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Thème 3. Instabilité financière et régulation
Chapitre 2 - Comment expliquer les crises financières et réguler le système financier ?
On présentera les mécanismes susceptibles d'engendrer un choc systémique, en insistant particulièrement sur les
déséquilibres macro-économiques, les anticipations mimétiques et l'aléa moral.
L'exemple d'un marché permettra d'illustrer les problèmes posés par la volatilité des cours.
On présentera quelques instruments de régulation des marchés financiers : réglementation prudentielle, contrôle des
agents et activités soumis au risque de conflits d'intérêts (agences de notation, titrisation), mesures visant une plus
grande transparence des marchés.
Aléa moral, risque systémique, comportement mimétique, régulation.
I-Comment expliquer les crises financières ?
A/-les mécanismes susceptibles d’engendrer un choc systémique
Les crises financières se caractérisent par un retournement de la conjoncture dans le système financier : après une
phase d'euphorie et d'augmentation des prix des actifs, ces valeurs s'effondrent. On peut observer se type de
retournement sur les marchés d'actions (krach boursier), dans le système bancaire (faillites bancaires), sur les
marchés des titres de dette (crise de solvabilité des Etats) ou sur le marché des changes (effondrement de la valeur
d'une devise). Ces crises sont liées au fonctionnement même des marchés financiers. La crise boursière de 1929 est
l’exemple d’une crise financière historique car elle est caractérisée par un effondrement des bourses, la bourse
américaine n’avait pas retrouvé son niveau de 1929 à la veille de la seconde guerre mondiale. Depuis le début des
années 90, les crises financières se sont faites plus fréquentes au niveau mondial en raison notamment, de la plus
forte mobilité du capital (crise asiatique, crise argentine, crise des valeurs des nouvelles technologies, crise des
subprimes).
1) Les déséquilibres macro économiques
Les crises financières s’expliquent par des évolutions macroéconomiques particulières. Ainsi, les déséquilibres des
balances courantes à l’échelle mondiale sont l’un des facteurs explicatifs de la crise actuelle. Dans un contexte
d’ouverture commerciale et de libéralisation du marché des changes, les pays émergents, notamment la Chine, ont
connu une forte croissance tirée par les exportations en direction des pays développés. Ils ont donc accumulé une
épargne qui a nourri les placements financiers à l’échelle mondiale. Cet excédent courant a trouvé sa contrepartie
dans les déficits courants de certains pays développés, notamment des Etats-Unis. Dans ces pays, la croissance a
reposé sur l’endettement de l’ensemble des agents : dans un contexte de hausse des inégalités de revenus, cet
endettement , facilité par une politique monétaire accommodante et les innovations financières, a permis la
poursuite de la consommation. Mais il a aussi nourri le développement de la sphère financière et des prises de
risque qui ont précipité la crise.
Dans le cas de la crise des subprimes, la bulle internet au début des années 2000 et les attentats du 11/09 ont ralenti
l’économie américaine. Pour relancer la machine, la FED baisse ses taux d’intérêt mais ce faisant elle crée de
l’inflation. Ainsi entre 2004 et 2006 elle relève ses taux de plus de 4 points ce qui est dramatique pour les ménages
américains ayant souscrit des subprimes. Ici, le déséquilibre économique se trouve être l’inflation et le vecteur de
crise, les taux d’intérêt.
2) L’aléa moral
Cette tendance à l'instabilité a été renforcée avec la globalisation financière et les innovations financières qui l'ont
accompagnée : dans la phase d'expansion qui a précédé la crise de 2007-2008, la titrisation et l'essor des produits
dérivés ont encouragé la prise de risque. En effet la titrisation des créances permet le transfert du risque de crédit
d'un agent vers un autre opérateur, et les produits dérivés offrent une protection en cas d'évènement imprévu
(défaut d'un emprunteur, hausse des taux...). L'existence d'une assurance a encouragé l'aléa moral : on peut