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Introduction
lBruno Cutuli*
U
ne patiente traitée pour cancer du sein présente un
risque de rechute situé entre 5 % et 80 % dans les
10 ans, variable en fonction des facteurs pronostiques initiaux et des traitements appliqués.
Du fait de la découverte de lésions de plus en plus petites, traitées souvent de façon conservatrice (environ 60 %), le risque
global de rechute peut être estimé en moyenne à 15-30 %, cela
étant également conditionné par l’optimisation des traitements
radiochirurgicaux et systémiques.
Environ 30 % des rechutes sont loco-régionales alors que les
70 % restants correspondent à des métastases à distance (dont
une partie cependant est simultanée ou successive à une
rechute locale). Dans les 3/4 des cas, ces rechutes surviennent
dans les 5 premières années mais il ne faut pas oublier que des
reprises très tardives (jusqu’à 20 ans) peuvent être observées,
la courbe n’atteignant jamais de plateau.
D’une façon générale, les patientes surestiment les bénéfices
de la surveillance en espérant qu’une détection précoce de la
rechute permettra un allongement de la survie et une amélioration des conditions de vie. Cette opinion est partagée par de
nombreux médecins.
Le meilleur pronostic des récidives locales et des cancers du
sein controlatéral détectés précocement (en particulier par une
mammographie systématique) est connu. En effet, les récidives
locales, surtout après traitement conservateur, sont fréquemment curables, autorisant même dans certains cas très sélectionnés et après discussion pluridisciplinaire, un deuxième traitement conservateur.
* Polyclinique de Courlancy, 38, rue de Courlancy, 51100 Reims.
En revanche, la maladie métastatique reste à ce jour incurable,
avec des délais moyens de survie qui varient entre 6 mois et
10 ans. La survie de ces patientes métastatiques dépend de
nombreux paramètres : des facteurs de pronostic de la maladie
initiale, du type de localisation métastatique (l’atteinte du foie
est beaucoup plus péjorative que l’atteinte osseuse) et, surtout,
du délai de la rechute par rapport au primo-traitement (une
rechute précoce signe une lésion plus agressive).
Il faut garder à l’esprit que le diagnostic de la première métastase reste clinique dans plus de 80 % des cas (interrogatoire
et/ou examen clinique) alors que le diagnostic précessif par un
examen paraclinique (dosage des marqueurs, scintigraphie
osseuse, radiographie pulmonaire ou échographie hépatique)
reste beaucoup plus rare (1 à 10 % selon les études).
Le dossier thématique consacré au suivi après traitement du
cancer du sein envisagera successivement :
– la consultation de fin de traitement, qui pose les bases de la
surveillance ultérieure et qui doit rassurer la patiente et la
conforter dans l’idée que sa vie peut et doit être la plus normale possible ;
– le suivi carcinologique clinique et paraclinique, qui doit permettre un diagnostic précoce de la récidive locale ou du cancer
controlatéral, et donc un traitement plus efficace ;
– la prise en charge des séquelles, de la vie gynécologique
ainsi que le soutien psychologique et la réinsertion psychosociale, avec prise en compte des particularités de ces femmes,
dans le but d’améliorer leur qualité de vie ;
– les cancers associés en vue de rendre possibles un diagnostic
et un traitement précoces.
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Annonceurs
AMGEN ROCHE (Neupogen), p. 2 ;
BRISTOL-MYERS SQUIBB (Taxol), p. 25-26 ;
THERAMEX (Evestrel), p. 35 ;
ASTRA ZENECA (Arimidex), p. 38 ;
PHARMACIA & UPJOHN (Aromasine), p. 50.
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La Lettre du Sénologue - n° 11 - décembre 2000/janvier/février 2001
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