Le Courrier des addictions (15) – n ° 2 – Avril-mai-juin 2013
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tion, chez les patients présentant des comorbi-
dités, des stratégies thérapeutiques combinées,
intégrées ou séquentielles, doit tenir compte de
ces données (15).
8. Le pronostic du succès
thérapeutique est amélioré
si le patient choisit son objectif
En Grande-Bretagne, près de 50 % des patients
semblent préférer la réduction de la consomma-
tion comme objectif initial (16). D. Hodgins rap-
porte que, d’après plusieurs cohortes de patients
pris en charge pour leur addiction à l’alcool, le
meilleur marqueur de succès était la détermina-
tion de l’objectif par le patient lui-même, devant
d’autres facteurs tels que le jeune âge, la stabilité
psychologique et sociale, l’activité professionnelle
et l’intensité modérée de l’addiction. Lorsque
l’objectif planifié sera la réduction de la consom-
mation, il sera ainsi pleinement investi par le
patient et éventuellement réadapté au fur et à
mesure pour rester réaliste. Il en conclut qu’à
l’évidence les patients sont tout à fait capables
de faire de bons choix pour eux-mêmes (17).
9. La qualité de vie est
améliorée par une réduction
de la consommation d’alcool
L’étude de H.M.Pettinati et al. (18), en utili-
sant le questionnaire SF36, a mis en avant une
corrélation entre la réduction de la consomma-
tion d’alcool et une amélioration de plusieurs
champs de la qualité de vie, notamment dans le
domaine de la santé mentale, du fonctionnement
social, de la santé générale et du fonctionnement
physique.
10. La démarche thérapeutique
de réduction de la consommation
d’alcool peut être vue comme un
changement de paradigme des soins
En effet, la contractualisation avec le patient d’un
objectif fixé par lui-même après discussion avec
le thérapeute peut être perçue douloureusement
par ce dernier : jusqu’alors, le cursus universi-
taire formait les médecins dans un positionne-
ment d’expert. L’acceptation d’un objectif réaliste
du point de vue du patient, mais non optimal
en termes de réduction des dommages, néces-
site d’accepter que le curseur soit positionné
par le patient (19). La relation thérapeutique
évolue ainsi vers un rapport collaboratif et se
libère d’une approche dogmatique. Ce mode
relationnel est depuis longtemps accepté dans
la prise en charge de la douleur.
Conclusion
Les nombreux débats récents autours de la
réduction de la consommation d’alcool ont le
mérite de permettre de mieux positionner la
place de cette approche thérapeutique dans
l’éventail des soins en addictologie. L’obtention
d’une abstinence reste l’objectif principal, mais
la réduction de la consommation peut être un
objectif acceptable ou une étape intermédiaire
permettant, outre une réduction immédiate des
dommages, l’ouverture des portes du soin à des
patients jusque-là non pris en charge.
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Joueurs-info-service.fr :
un site pour comprendre et aider
ADALIS (Addictions drogues alcool info service) et l’Inpes (Institut national de prévention et
d’éducation pour la santé) lancent un nouveau portail interactif d’information et d’aide personna-
lisée sur les jeux liés à l’argent à destination des joueurs et de leur entourage, en complément de
la ligne d’écoute Joueurs Info Service (09 74 75 13 13) qui, créée en juin 2010, a déjà traité plus de
32000 appels). “Aujourd’hui, un dispositif d’aide à distance ne peut en effet se concevoir sans son
volet Internet. Il nous faut diffuser de l’information et proposer notre aide via ce média prédominant
et, ainsi, toucher un public qui ne téléphone pas facilement et se sent plus à l’aise avec l’échange en
ligne” explique Véronique Bony, directrice générale d’ADALIS. Le contenu du site a été rédigé dans
le but de répondre aux questions que se posent les joueurs et leur entourage: comment limiter ma
pratique de jeu, gérer mes problèmes d’argent, préserver mes finances ? Que faire pour l’aider ? Le
site délivre des conseils pratiques et juridiques, et oriente les internautes vers des professionnels
à l’aide d’un annuaire de 3000 structures spécialisées en addictologie.
En France, selon les résultats du Baromètre santé Inpes 2010, on peut estimer que 0,9 % des indi-
vidus (400 000 personnes) présentent un risque modéré et que 0,4 % sont des joueurs excessifs
(200 000person nes, dont 76 % sont des hommes), soit 1,3 % de joueurs dits problématiques. Quatre-
vingt-quatre pour cent ont entre 25 et 54ans, et la grande majorité vit en ville. Les montants
joués augmentent fortement avec le niveau de risque du joueur. La part de joueurs misant plus de
1 500euros par an est de 3 % chez les joueurs sans problème, 10 % chez les joueurs à risque faible,
23 % chez les joueurs à risque modéré, pour atteindre 48 % chez les joueurs excessifs.
Si le site est avant tout centré sur l’aide, il permet aussi à l’internaute d’être acteur et de favoriser
l’entraide.
Pour accéder au site : www.joueurs-info-service.fr
Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.joueurs-info-service.fr.
Source : “Addiction aux jeux : Joueurs Info Service, une aide personnalisée et interactive” : Espace Presse INPES,
24 janvier 2013, http://www.inpes.sante.fr