif (ex.  ACE dans cancers poumon, côlon, pancréas)
-  MT souvent négatifs dans les cancers les +graves :
poumon, estomac, rein (caractérisés par un tableau clinique non
spécifique!!!)

Imagerie + performante que MT,
dont l’utilisation peut conduire à des explorations inutiles
POURQUOI DOSER LES MARQUEURS TUMORAUX (MT)?
2. Identifier le cancer primitif devant un cancer métastasique?
 oui si >10x la normale : dosages des MT orientés par la clinique :
- CA 125 (ovaire), CA 19.9 (pancréas), CA 15.3 (sein), ACE (colon),
- PSA (prostate), Tg, calcitonine : relativement spécifiques d’une
localisation primitive
3. Pour confirmer un cancer sans faire de biopsie?
 oui pour l’AFP :
 dans le CHC
tératome testiculaire : AFP + HCG
POURQUOI DOSER LES MARQUEURS TUMORAUX (MT)?
C. Pronostic d’un cancer?
 :
AFP, HCG
CA 15-3 (cancer du sein) - ACE (cancer colo-rectal)
D. Evaluer l’efficacité d’un traitement?
(signifie : MT corrélée à une volume tumoral)
 :
indication des MT la mieux validée aujourd’hui
:
pathologies tumorales difficiles à suivre par imagerie
(métastases osseuses) : +efficaces que l’imagerie
POURQUOI DOSER LES MARQUEURS TUMORAUX (MT)?
D. Surveillance post-thérapeutique?
(signifie : MT = signe de rechute)
 MT utilisés actuellement dans ce sens :
- ACE cancer du colon : détection d’une métastase hépatique
- CA-125  cancer de l’ovaire
 Cependant : faut-il traiter dès que le MT remonte?
 étude en 2009 : pas de différence de survie entre les femmes traitées
devant l’apparition des signes cliniques et celles traitées dès que le MT
- chimiothérapie trop précoce  qualité de vie
L’avenir,
• AcM contre les cellules tumorales
"typage" des tumeurs :
molécules spécifiques des types tumoraux dosées  ajustement de la
thérapie : AcM ou inhibiteurs moléculaires de synthèse
 constituent des facteurs de pronostic, prédictifs d’une réponse au
traitement
 pistes prometteuses : marqueur/traitement ciblé au plan moléculaire
• Caractérisation de gènes de susceptibilité aux cancers :
puces à ADN
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