la restauration de la caserne Vauban se termine !

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Vauban-sur-Semois
C'est lors de la campagne de Hollande que Louis XIV arrive à Bouillon. Les anciennes
fortifications, démantelées par les troupes de Charles Quint, n'y ont jusque là pas été
relevées. Le Roi-Soleil en exécution d'accords pris par ailleurs décide de reconstruire la
ville forte, enceinte, constructions militaires diverses et troupes comprises. Le chantier
démarre fin des années 1670, sous la direction de l'architecte militaire Vauban.
Les casernes, une des
innovations dues à Vauban
Construites sur un seul
et même plan
Jusque là, les soldats s'hébergeaient chez
l'habitant. Vauban dote les villes fortes qu'il
construit ou aménage de casernes permettant
de rassembler un régiment entier sous un même
toit. C'est fonctionnellement bien vu. C'est, pour
les troupes et leurs conditions de vie, un progrès
précieux, est-il rapporté à l'époque.
L'architecte avait mis au point, pour la
construction rapide et efficace de ses casernes,
un système de construction par modules. Se
succédant sous un même toit, ces modules
disposaient, à droite et à gauche de leur accès
et de leur escalier central, une chambrée hébergeant 14 personnes. Le même agencement est
D'autres restaurations sur
bâtiments classés à Bouillon
D’autres bâtiments classés font main­
tenant l’objet de restauration par la ­W allonie,
Département du Patrimoine, DG04.
Le remplacement des châssis de l’hôtel
de ville, du Musée ducal et de la Maison
du Prévôt remettront en valeur les façades
classiques. Fin des travaux : dans les
prochaines semaines. Un autre chantier
sera bientôt ouvert. Classé en mai 2010,
l’ancien corps de garde de La Poulie va
faire l’objet d’une restauration complète.
la restauration
de la caserne Vauban
se termine !
Who’s who
Qui dit restauration de monument classé
non occupé dit aussi réaffectation. Ces
locaux sont destinés à héberger une extension de l’espace culturel installé dans le
bastion de Bourgogne voisin. Les travaux
toucheront toiture, murs et châssis, ainsi
que l’aménagement des abords, y compris
la destruction des petits locaux récents,
annexés le long de la façade de droite.
Y trouvera place un petit volume pour les
sanitaires du club de tennis.
Financement des
travaux de la restauration
Intervention en faveur du patrimoine protégé
C’est à la Wallonie qu’il appartient de gérer,
avec les propriétaires, le patrimoine wallon, sa
protection, son entretien, sa restauration. C’est
ainsi que des interventions financières sont
prévues pour permettre aux propriétaires de se
conformer aux obligations auxquelles ils ont à
faire face. Le taux accordé dans ce cadre par la
Wallonie est un des plus élevés en Europe.
reproduit à l'avant et à l'arrière du bâtiment. De
là, ces volumes particuliers que l'on trouve de
ville en ville : des bâtiments longs mais étroits
sous une très haute toiture à quatre pans. Les
façades sont percées de nombreuses portes
et fenêtres, toutes alignées et de même
dimension.
Dans le cas de la restauration de la Caserne
Vauban, les subsides représentent 60% du
montant total des travaux.
En plus de l’aide financière, des conseils et
expertises sont pourvus par la Département du
Patrimoine qui suit et oriente les travaux. Il lui
revient de valider les décisions prises en rapport
avec les travaux de restauration.
patrimoine - juillet 2012
Direction de la restauration du
patrimoine : Département du
Patrimoine, DGO4, SPW
1, rue des Brigades d'Irlande — B-5100 Jambes
Tél. : +32(0)81/33.21.74
Architecte Restauration
(Luxembourg + Dinant) :
L Lambert Jannes
[email protected]
Directrice a.i. de la restauration
du patrimoine :
L Martine ­Marchal
[email protected]
Inspecteur général a.i. du Patrimoine :
L Pierre ­Paquet
[email protected]
Directeur général de la DGO4 :
L Ghislain Geron
[email protected]
Cabinet du Ministre du Patrimoine
pour la Région wallonne
2, chaussée de Louvain — B-5000 Namur
Tél. : +32(0)81/31.07.10
Foyer Centre Ardenne
7, place des Trois fers — B-6800 Bertrix
Propriétaire de bien :
Commune de Bouillon
Occupation actuelle :
bâtiment réaffecté en logements sociaux
Maître d’ouvrage :
Le Foyer Centre Ardenne
Maître d’œuvre :
Le Foyer Centre Ardenne
Pouvoir subsidiant :
Région wallonne,
Ministre en charge du Patrimoine
Gestion de la restauration
et de la subsidiation :
Direction de la restauration du patrimoine,
Département du Patrimoine, DGO4, SPW
Édition du Département du Patrimoine de la DGO4, Service public de Wallonie
Direction de la collection : Pierre Paquet, Inspecteur général a.i., Patrimoine – Conception : Anne-Françoise Piérard – Mise en page : Ken Dethier
Textes : Anne-Françoise Piérard et Lambert Jannes ; illustrations : Fabrice Dor, Anne-Françoise Piérard et Lambert Jannes
Éditeur responsable : Ghislain Geron, Directeur général de la DGO4 – 1, rue des Brigades d’Irlande, B-5100 Jambes
Mise sous presse de Patrimoine — Caserne Vauban : juillet 2012
direction générale opérationnelle
de l'aménagement du territoire, du logement, du patrimoine et de l'énergie
Patrimoine
caserne Vauban
16, rue Heynen, 6830 Bouillon
avant la restauration
Les premières casernes construites remontent au XVIIe siècle et sont dues à l'architecte
militaire de Louis XIV, l'inventif et talentueux Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban.
Bouillon, dont il a dirigé la dernière fortification, possède encore un de ces bâtiments, daté
de 1690. Il est classé. Sa réaffectation en logements s'est accompagnée d'un campagne de
restauration, pilotée par le ­Département du Patrimoine de la DGO4.
Protection juridique
Ce bâtiment est protégé par arrêtés de classement du 6 février 1978 et du
31 mars 1998. Ces arrêtés concernent les toitures et les façades, sauf celle qui donne
sur la rue de l'Hospice. Une zone de protection est établie autour de l'immeuble par
l'arrêté du 31 ­­m ars 1998.
restauration étape par étape
restauration : arrêts sur image
Vauban-sur-Semois
d'autres restaurations à Bouillon
financement des travaux
who's who
Classement du bâtiment
subsistant en 1978
Pour héberger les troupes françaises, ce
sont deux bâtiments qui sont construits en
1690, l'un prolongeant l'autre à angle obtus. Les
deux casernes ont été préservées et utilisées
jusqu'au milieu des années 1960 quand un
incendie ravage le plus grand des deux, représenté sur cette carte postale affranchie en 1904.
Ce document illustre les années d'utilisation des
bâtiments par l'école régimentaire des pupilles.
Restauration
Arrêts sur image
Avant
la restauration
Réaffecter et restaurer.
Sur les parties protégées par classement,
plusieurs avaries étaient constatées : une toiture
en fin de vie, des enduits délabrés. Témoins des
occu­pations récentes, de petits locaux annexes
avaient été ajoutés à la façade arrière.
Certaines fenêtres avaient été créées ou
élargies. Les encadrements des portes
et fenêtres avaient été masqués.
La cour arrière était scindée en deux.
De petits bâtiments avaient été accolés.
Enduits de
façades avariés.
La restauration
étape par étape
Retrouver le volume d'origine,
unique mais composite.
Dès l'origine, ce sont quatre 'modules'
d'habitation qui s'alignent sous la haute toiture.
Le volume, très régulier à sa construction, s'était
étoffé ces derniers temps d'« annexes » et
d'« ajouts ». Difficile d'y apprécier la construction
du XVIIe siècle. Le dégagement complet de la
partie arrière a permis de retrouver la structure
de base et de remettre en valeur l'impressionnant volume.
Les toitures
La charpente avait été réédifiée à
l'identique, sauf pour les lucarnes, à la moitié du
XXe siècle. La couverture d'ardoises naturelles
a été totalement renouvelée, les cheminées
reprofilées. Une modification tardive de la toiture
a été gommée : la bâtière a été rétablie en une
seule venue (il y avait une césure marquée par
une différence de niveau), pour retrouver son
dessin et son volume original.
Les murs
Des travaux d'assainissement et de renforcement du gros-œuvre ont été réalisés. Ces interventions ont été localisées, pas généralisées.
Sous leur enduit, les murs du XVIIe en pierre du
pays étaient généralement dans un bon état de
conservation.
Le bâtiment doit à son ampleur, à sa locali­
sation au centre ville et à son belle fonctionnalité,
d'avoir toujours été occupé et donc entretenu.
Quand, au début des années '90, ses derniers
occupants projettent de le quitter, voit le jour un
projet de reconversion en logements. La longue
bâtisse qui en fait est à l'origine la juxtaposition
de quatre logis, avec entrées et cages d'escaliers individuelles s'y prête particulièrement
bien. La Ville cède le bâtiment au Foyer Centre
Ardenne qui le reconvertit en dix-neuf appartements dont deux accessibles aux personnes à
mobilité réduite. Pour l'extérieur, qui est classé,
les subsides régionaux du Patrimoine ont permis de remettre en concordance le bâtiment
existant et sa nouvelle fonction, en réinstaurant
ses caractéristiques initiales.
Elément marquant de l'architecture des casernes de Vauban, la toiture est haute, fortement pentue, à quatre pans. Le
faîte est fréquemment interrompu par des cheminées : cuisines et chauffage équipaient chaque chambrée de soldats.
Les façades
Après nettoyage des façades de leur
ancien recouvrement d'enduit, un nouveau
ciment à l'ancienne a été posé sur la totalité des
surfaces maçonnées. Les encadrements des
ouvertures, portes et fenêtres, ont été rehaussés d'une peinture ocre, familière dans la région.
La restauration de la caserne
Vauban s'est déroulée en deux
étapes principales, la première
touchait l'ancienne maison de
repos, fin des travaux : 1997. La
seconde complétait la restauration
de l'ensemble du bâtiment, après le
départ des anciens occupants, fin
des travaux : 2012.
Les abords
4 La façade arrière a été débarrassée des
constructions qui lui avaient été annexées.
Les anciennes cours ont été converties en
jardin-espace vert. Les accès ont été conçus
pour être appropriés à la nouvelle fonction du
bâtiment ou utilisables par les touristes dans leur
déplacement entre le bord de Semois et le haut
de la ville.
Restaurer, restituer, créer.
Les longues rangées d'ouvertures, portes
et fenêtres qui ponctuent les façades ont été
remises à neuf. Les ouvertures ont été au besoin
rétablies dans leurs dimensions initiales. Les
rangs de fenêtres perturbés par les occupations
récentes ont été reconstitués et même quelque
peu allongés. Le rebouchage partiel des ou­
vertures élargies a mis en œuvre les matériaux
La restauration incluait le remplacement des
châssis. Certains ont dû faire l'objet d'interventions
particulières et de traitements singularisés. Ils sont
en bois et supportent des doubles vitrages. Des
croisillons factices seront rapportés partout.
Les murs ont été réenduits à l'ancienne.
Un rendu plus naturel que lisse a été recherché.
Les espaces à l'avant et à l'arrière ont été
débarrassés des éléments qui les scindaient.
Les cours ne seront pas clôturées ni
fermées. Les sentiers prévus seront aussi
accessibles aux touristes et passants.
d'origine, la pierre du pays, recouverte d'un
enduit. Deux fenêtres nécessaires à l'oc­cupation
actuelle ont été ouvertes dans le gabarit, les
formes et les matériaux utilisés ailleurs sur la
façade. Les encadrements de pierre des portes
et fenêtres sont laissés apparents comme c'est
généralement le cas sur les façades XVII-XVIIIe
de la localité.
Restauration au début juin 2012.
Concilier restauration
et normes de sécurité.
Installer un système de ventilation lors de
l'aménagement de logements sociaux est
obligatoire. Les dispositifs courants impliquent
le percement d'ouvertures dans les façades.
Celles-ci étant protégées, d'autres choix
devaient être envisagés. Le maître d'ouvrage
a opté pour une ventilation à double-flux, avec
la mise en place d'une isolation importante des
murs et plafonds des logements. Les bouches
de la ventilation à double-flux ont été installées
dans les maçonneries et leur visibilité amoindrie
au maximum.
Pour ne pas endommager les façades qui sont
classées, un système de ventilation par doubleflux a été installé. Les bouches sont aménagées
dans les maçonneries des cheminées.
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