
Dr Wojtusciszyn
L’insulinothérapie basale, comme on l’a vu, a pour objectif de baisser l’hémoglobine glyquée au seuil que
nous aurons estimé nécessaire pour le patient. Pour cela, il va falloir qu’elle réduise l’hyperglycémie basale,
mais également d’autres phénomènes d’excursions glycémiques comme le phénomène de l’aube ou le
phénomène de l’aube prolongée que nous expliquerons sur la prochaine diapositive. Pour atteindre ces
objectifs, il faut donc ramener l’hémoglobine glyquée en dessous de 7% comme nous l’avons vu, avec
toutes les adaptations thérapeutiques et cliniques que nous a présentées le Pr Renard. En particulier, on va
avoir comme objectif, pour la mise en place de cette insulinothérapie basale, une glycémie à jeun entre 0,7
g/L et 1,3 g/L – certains sont un peu plus sévères et donnent des objectifs de glycémie à jeun inférieurs à 1
g/L. Par ailleurs, il serait bon également de pouvoir diminuer la glycémie une à deux heures après le petit-
déjeuner, en dessous de 1,60 g/L ; ce sont les nouvelles recommandations de l’IDF, en pratique en dessous
de 1,80 g/L, c’est déjà un objectif à remplir qui est assez ambitieux.
Pr Monnier
Même question qu’à Eric pour l’hémoglobine glyquée, pensez-vous que ces cibles en termes de glycémie à
jeun et de glycémie postprandiale ne sont parfois pas trop sévères ?
Dr Wojtusciszyn
Ces cibles sont tout à fait adaptées à un patient diabétique qui n’est pas compliqué, qui n’est pas trop vieux
et qui n’est pas trop avancé dans la maladie. Donc il faut être ambitieux pour nos patients diabétiques qui
rentrent dans la maladie ou qui sont tout à fait aptes à avoir une insulinothérapie.
Pr Monnier
Par exemple, 1 g/L de Riddle (puisque c’est lui qui a défini cette cible), pensez-vous que ce n’est pas un peu
trop forcé ?
Dr Wojtusciszyn
1 g/L, c’est bien entendu quelque chose de très ambitieux. Pour quelqu’un qui ne fait pas d’hypoglycémies
et qui supporte d’avoir cet objectif glycémique, c’est tout à fait faisable. En revanche, c’est très rare d’obtenir
1 g/L à jeun, chez quelqu’un qui ne fait pas d’hypoglycémies. C’est pour cela que nous allons voir la
modulation de cette insulinothérapie basale, en particulier en fonction de la survenue d’hypoglycémies. Bien
entendu, toutes ces valeurs seront à personnaliser en fonction du contexte clinique que présente le patient.
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