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Correspondances en médecine - n° 1, vol. IV - janvier/février/mars 2003
S
YNDROME PRÉMENSTRUEL
...
ET PSYCHOTROPES
La récente approbation par la FDA de la fluoxé-
tine en tant que traitement du PMDD (premens-
trual dysphoric disorder) a relancé l’intérêt pour
ce syndrome caractérisé par un ensemble de
troubles somatiques et psychiatriques (anxiété,
irritabilité, humeur dépressive) ressentis au
cours de la semaine précédant les règles.
Ces manifestations, qui semblent davantage
être le résultat d’une “hypersensibilité aux
variations hormonales” que la conséquence de
taux hormonaux anormaux, peuvent être (socia-
lement) très invalidantes et justifient donc par-
fois un traitement médicamenteux.
Des résultats des essais thérapeutiques réali-
sés en ce domaine, il ressort essentiellement
que :
– la fluoxétine et les autres inhibiteurs de la
recapture de la sérotonine réduisent significati-
vement les symptômes émotionnels et phy-
siques prémenstruels des patientes souffrant
de PMDD. À noter que la fluoxétine est efficace
en usage quotidien continu ou lorsqu’elle est
prescrite pendant la phase lutéale (de l’ovula-
tion aux règles) ; les effets de l’administration
de ce médicament pendant seulement une
semaine ou quelques jours restent en revanche
à évaluer ;
– la plupart des essais réalisés avec les benzo-
diazépines, notamment l’alprazolam, se sont
révélés positifs ;
– certains protocoles révèlent une amélioration
de la symptomatologie avec la venlafaxine,
mais pas avec les antidépresseurs tricycliques ;
– les traitements avec des contraceptifs ou une
supplémentation en progestérone ou en estro-
gènes paraissent inefficaces.
Bacon E. Le syndrome prémenstruel (PMDD). Les
Actualités en Psychiatrie 19, 8 : 210-3.
Psychiatrie - Addictologie
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Correspondances en médecine - n° 1, vol. IV - janvier/février/mars 2003
revue de presse spécialisée
résumé et analyse d’articles sélectionnés
Quelques brèves...
La dépression du parkinsonien
Les patients atteints de la maladie de
Parkinson ne souffrent pas plus fréquemment
de dépression grave que les sujets non
parkinsoniens du même âge. En revanche,
40 à 50% d’entre eux, présentent une
dépression de moyenne intensité. Celle-ci
n’est pas sans présenter quelques
caractéristiques : la culpabilité est faible et
il n’y a que peu de rumination de reproches
(auto-accusation). En d’autres termes, on
entend dans le discours du parkinsonien
dépressif de l’anxiété, de l’irritabilité, de
la tristesse et du pessimisme, mais peu
d’impression de faillite, de deuil ou de faute.
Autre particularité : les plaintes physiques
sont plus rapidement présentes dans le cours
de la maladie et augmentent en intensité
avec l’aggravation de l’atteinte motrice.
Quant aux idées de suicide, elles sont
fréquentes, mais le risque de passage
à l’acte est faible.
Fève A. La dépression dans la maladie de parkin-
son. Les Actualités en Neurologie 3, 8 : 178-80.
États démentiels : quelques chiffres
Les états démentiels constituent un important
problème de santé publique dans les sociétés
où la longévité augmente. On estime en effet
que leur prévalence atteint 10 % à 75 ans,
25 % à 85 ans et 50 % à 95 ans. Précisons
qu’en Europe la maladie d’Alzheimer et les
démences dites vasculaires sont en cause dans
respectivement 61,4 % et 11,1 % des cas.
Chanudet X. ESH-ISH 2002 : quelques résultats
de grands essais présentés à Prague. La lettre du
cardiologue 359 : 7-9.
Antihypertenseurs et fonctions
cognitives : un bénéfice incertain
Deux récentes études (SCOPE et PROGRESS)
se sont attachées à évaluer les effets du
traitement antihypertenseur sur le déclin
cognitif des patients hypertendus âgés.
La première révèle que le traitement
de l’HTA n’exerce aucun effet bénéfique
sur la survenue des états démentiels ou
le déclin cognitif.
La seconde souligne l’intérêt d’un
abaissement tensionnel dans la prévention
du déclin cognitif et des états démentiels
d’origine vasculaire, mais ne montre pas de
bénéfice dans le cadre de la maladie
d’Alzheimer.
Chanudet X. ESH-ISH 2002 : quelques résultats de
grands essais présentés à Prague. La lettre du car-
diologue 359 : 7-9.
Suicide et épilepsie
L’augmentation du risque de suicide chez les
malades épileptiques a longtemps été attribuée
aux difficultés sociales et professionnelles que
rencontrent malheureusement parfois ces
patients. Celui-ci serait en fait lié à des troubles
dysphoriques qui seraient la conséquence
directe de l’effet psychotoxique des mécanismes
inhibiteurs mis en œuvre en cas de cessation
des crises. Aussi, il est essentiel d’encadrer les
patients qui, après une longue histoire
d’épilepsie, se trouvent libres de crises, a fortiori
s’il existait au préalable des troubles dépressifs
ou maniaques.
Dupont S. Y a-t-il un excès de suicides chez les épi-
leptiques. La lettre du neurologue VI, 7 : 253.
Suicide et SEP
Selon les études disponibles, le suicide
représenterait de 3 à 15 % des causes de
décès dans la SEP. Le risque suicidaire est
significativement plus élevé chez les malades
vivant seuls, présentant des antécédents
d’épisodes anxio-dépressifs et/ou
consommant de l’alcool en excès...
d’Anglejan-Chatillon J. SEP et risque suicidaire.
La lettre du neurologue VI, 9 : 334.
Pharmacologie du dopage
Stimulants, stupéfiants, anabolisants,
hormones peptidiques, transporteurs
d’oxygène... De quelles substances s’agit-il ?
Quels sont les effets recherchés ? Quels sont
leurs effets délétères ?
Pour le savoir, nous vous invitons à consulter un
article de P. Martin : “La pharmacologie du
dopage : entre sport et pratique quotidienne”
récemment paru dans Les Actualités en
Psychiatrie 19, 7 : 188-93.
Qualité des soins et économie de santé
Le meilleur soin au meilleur coût : une volonté
éthique et un objectif économique qui pourraient
enfin se rejoindre dans la pratique médicale
quotidienne. Le COSEM (Coordination des œuvres
sociales et médicales) et ses quatre centres de
santé parisiens se sont engagés depuis janvier
2002, avec un accord de soutien du groupe MAAF Assurances, dans
une démarche d’évaluation de la qualité des soins qui pourrait,
à terme, constituer un véritable référentiel. Pour y parvenir, trois
supports interactifs indispensables pour l’analyse qualitative et
quantitative finale, qui aura lieu courant 2003 : le dossier médical
partagé informatisé ; l’élaboration de recommandations médicales
sur huit pathologies fréquentes dans les centres du COSEM ;
une évaluation interne et externe de l’impact des recommandations
médicales sur les prescriptions et la perception de la démarche auprès
des médecins et des patients. Saluons cette initiative ambitieuse et
rigoureuse, témoignant de la vitalité de ces structures médico-sociales
au service constant des patients.
G. Mégret
Communiqués publicitaires des conférences
de presse, symposiums, manifestations,
organisés par l’industrie pharmaceutique
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