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Professions Santé Infirmier Infirmière - No24 - mars 2001
Une prévention difficile
La mortalité par suicide frappe
essentiellement une popula-
tion masculine de moins de 65 ans.
Les tentatives de suicide, elles,
concernent surtout les femmes, qui
représentent 80 % des cas. Cepen-
dant, ces tentatives de suicide sont
difficiles à dénombrer. La sous-
estimation de leur nombre et
même celle du nombre des sui-
cides déclarés pourraient atteindre
20 à 25 %. La crise suicidaire se dé-
finit comme une crise psychique
dont le risque majeur est le suicide.
La personne connaît un déficit de
ses moyens de défense. Ses souf-
frances la mettent en situation de
vulnérabilité pas toujours appa-
rente. Il arrive d’ailleurs que les
personnes en crise consultent un
médecin sans que celui-ci soup-
çonne une tentative ultérieure.
Reconnaître la crise ?
Il n’existe pas de critères diagnos-
tiques. Cependant, des signes peu-
vent alerter. La personne verbalise
certains messages directs ou indi-
rects, exprimant sa lassitude à
travers le langage, des textes ou
des dessins. La personne peut
aussi éprouver certains malaises
comme la fatigue, la tristesse ou
l’irritabilité, des troubles de l’hu-
meur, du sommeil, etc. Il existe
chez elle un sentiment de dévalo-
risation et d’impuissance à se li-
bérer de ses problèmes. La per-
sonne peut souffrir de dépression,
d’une affection psychiatrique, et
un événement douloureux, une
rupture peuvent précipiter vers
le suicide. L’entourage peut repé-
rer des signes de souffrance psy-
chique, des attitudes incohérentes,
un changement de la relation,
l’abandon d’activités, une consom-
mation d’alcool, de psychotropes,
de drogues
...
Des prises de risques
inconsidérées, un certain retrait af-
fectif, un isolement peuvent aussi
alerter. Tous ces signes pris isolé-
ment ne sont pas exceptionnels.
C’est leur regroupement, leur sur-
venue comme une rupture par
rapport au comportement habi-
tuel qui doivent alerter l’entou-
rage. Selon l’âge et l’environne-
ment, les repérages sont différents.
Créer la communication est tou-
jours nécessaire. Aujourd’hui, on
ne prend plus comme une “crise
de l’adolescence” des expressions
d’idées ou d’intentions suicidaires
dans cette tranche d’âge. Il faut
créer un climat d’empathie chez
le jeune afin de l’accompagner
vers des professionnels spéciali-
sés. Chez l’adulte, le contexte de
vulnérabilité dépend beaucoup
du statut conjugal, social et pro-
fessionnel. On y trouve aussi la
toxicomanie, le sida, l’atteinte nar-
cissique. Chez la personne âgée,
les idées suicidaires sont rarement
exprimées. Un repli sur soi, une
dépression, un refus de soin pour
des douleurs chroniques ou des
handicaps, par exemple, ne doi-
vent pas être minimisés et consi-
dérés comme un phénomène nor-
mal de la vieillesse.
Dans tous les cas, il s’agit d’envi-
sager et d’organiser des soins et
leur continuité dès la suspicion
de la crise. Il est essentiel de fa-
voriser l’établissement d’un lien
entre tous les intervenants et l’en-
tourage du patient en obtenant la
compliance aux soins proposés.
Dans tous les cas, après une ten-
tative, un suivi spécifique est in-
contournable.
A.-L.P.
Suicide
La France se classe parmi les pays à plus forte mortalité
par suicide dans le monde. Ce phénomène est récent.
Il concerne surtout les jeunes, mais il ne faut pas
occulter le suicide des personnes âgées, plus discret.
Jeunes et sexualité
D’après une enquête révélée par
la Fondation de France, 19 % des
jeunes (16 ans en moyenne) igno-
rent les modes de contraception.
83 % des jeunes interrogés trouvent
“facilement compréhensibles” les
informations reçues sur la contra-
ception. Près de 30 % d’entre eux
pensent que ces informations ne
sont pas suffisantes. Le nombre
d’interlocuteurs et la présence de la
mère parmi les sources d’informa-
tion citées par ces jeunes majorent
l’indice de satisfaction. 33 % des
filles ont déjà consulté un médecin.
Pour aider les jeunes, rappelons
les coordonnées de Filsanté
jeunes : 0800 235 236.
Site : www. filsantejeunes.com.
Polyarthrite
rhumatoïde
au CHU de Nice
Les rhumatismes sont des affec-
tions communément répandues et
sources de douleur et d’invalidité.
Des traitements efficaces existent
pour lutter contre la douleur et
le handicap, même dans le cas
d’une polyarthrite rhumatoïde
sévère. Cette maladie se caracté-
rise par un déséquilibre entre les
cytokines anti-inflammatoires qui
conduit à des destructions articu-
laires. Au CHU de Nice, deux nou-
veaux traitements sont prescrits :
–l’injection par voie sous-cutanée
d’un récepteur soluble (Enbrel®);
–l’administration par voie vei-
neuse d’un anticorps monoclonal
(Remicade®).
Recherche
de malades à l’AP-HP
En composant le 01 40 27 31 55,
il est possible de retrouver une
personne hospitalisée à l’AP-HP.
Rattaché au département des droits
des malades, le service fonctionne
7jours sur 7, de 9 à 18 heures.