Les messages clés
EPIDEMIOLOGIE
- Il existe environ 3,8 millions de consommateurs à risque chronique et 12 millions de consommateurs à risque ponctuel
- L’alcool est la seconde cause de mort évitable après le tabac avec 49 000 décès par an
REPERAGE
- Le repérage précoce du mésusage d’alcool est essentiel pour proposer une intervention thérapeutique le plus tôt possible
- Ce repérage peut être :
systématique (médecine générale, médecine du travail, urgences)
ciblé devant des circonstances ou des signes non spécifiques mais dont l’association doit faire évoquer une consommation
excessive d’alcool : HTA, troubles digestifs, plainte psychique, troubles du sommeil, retentissement social et familial, accidents
à répétition et bien sûr complications de l’alcool
Le repérage repose sur l’évaluation de la consommation déclarée d’alcool lors de l’entretien (nombre de verres par jour de
consommation, nombre de jours de consommation par semaine et nombre d’épisodes de forte consommation).
Possibilité d’utiliser des questionnaires standardisés (AUDIT C, FACE).
Les marqueurs biologiques (VGM, GGT, CDT) n’ont pas d’intérêt à être utilisés seuls. Ils peuvent confirmer une impression
clinique. Ils aident à la motivation du patient et sont utiles dans le cadre du suivi.
DIAGNOSTIC
Il repose sur une évaluation globale complète comprenant :
- Les catégories d’usage (usage à risque, usage nocif, dépendance)
- Les addictions associées
- Les comorbidités somatiques
- Les comorbidités psychiatriques
- Le retentissement social
- La motivation du patient à changer de comportement
- La qualité de vie
RETENTISSEMENT
- Psychiatrique
De nombreuses maladies psychiatriques sont associées à la consommation excessive d’alcool : trouble anxiodépressif en
particulier, troubles bipolaires, risque de suicide+++
Elles sont le plus souvent secondaires à la consommation d’alcool
- Somatique
La consommation d’alcool peut entraîner des conséquences aiguës (accidents, chutes, ivresses…) et de nombreuses
complications chroniques (digestives, neurologiques et cognitives, cardiologiques, cancers…)
TRAITEMENT
Deux objectifs sont possibles :
- Réduction de la consommation soit lorsque la conduite est relativement peu sévère, soit en cas de dépendance alors que le
patient ne souhaite pas ou ne peut pas atteindre l’abstinence
Dans les cas les moins sévères (usage à risque, usage nocif sans comorbidités associées) : prise en charge de faible intensité,
type intervention brève
Dans les autres cas, le traitement repose sur
* L’accompagnement psychosocial
* Du point de vue médicamenteux, le Nalméfène a une AMM dans la réduction de consommation des patients
alcoolodépendants
En 2ème ligne, en cas d’inefficacité ou d’impossibilité d’utiliser le Nalméfène, le Baclofène peut être prescrit dans le cadre
de la RTU
- L’abstinence. C’est l’objectif le plus pertinent chez les patients ayant une conduite sévère, une dépendance éventuellement
associée à des comorbidités psychiatriques et/ou somatiques.
Le 1er temps est le sevrage dont la prévention des complications repose sur :
* L’hydratation
* La prescription, si le patient présente un risque de syndrome de sevrage, de benzodiazépines à dose rapidement
décroissante (arrêt en une semaine)
* La prescription de thiamine à doses adaptées à l’état nutritionnel du patient.
Le 2ème temps est la prévention de la rechute qui repose sur :
* L’accompagnement psychosocial : principalement psychothérapie de soutien, éducation thérapeutique, entretien
motivationnel, TCC. D’autres thérapies peuvent utilisées : thérapie systémique, analytique…
* les médicaments :
. Aotal et Revia ont une AMM dans l’aide au maintien de l’abstinence et sont les médicaments de 1ère intention
. En 2ème ligne, ont peut utiliser le Disulfirame (effet antabuse) ou le Baclofène dans le cadre de la RTU.
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