Hypertension artérielle et prévention
Les maladies cardiovasculaires sont une cause majeure de morbidité et de mortalité dans le
monde ; en 2020, elles seront la première cause mondiale d’invalidité et de décès.
Dans les pays en développement, les facteurs de risque comme l’hypertension artérielle (
HTA ) et l’obésité augmentent proportionnellement aux revenus, d’une part du fait du
changement des régimes alimentaires et d’autre part du fait de la surcharge pondérale et du
manque d’exercice.
La prévalence de l’HTA augmente de façon constante avec l’âge, dans toutes les régions
du monde.
Epidémiologie
Plus du quart de la population adulte mondiale (26,4%), soit près d’un milliard de personnes
avait une HTA en l’an 2000.
Cette proportion va augmenter pour atteindre 29% en l’an 2025, soit 1,56 milliard de
personnes.
Si l’HTA est plus fréquente dans les pays développés (37,3% versus 22,9% ), elle touche plus
de personnes dans les pays en développement du fait d’une population plus importante.
Au Cameroun, la prévalence de l’HTA est estimée à 20% de la population générale.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS ) estime que, dans le monde, l’HTA causerait 7,1
millions de décès, soit 13% de la mortalité globale.
En Afrique subsaharienne, les taux d’accidents vasculaires cérébraux ( AVC ) dus à une HTA
sont très élevés et les personnes touchées relativement jeunes.
Facteurs déterminants de l’HTA :
- l’urbanisation qui entraîne la consommation de plats gras et sucrés, peu chers et
disponibles immédiatement, au détriment d’une nourriture traditionnelle, plus chère et de
préparation longue. Par ailleurs, le milieu urbain favorise la sédentarité et le stress.
- l’accroissement des facteurs de risque de l’HTA que sont :
- l’obésité : il y avait 200 millions d’obèses dans le monde en 1995 ; il y en aurait
actuellement 300 millions, dont 115 millions dans les pays en développement
- le tabagisme : selon l’OMS, doublement des décès liés au tabagisme entre 2000 et
2020. - l’évolution des habitudes alimentaires (transition nutritionnelle) :
enrichissement énergétique de l’alimentation, apports plus riches en acides gras
saturés (d’origine animale), apports appauvris en fruits et légumes.
Les facteurs de prédisposition à l’HTA sont donc :
- le tabagisme,
- des parents hypertendus,
- l’anxiété, la nervosité, l’insomnie,
- la prise de pilule contraceptive,
- la consommation excessive d’alcool,
- une alimentation riche en sel et en graisses,
- un surpoids,
- plus de 50 ans d’âge.
Toute personne concernée par une de ces prédispositions doit consulter son médecin et
adopter une bonne hygiène de vie, meilleur moyen pour lutter contre l’HTA.
Mesures de prévention à l’HTA
- mesure régulière de la pression artérielle par le médecin traitant, qui doit être
considéré comme un partenaire,
- réduction de la consommation de sel,
- perte de poids, si nécessaire : perdre 5% de son poids corporel permet de réduire
nettement son risque vasculaire,
- alimentation variée, sans excès, privilégiant poisson, légumes, fruits…, avec
limitation des apports en graisses saturées d’origine animale
(viande rouge, beurre, fromage…),
- diminution de la consommation d’alcool : limitée à un verre par repas,
- activité physique régulière : 30 à 60 minutes d’exercice ( marche rapide, vélo,
natation… ), à un bon rythme, par jour, ou au moins trois fois par semaine,
- apprentissage à la gestion du stress : pratiquer la relaxation, le sport est le meilleur
anti-stress,
- entretenir le médecin de sa contraception : la pilule contraceptive orale pouvant
favoriser l’HTA.
En conclusion, L’HTA, qualifiée de « tueur silencieux », endommage sévèrement et
silencieusement, le cœur et les vaisseaux sanguins. La meilleure prévention consiste en :
- la mesure régulière de la pression artérielle par son médecin,
- l’adoption d’une bonne hygiène de vie (exercice physique régulier et bon équilibre
alimentaire).-
Dr Yves MONKAM-MBOUENDE
Cardiologue – Hôpital Général de Douala
Secrétaire Général adjoint de la Société Camerounaise de Cardiologie
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