SI VOTRE ENFANT ÉTAIT INTELLECTUELLEMENT PRÉCOCE, SAURIEZ-VOUS LE REPÉRER ?

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SI VOTRE ENFANT ÉTAIT
INTELLECTUELLEMENT PRÉCOCE,
SAURIEZ-VOUS LE REPÉRER ?
CONFÉRENCE AFEP DU 21.09.2013
ANIMEE PAR VALERIE BOGUSZ (PSYCHOLOGUE) ET AUDE DUPHIL (PSYCHOMOTRICIENNE)
LA PRECOCITE INTELLECTUELLE
Elle concerne environ 5% de la population.
Les filles sont plus discrètes (3/4 des enfants consultants sont des garçons).
Le dépistage s’effectue à l’aide d’un test de QI mais surtout des caractéristiques cliniques.
On observe souvent une compréhension verbale très élevée et une vitesse de traitement normale.
Si le QIT est entre 120 et 125, il convient de compte des troubles associés.
QUE DIRE À L’ENFANT ?
Il faut lui en parler, ceci afin de réparer l’image narcissique négative qu’il a de lui-même. Lui expliquer sa
différence, il n’est ni mieux ni moins bien.
PROFESSEUR : il vaut mieux choisir un professeur ouvert à la différence et s’assurer du soutien du
psychologue. On peut faire une réunion éducative, et informer la direction de l’école.
Il vaut mieux demander de l’aide au professeur, ne pas lui dire « je sais comment mon enfant fonctionne, vous
devais faire ci et ça ». Sinon, il risque de se mettre sur la défensive.
LES SIGNES À DIFFÉRENTS ÂGES :
SIGNES POUR LES MOINS DE SIX ANS :
-
Hyperesthésie
Très observateur
Siestes difficiles
Langage : riche vocabulaire et pas ou peu
de babillages
-
Goût de l’apprentissage (90% savent lire
avant le CP)
Hypersensible
Empathique
Passionné
SIGNES POUR LES PLUS DE SIX ANS :
-
Besoin de comprendre
Questionnement existentiel
Sens de l’effort peu développé
Intérêt décalé
ADOLESCENCE :
-
Période de crise, désinvestissement de la sphère familiale pour investir la sphère amicale.
Plus il manifeste de l’opposition, et plus il aura idéalisé petit. Il crée sa propre identité.
Conseil : l’accepter, le comprendre, mais maintenir des limites sans être trop rigide. Rester à l’écoute.
MILIEU FAMILIAL ET RELATIONNEL
LIMITES : L’EIP devient vite tyrannique. Il faut savoir fixer des limites (cohérentes entre les parents !). On peut,
par exemple, mettre en place un tableau de règles négociées avec l’enfant.
CONFLITS : Rester calme est essentiel, quitte à renvoyer l’enfant dans sa chambre. Si l’enfant est frustré, on
peut le rassurer avec un câlin. Plus tard, on pourra le faire verbaliser la raison du conflit et lui demander de
quelle façon il pourra l’éviter à l’avenir (sans lui donner la réponse).
ANGOISSES : très fréquentes au coucher. Si l’enfant a du mal à parler, mettre en place un « cahier des
émotions » dans lequel on écrit quotidiennement un événement positif et un événement négatif de la journée.
FRATRIE : Pour éviter les rivalités, on peut souligner les compétences de chacun, passer du temps individuel
avec chacun et toujours revenir sur les conflits (avec neutralité).
Il vaut mieux être dans le positif, cela a plus d’impact que le négatif. Les mots d’ordre sont : rassurer, poser des
limites, être bienveillant.
MILIEU SCOLAIRE
L’école nécessite une bonne exploitation des fonctions séquentielles, ce qui pose en général problème vers la
e e
4 /3 . Le violon, le piano et le bricolage peuvent aider à structurer les pensées.
IMPLICITES : certains enfants répondent « à côté », ne pas hésiter à prendre du temps pour leur expliquer.
MÉTACOGNITION : connaissance de ses propres connaissances. Mis en place par l’inconscient à l’apparition
des tâches complexes. Trois étapes : reconnaissance d’un problème ; anticipation des stratégies à activer et
régulation de ces stratégies ; production et contrôle du résultat. Fonctionnement dichotomique : soit on sait,
soit on ne sait pas.
Dès 8 ans, poser la question « comment as-tu fait ? ».
ENNUI : très récurrent, cela peut entrainer angoisses et souffrances. Le saut de classe peut être très bénéfique
mais ne doit pas être systématique. On peut également mettre en place des aménagements.
CAMARADES : difficultés relationnelles, rejet… Il faut apprendre à l’enfant à répondre, à ne pas se laisser faire,
et surtout éviter les « laisse-les dire… ». Le théâtre peut aider à prendre confiance en soi.
Risque d’établissement d’un faux self.
FAUX SELF : « masque » mis en place pour favoriser l’intégration sociale. Pour en sortir, il faut bien se
connaître et avoir confiance en soi (pas évident pour les surdoués, donc).
 Ne pas regarder l’enfant qu’avec le filtre de l’école et lui expliquer que son fonctionnement n’est pas
adapté. Ne pas critiquer les professeurs devant lui, et tenter d’avoir un dialogue avec l’école (réunion
pédagogiques,…)
TROIS MODES DE DEFENSES A L’HYPERSENSIBILITE PEUVENT SE METTRE EN PLACE :
-
Intellectualisation (mettre des informations rationnelles sur des données sensorielles)
Création d’un monde interne
Sens de l’humour
DÉVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR DE L’ENFANT ET TROUBLES
PROFIL PSYCHOMOTEUR
Tout enfant (EIP ou non) a avant tout besoin d’un équilibre dans son développement entre intellectuel et
physique. Par physique on entend toutes les compétences corporelles, pas uniquement un domaine sportif
précis. Deux principaux problèmes sont liés à un développement physique insuffisant chez les EIP :
-
Leur corps n’est pas au service de leur expression, et ils se retrouvent bloqués ;
Un déséquilibre des communications non verbales s’installe (tant dans la mise en œuvre que dans
l’interprétation).
Il est normal que ces enfants rencontrent des difficultés. La dyspraxie est relativement rare et très particulière.
Les EIP ne sont pas toujours en retard dans leur développement moteur, mais le paraissent du fait de leur
développement intellectuel plus avancé.
Il faut faire attention à garder un équilibre dans les activités pour ne pas désinvestir le développement moteur.
Exemples : comptines avec mouvements à faire (développe le rythme), danse (« en famille »), sauter à la corde
en comptant.
NB : la latéralisation (gaucher ou droitier) s’effectue avant cinq ans en général.
Un mauvais équilibre du développement peut entrainer des maladresses sans qu’il ne s’agisse de dyspraxie.
TROIS AXES DE DÉVELOPPEMENT DE LA PSYCHOMOTRICITÉ :
DYSSYNCHRONIE : risque de désinvestir le développement moteur au profit du développement intellectuel.
On peut donc accompagner l’enfant dans des activités appelant diverses compétences : gommettes, pâte à sel,
pâte à modeler, compter en sautant…).
GESTION DES ÉMOTIONS / RÉGULATION LOGIQUE : Ils ne comprennent pas toujours les réactions de leur
corps (pourquoi j’ai mal ? pourquoi j’ai une boule dans le ventre ?), c’est toujours renvoyé à du négatif. Cela
entraine la mise en place de crispations et d’angoisses.
STRUCTURE SPATIALE : Du mal à structurer l’espace autour de lui ; cela peut devenir problématique ou non.
On retrouve cette difficulté au niveau de la dysgraphie.
TROUBLES DE L’APPRENTISSAGE
DYSPRAXIE : difficulté à organiser et planifier ses gestes dans le te temps et dans l’espace. Pallier à ces
difficultés demande beaucoup de concentration.
Les cubes et la vitesse de traitement sont chutés.
Signes : difficultés à écrire, ne sait pas faire ses lacets…
Le qi n’est pas le seul indice (un courant de pensée dit que la précocité n’existe pas, qu’il s’agit d’un
surinvestissement).
Il en existe trois types : habillage (lacets), outils (règles, compas…) et spatiale (géométrie, construction,
graphie…).
Ce dernier type peut relever d’un problème d’oculo-motricité, auquel cas on demande un bilan orthoptique. Au
moins l’un des deux subtests code est significativement chuté.
DYSGRAPHIE : Premier motif de consultation, les difficultés apparaissent généralement en CE1.
Chez les précoces, il ne faut pas associer lecture et écriture, ce sont des apprentissages très différents.
Anxiété : entraine des crispations et des raideurs qui abiment l’écriture en empêchant les gestes fins.
La main ne va pas aussi vite que la pensée.
DÉFICIT ATTENTIONNEL : trouble ou manque de motivation ?
La mémoire de travail chute pour un véritable TDA. Il est très difficile de poser le double diagnostic.
Le manque d’attention peut provenir de troubles secondaires : ennui, manque de méthode, évitement de
l’effort, fuite de la routine… Dans ce cas, le manque d’attention ne se manifestera pas dans tous les milieux
(uniquement à l’école, par exemple).
C’est le neuropsychiatre qui est compétent pour poser un diagnostique de trouble de l’attention.
CONCLUSION
Les EIP sont avant tout des enfants, tout n’est pas à relier à la précocité.
Le diagnostic est essentiel même s’il n’y a pas de soucis afin de mieux connaître l’enfant (et qu’il se connaisse
mieux lui-même). Ne pas hésiter à consulter.
La précocité est un atout si on s’y ajuste. L’enfant peut utiliser sa sensibilité et sa créativité.
Il est important de relativiser sans minimiser (ne pas dire à l’enfant que tout va bien si ce n’est pas le cas, il sait
que c’est faux).
Du fait de l’empathie, ils ne veulent pas forcément parler de leurs difficultés (pour ne pas inquiéter ses parents,
par exemple).
L’école peut être source de frustration : axer sur le social, développer le périscolaire.
Beaucoup d’enfants précoces vont bien.
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