Psychiatrie - Addictologie SYNDROME PRÉMENSTRUEL... ET PSYCHOTROPES La récente approbation par la FDA de la fluoxétine en tant que traitement du PMDD (premenstrual dysphoric disorder) a relancé l’intérêt pour ce syndrome caractérisé par un ensemble de troubles somatiques et psychiatriques (anxiété, irritabilité, humeur dépressive) ressentis au cours de la semaine précédant les règles. Ces manifestations, qui semblent davantage être le résultat d’une “hypersensibilité aux variations hormonales” que la conséquence de taux hormonaux anormaux, peuvent être (socialement) très invalidantes et justifient donc parfois un traitement médicamenteux. Des résultats des essais thérapeutiques réalisés en ce domaine, il ressort essentiellement que : – la fluoxétine et les autres inhibiteurs de la recapture de la sérotonine réduisent significati- vement les symptômes émotionnels et physiques prémenstruels des patientes souffrant de PMDD. À noter que la fluoxétine est efficace en usage quotidien continu ou lorsqu’elle est prescrite pendant la phase lutéale (de l’ovulation aux règles) ; les effets de l’administration de ce médicament pendant seulement une semaine ou quelques jours restent en revanche à évaluer ; – la plupart des essais réalisés avec les benzodiazépines, notamment l’alprazolam, se sont révélés positifs ; – certains protocoles révèlent une amélioration de la symptomatologie avec la venlafaxine, mais pas avec les antidépresseurs tricycliques ; – les traitements avec des contraceptifs ou une supplémentation en progestérone ou en estrogènes paraissent inefficaces. Bacon E. Le syndrome prémenstruel (PMDD). Les Actualités en Psychiatrie 19, 8 : 210-3. Correspondances en médecine - n° 1, vol. IV - janvier/février/mars 2003 19 revue de presse spécialisée résumé et a n a ly s e d’articles sélectionnés Quelques brèves... ❏ La dépression du parkinsonien Les patients atteints de la maladie de Parkinson ne souffrent pas plus fréquemment de dépression grave que les sujets non parkinsoniens du même âge. En revanche, 40 à 50% d’entre eux, présentent une dépression de moyenne intensité. Celle-ci n’est pas sans présenter quelques caractéristiques : la culpabilité est faible et il n’y a que peu de rumination de reproches (auto-accusation). En d’autres termes, on entend dans le discours du parkinsonien dépressif de l’anxiété, de l’irritabilité, de la tristesse et du pessimisme, mais peu d’impression de faillite, de deuil ou de faute. Autre particularité : les plaintes physiques sont plus rapidement présentes dans le cours de la maladie et augmentent en intensité avec l’aggravation de l’atteinte motrice. Quant aux idées de suicide, elles sont fréquentes, mais le risque de passage à l’acte est faible. Fève A. La dépression dans la maladie de parkinson. Les Actualités en Neurologie 3, 8 : 178-80. Chanudet X. ESH-ISH 2002 : quelques résultats de grands essais présentés à Prague. La lettre du cardiologue 359 : 7-9. ❏ Antihypertenseurs et fonctions cognitives : un bénéfice incertain Deux récentes études (SCOPE et PROGRESS) se sont attachées à évaluer les effets du traitement antihypertenseur sur le déclin cognitif des patients hypertendus âgés. La première révèle que le traitement de l’HTA n’exerce aucun effet bénéfique sur la survenue des états démentiels ou le déclin cognitif. La seconde souligne l’intérêt d’un abaissement tensionnel dans la prévention du déclin cognitif et des états démentiels d’origine vasculaire, mais ne montre pas de bénéfice dans le cadre de la maladie d’Alzheimer. Chanudet X. ESH-ISH 2002 : quelques résultats de grands essais présentés à Prague. La lettre du cardiologue 359 : 7-9. ❏ États démentiels : quelques chiffres ❏ Suicide et épilepsie Les états démentiels constituent un important problème de santé publique dans les sociétés où la longévité augmente. On estime en effet que leur prévalence atteint 10 % à 75 ans, 25 % à 85 ans et 50 % à 95 ans. Précisons qu’en Europe la maladie d’Alzheimer et les démences dites vasculaires sont en cause dans respectivement 61,4 % et 11,1 % des cas. L’augmentation du risque de suicide chez les malades épileptiques a longtemps été attribuée aux difficultés sociales et professionnelles que rencontrent malheureusement parfois ces patients. Celui-ci serait en fait lié à des troubles dysphoriques qui seraient la conséquence directe de l’effet psychotoxique des mécanismes inhibiteurs mis en œuvre en cas de cessation des crises. Aussi, il est essentiel d’encadrer les patients qui, après une longue histoire d’épilepsie, se trouvent libres de crises, a fortiori s’il existait au préalable des troubles dépressifs ou maniaques. Dupont S. Y a-t-il un excès de suicides chez les épileptiques. La lettre du neurologue VI, 7 : 253. ❏ Suicide et SEP Selon les études disponibles, le suicide représenterait de 3 à 15 % des causes de décès dans la SEP. Le risque suicidaire est significativement plus élevé chez les malades vivant seuls, présentant des antécédents d’épisodes anxio-dépressifs et/ou consommant de l’alcool en excès... d’Anglejan-Chatillon J. SEP et risque suicidaire. La lettre du neurologue VI, 9 : 334. Pharmacologie du dopage Stimulants, stupéfiants, anabolisants, hormones peptidiques, transporteurs d’oxygène... De quelles substances s’agit-il ? Quels sont les effets recherchés ? Quels sont leurs effets délétères ? Pour le savoir, nous vous invitons à consulter un article de P. Martin : “La pharmacologie du dopage : entre sport et pratique quotidienne” récemment paru dans Les Actualités en Psychiatrie 19, 7 : 188-93. Communiqués publicitaires des conférences de presse, symposiums, manifestations, organisés par l’industrie pharmaceutique Qualité des soins et économie de santé Le meilleur soin au meilleur coût : une volonté éthique et un objectif économique qui pourraient enfin se rejoindre dans la pratique médicale quotidienne. Le COSEM (Coordination des œuvres sociales et médicales) et ses quatre centres de santé parisiens se sont engagés depuis janvier 2002, avec un accord de soutien du groupe MAAF Assurances, dans une démarche d’évaluation de la qualité des soins qui pourrait, à terme, constituer un véritable référentiel. Pour y parvenir, trois 20 supports interactifs indispensables pour l’analyse qualitative et quantitative finale, qui aura lieu courant 2003 : le dossier médical partagé informatisé ; l’élaboration de recommandations médicales sur huit pathologies fréquentes dans les centres du COSEM ; une évaluation interne et externe de l’impact des recommandations médicales sur les prescriptions et la perception de la démarche auprès des médecins et des patients. Saluons cette initiative ambitieuse et rigoureuse, témoignant de la vitalité de ces structures médico-sociales au service constant des patients. G. Mégret Correspondances en médecine - n° 1, vol. IV - janvier/février/mars 2003