
Le Courrier des addictions (16)  – n° 2 – avril-mai-juin 2014
Figure 1.
 Schéma de prise du nalméfène.
20 mg de chlorhydrate de nalméfène 
( ≈ 18 mg de produit actif)
En prise orale
Un comprimé chaque jour où le patient perçoit 
le risque de boire de l’alcool 
(de préférence 1 à 2 heures avant le moment 
où il anticipe une consommation d’alcool), 
ou, s’il a commencé à boire, dès que possible
Utilisation quotidienne possible si les patients 
perçoivent le risque de boire tous les jours
1 comprimé par jour maximum
RCP Selincro® 2013 ;
Mann K et al. Biol Psychiatry 2013;73:706-13 ; 
Gual A et al. Eur Neuropsychopharmacol 2013;23:1432-42 ;
Van den Brink et al. Poster at Research Society on Alcoholism 2012.
Figure 2.
 Schémas des études de suivi à 6 mois ESENSE 1 et ESENSE 2.
Actif : nalméfène 18 mg 
+ intervention psychosociale
Contrôle : placebo 
+ intervention psychosociale Contrôle
Principal critère d’inclusion :
dépendance à l’alcool (DSM-IV)
Contrôle
Actif
1 mois
Données 
sur la  consommation 
d’alcool au cours 
des 4 semaines 
précédentes
Randomisation
1:1
Visites mensuelles
V10V5V4V3V2Visite 1 V11
4 semaines 
de suivi : 
tolérance
4 semaines 
en double aveugle, 
arrêt du traitement
24 semaines 
en double aveugle, 
traitement à la demande
1-2 semaines 
de sélection
V12
17
Symposium “Une nouvelle option 
thérapeutique pour les patients 
dépendants à l’alcool”
L’alcoologie, restée longtemps en France sur un “banc de touche” de la clinique, 
a enregistré coup sur coup, en 1 an, 2 vraies innovations thérapeutiques contre 
l’alcoolodépendance, dont l’objectif n’est plus l’abstinence totale : le nalméfène a 
obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne le 25 février 2013 
dans le traitement de la dépendance à l’alcool, avec pour indication la “réduction 
de la consommation d’alcool chez les patients adultes présentant une dépendance 
à l’alcool avec une consommation d’alcool à haut risque (plus de 60 g/j pour un 
homme, plus de 40 g/j pour une femme), ne présentant pas de symptômes physiques 
de sevrage et ne nécessitant pas un sevrage immédiat” (fi gure 1). Le baclofène a, 
lui, obtenu, le 14 mars 2014, une recommandation temporaire d’utilisation (RTU) 
de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), 
après l’échec des autres traitements disponibles chez les patients alcoolodépendants, 
dans les 2 indications suivantes : aide au maintien de l’abstinence après sevrage 
chez des patients dépendants à l’alcool et réduction majeure de la consommation 
d’alcool jusqu’au niveau faible de consommation, tel que défi  ni par l’OMS chez des 
patients alcoolodépendants à haut risque. 
Un vrai changement de paradigme dans la prise en charge des patients 
alcoolodépendants, salué, développé et discuté largement au cours des dernières 
journées de la Société française d’alcoo logie des 19, 20 et 21 mars derniers à Paris 
en particulier, en ce qui concerne le nalméfène, au cours du symposium organisé 
par les laboratoires Lundbeck, le 21 mars.
Mickaël Naassila, professeur à l’UFR de phar-
macie d’Amiens (université de Picardie Jules-
Verne, groupe de recherches sur l’alcool et les 
pharmacodépendances, Inserm Eri24) a, pour 
sa part, détaillé la place du système opioïde dans 
la neurobiologie de l’alcool. 
L
e Dr Benoît Trojak, du service de psy-
chiatrie et d’addictologie du CHU de 
Dijon, a établi la liste “des 5bénéfi ces 
d’une stratégie de réduction des risques pour 
la diminution signifi cative de la consommation 
d’alcool” (voir page 18).
Le PrAmine Benyamina, de l’université 
Paris-Sud, Inserm669 (hôpital Paul-Brousse) 
a exposé les résultats des études ESENSE1, 
ESENSE2, et SENSE (figure2), dont Le Cour-
rier des addictions s’est fait largement l’écho 
depuis 2ans. “La majorité des patients alcoo-
lodépendants ne souhaitent pas en effet arrêter 
complètement leur consommation, et l’objectif 
d’‘abstinence sinon rien’ qu’on leur proposait 
jusqu’alors était un frein très important à leur 
prise en charge, a-t-il observé. Résultat : moins 
de 10 % des malades dépendants à l’alcool en 
Europe et 8 % en France consultent et/ou sont 
traités pour leur dépendance.” D’où l’intérêt 
majeur du progrès clinique que permet ce 
nouveau traitement qui propose un “soin 
plus attractif” et dont l’objectif de réduction 
de la consommation est maintenant large-
ment intégré dans les recommandations 
internationales : celles du NIAAA2005 et 
2008 (National Institute on Alcohol Abuse 
and Alcoholism), pour les États-Unis, de 
l’EMA2010 (European Medicines Agency’s), 
pour l’Europe, et du NICE 2011 (National 
Institute for Clinical Excellence) pour la 
Grande-Bretagne : les études ont montré 
que le nalméfène, utilisé à la dose de 18mg 
par jour, entraîne une réduction de 40 % de 
la consommation totale d’alcool le premier 
mois et de plus de 60 % à la fin de l’étude 
(6ou 12mois). Et aucun problème majeur 
n’a été relevé quant à la tolérance du produit, 
même si les sujets qui ont reçu la molécule ont 
présenté significativement plus de vertiges, de 
nausées, de fatigue, de troubles du sommeil 
et de céphalées que les “sujets placebo”. Ces 
effets indésirables, notables, sont d’ailleurs 
restés modérés et transitoires.  
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FAR