Traitement antiparasitaire en vue de la guérison des maladies

Prevention Tribune Édition Française | Février 2015
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Depuis plus d’un siècle, les chercheurs ont
identifié le protozoaire Entamoeba gingivalis
dans le sillon des dents atteintes par les mal-
adies parodontales. L’utilisation récente de ré-
action en chaîne par polymérase (PCR) a per-
mis de détecter cette amibe dans 86 % des sites
malades et démontré son absence dans la si-
tuation de gencive saine. Le but de la thérapie
parodontale antiparasitaire est de visualiser
les caractéristiques d’un tel biofilm et de retro-
uver en guise de guérison un biofilm com-
mensal exempt de cellules inflammatoires et
parasites grâce à l’utilisation rigoureuse et ré-
pétitive du microscope à contraste de phase au
cours d’une thérapie parodontale de 8 mois
consécutifs à raison d’un rendez-vous par
mois.
Comme les amibes sont généralement pré-
sentes au plus profond de la poche parodon-
tale active, une évaluation rétrospective de 632
patients atteints de parodontite depuis 5 cabi-
nets dentaires utilisant le microscope à
contraste de phase a été mené. La thérapie pa-
rodontale habituelle inclue la visualisation
microscopique du biofilm, l’enseignement et
la pratique des soins d’hygiène, la désinfection
à l’aide d’une médication antiparasitaire et le
détartrage radiculaire à l’aide d’instruments
ultrasoniques une fois et une fois seulement la
désinfection parasitaire complétée. Un exa-
men à l’état frais du biofilm est utilisé pour
adapter chacun des rendez-vous de la théra-
pie. Chacun des patients est évalué pour la pro-
fondeur des poches parodontales au début et
à la fin de la thérapie sur une base considérée
normale à 3 millimètres ou moins de profon-
deur. L’imagerie des protozoaires est enregis-
trée dans différentes situations de parodonti-
tes et de péri-implantites à l’aide d’un micro-
scope à contraste de phase.
Les caractéristiques pathogènes de l’amibe
E. gingivalis tirée du sillon infecté sont facile-
ment visibles : déplacement, adhérence, divi-
sion cellulaire, nidification, et phagocytose
fréquente et originale du noyau des poly-
morphonucléaires neutrophiles (que nous
appellerons « exonucléophagie »). Nous avons
démontré que les amibes buccales explicite-
ment ont la capacité de se nourrir des noyaux
des neutrophiles (leur repas principal) modu-
lant ainsi la réponse de l’hôte en relarguant les
restes enzymatiques hors contrôle avec la ca-
pacité potentielle de lyser les tissus environ-
nants à l’instar de l’amibiase hépatique (Bon-
ner, Amyris 2009). Les péri-implantites n’é-
chappent pas à cette infestation. Lévaluation
post-traitement antiparasitaire des poches
parodontales à partir d’une normale proposée
à 3 millimètres montre une cicatrisation
moyenne des parodontites de 95,7% à 12 mois.
L’amibe est aussi présente chez 31 patients sur
32 dans les situations de péri-implantites.
On peut affirmer que E. gingivalis, hémato-
phage et perturbateur de l’immunité cellu-
laire doit être considéré comme pathogène
contribuant dans les maladies parodontales et
les péri-implantites où il est omniprésent.
L’imagerie des eucaryotes unicellulaires peut
servir en tant que guide utile pour trouver
l’équilibre parodontal et promouvoir le succès
thérapeutique. La thérapie antiparasitaire est
très efficace au point où nous pouvons confir-
mer une guérison parodontale à 12 mois, c’est-
à-dire l’absence de poches parodontales, l’ar-
rêt complet des saignements et la présence
d’une flore commensale constituée de bacté-
ries aérobies non motiles exemptes de PMN, si-
gnature incontestable de la santé parodontale.
Nous citerons (Trim et coll. 2011) une
étude récente en biologie moléculaire stipu-
lant : « Aucun Entamoeba gingivalis n’a été
détecté dans aucune poche parodontale en
santé… Ces résultats supportent le concept
que la présence d’E. gingivalis est associé
avec seulement les sites touchés par la mal-
adie parodontale… Aucun E. gingivalis n’a été
détecté chez aucun individu identifié
comme ayant un parodonte sain », une clef
diagnostique parodontale que beaucoup at-
tendent depuis longtemps.
Lélimination des protozoaires est suivie
par l’arrêt de la maladie parodontale et sa ré-
solution, incluant la régénération des dé-
fauts osseux verticaux de l’os alvéolaire. Les
protozoaires buccaux doivent donc être
considérés comme des organismes pathogè-
nes avec la capacité de disrégulation du pro-
cessus immunitaire dans les parodontites et
péri-implantites.
Pour joindre Mark Bonner :
Institut International de Parodontie
Références utiles :
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Acute Osteomyelitis of the Mandible. Case
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PARODONTOLOGIE
Traitement antiparasitaire en vue de la
guérison des maladies parodontales
Dr Mark Bonner, dmd
Biofilm parasitaire et chemins parcourus dans la parodontite chronique ou agressive. 100x
Entamoeba gingivalis se déplacent dans le biofilm parodontal actif. 1000x
Exonucléophagie laissant le PMN évidé de son
noyau protéinique.
Phagocytose complétée de plusieurs noyaux
de PMN avec exonucléophagie encore en
activité.
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