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essentiellement de trois types : l'acide érucique, les glucosinolates et la sinapine. Bien
que d'énormes progrès aient été accomplis au niveau de la sélection pour produire des
cultivars pauvres en ces substances, pas mal d'incertitudes persistent encore à l'heure
actuelle quant aux implications de ces composés sur le métabolisme des animaux après
leur consommation, même s'ils sont présents à de faibles doses. Certes, il existe déjà
une littérature bien étoffée sur ce sujet, mais il s'agit dans la plupart des cas d'études
partielles et ponctuelles alors que la connaissance de l'ensemble des aspects concernant
la réponse des animaux à l'ingestion de ces tourteaux est absolument requise. C'est
dans cette optique que l'I.R.S.I.A. (Institut pour l'encouragement de la Recherche
Scientifique dans l'Industrie et l'Agriculture) et ensuite l'Administration Recherche et
Développement (DG6) du Ministère des Classes moyennes et de l'Agriculture
(Recherche subventionnée), d'une part, et la Direction Générale des Technologies, de
la Recherche et de l'Energie (DGTRE) de la Région Wallonne, d'autre part, ont
encouragé et soutenu financièrement cette étude sur les possibilités d'incorporer du
tourteau de colza aux rations pour bovins et ovins à l'engrais, étude de quatre ans dont
les principaux résultats sont synthétisés dans la présente brochure.
Les essais en question se sont déroulés simultanément avec des moutons et des
taurillons. Si la première espèce est plus maniable à plusieurs points de vue lors de la
réalisation des expériences, il n'y a cependant plus guère de doute aujourd'hui que les
résultats obtenus sur moutons ne peuvent pas être transposés sans plus aux bovins.
Ceci s'est d'ailleurs clairement confirmé tout le long de ce travail.
L'ingestion, la digestion-absorption et l'utilisation métabolique des nutriments
sont les étapes clefs déterminant la valeur nutritive des aliments ou des matières
premières. Ces processus concernent l'organisme tout entier de l'animal, ce qui
implique des investigations plus ciblées au niveau des tissus ou organes des individus,
mais en même temps l'étude des réponses globales au niveau des performances
zootechniques. Ces approches nécessitent des compétences pluridisciplinaires et
complémentaires, notamment au niveau de l'alimentation et la physiologie animale,
mais aussi au niveau des moyens analytiques. A cette fin, deux laboratoires renommés
dans leurs domaines respectifs se sont associés dans cette étude : d'une part, le
Laboratoire de Physiologie Animale des Facultés Universitaires Notre-Dame de la
Paix de Namur, sous la direction du Professeur R. Paquay; d'autre part, l'Unité de
Chimie générale et organique de la Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques
de Gembloux, sous la direction du Professeur M. Marlier. Les tâches du premier
laboratoire étaient centrées sur les aspects zootechniques et physiologiques, alors que
la deuxième équipe a assuré la partie analytique permettant le suivi métabolique des
facteurs antinutritionnels en question. Cette association a été essentielle tout le long de
ces travaux. Elle a notamment conduit l'équipe gembloutoise à affiner et étendre les
techniques de dosage pour les différentes substances antinutritionnelles rencontrées
dans le colza, mais aussi à développer des outils rapides et adaptés pour le contrôle de
ces facteurs sur le terrain. D'une façon globale, cette étude s'adresse par conséquent
aussi bien aux éleveurs-engraisseurs qu'aux industriels et plus particulièrement aux
fabricants d'aliments.
Ces recherches à caractère appliqué ont contribué à élargir et approfondir
sensiblement les connaissances sur les implications zootechniques et physiologiques
engendrées par l'utilisation du tourteau de colza en tant qu'aliment protéique pour les