DIAGNOSTIC EN PARODONTIE
TROISIEME PARTIE : DIAGNOSTIC
BIOLOGIQUE
AUTEURS :
Dr. RHISSASSI M. : Professeur Assistant en Parodontologie
Pr. BENZARTI N. : Professeur de l’enseignement supérieure en parodontologie
Faculté de Médecine Dentaire de Rabat.
Université Mohamed V Suissi.
Résumé
Avec la meilleure connaissance de la pathogénie des maladies parodontales, on s’intéresse
de plus en plus aux aspects des interactions entre la flore parodontale et les réponses de
l’hôte.
Les tests bactériologiques permettent de mettre en évidence l’infection sous-gingivale et
peuvent indiquer l’augmentation du risque de perte d’attache parodontale.
La culture bactérienne donne le profil bactérien sous gingival. Cependant, c’est une
technique longue, onéreuse qui nécessite un personnel hautement qualifié. Les sondes
génomiques et surtout la PCR (Polymerase Chain Reaction) constituent des méthodes
rapides et hautement sensibles de détection de bactéries particulières.
Les divers aspects de la réponse de l’hôte contre l’agression bactérienne ont été recherchés
dans le but de diagnostiquer la phase active de la maladie parodontale, ce volet se heurte
cependant à la complexité des interactions mises en œuvres dans la pathogénie des maladies
parodontales.
Mots clés
culture bactérienne, sondes ADN, PCR, réponse de l’hôte
Pendant des années, le diagnostic des maladies parodontales se basait sur les mesures
cliniques et radiographiques, qui restent encore la base de l’approche diagnostique. Ces
dernières années, avec la meilleure connaissance de la pathogénie des maladies parodontales,
on s’intéresse de plus en plus aux aspects des interactions entre la microflore et les réponses
de l’hôte. En effet, les maladies parodontales sont le résultat d’une rupture de l’équilibre entre
l’immunité de lhôte et les microorganismes. Les patients restent sains tant que les défenses
de lhôte triomphent de la virulence microbienne. En revanche, si la virulence microbienne est
élevée comme dans le cas de certains microorganismes pathogènes, elle peut excéder les
défenses de l’hôte et être à l’origine de lésions parodontales.
1. Diagnostic bactériologique
Certaines espèces bactériennes sont associées à l’étiologie et la pathogénie de certaines
maladies parodontales humaines (Actinobacillus actinomycetemcomitans ou Aa). En plus de
Aa, une douzaine d’autres espèces sont associées avec différentes formes de maladies
parodontales : Bacteroides forsythus (Bf), Campylobacter rectus (C.rectus), Eubacterium
species, Eikenella corrodens (E.corrodens), Fusobacterium nucleatum (Fn),
Peptostreptococcus micros (P.micros), Prevotella intermedia (Pi), Selemonas species et
Treponema denticola.
Les tests qui mesurent les pathogènes parodontaux ne mesurent pas nécessairement la maladie
parodontale. Ils permettent de mettre en évidence l’infection sous-gingivale et peuvent
indiquer l’augmentation du risque de perte d’attache parodontale. L’infection sous-gingivale à
Pg et B. forsythus par exemple, multiplie le risque relatif de perte d’attache conjonctive par
des facteurs de 1.59 et 2.45 respectivement (8).
1.1. Méthodes de tection des bactéries pathogènes
1.1.1. La microscopie (à contraste de phase et à fond noir) (11 ; 12)
La microscopie a été utilisée pendant de nombreuses décennies pour tester les thérapeutiques
parodontales non chirurgicales (approche de Keyes) et fournir des informations sur la taille, la
morphologie et la motilité des bactéries.
La microscopie peut tecter les modifications dans la morphologie et la motilité des bactéries
de la plaque observées dans les parodontites. Des corrélations positives ont été mises en
évidence entre les filaments motiles et l’inflammation gingivale et entre les spirochètes et les
profondeurs de poche (7). Cependant, la microscopie ne permet pas de différencier des
espèces bactériennes particulières. Certains praticiens utilisent encore la microscopie pour
motiver leurs patients à l’hygiène orale.
1.1.2. La culture bactérienne
Les échantillons de plaque sont dispersés, distribués sur différents types de milieux en aéro-
ou anaérobiose .Après une période d’incubation, les colonies bactériennes sont cultivées et
identifiées sur la base de la morphologie de la colonie et de celle des cellules bactériennes. Le
rapport clinique de laboratoire renseigne aussi bien sur les espèces bactériennes présentes que
sur leurs proportions relatives et absolues.
La culture bactérienne ne permet pas uniquement la mise en évidence du plus grand nombre
d’espèces bactériennes mais c’est également la méthode de choix pour déterminer la
susceptibili aux antibiotiques en établissant un antibiogramme. C’est cependant une
technique lourde, longue et onéreuse, qui nécessite la présence de la bactérie cible à une
proportion d’au moins 1% de la flore cultivable. De plus, certaines bactéries ne sont pas
cultivables, d’autres sont incapables de survivre aux différentes phases de la culture.
1.1.3. Les tests immunologiques et les sondes ADN
Contrairement à la culture bactérienne qui détecte un large spectre de pathogènes
parodontaux, les tests immunologiques et les sondes ADN détectent des espèces ou des
groupes bactériens déterminés. Les deux méthodes utilisent des réactifs spécifiques à l’espèce.
Les tests immunologiques comprennent principalement la microscopie à
immunofluorescence, méthode simple, excellemment qualitative, quantitative et surtout, elle
peut être utilisée au fauteuil. Malheureusement, l’investissement en microscope équi du
contraste de phase et d’un dispositif à épifluorescence semble être un obstacle à son utilisation
systématique (16).
Les sondes ADN utilisent une séquence ADN ou ARN capable d’hybrider des séquences
complémentaires des microorganismes.
Des sondes moléculaires ont été veloppées vis-à-vis des principaux pathogènes
parodontaux : Pg, Aa, Pi, Bf, Fn, Treponema denticola.
Plusieurs types de sondes ADN existent, le choix s’avère crucial, celles qui ont une visée
diagnostique doivent répondre à des impératifs de spécificité stricte limitant le plus possible
les tests faussement positifs. On préfère généralement des sondes à oligonucleotide aux
sondes génomiques totales, extmement complexes et donnant régulièrement des réactions
croisées avec d’autres espèces. C’est le cas d’une sonde parodontale veloppée par la firme
MicroProbe pour la détection semi quantitative des pathogènes parodontaux qui donne
d’excellents résultats : une sonde oligonucotidique pour Bf par exemple, a montré 100% de
sensibiliet 100% de spécificité en comparaison avec la culture bactérienne (15).
Les principaux avantages des sondes ADN sont :
- la spécificité maximale lorsque la sonde est bien sélectionnée ;
- la sensibilité, de l’ordre de 10 -3 à 10 -4 ;
- l’utilisation de technique d’amplification telle que la PCR (Polymerase chain reaction)
(Cf plus loin) ;
- la rapidité, de l’ordre de 24 à 48 heures ;
- le travail sur des échantillons non vivants (bactéries mortes) ;
- la simplicité et la facilité de standardisation ;
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