Nouveau standard de chimiothérapie dans le traitement des tumeurs

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Cancer du testicule
Correspondances en Onco-Urologie - Vol. IV - no 4 - octobre-novembre-décembre 2013
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Nouveau standard de chimiothérapie
dans le traitement des tumeurs
germinales non séminomateuses
de mauvais pronostic :
résultats de l’étude GETUG 13
New standard of chemotherapy in the treatment of poor prognosis
nonseminomatous germ cell tumors: results of GETUG 13 trial
A. Fléchon*, H. Boyle*
* Département
d’oncologie médicale,
centre Léon-Bérard, Lyon.
L
es tumeurs germinales sont les tumeurs les plus
fréquentes de l’homme jeune, mais restent une
pathologie rare. Les patients ayant une maladie
métastatique sont classés en groupes pronostiques
selon la classification internationale de consensus
établie en 1997 (1). Cette classification permet de
déterminer le nombre de cycles de chimiothérapie en
fonction du taux des marqueurs, du site de la tumeur
primitive et des localisations métastatiques.
Le mauvais pronostic ne concerne que les patients
atteints d’une tumeur germinale non sémino mateuse
(TGNS). Ils ont soit une tumeur du testicule ou du
rétropéritoine– avec un taux élevé de marqueurs
(AFP > 1 000 ng/ ml, hCG totale > 50 000 UI/ l ou
LDH > 10 fois la normale du laboratoire) ou des méta-
stases touchant d’autres sites que le poumon [foie, os,
cerveau, etc.]), soit une tumeur primitive médiastinale
– quels que soient le taux des marqueurs et les sites
métastatiques. Le taux de survie globale (SG) est estimé
à 48 % pour l’ensemble de ce groupe de patients.
État des lieux
Depuis plus de 20 ans, le traitement des patients
atteints d’une TGNS de mauvais pronostic repose sur
RÉSUMÉ
Summary
Les tumeurs germinales non séminomateuses (TGNS) de mauvais
pronostic sont des situations rares. Le pronostic reste sombre : seule
la moitié des patients est en vie à long terme après le traitement
comportant une chimiothérapie par 4 cycles de BEP et, éventuellement,
un traitement de rattrapage et une chirurgie des masses résiduelles.
Le Groupe d’étude des tumeurs urogénitales (GETUG) a mené une
étude comparant un protocole de chimiothérapie dose-dense en
cas de décroissance lente des marqueurs au traitement standard.
Cette étude de phase III internationale et multicentrique avait pour
objectif principal dévaluer la survie sans progression (SSP) à 3 ans. Il
s’agit de la première étude dans ce groupe de population mettant en
évidence une diff érence signifi cative de la SSP ; ce protocole devient
ainsi un traitement standard.
Mots-clés : Tumeur germinale non séminomateuse – Chimiothérapie –
Dose-dense – Décroissance lente des marqueurs – Survie
sans progression.
Poor prognosis nonseminomatous germ cell tumors are rare.
The prognosis is poor as only half of the patients, who received
standard chemotherapy with 4 cycles of BEP with or without
salvage treatment and surgery of residual disease, are alive.
The French Group on Genito-Urinary Tumors developed a trial
based comparing a dose-dense chemotherapy regimen in case
of unfavorable serum tumor marker decline to the standard
treatment. It was a multicentric, international phase III trial
with the aim to evaluate the progression-free survival at
3 years. It is the fi rst study in this situation which shows a
signifi cant statistical diff erence in the group with unfavorable
serum tumor marker decline who received the dose-dense
regimen. This regimen is the new standard of treatment.
Keywords: Nonseminomatous germ cell tumor –
Chemotherapy – Dose-dense regimen – Unfavorable decline
serum marker tumor – Progression-free survival.
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Nouveau standard de chimiothérapie dans le traitement des tumeurs germinales
non séminomateuses de mauvais pronostic : résultats de l’étude GETUG 13
l’administration de 4 cycles de BEP (bléomycine +
étoposide + cisplatine), suivis de la chirurgie d’exé-
rèse de l’ensemble des masses résiduelles. Létude de
S.D. William et al., publiée en 1987, avait montré, chez
les patients ayant une tumeur de mauvais pronostic,
la supériorité de 4 cycles de BEP sur 4 cycles de PVB
(cisplatine + vinblastine + bléomycine) en termes de
SG [2].
Aucune des études réalisées jusqu’à maintenant n’a
permis d’augmenter la survie des patients. Diff érentes
approches ont été proposées : laugmentation des doses
de certains produits comme le cisplatine (3, 4), la modi-
cation des molécules de chimiothérapie, comme le
remplacement de la bléomycine par l’ifosfamide (5-7),
la réalisation de protocoles avec une alternance afi n de
diminuer la résistance des cellules au cisplatine (8-19) et,
enfi n, l’intensifi cation des doses de chimiothérapie avec
support de cellules souches hématopoïétiques (20-22).
Aucune de ces études (tableaux I, II et III) n’a modifi é
le pronostic de ces patients.
Tableau I. Protocoles avec augmentation des doses ou remplacement d’une molécule par une autre.
Auteurs Traitement Patients (n) Évolution
Ozols et al. (3)
Double dose de platine
PVeBV/PVB 52 SG à 5 ans : 78 versus 48 % (p = 0,06)
Nichols et al. (4)
Double dose de platine
4BEP 100/4BEP 200 153 SG à 2 ans : 74 versus 74 % (p = NS)
Nichols et al. (5)
Lifosfamide remplace labléomycine
4BEP/4VIP 304 SG à 2 ans : 71 versus 74 % (p = NS)
Schmoll et al. (6)
CT haute dose séquentielle
VIP haute dose + GCSF DLT
Phase I-II
221 SSP à 5 ans : 68 %
SpSG à 5 ans : 73 %
Hartmann et al. (7) 1 VIP + 3 HD-VIP
Phase I-II
53 SG à 5 ans : 75 %
SpSG : survie globale spécifi que ; VIP : vinblastine, ifosfamide, cisplatine ; GCSF : Granulocyte Colony-Stimulating Factor ; DLT : dose limitante tolérée.
Tableau III. Protocoles de chimiothérapie intensive avec support de cellules souches hématopoïétiques.
Auteurs Traitement Patients (n) Évolution
Droz et al. (20) PVeBV/PVB 115 SG à 5 ans : 69 versus 44 % (p = 0,045)
Motzer et al. (21) 4BEP/2BEP + 2 CarboPEC 219 SG à 2 ans : 71 % (p = 0,94)
Daugaard et al. (22) 4 BEP /1PEI+3 HD PEI 137 inclus
sur222prévus
SSP : 44,8 versus 58,2 % (p = 0,06)
SG : 86,1 versus 72,9 % (p>0,1)
Tableau II. Protocoles avec une alternance.
Auteurs Traitement Patients (n) Évolution
Culine et al. (8) CISCA/VB//BEP 190 SG à 5 ans : 59 versus 69 % (p=0,24)
Logothetis et al. (9) CISCA/VB 48 SG : 80 %
Bosl et al. (10) EP/VAB-6 41 SG : 30 %
Lewis et al. (11) BOP/VIP 91 SSP à 2 ans : 66 %
De Wit et al.(12) BEP//BEP/PVB 234 SSP à 5 ans : 80 % (p=0,27)
SG à 5ans : 80 % (p = 0,32)
Bower et al. (13) POMB/ACE 105 SG à 5 ans : 75 %
Kaye et al. (14) BEP/EP//BOP/VIP-B 299 SSP à 1 an : 60 versus 53 % (p = 0,21)
Germà-Lluch et al. (15) BOMP/VIP 38 SSP à 3 ans : 58 %
Fizazi et al. (16) BOP-CISCA// POMB-ACE 58 SSP à 3 ans : 65 %
Christian et al. (17) CBOP/BEP 52 SG à 5 ans : 71 %
Anthoney et al. (18) BOP/BEP 43 SSP à 3 ans : 72 %
Fosså et al. (19) CBOP/BEP 66 SSP à 1 an : 82 %
SG à 2 ans : 84,5 %
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Figure 1. Bras dose-dense [d’après Fizazi K et al., J Clin Oncol 31, 2013(Suppl.), abstr. LBA4500].
1 × BEP
Paclitaxel-BEP + oxaliplatine
+ G-CSF
/3 semaines × 2 cycles
Cisplatine, ifosfamide, bléomycine
+ G-CSF
/3 semaines × 2 cycles
Cisplatine 20 mg/m2/j à J1-J5
Étoposide 100 mg/m2/j à J1-J5
Bléomycine 30 U/sem.
Paclitaxel 175 mg/m2 à J1 BEP
Oxaliplatine 130 mg/m2 à J10
G-CSF 263 μg/j (à l’exception des jours de CT)
Cisplatine 100 mg/m2 à J1
Ifosfamide 2 g/m2 à J10, J12 et J14
Mesnum
Bléomycine 25 U/j à J10-J14 (i.v. continue)
G-CSF
Étude GETUG13
Léquipe de l’institut Gustave-Roussy et celle du
Memorial Sloan-Kettering Cancer Center ont montré
que les patients ayant une décroissance lente des
marqueurs avaient une moins bonne survie que ceux
ayant une décroissance rapide (23, 24). La décroissance
lente des marqueurs (AFP et hCG totale), dans l’étude
du Pr Fizazi, est observée sur la période s’écoulant
entre J1 et J21 du cycle de chimiothérapie.
Aucune étude n’ayant montré un impact des proto-
coles alternés ou des doses intensifi ées, le Pr Fizazi, en
collaboration avec le GETUG, a fait le pari d’associer au
traitement standard des molécules effi caces en seconde
ligne, comme le paclitaxel et loxaliplatine, en créant
un protocole dose-dense chez les patients présentant
une décroissance lente des marqueurs.
Cette étude, dénommée GETUG 13, a été réalisée de
novembre 2003 à mai 2012. Il s’agissait d’un essai de
phase III avec bénéfi ce individuel direct, randomisé,
ouvert, multicentrique en groupes parallèles.
Objectifs
Lobjectif principal était de comparer la survie sans
progression (SSP) à 3 ans chez des patients atteints
d’une TGNS de mauvais pronostic et présentant une
décroissance défavorable des marqueurs tumoraux
après 1 cycle du protocole BEP, traités après randomi-
sation soit par 3 cycles supplémentaires de BEP, soit
par un protocole dose-dense appelé paclitaxel-BEP-
oxaliplatine/cisplatine-ifosfamide-bléomycine.
Les objectifs secondaires étaient les suivants :
évaluer le taux de réponse, la SG et la toxicité dans
les 2 groupes de traitement chez les patients présentant
une décroissance lente des taux sériques des marqueurs
tumoraux ;
évaluer le taux de réponse, la SSP, la SG et la toxicité
chez les patients présentant une décroissance rapide
des taux sériques des marqueurs tumoraux.
Critères d’inclusion
Les critères d’inclusion étaient les suivants : être un
homme âgé de plus de 16 ans, porteur d’une TGNS
prouvée soit par l’examen histologique, soit par les
taux sériques élevés d’hCG ou d’AFP. Les sujets pou-
vaient avoir une tumeur primitive : testiculaire, rétro-
péritonéale ou médiastinale. Ils présentaient tous une
maladie disséminée (stades cliniques II ou III), classée
comme ayant un mauvais pronostic selon les critères
de l’International Germ Cell Cancer Collaborative
Group (IGCCCG) : TGNS médiastinale primitive (quel
que soit le stade), métastases viscérales extrapulmo-
naires, hCG > 50 000 UI/ l, AFP > 10 000 ng/ ml ou LDH
> 10 fois la limite supérieure de la normale. Ils n’avaient
pas reçu de chimiothérapie antérieure. Les fonctions
rénale, hépatique et hématologique étaient normales,
et ils nétaient pas porteurs du VIH. Ils n’avaient pas
d’antécédent de tumeur maligne (sauf carcinome
basocellulaire de la peau) et avaient tous signé un
consentement éclairé.
Schéma de traitement (fi gure 1)
Les patients recevaient tous un premier cycle de
chimiothérapie par le protocole BEP : cisplatine
20 mg/ m2/ j i.v. × 5 jours, étoposide 100 mg/ m2/ j i.v. ×
5 jours, bléomycine 30 mg/j i.v./i.m. à J1, J8 et J15.
Les patients chez qui une décroissance favorable des
taux sériques des marqueurs tumoraux était obtenue
recevaient 3 cycles supplémentaires de BEP.
Les autres étaient randomisés pour recevoir :
soit 3 cycles supplémentaires de BEP ;
soit le protocole séquentiel dose-dense : pacli-
taxel-BEP-oxaliplatine/cisplatine-ifosfamide-bléo-
mycine.
Méthodologie
Lévaluation reposait sur la SSP. La progression était
défi nie comme :
une élévation confirmée de l’hCG ou de l’AFP
sériques sur 2 mesures successives ;
l’apparition de nouvelles lésions ;
une augmentation unidimensionnelle de 25 % de
la taille des lésions tumorales.
Lévaluation de la SG était défi nie comme le délai entre
la date d’enregistrement et la date du décès ou du
dernier suivi.
Les réponses étaient classées de la façon suivante :
réponse complète à la chimiothérapie (RCc) : mar-
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Figure 2. Bras de traitement [d’après Fizazi K et al., J Clin Oncol 31, 2013(Suppl.), abstr. LBA4500].
Décroissance
favorable
(n=51)
Décroissance
défavorable
(n=203)
4 BEP (total)
4 BEP (total)
[n = 98]
Chimiothérapie dose-dense
(n = 105)
R
TGNS haut risque (IGCCCG)
(n = 263)
Premier BEP
J21 : marqueurs
(n = 254)
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non séminomateuses de mauvais pronostic : résultats de l’étude GETUG 13
queurs tumoraux normaux sans signe évolutif clinique
ou radiologique ;
réponse complète pathologique (RCp) : marqueurs
tumoraux normaux et masses résiduelles complètement
réséquées et ne contenant que du tissu nécrotique ou
un tératome mature ;
réponse complète chirurgicale (RCs) : marqueurs
tumoraux normaux et masses résiduelles complètement
réséquées contenant des lésions tumorales viables ;
réponse incomplète (RI) : marqueurs tumoraux non
normalisés ou toute autre réponse que celles défi nies
plus haut ;
progression (PM) : élévation confi rmée de l’hCG ou
de l’AFP sériques sur 2 mesures successives, apparition
de nouvelles lésions ou augmentation de 25 % de la
taille des lésions tumorales (en l’absence de growing
teratoma).
La toxicité était évaluée selon les critères CTC/NCI.
Analyse statistique
L’analyse statistique se fondait sur les données des séries
précédentes, suggérant que la SSP à 3 ans des patients
atteints de TGNS disséminée de mauvais pronostic et
présentant une décroissance rapide du taux des mar-
queurs tumoraux (évaluée à J21) est d’environ 73 %,
contre environ 46 % chez les patients présentant une
décroissance lente. Ce dernier groupe de patients repré-
sente 80 % de l’ensemble des sujets atteints de TGNS
disséminée de mauvais pronostic. Pour détecter une
diff érence absolue de 20 % de la SSP à 3 ans (avec une
puissance statistique de 80 % et une erreur de type 1 de
5 %, test du log-rank bilatéral) entre le groupe BEP et le
groupe dose-dense (46 versus 66 %), avec la possibilité
d’observer 80 événements pendant cette période, il
était nécessaire d’inclure au total 196 patients, 98 par
groupe. Comme environ 25 % des patients devaient
présenter une décroissance rapide des marqueurs
tumoraux, 260 patients au total ont été inclus dans
cet essai avec un suivi de 3 ans. La SG était comparée
entre les 2 groupes par un test du log-rank ajusté pour
les facteurs de stratifi cation. Le point de départ chro-
nologique était la date d’enregistrement, et le suivi
médian pour l’analyse était de 6 ans.
Résultats
Vingt-deux structures hospitalières ont participé à cette
étude, dont 2 en dehors de la France : l’équipe du MD
Anderson Cancer Center à Houston (États-Unis) et le
centre de Bratislava (Slovaquie). Toutes les équipes
ayant participé sont des centres experts dans la prise
en charge des tumeurs germinales.
Deux cent soixante-trois patients ont été enregistrés.
Deux cent cinquante-quatre patients ont reçu le premier
cycle de BEP, parmi lesquels 51 (20 %) ont présenté
une décroissance rapide et ont été traités par 3 cycles
de BEP supplémentaires, et 203 (80 %) ont présenté
une décroissance lente (fi gure 2). Ces derniers ont été
randomisés : 105 ont reçu le schéma à dose densifi ée
et 98 ont reçu 3 cycles de BEP supplémentaires. Le suivi
médian est de 4,1 ans (0,3-8,8 années).
Dès les 10 premiers patients, le protocole a été amendé
avec l’arrêt de l’administration de l’oxaliplatine à J1 du
quatrième et du cinquième cycle en association avec
le cisplatine, en raison d’une toxicité neurologique de
grade 3. Tous les patients sous BEP ont reçu du G-CSF.
Les caractéristiques des patients sont présentées dans
le tableau IV.
La SSP à 3 ans dans le groupe de décroissance défavo-
rable passe de 48 % dans le bras standard à 59 % dans
le bras dose-dense (HR = 0,66 ; IC95 : 0,44-1,00 ; p = 0,05)
[fi gure 3, p. 146]. Lobjectif principal de cette étude
est atteint. Dans le groupe décroissance rapide, la SSP
à 3 ans est de 70 %.
Tableau IV. Caractéristiques des patients [d’après Fizazi K et al., J Clin Oncol 31, 2013(Suppl.), abstr. LBA4500].
Défavorable BEP
(n=98)
Dose-dense
(n=105)
Favorable BEP
(n=51)
Mauvais pronostic
selon l’ IGCCCG
100 % 100 % 100 %
hCG >50 000UI/l ou AFP >10 000ng/ml
et/ou LDH >10N
74
(76 %)
78
(74 %)
27
(53 %)
Métastases autres quepulmonaires 58
(59 %)
59
(56 %)
32
(63)
Tumeur médiastinale primitive 28
(29 %)
29
(28 %)
9
(18 %)
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Correspondances en Onco-Urologie - Vol. IV - no 4 - octobre-novembre-décembre 2013
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Fig ure 3. Survie sans progression à 3 ans [d’après Fizazi K et al., J Clin Oncol 31, 2013(Suppl.), abstr. LBA4500].
Défavorable BEP
Défavorable dose-dense
Favorable BEP
100
80
40
60
20
1 30 2 4 6 85 7
0
Patients à risque
98 46 37 31 30 20 9 2 1
105 60 47 41 34 22 12 7 4
51 37 33 28 22 19 13 7 1
Années
Survie sans progression (%)
HR = 0,66 (0,49 ; 0,88), p = 0,01
Figure 4. Survie globale [d’après Fizazi K et al., J Clin Oncol 31, 2013(Suppl.), abstr. LBA4500].
Défavorable BEP
Défavorable dose-dense
Favorable BEP
100
80
40
60
20
1 30 2 4 6 85 7
0
Patients à risque
98 68 47 37 35 25 10 3 2
105 76 56 47 37 23 13 7 4
51 44 39 33 25 22 15 9 2
Années
Survie globale (%)
L’analyse de la SG (fi gure 4) chez les patients ayant une
décroissance lente ne montre pas de diff érence signifi -
cative, avec un HR de 0,78 (0,46-1,31 ; p = 0,34) et une
SG à 3 ans de 78 % dans le bras dose-dense versus 65 %
dans le bras BEP.
La SG des patients ayant une décroissance rapide des
marqueurs traités par 4 BEP est de 84 % à 3 ans, elle est
signifi cativement diff érente de celle des patients ayant
une décroissance lente des marqueurs.
La toxicité neurologique était plus importante dans
le bras dose-dense, de 23 versus 4 % ; le pourcentage
de neutropénie fébrile était de 17 % dans les 2 bras, et
les taux de décès toxique, de 1 %, étaient identiques,
faibles, dans les 2 bras.
Parmi les patients avec une décroissance lente des
marqueurs qui ont reçu un traitement de rattrapage,
6 % des sujets traités dans le bras dose-dense ont eu
une chimiothérapie intensive avec support de cellules
souches hématopoïétiques, versus 16 % dans le bras BEP.
Conclusion
Grâce à l’investissement fort de 2 équipes étrangères
(MD Anderson Cancer Center et NCI Bratislava) et de
20 centres français, cette étude a pu être menée à bien
au prix de 9 ans d’eff orts.
C’est la première étude qui confi rme l’importance de
la décroissance des marqueurs entre J1 du premier et
du second cycle de chimiothérapie comme facteur
prédictif de la SSP et de la SG. Quatre-vingts pour cent
des patients ayant une tumeur de mauvais pronostic
ont une décroissance lente.
D’autre part, cette étude montre que l’utilisation d’un
traitement dose-dense permet de réduire le risque de
progression et de décès de 34 % (HR = 0,66 ; p = 0,05) chez
les patients ayant une décroissance lente des marqueurs
par rapport au traitement standard de 4 cycles de BEP.
En raison de l’ensemble de ces résultats, il est indis-
pensable de calculer la décroissance des marqueurs
entre J1 et J21 du premier cycle de chimiothérapie chez
ce groupe de patients et de proposer un traitement dose-
dense chez ceux ayant une décroissance lente. En raison
de la complexité du protocole, il est primordial que ces
patients soient traités dans les centres experts.
Remerciements. Nous tenons à remercier le Pr Karim Fizazi
pour nous avoir cordialement transmis la présentation qu’il
a eff ectuée au congrès américain en oncologie clinique
de 2013.
A. Fléchon déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
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