dossier DSM-5 Troubles de la personnalité et DSM-5 Personality disorders and DSM-5 J.D. Guelfi* L a lecture des 2 chapitres consacrés aux troubles de la personnalité dans le DSM-5 laisse à qui n’est pas au fait des nombreux rebondissements survenus au sein du groupe de travail sur la personnalité et ses troubles pour le DSM-5, groupe présidé par A. Skodol, une impression d’incohérence. Or, les modalités d’élaboration du texte de l’ouvrage ne figurent pas dans le manuel. Cette mise au point résume les 2 chapitres en question ainsi que les principales étapes de la préparation des textes. Elle met l’accent sur les facteurs déterminants dans cette gestation, qui a abouti à la disparition de l’axe II et à la proposition d’un modèle hybride de la personnalité, catégoriel et dimensionnel, modèle dit alternatif, dont la validité doit être évaluée au moyen d’études empiriques. Parmi ces facteurs, à côté de certaines considérations scientifiques, figurent des arguments d’ordre politique. Les troubles de la personnalité dans la section II de la classification J.D. Guelfi déclare avoir ponctuellement collaboré, ces 3 dernières années, avec AstraZeneca, BMS-Otsuka, Lundbeck, Pfizer et Servier. * Université Paris Descartes ; clinique des maladies mentales et de l’encé­ phale, Paris. Dans le chapitre central du manuel, les “Troubles de la personnalité” sont une des 20 catégories de troubles mentaux (1). Dans cette section, la définition générale d’un trouble de la personnalité est inchangée par rapport à celle du DSM-IV : “Mode durable des conduites et de l’expérience vécue qui dévie notablement de ce qui est attendu dans la culture de l’individu, qui est envahissant et rigide, qui apparaît à l’adolescence ou au début de l’âge adulte, qui est stable dans le temps et qui est source de souffrance ou d’une altération du fonctionnement” (2). L’approche retenue est une perspective “classique”, catégorielle, selon laquelle les troubles de la personnalité sont qualitativement distincts des syndromes cliniques. Le groupe A, celui des personnalités bizarres-excentriques, qui regroupe les personnalités paranoïaques, schizoïdes et schizotypiques, concerne plus de 5 % de la population ; le groupe B, celui des personnalités théâtrales-émotives, qui rassemble les personnalités antisociales, borderline, histrioniques et narcissiques, représente 1,6 % de la population, et les personnalités du groupe C, anxieuses-craintives, évitantes, dépendantes ou obsessionnelles, constituent environ 6 % de la population. Dans la section II du DSM-5 figurent les 10 catégories qui avaient été individualisées dans le DSM-IV, avec leurs caractéristiques cliniques, leurs critères diagnostiques (inchangés), des données récentes concernant le développement et l’évolution des troubles, les facteurs de risque et les facteurs pronostiques, ainsi que les questions diagnostiques liées à la culture et au genre. Les chiffres de prévalence ont été actualisés ; ils sont, pour la plupart, issus de la National Epidemiologic Survey on Alcohol and Related Conditions de 2000-2002 : ➤ ➤ personnalités paranoïaques : 4,4 % de la population ; ➤ ➤ personnalités schizoïdes : 3,1 % ; ➤ ➤ personnalités schizotypiques : 3,9 % ; ➤ ➤ personnalités antisociales : prévalence variant entre 0,2 % et 3,5 %, selon les études ; ➤ ➤ personnalités borderline : en moyenne 1,6 %, mais jusqu’à 5,9 % dans la population générale, 10 % en consultations spécialisées, et 20 % des patients hospitalisés ; 42 | La Lettre du Psychiatre • Vol. X - no 2 - mars-avril 2014 LPSY 02-2014_mars-avril.indd 42 29/04/14 10:35 Points forts Mots-clés »» Le nouveau modèle hybride, catégoriel et dimensionnel, proposé par le groupe de travail sur la personnalité pour le DSM-5 n’a pas recueilli l’adhésion de la majorité des membres de l’Association américaine de psychiatrie. »» Le caractère multi-axial de la classification a disparu. Les troubles de la personnalité figurent donc à côté des autres troubles mentaux au cœur de la classification. »» Les critères diagnostiques du DSM-IV ont été conservés, aucun autre système n’ayant à ce jour fait la preuve de sa supériorité sur l’existant. »» Le modèle alternatif proposé figure dans la section III, dans l’attente des résultats des études complémentaires explicitement souhaitées. »» L’outil d’évaluation psychométrique retenu, le PID-5, doit faire l’objet d’études de validation complémentaires pour que soient confirmées la stabilité de sa structure factorielle et son utilité clinique. ➤ ➤ personnalités histrioniques : 1,8 % ; ➤ ➤ personnalités narcissiques : prévalence variant de 0 % à 6,2 % ; ➤ ➤ personnalités évitantes : 2,4 % ; ➤ ➤ personnalités dépendantes : 0,49 % ; ➤ ➤ personnalités obsessionnelles : 2,1 % à 7,9 %. Les troubles de la personnalité dans la section III de la classification La proposition faite vise à “pallier les nombreux défauts de l’approche traditionnelle”. Dans cette perspective hybride, les troubles de la personnalité sont des variantes mal adaptées de traits qui se confondent imperceptiblement avec la normalité. De nombreux modèles dimensionnels ont été proposés ces dernières années dans la littérature internationale. On en dénombrait 18 en 2006, qui avaient fait l’objet d’études de validation (3). Les auteurs du DSM-5 ont choisi un modèle proche du modèle dit à 5 facteurs, ou “Big Five”. Cinq grands domaines correspondent à 25 facettes cliniques. Six diagnostics spécifiques résultent de ce modèle : les personnalités antisociales, évitantes, borderline, narcissiques, obsessionnelles et schizotypiques, considérées comme suffisamment validées parmi les catégories traditionnelles. Une nouvelle définition générale d’un trouble de la personnalité et de nouveaux critères diagnostiques sont proposés. Pour les patients répondant aux critères généraux mais ne répondant pas à ceux des 6 troubles spécifiques répertoriés, le diagnostic de “trouble de la personnalité spécifié par des traits” est alors posé. Critères diagnostiques généraux Les caractéristiques essentielles d’un trouble de la personnalité sont : A. Une altération d’intensité au minimum moyenne du fonctionnement de la personnalité (impliquant le Soi et le fonctionnement interpersonnel) ; B. Au moins un trait pathologique de la personnalité ; C. Les altérations du fonctionnement sont relativement rigides et envahissent une large gamme de situations personnelles et sociales ; D. Les altérations sont relativement stables dans le temps ; elles ont débuté au plus tard à l’adolescence ou au début de l’âge adulte ; E. Les altérations ne sont pas mieux expliquées par un autre trouble mental ; F. Les altérations ne sont pas seulement imputables aux effets physiologiques d’une substance ou à une autre affection médicale (par exemple un traumatisme crânien grave) ; G. Les altérations ne sont pas mieux comprises comme faisant partie d’un stade normal du développement ou d’un environnement socioculturel normal. Un diagnostic de trouble de la personnalité nécessite donc bien 2 conditions préalables : ➤ ➤ une altération suffisante du niveau de fonctionnement sur une échelle en 5 points (critère A) ; ➤ ➤ une évaluation des traits pathologiques de la personnalité (critère B). Critère A Les principaux éléments du fonctionnement d’une personnalité sont le Soi et le fonctionnement interpersonnel. Le Soi comprend l’identité personnelle et l’autodétermination ; le fonctionnement interpersonnel comprend l’empathie et l’intimité. ➤ ➤ L’identité personnelle englobe l’expérience de soi-même comme unique, avec des frontières claires entre soi et les autres. Elle comprend aussi la stabilité de l’estime de soi et la capacité à réguler les expériences émotionnelles. ➤ ➤ L’autodétermination correspond à la poursuite d’objectifs cohérents dans le temps (sens donné à la vie). ➤ ➤ L’empathie englobe la compréhension et l’appréciation des expériences et des motivations d’autrui, la tolérance de perspectives diverses et la compréhension des effets de son propre comportement sur autrui. ➤ ➤ l’intimité correspond à la profondeur et à la durée du contact avec autrui, au désir et à la capacité d’entretenir des relations proches. Troubles de la personnalité DSM-5 Catégories diagnostiques Dimensions Traits de personnalité Highlights »» The new hybrid, categorial and dimensional model proposed by the work group on personality and personality disorders for the DSM-5 did not receive majority approval from the members of the American Psychiatric Association. »» The multiaxial classification was removed. Personality disorders are classified among the other mental disorders in the body of the text. »» The DSM-IV diagnostic criteria have been maintained in DSM-5 Section II, given that no other system to date has been shown to be superior to the existing one. »» The alternative model pro­po­sed is presented in Section III; results of the comple­mentary studies requested are still pending. »» The assessment instrument chosen, the PID-5, must be submitted to complementary validation studies in order to confirm the stability of its factorial structure as well as its clinical utility. Keywords Personality disorders DSM-5 Categorical classification Dimensional Personality traits La Lettre du Psychiatre • Vol. X - no 2 - mars-avril 2014 | 43 LPSY 02-2014_mars-avril.indd 43 29/04/14 10:35 dossier DSM-5 Troubles de la personnalité et DSM-5 Critère B : traits pathologiques de la personnalité Ceux-ci appartiennent à 5 grands domaines : l’affectivité négative, le détachement, l’antagonisme, la désinhibition et le psychoticisme. Vingt-cinq facettes cliniques se répartissent entre ces 5 domaines. Les six troubles spécifiques de la personnalité Références bibliographiques 1. American Psychiatric Association. Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, fifth Edition. DSM-5, Arlington VA : APA, 2013:947. Traduction française en préparation, sous la direction de Crocq MA, Guelfi JD et al. Paris: Elsevier Masson, 2015. 2. American Psychiatric Association. Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, DSM-IV- TR. Traduction française par Guelfi JD et Crocq MA. Paris: Elsevier Masson, 2003. 3. Widiger TA, Simonsen E, Sirovatka PJ, Regier DA. Dimensional models of Personality Disorders: refining the research agenda for DSM-V. Arlington, VA: American Psychiatric Association, 2006. 4. Rolland JP. L’évaluation de la personnalité : le modèle en cinq facteurs. Sprimont, Belgique : Mardaga, 2004. .../... Les caractéristiques typiques d’une personnalité antisociale sont l’absence de conformité à un comportement respectueux des lois et de l’éthique, un égocentrisme, une absence de considération pour autrui, accompagnés de malhonnêteté, d’irresponsabilité, de tendances à la manipulation et/ou à la prise de risque. Les caractéristiques typiques d’une personnalité évitante sont l’évitement des situations sociales et l’inhibition des relations interpersonnelles liées aux sentiments d’être incompétent et de ne pas être à la hauteur, à une préoccupation anxieuse avec évaluation négative et rejet, peur du ridicule ou peur de se sentir embarrassé. Les caractéristiques typiques d’une personnalité borderline sont l’instabilité de l’image de soi, des objectifs personnels, des relations interpersonnelles et des affects, accompagnée d’impulsivité, de prise de risque et/ou d’hostilité. Les caractéristiques typiques d’une personnalité narcissique sont une estime de soi fragile, variable et vulnérable avec des tentatives de régulation grâce à la recherche d’attention et d’approbation de la part d’autrui et une grandiosité qui peut être manifeste ou cachée. Les caractéristiques typiques d’une personnalité obsessionnelle-compulsive sont des difficultés pour établir et pour maintenir des relations proches, associées à un perfectionnisme rigide, à une inflexibilité et à une expression émotionnelle restreinte. Les caractéristiques typiques d’une personnalité schizotypique sont des altérations de la capacité à entretenir des relations sociales intimes, et des excentricités dans les cognitions, les perceptions et le comportement, associées à une distorsion de l’image de soi et à des objectifs personnels incohérents accompagnés d’une méfiance et d’une restriction de l’expression émotionnelle. Un exemple de critères proposés : la personnalité borderline A. Il existe une altération d’intensité au minimum moyenne du fonctionnement de la personnalité, comme en témoignent des difficultés caractéristiques dans au moins 2 des 4 domaines suivants : 1. Identité : image de soi appauvrie de façon marquée, peu développée ou instable, souvent associée à une autocritique excessive, à des sentiments chroniques de vide et à des états dissociatifs sous l’influence de stress ; 2. Autodétermination : instabilité des objectifs, des aspirations, des valeurs ou des plans de carrière ; 3. Empathie : incapacité à reconnaître les sentiments et les besoins d’autrui associée à une hypersensibilité personnelle (c’est-à-dire que le sujet est toujours prêt à se sentir blessé ou insulté), perception d’autrui sélectivement biaisée vers des caractéristiques négatives et des fragilités ou “points faibles” ; 4. Intimité : relations proches intenses, instables et conflictuelles, avec manque de confiance, besoins affectifs excessifs et préoccupations anxieuses concernant un abandon réel ou imaginé ; relations proches souvent extrêmes, soit idéalisées, soit dévalorisées, faisant alterner implication et retrait ; B. Au moins 4 des 7 traits pathologiques de la personnalité suivants sont présents, au moins l’un d’entre eux devant être : l’impulsivité, la prise de risque ou l’hostilité. 5. Labilité émotionnelle (un aspect de l’affectivité négative) ; 6. Tendance anxieuse (un aspect de l’affectivité négative) ; 7. Insécurité liée à la séparation (un aspect de l’affec­tivité négative) ; 8. Dépressivité de l’humeur (un aspect de l’affectivité négative) ; 9. Impulsivité (un aspect de la désinhibition) ; 10. Prise de risque (un aspect de la désinhibition) ; 11. Hostilité (un aspect de l’antagonisme). Un autre exemple : la personnalité spécifiée par des traits Le diagnostic requiert les critères suivants : A. Altération d’intensité au minimum moyenne du fonctionnement de la personnalité, comme en 44 | La Lettre du Psychiatre • Vol. X - no 2 - mars-avril 2014 LPSY 02-2014_mars-avril.indd 44 29/04/14 10:35 dossier DSM-5 témoignent des difficultés dans au moins 2 des 4 domaines suivants : identité, autodétermination, empathie, intimité ; B. Au moins UN domaine avec des traits patho­ logiques de personnalité OU des facettes spécifiques à l’intérieur des domaines en considérant L’ENSEMBLE des domaines : 1. Affectivité négative (versus stabilité émotionnelle), 9 facettes, 2. Détachement (versus extraversion), 6 facettes, 3. Antagonisme (versus agréabilité), 6 facettes, 4. Désinhibition (versus caractère consciencieux), 5 facettes, 5. Psychoticisme (versus lucidité), 3 facettes. NB. 4 facettes figurent dans 2 domaines distincts. Comment les auteurs sont-ils passés de la section II à la section III ? L’axe II, qui a eu l’intérêt d’attirer l’attention des cliniciens sur la personnalité des patients en psychiatrie, a aussi fait l’objet de nombreuses critiques dans les 30 dernières années. Une fidélité inter-juges suffisante s’avère en effet difficile à obtenir pour les diagnostics de trouble de la personnalité. Par ailleurs, les co-occurrences de plusieurs troubles deviennent la règle dès que les troubles sont sévères. Enfin, à propos de la validité des classes diagnostiques isolées, les résultats des études ayant tenté de valider la distinction entre les clusters A, B et C n’ont pas été probants. C’est ainsi que, progressivement, s’est développé chez les psychiatres l’intérêt pour l’approche dimensionnelle. L’application possible en psychiatrie d’un modèle comme celui des 5 facteurs est désormais établie (4, 5). Cependant, la majorité des médecins reste, malgré tout, attachée aux catégories médicales, comme vient de le montrer une enquête effectuée auprès de spécialistes des troubles de la personnalité (6). Par ailleurs, le modèle hybride proposé (7), loin de faire l’unanimité, a entraîné la démission de 2 membres du groupe : celles de W.J. Livesley et de R. Verheul. Enfin, le choix du modèle dimensionnel retenu a clairement opposé T.A. Widiger, partisan depuis de nombreuses années de l’application en psychiatrie du modèle à 5 facteurs, à R.F. Krueger, membre du groupe de travail, défenseur de la continuité entre les axes I et II (8) et auteur d’un questionnaire de personnalité, le Personality Disorder Inventory for DSM-5 (PID-5), de développement récent, mais dont les premières études de validation ont fourni des résultats intéressants (9-11). Ce questionnaire est l’unique outil d’évaluation préconisé et il est publié en accès gratuit sur Internet (12). R.F. Krueger a démontré qu’il existait plus de similitudes que de différences entre les axes I et II du DSM et que de nouveaux modèles permettent de les intégrer. Il a montré comment anxiété et dépression indiquaient une propension à l’internalisation latente, tandis que la dépendance aux substances toxiques et les conduites antisociales indiquaient une propension à l’externalisation. Ces 2 grandes dimensions s’avèrent préférables au découpage en anxiété, dépression et troubles de la personnalité. Sur un plan statistique, enfin, des solutions à 4 ou 5 facteurs s’avèrent aussi acceptables que les solutions à 2 facteurs (13). Conclusion En définitive, les décisions finales prises par l’Association américaine de psychiatrie sont logiques. Les recommandations initiales du groupe de travail, diffusées en février 2010 sur Internet, mal accueillies par la communauté scientifique, proposaient une nouvelle définition générale complexe des troubles de la personnalité, un modèle hybride et la réduction du nombre des catégories des troubles de la personnalité. Dans la mesure où ces propositions n’ont pas fait la preuve de leur supériorité par rapport à l’existant, il était logique de conserver les catégories du DSM-IV, malgré les nombreux motifs d’insatisfaction (14, 15). Le choix du modèle mixte proposé dans la section III est largement inspiré du modèle à 5 facteurs. Le choix d’un outil d’évaluation unique, le questionnaire PID-5 de R.F. Krueger, qui demande encore à être validé, est une décision plus politique que scientifique. Les travaux des prochaines années vont devoir étudier les concordances inter-juges des nouveaux critères proposés, comparer les propriétés psychométriques du questionnaire de Krueger avec celles d’outils similaires dérivés du DSM-IV, mais aussi du NEO-PI 3, actuellement en cours de validation. ■ .../... 5. Widiger TA , Costa PT, McCrae RR. A proposal for axis II: diagnosing personality disorders using the five-factor model. In : Costa PT, Widiger TA, eds. Personality disorders and the five-factor model of personality. Washington DC: American Psychiatric Association, Third Edition, 2013. 6. Mullins-Sweatt SN, Bernstein DP, Widiger TA. Retention or deletion of personality disorder diagnoses for DSM-5: an expert consensus approach. J Pers Disord 2012;26:689-703. 7. Skodol AE, Clark LA, Bender DS et al. Proposed changes in personality and personality disorder assessment and diagnosis for DSM-5 Part I: Description and rationale. Personal Disord 2011;2:4-22. 8. Krueger RF. Continuity of axes I and II. Toward a unified model of personality, personality disorders and clinical disorders. J Pers Disord 2005;19:233-61. 9. Krueger RF, Derringer J, Markon KE, Watson D, Skodol AE. Initial construction of a maladaptive personality trait model and inventory for DSM-5. Psychol Med 2012;42:1879-90. 10. Quilty LC, Ayearst L, Chmielewski M et al. The psychometric properties of the personality inventory for DSM-5 in an APA DSM-5 field trial sample. Assessment 2013;20(3):362-9. 11. Morey LC, Krueger RF, Skodol AE. The hierarchical structure of clinician ratings of proposed DSM-5 pathological personality traits. J Abnorm Psychol 2013;122:836-41. 12. APA Emerging measures. The Personality Inventory for DSM-5. http://www.appl.org/CustomerService/Pages/Permissions.aspx 13. Markon KE, Krueger RF, Watson D. Delineating the structure of normal and abnormal personality and integrative and hierarchical approach. J Pers Soc Psychol 2005; 88:139-57. 14. Guelfi JD. Les troubles de la personnalité dans le DSM-5. In : Coutanceau R, Smith J, eds. Troubles de la personnalité. Paris : Dunod, 2013:2-14. 15. Guelfi JD. Axe I, axe II ou troubles mentaux et troubles de la personnalité. Evol Psychiatr 2014;79(1). La Lettre du Psychiatre • Vol. X - no 2 - mars-avril 2014 | 45 LPSY 02-2014_mars-avril.indd 45 29/04/14 10:35