FCC 19 – Pancréatites aiguës
L’indication à retenir de la ponction aspiration reste la suspicion de surinfection de nécrose
sur les paramètres clinico-biologiques.
Le drainage percutané est une alternative efficace à la chirurgie (6). Il peut se discuter dans
plusieurs situations : soit rapidement au cours de l’évolution d’une pancréatite nécrosante
chez un patient instable avant chirurgie (bridge), soit à visée thérapeutique « exclusive », soit
associé à d’autres techniques, soit après traitement incomplet (mais dans ce cas, le succès
clinique est variable).
La technique de drainage percutanée est variable d’un centre à l’autre, elle peut aller de la
mise en place d’un drain unique à une « nécrosectomie percutanée » avec mise en place de
multiples drains. Le calibre minimum des drains doit être de 12F, mais les changements de
drains doivent se discuter en cas d’inefficacité de la prise en charge initiale pouvant aller
jusqu’à des calibres de 30F. En théorie, il faut poser un drain par collection indépendante et
au moins trois irrigations par jour sont nécessaires. En pratique cependant, il n’y a pas de
recommandation pour la taille ni le nombre de drains « radiologiques » à poser.
Les voies d’abord trans ou rétropéritonéales sont possible, bien que la voie rétropéritonéale
soit la voie préférentielle, permettant d’éviter contamination, fistule digestive et facilitant
l’approche « pas à pas » (13).
Des trois séries radiologiques rétrospectives les plus récentes, on peut retenir : 1- Le
drainage permet d’éviter ou de différer la chirurgie à une date optimale (14) 2- Il n’y a pas de
différence si la nécrose est infectée ou non (15) 3- Le meilleur facteur prédictif de l’évolution
est la présence d’une défaillance multiviscérale (15) 4- Le drainage percutané est plus
efficace si le score de Ranson < 3 et le délai de drainage > 18 jours après le début de la
maladie (16).
Dans une revue systématique de drainages percutanés en première intention de pancréatite
nécrosante incluant 11 études et 384 patients publiée en 2011 (17), il n’y avait qu’un seul
essai randomisé, seules 4 études décrivaient les défaillances viscérales (67% des cas / 116
patients) et 70% des patients avaient une nécrose infectée. Le traitement était réalisé par
drainage percutané seul dans 56% des cas et le taux de mortalité globale de 17.4%.
Deux études prospectives évaluent le succès clinique du drainage seul à 35 et 33% (13,18).
L’approche « pas à pas » (step-up approach) diminue les complications et la mortalité
comparativement au groupe nécrosectomie d’emblée ; mais les complications à type de
fistule externe étaient notées dans 27% des cas.
Même s’il n’existe pas d’algorythme universel établi, on peut retenir qu’une nécrose stérile ne
nécessite pas de drainage percutané en première intention, tandis qu’une nécrose infectée
pourrait être traitée en première intention par drainage percutané.