s u u c c o s o s FFocus F u Foc 2007, enquête OPPIDUM : consommations de méthadone et de buprénorphine haut dosage Comparison of methadone and high dosage buprenorphine use in 2007 using the OPPIDUM data S. Nordmann1, E. Frauger1, V. Orleans2, X. Thirion2, J. Micallef1 et le réseau des CEIP3 Les traitements de substitution aux opiacés (TSO) ont été mis sur le marché au cours des années 1990 afin de prévenir la survenue de problèmes sanitaires découlant de l’usage d’opiacés illicites. Malgré une amélioration de la situation socio-économique des sujets sous TSO, on a observé des formes de mésusage. L’objectif de l’étude est de comparer les caractéristiques socio-démographiques, les conduites et consommations associées des sujets sous protocole buprénorphine haut dosage (BHD) et méthadone inclus dans l’enquête Observation des produits psychotropes illicites ou détournés de leur utilisation médicamenteuse (OPPIDUM) en 2007 ainsi que les modalités de consommations de la BHD et de la méthadone consommées sous protocole. Cette étude met en évidence une meilleure insertion sociale des sujets sous méthadone par rapport aux sujets sous BHD. Les résultats témoignent aussi de l’existence d’un potentiel de détournement des TSO sous protocole, particulièrement la BHD. s s u u c Fo ocFuosc ocus F F Maintenance treatment in opioid dependence has been marketed in the middle of 1990 in order to prevent sanitary problems occurrence linked with illicit opiates use. Despite a better socio economic insertion of the patients using maintenance treatment, misuse has been observed. The aim of the study is to compare socio demographic features, other psychoactives substances consumed and addictive behaviour of the subjects under methadone and high dose buprénorphine (HDB) maintenance treatment included in the OPPIDUM survey in 2007, and their way of use. This study highlights that subjects under methadone are less marginalized than subjects under BHD. Results show the presence of a misuse potential, especially for HDB. IMPACT GLOBALEMENT POSITIF Au cours des années 1990, la prise en charge des patients dépendants aux opiacés a évolué avec la mise sur le marché des traitements de substitution aux opiacés (TSO), en 1995 pour la méthadone et en 1996 pour la buprénorphine haut dosage (BHD). La diffusion des TSO dans le cadre d’une prise en charge globale des patients comprend plusieurs objectifs (HAS, conférence de consensus, 2004). Les principaux objectifs sont de prévenir la survenue de problèmes sanitaires liés à l’usage d’opiacés, de favoriser l’insertion des usagers dans un processus thérapeutique et de faciliter le suivi médical 1. CEIP de Marseille (PACA-Corse, Centre associé), Fédération de pharmacologie et de toxicologie, CHU Timone, Marseille. 2. CEIP de Marseille (PACA-Corse, Centre associé), Laboratoire de santé publique, faculté de médecine, Marseille. 3. CEIP de Bordeaux, Caen, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nancy, Nantes, Paris, Toulouse. d’éventuelles pathologies d’ordre psychiatrique et/ou somatique associées. Quelques années après l’arrivée de ces produits, l’impact des TSO est globalement positif (HAS, conférence de consensus, 2004), notamment en termes de santé publique et d’insertion sociale (1). Toutefois des formes de mésusage sont observées dont notamment l’injection intraveineuse de la BHD (2, 3), l’apparition de primoconsommateurs de BHD (4), la consommation associée de substances illicites (5) ainsi que le développement d’un marché parallèle (6). Le programme OPPIDUM a été développé par le CEIP de Marseille en 1990 (5) et étendu au niveau national en 1995. Il est réalisé de façon annuelle sous la forme d’une enquête transversale multicentrique auprès de patients présentant un abus, une dépendance ou substitués par des TSO, et fréquentant des structures de soins spécialisées dans la prise en charge des addictions. Les données d’OPPIDUM constituent une source importante d’informations Le Courrier des addictions (11) ­– n ° 4 – octobre-novembre-décembre 2009 16 Mots-clés : Traitement de substitution, Méthadone, Buprénorphine haut dosage, Détournement d’usage. Keywords : Maintenance, Methadone treatment, High dosage buprenorphine, Misuse. notamment sur les caractéristiques des patients inclus et les modalités de consommations des substances psychoactives (5, 8). Cet outil est particulièrement bien adapté à la description des consommations de TSO étant donné qu’environ les trois quarts des sujets inclus dans les enquêtes OPPIDUM sont sous protocole de substitution aux opiacés (donc suivis dans le cadre d’une prise en charge globale) et décrivent leur consommation de produits psychoactifs licites ou illicites. L’objectif de l’étude est de comparer les caractéristiques socio-démographiques, les conduites et consommations associées des sujets sous protocole BHD et méthadone inclus dans l’enquête OPPIDUM en 2007 ainsi que les modalités de consommation de la BHD et de la méthadone sous protocole. MATéRIEL ET MéTHODE Les centres d’enquête sont recrutés par les onze CEIP qui assurent la coordination de l’étude dans leur région (Caen, Lille, Nantes, Grenoble, Lyon, Marseille, Nancy, Paris, Toulouse, Bordeaux et Montpellier). Ces centres peuvent être des Centres spécialisés de soins aux toxicomanes (CSST), des Centres de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA), des unités en milieu carcéral, des services hospitaliers, des équipes de liaison, des structures à bas-seuil d’accès et des Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD). Sont inclus les patients fréquentant les centres d’enquêtes du 1er au 31 octobre de l’année 2007 et présentant un abus ou une dépendance à un produit psychoactif, ou bénéficiant d’un traitement de substitution de la dépendance aux opiacés. Les patients ayant uniquement une dépendance au tabac et à l’alcool, non coopérants, abstinents ou incapables de répondre au recueil d’information ne sont pas inclus dans l’étude. Les informations recueillies partent d’une "fiche patient" et d’autant de fiches "produit" que de produits consommés par le sujet au cours de la semaine précédant l’enquête. La fiche patient informe sur la situation socio-économique du patient (âge, sexe, niveau d’études, activité professionnelle, ressources, logement, etc.) ainsi que ses consommations et conduites addictives (tabac, alcool). La participation éventuelle du sujet à un protocole de substitution aux opiacés est aussi renseignée. F F Tableau. Données socio-économiques et consommations associées des sujets sous protocole TSO et modalités de consommation de TSO (programme OPPIDUM 2007). Sujets sous protocole Nombre de sujets (n) Protocole BHD Protocole méthadone 1 583 2 326 p value Données socio-démographiques Féminin 0,000* 33,2 ± 7,8 0,044* Nombre de produits consommés (mg ± ET) 2,2 ± 1,2 2,2 ± 1,2 0,48 Niveau d'étude supérieur 9,5 % 10,2 % 0,041* Logement stable 80,4 % 84,6 % 0,001* Activité professionnelle 46,2 % 46,3 % 0,95 0,000* Situation de précarité avec compensation sociale 34,8 % 39,0 % Situation de grande précarité 9,5 % 5,4 % Dépendance alcoolique 15,7 % 15,3 % 0,705 Tabac 95,0 % 95,6 % 0,329 Voie orale 91,8 % 99,9 % 0,000* Voie intraveineuse 8,0 % 0,1 % 0,000* Voie nasale 9,0 % 0,0 % - Obtention illégale 8,3% 2,5% 0,000* Modalités de consommations et consommations associées Voie d’administration du TSO (plusieurs choix de réponse possibles) Prise occasionnelle 0,8 % 0,4 % 0,121 Augmentation depuis 6 mois 18,4 % 20,6 % 0,113 Souffrance à l'arrêt 64,0 % 49,4 % 0,000* Prise concomitante d'alcool 18,3 % 16,5 % 0,162 Consommateurs de benzodiazépines et apparentés 24,9 % 21,7 % 0,021* Consommateurs d'antidépresseurs 9,2 % 9,6 % 0,731 Consommations associées Consommateurs de neuroleptiques 8,6 % 8,7 % 0,914 Consommateurs de cocaïne 9,1 % 10,8 % 0,076 Consommateurs d’héroïne 15,8 % 17,9 % 0,092 * Pas de différence significative. Cet item permet la description de deux souspopulations parmi les sujets consommateurs de TSO, les sujets sous protocole de substitution et hors protocole de substitution. La fiche produit renseigne le nom du produit consommé, la dose journalière, la fréquence des prises (occasionnelle, hebdomadaire, quotidienne), la ou les voies d’administration (plusieurs réponses sont possibles), les notions d’augmentation récente de la dose, de souffrance à l’arrêt, d’obtention illégale, ainsi que la prise concomitante d’alcool. Les médicaments sont répertoriés selon la classification ATC (Anatomical Therapeutic Chemical) de l’OMS. L’ensemble des données recueillies sur ces fiches fait l’objet d’un contrôle qualité L’exploitation des résultats a été réalisée avec SPSS version 13.0. Il s’agit d’une enquête d’observation, toutes les informations recueillies sont strictement anonymes. Ce programme n’est donc soumis ni aux dispositions de la loi relative aux sujets impliqués dans la recherche biomédicale, ni à la loi relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés. RéSULTATS 4 Lors de l’enquête OPPIDUM 2007, 128 centres d’enquête répartis sur le territoire national ont participé. Au total, 5 149 patients ont été inclus, décrivant les modalités de consommation de 10 715 produits. Parmi eux, 32,8 % (n = 1 691) consomment de la BHD et 46,7 % (n = 2 407) de 17 u u c c o o F ocFus ocus F F s 23,3 % 32,7 ± 8,3 la méthadone. À noter que 6,6 % consomment de la BHD en dehors de toute prise en charge (sujets dit hors protocole) contre 3,3 % chez les consommateurs de méthadone (p < 0,001). 4 Les sujets sous protocole de substitution aux opiacés représentent 76,4 % (n = 3 937) de la population d’OPPIDUM. Parmi ces sujets, 40,5 % (n = 1 583) sont sous protocole BHD et 59,5 % (n = 2 326) sont sous protocole méthadone. Les autres médicaments mentionnés dans le cadre d’un protocole de substitution représentent 0,6 % des cas avec le sulfate de morphine (17 cas), la codéine (2 cas), la dihydrocodéine (2 cas) et le fentanyl (1 cas). 4 La proportion de femmes est significativement plus élevée chez les sujets sous protocole méthadone (23,3 % versus 18,6 % sous protocole BHD, p < 0,001). Les sujets sous méthadone possèdent un logement stable pour 84,6 % d’entre eux versus 80,4 % pour les sujets sous BHD (p < 0,001). Le pourcentage des sujets en situation de grande précarité est statistiquement plus élevé parmi les sujets sous BHD (9,5 % versus 5,4 % sous méthadone, p < 0,001). 4 La voie d’administration de la méthadone est orale dans 99,9 % des cas. Deux sujets consommant la méthadone par voie intraveineuse ont été identifiés. La BHD est consommée par voie orale dans 91,8 % des cas, par voie nasale dans 9,0 % des cas et par voie intraveineuse dans 8,0 % des cas. La BHD est obtenue illégalement dans 8,3 % des cas contre 2,5 % des cas pour la méthadone (p < 0,001). Une souffrance à l’arrêt est ressentie plus fréquemment avec la BHD (64,0 %) qu’avec la méthadone (49,4 %) [p < 0,001]. 4 Les sujets sous BHD consomment également des benzodiazépines (BZD) dans 24,9 % des cas contre 21,7 % des cas chez les sujets sous méthadone (p = 0,021). Aucune différence significative n’a été mise en évidence entre les deux groupes concernant la consommation d’héroïne (15,8 % sous BHD versus 17,9 % sous méthadone). s 18,6 % Âge (mg ± ET) s u u c c o s o F ocus Focus DISCUSSION Ce travail spécifique a été mené à partir des données 2007 du programme OPPIDUM afin de comparer les caractéristiques socio-démographiques, les conduites et consommations associées des sujets sous protocole méthadone et BHD, ainsi que les modalités de consommation des TSO. Les sujets sous protocole méthadone présentent une meilleure insertion sociale au vu des indicateurs niveau d’étude supérieur, possession d’un logement stable et situation de grande précarité. Cette différence entre les deux populations du point du vue de l’insertion sociale avait déjà été soulignée lors des précédentes enquêtes OPPIDUM. D’autres indicateurs de notre étude (voie d’administration nasale ou intraveineuse, prise occasionnelle, souffrance à l’arrêt, obtention illégale, augmentation depuis Le Courrier des addictions (11) ­– n ° 4 – octobre-novembre-décembre 2009 s u u c c o s o s FFocus F u Foc 6 mois, prise concomitante d’alcool) permettent d’évaluer le potentiel de détournement des TSO. Les résultats indiquent que les TSO font l’objet d’un détournement d’usage, en particulier la BHD. En effet, la proportion de consommateurs hors protocole est significativement plus élevée pour la BHD que pour la méthadone. En outre, des indicateurs de détournement tels que la voie d’administration détournée, l’obtention illégale et la souffrance à l’arrêt témoignent d’un mésusage sous protocole plus marqué pour la BHD que pour la méthadone. Certains facteurs peuvent expliquer que la méthadone soit moins détournée que la BHD en France, comme l’existence d’une forme sirop uniquement (jusqu’à 2008) et les conditions de prescription et de délivrance de la méthadone (circulaire du 30 janvier 2002). En effet, un traitement par la méthadone peut être initié uniquement dans un CSST ou dans un établissement de soins alors que la BHD peut être prescrite en première intention par tout médecin. En outre, la littérature internationale rapporte que le potentiel d’abus et de dépendance de la méthadone est plus important que celui de la BHD (9, 10). Cela n’est pourtant pas contradictoire avec la situation française telle que décrite par OPPIDUM et d’autres sources de données (et rapportée également dans d’autres pays), puisque l’impact de galénique et de l’accessibilité dans le potentiel de détournement des produits en général et dans le cas présent des TSO est bien connue (10, 11). Les sujets de notre étude consomment d’autres produits psychoactifs comme les benzodiazépines, consommation qui peut être réalisée dans un but thérapeutique ou non comme récemment souligné par Lavie et al., 2009 (12). Les benzodiazépines sont davantage consommées par les patients sous BHD (24,9 %) versus 21,7 % chez les patients sous méthadone. Les résultats de notre étude sont à interpréter à la lumière des données OPPIDUM antérieures. En effet, la situation socio-économique des consommateurs de TSO semble globalement meilleure au regard des données OPPIDUM 2007 comparées aux données 1995-1997. Les sujets consommateurs de BHD et de méthadone exerçaient une activité professionnelle pour respectivement 29 % et 35 % d’entre eux en 1997 contre 46,2 % et 46,3 % en 2007. En outre, la proportion de sujets consommateurs de BHD et de méthadone en situation de grande précarité ou de précarité avec compensation sociale est passée respectivement de 65 % et 60 % en 1997 à 45,3 % et 44,4 % en 2007 (5). Depuis 2004, l’administration par voie intraveineuse de la BHD sous protocole est passée de 11 % en 2004 à 8,0 % en 2007. L’obtention illégale est passée de 11 % en 2004 à 9,3 % en 2007. Depuis 2004, La consommation de benzodiazépines était identique entre les deux sous-populations autour de 24-25 %. Elle est donc passée à 21,7 % dans le groupe méthadone en 2007 et il serait intéressant de voir si cette tendance se confirme en 2008 et surtout d’analyser plus finement cette consommation pour déterminer si elle est liée à un usage simple ou problématique comme l’a récemment fait Lavie et al. (12). La consommation d’héroïne parmi les sujets sous protocole de substitution est par contre préoccupante, d’autant plus que la part d’héroïne dans cette population a augmenté depuis 2004. De fait, la consommation d’héroïne est passée de 9 % en 2004 à 15,8 % en 2007 chez les sujets sous BHD et de 13 % à 17,9 % chez les sujets sous méthadone inclus dans les enquêtes OPPIDUM (8). DES LIMITES Notre étude comporte certaines limites, dont celle d’étudier une population qui n’est pas représentative de celle des consommateurs de TSO en France, du moins en termes de répartition puisque, dans notre étude, 40,5 % des sujets substitués sont sous BHD et 59,5 % sont sous méthadone. En France, en 2007, la part des patients sous protocole méthadone était estimée à environ 25 % des patients sous protocole de substitution aux opiacés (2). Cette limite est en partie expliquée par le fait que les centres d’enquête sont des CSST ou des structures hospitalières. Afin de recueillir des informations valides et régulières en médecine ambulatoire, une nouvelle enquête pharmaco-épidémiologique intitulée Observation des psychotropes en médecine ambulatoire (OPEMA) a été mise en place en 2008 dans le cadre du réseau des CEIP. Les centres d’enquête recrutés sont exclusivement des médecins généralistes. Les résultats annuels de cette enquête permettront de consolider ainsi les données disponibles sur les TSO via le système sanitaire. Depuis cette étude réalisée en 2007, des génériques de la BHD ainsi que la forme gélule de la méthadone ont été commercialisés. L’étude OPPIDUM réalisée en 2008 (actuellement en cours d’analyse) et celle à venir en octobre 2009 (en préparation) permettront d’évaluer l’impact de ces nouveaux produits sur les modalités de consommations par les patients vus dans ces structures sanitaires. v s s u u c Fo ocFuosc ocus F F Remerciements Nous tenons à remercier l’ensemble des équipes des centres d’enquête qui ont recueilli les données et qui participent à OPPIDUM depuis de très nombreuses années. Le programme OPPIDUM est réalisé grâce au soutien de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et toxicomanies (MILDT) et l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). Conflits d’intérêt : Aucun. Références bibliographiques 1. Chossegros P. Management of drug addiction in France (a short history). Gastroenterol Clin Biol 2007; 31(8-9 Pt 3):4S44-50. 2. Fatseas M, Auriacombe M. Why buprenorphine is so successful in treating opiate addiction in France. Curr Psychiatry Rep 2007;9(5):358-64. 3. Roux P, Villes V, Blanche J et al. Buprenorphine in primary care: risk factors for treatment injection and implications for clinical management. Drug Alcohol Depend 2008;97(1-2):105-13. Le Courrier des addictions (11) ­– n ° 4 – octobre-novembre-décembre 2009 18 LES OUTILS MIS EN PLACE EN FRANCE En France, l’évaluation du potentiel d’abus et de pharmacodépendance des substances psychoactives médicamenteuses ou non est effectuée par la Commission nationale des stupéfiants et psychotropes (CNSP), sous la tutelle de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS). Dans ce cadre, l’AFSSAPS a mis en place le réseau des Centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance (CEIP). Répartis sur le territoire, ils ont développé plusieurs outils pharmaco-épidémiologiques pour collecter des informations sur l’usage et/ou le mésusage des produits psychoactifs afin de suivre les consommations au plus proche des situations réelles d’utilisation. Les outils développés par les CEIP sont : 4 la Notification spontanée (NotS) ; 4 les enquêtes Ordonnances suspectes indicateur d’abus et de pharmacodépendance (OSIAP) ; 4 les Décès en relation avec l’abus de médicaments et de substances (DRAMES) ; 4 Antalgiques stupéfiants et ordonnances sécurisées (ASOS), soumission chimique ; 4 le programme Observation des produits psychotropes illicites ou détournés de leur utilisation médicamenteuse (OPPIDUM) [7]. 4. Escots S, Fahet G. Usages non substitutif de la buprénorphine haut dosage en France : investigation menée en France en 2002-2003, OFDT, Paris, 2004. 5. Thirion X, Micallef J, Barrau K et al. Recent evolution in opiate dependence in France during generalisation of maintenance treatments. Drug Alcohol Depend 2001;61:281-5. 6. Pradel V, Frauger E, Thirion X et al. Impact of a prescription monitoring program on doctor-shopping for high dosage buprenorphine. Pharmacoepidemiol Drug Saf 2009;18(1):36-43. 7. Micaleff J, Jolliet P, Victorri-Vigneau C et al. First meeting of the French CEIP (Centres d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance). Assessment of the abuse and pharmacodependence potential during drug development. Therapie 2008;63(1):55-65. 8. Modelon H, Frauger E, Laurenceau D, Thirion X, Mallaret M, Micallef J. Réseau des CEIP. Psychotropic drug addiction: consumption study of specific population by the survey OPPIDUM 2004 from the CEIP network. Therapie 2007;62(4):337-46. 9. Cicero TJ, Dart RC, Inciardi JA, Woody GE, Schnoll S, Munoz A. The development of a comprehensive riskmanagement program for prescription opioid analgesics: researched abuse, diversion and addiction-related surveillance (RADARS). Pain Med 2007;8:157-70. Available on http://www.radars.org/ 10. Cicero TJ, Inciardi JA. Potential for abuse of buprenorphine in office-based treatment of opioid dependence.N Engl J Med 2005;353(17):1863-5. 11. Grudzinskas C, Balster RL, Gorodetzky CW et al. Impact of formulation on the abuse liability, safety and regulation of medications: the expert panel report. Drug Alcohol Depend 2006;83 Suppl.1:S77-82. 12 Lavie E, Fatséas M, Denis C, Auriacombe M. Benzodiazepine use among opiate-dependent subjects in buprenorphine maintenance treatment: correlates of use, abuse and dependence. Drug Alcohol Depend 2009;99(1-3):338-44. Epub 2008 Sept 27.