Rétine
Images en Ophtalmologie
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Vol. I
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n° 1
•
octobre-novembre-décembre 2007
16
Hémorragie prérétinienne •
Rétinopathie de Valsalva.
Preretinal hemorrhage •
Valsalva retinopathy.
Cas clinique
Deux cas d’hémorragies prérétiniennes
Preretinal hemorrhage: 2 cases report
M.H. Errera, P.O. Barale, A. Danan-Husson, J.A. Sahel, J.F. Girmens
(Service IV & CIC, CHNO des Quinze-Vingts, Paris)
Une hémorragie prérétinienne peut compliquer plusieurs pathologies :
rétinopathie diabétique proliférante, macro-anévrismes artériels
rétiniens ou plus rarement, rétinopathie de Valsalva, hémopathies, macro-
anévrismes rétiniens veineux, occlusions de branche veineuse, ou encore être
d’origine post-traumatique.
Les hémorragies prérétiniennes sont souvent localisées dans l’espace situé entre
la hyaloïde postérieure et la membrane limitante interne (MLI). Elles se situent
plus rarement entre la MLI et la couche des bres nerveuses rétiniennes (1) : cette
localisation a été notamment décrite dans la rétinopathie de Valsalva et dans le
syndrome de Terson (2, 3).
Nous rapportons deux cas d’hémorragie prémaculaire massive sans étiologie
retrouvée, dont la localisation sous la MLI a été mise en évidence par tomographie
en cohérence optique (OCT). Une excellente récupération visuelle a été obtenue dans
les deux cas, après simple surveillance pour l’un et après membranotomie laser pour
l’autre.
Une première patiente, âgée de 43 ans, consulte en urgence pour baisse d’acuité
visuelle brutale de l’œil droit, réduite à “voit bouger la main”
( gures 1, 2 et 3)
.
Dans ses antécédents, on note une pathologie variqueuse avec une séance de scléro
thérapie des membres inférieurs la veille et une hématurie microscopique ancienne,
sans protéinurie, d’étiologie indéterminée.
L’examen clinique général ne retrouve pas d’hypertension artérielle ni de facteur de
risque cardiovasculaire.
Chez cette patiente, une simple surveillance a été effectuée (après nouveau bilan
néphrologique et recherche d’un syndrome de tortuosités artériolaires rétiniennes).
Une évolution rapidement favorable a été notée : formation d’un niveau liquidien
hématique en une semaine, dégageant l’axe visuel, puis résorption spontanée de l’hé
morragie
( gures 4 et 5)
permettant la récupération d’une acuité visuelle de 10/10 P2
après un mois.
Une seconde patiente, âgée de 41 ans, consulte en urgence pour une baisse
d’acuité visuelle de l’œil gauche rapidement progressive, limitée au décompte des
doigts à un mètre
( gures 6 et 7)
.
À l’interrogatoire, on ne relève aucun antécédent médical, ni aucune notion d’effort
de poussée récent, de prise d’anticoagulants oraux, d’antiin ammatoires non stéroï
diens ni de pathologie de l’hémostase préexistante.
Après un mois d’observation, l’hémorragie prérétinienne n’ayant pas régressé, un
ori ce de drainage dans la hyaloïde postérieure et la membrane limitante interne
a été réalisé au laser YAG. Les impacts de laser ont été pratiqués à distance de
la macula dans la partie inférieure de la poche hémorragique (pour favoriser le
drainage).
L’évolution après traitement a été favorable, avec une remontée de l’acuité visuelle de
l’œil gauche à 5/10 en une semaine
( gures 8 et 9)
.
▶
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Légendes
Patient 1
Figure 1. FO initial : hémorragie préréti-
nienne prémaculaire massive.
Figure 2. OCT initial : la hyaloïde postérieure
et/ou la MLI (1) recouvrant l’hémorragie,
avec visibilité d’un niveau horizontal (2),
con rment la localisation prérétinienne.
Figure 3. Angiographie à la uorescéine : pas
d’anomalie des vaisseaux rétiniens, notam-
ment absence de tortuosités.
Figure 4. FO après trois semaines.
Figure 5. OCT à un mois : deux membranes
distinctes situées au-dessus du plan de
l’hémorragie prérétinienne. La première
membrane réflective, plus distinctement
visible (1), correspond à la MLI. La seconde,
plus fine, recouvrant la précédente (2),
correspond à la hyaloïde postérieure.
Patient 2
Figure 6. FO initial : hémorragie prérétinienne
située au pôle postérieur, centrée sur la région
maculaire et deux hémorragies profondes
sous-rétiniennes péripapillaires, le long des
vaisseaux temporaux supérieurs et inférieurs.
Figure 7. OCT initial : membrane unique (la
membrane limitante interne et la hyaloïde
fusionnées) recouvrant l’hémorragie préréti-
nienne (1), alors que l’apparente séparation
de la couche nucléaire interne de l’EP crée l’illu-
sion d’une hémorragie sous rétinienne (2).
Figure 8. FO après laser YAG : disparition de
l’hémorragie prérétinienne au niveau de la
région maculaire. Présence d’une hémorragie
intravitréenne inférieure.
Figure 9. OCT après laser : deux membranes
distinctes. Une hyperré ective (1) correspond
à la MLI qui recouvrait l’hémorragie préréti-
nienne, ayant laissé place à un espace opti-
quement vide (*) après drainage laser, et une
membrane ne surplombant la première (2),
de faible réflectivité, correspond à la
hyaloïde postérieure.