La seringue BD (Microvax) est effectivement le résultat d’un projet labellisé par Lyonbiopôle. C’est une seringue munie
d’une très petite aiguille d’un demi-millimètre, d’un usage facile en toute sécurité. Avantage supplémentaire en
vaccination, la réponse intradermique est meilleure que la réponse intramusculaire. C’est aussi très bien toléré et moins
douloureux !
Progressivement, . Mais ilon aura de plus en plus de procédés comme celui-ci qui permettront une automédication
n’y aura jamais d’automédication isolée. Les patients auront toujours besoin de suivi, de formation, d’adaptation…
Est-ce que dans la ville du futur les citoyens seront mieux protégés des risques pour leur santé : virus, etc. ?
Vous parlez de « bouclier sanitaire »…
On est de plus en plus protégés. La vaccination élimine, progressivement, un certain nombre de gros risques.
Parallèlement, les protocoles thérapeutiques comme les médicaments anti tumoraux sont de plus en plus efficaces.
Donc que reste-t-il comme risques individuels ?
Principalement des risques liés aux modes de vie des gens : obésité, allergie, etc.
Vous parlez d’allergies. Ne sont-elles pas liées, paradoxalement, à la trop grande propreté de nos villes et à nos
modes de vie ?
Les allergies ne sont pas uniquement liées à la ville mais leur incidence augmente parce que l’exposition des enfants à
beaucoup de stimulants antigéniques traditionnels diminue alors qu’augmente leur exposition à des produits nouveaux
inconnus du système immunitaire humain. Tout le système immunitaire qui régit l’allergie a été fait pour lutter contre les
parasites qui infectaient l’homme au début de son histoire. Mais nos enfants n’ont plus de vers solitaires ! Or tout ce
système immunologique qui existe de toute éternité dans la filiation de l’espèce humaine est encore là, il faut donc
l’occuper… C’est cela qui a hypertrophié la réponse allergique. On la combattra en faisant des formes vaccinales, des
expositions à des agents variés qui solliciteront le système immunitaire. La façon de gérer l’allergie, ce n’est pas de
couper tous les arbres et d’éliminer tous les poils de chat ! C’est plutôt de faire en sorte que les enfants soient
C’est toute une réappropriation d’antigènes qui doit se faire leprécocement au contact des animaux et des végétaux.
plus tôt possible de façon que les personnes deviennent tolérantes à leur environnement.
La problématique de la ville est donc importante dans le domaine de la santé ?
Du point de vue immunologique, elle est très importante !
D’un côté, vous avez cette problématique de besoins – liés au vieillissement de la population – d’être en ville pour des
raisons de proximité, d’accès, de thérapies personnalisées, etc. Le phénomène d’urbanisation devrait donc continuer à
s’accentuer. Et d’un autre côté, vous avez besoin de réintroduire en ville, dans la vie des urbains, des éléments du
L’espèce ne peut pas changer d’habitudes en une génération. A trop vouloir assainir, on abiotope naturel de l’espèce.
fait disparaître des antigènes, des sollicitations immunologiques. La réponse du système s’est alors dirigée contre des
éléments du soi.
Vous parlez beaucoup de structures médicales de proximité. On assiste pourtant à une concentration des
hôpitaux, notamment dans le Grand Lyon avec la réorganisation des HCL, Hospices Civils de Lyon en trois
grands pôles. N’est-ce pas contradictoire ?
Ça, c’est la philosophie du traitement, je dirais même de l’usine à traitements. C’est une philosophie hospitalière qui est
basée sur l’optimisation financière et le maintien indispensable d’un très haut niveau de compétences. C’est une vision
qui a des avantages. L’intérêt d’un gros centre hospitalier est d’avoir des médecins qui voient beaucoup de malades
affectés par les variantes d’une même pathologie, ce qui les rend de plus en plus experts. L’expérience se fait sur le
nombre. De plus, en terme de soins intensifs, d’environnement, d’IRM, etc., plus l’environnement hospitalier est coûteux,
plus il faut de patients pour le rentabiliser. Ce type d’hôpital centralisé est donc justifié parce que les soignants sont
expérimentés, voient de nombreux cas et qu’il y a l’équipement approprié et le personnel en nombre adéquat.
Mais tout cela va et vient ! On fait construire des gros hôpitaux, on fait disparaître les petits, et, dans le futur on
.reconstruira des petits centres de soins polyvalents proches des patients
On assistera donc à un double mouvement, de concentration des hôpitaux et de multiplication des petites unités
de soins ?
On verra les deux effets. Un effet de concentration pour les pathologies lourdes qui nécessitent des traitements très
instrumentalisés et parallèlement un besoin de décentralisation pour le suivi des traitements courants, beaucoup de
soins pouvant se faire en ambulatoire.
Ainsi, le phénomène urbain, s’il est bien géré, sera positif pour la santé.