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Discussion
Le poumon est un site métastatique classique de tumeurs extra-thoraciques ; cependant les métastases endobronchiques sont des localisations
secondaires rares. Braman et Whitcomb [5,7] ont limité les métastases endobronchiques aux lésions intéressant les bronches souches et lobaires,
ils ont rapportés une incidence de 2% dans des séries autopsiques.
Les cancers primitifs sont majoritairement de siège mammaire, puis colorectal, rénal, vésical. L’origine cutanée de la tumeur primitive est plus
rarement rapportée. La distinction entre mélanome pulmonaire primitif et localisation secondaire d’un mélanome est souvent difficile quand la
lésion pulmonaire est unique et se présente comme une tumeur endobronchique. Des mélanomes métastatiques de primitifs inconnus ainsi que
des métastases de mélanomes complètement régressifs, comme le cas de notre patient, ont été rapportés [8,9]. Dans notre cas ce n’est pas
primitif et non plus totalement régressif. La distinction entre ces métastases à développement endobronchique de mélanome ayant totalement
régressé et mélanome pulmonaire primitif s’avère alors impossible et fait toujours l’objet de discussion et de contentieux.
Les mécanismes évoqués dans le développement de métastases endobronchiques sont : localisation métastatique directement endobronchique,
métastase parenchymateuse pulmonaire avec extension endobronchique secondaire, extension endobronchique d’une masse médiastinale,
dissémination lymphatique [10].
Les symptômes clinico-radiologiques des métastases endobronchiques peuvent prêter à confusion avec un carcinome bronchique primitif. Les
symptômes d’appel sont la toux et l’hémoptysie rapportées dans 41 – 62% [11]. Le diagnostic repose sur les biopsies per endoscopiques, il est
actuellement facilité par les techniques d’immunomarquage sur biopsies bronchiques.
Conclusion
Le pronostic des métastases endobronchiques en général et particulièrement du mélanome métastatique est sombre. Le seul traitement reconnu
est l’exérèse chirurgicale, il suppose l’absence d’autres localisations secondaires et la possibilité technique chirurgicale. La chimiothérapie et la
radiothérapie n’ont pas fait leur preuve. Actuellement plusieurs techniques endoscopiques sont utilisées dans un but palliatif afin de lever
l’obstruction bronchique (électrocoagulation, laser Yag, etc.). Ces procédures semblent également intéressantes dans la prévention des
hémoptysies, des atélectasies et des pneumonies.
Figures
Figure 1: Radiographie thoracique de face: opacité lobaire inférieure droite d’allure postérieure
Figure 2: Coupe scannographique non injectée: processus tissulaire lobaire inférieur droit avec suspicion d’envahissement des cavités cardiaques
Figure 3: Coupe scannographique avec injection de produit de contraste: confirme la présence de la masse tissulaire avec un bourgeon à l’intérieur
de l’oreillette droite
Figure 4: Bourgeon grisâtre obstruant la segmentaire postéro-basale de la pyramide basale
Figure 5: Aspect histologique de la biopsie cutanée confirmant un mélanome régressif
Figure 6: Aspect histologique des biopsies bronchiques confirme le mélanome endo-bronchique vue la présence de cellules fuso-cellulaires dotées
de noyaux atypiques et d’un cytoplasme chargé en mélanine
Figure 7: Coupe scannographique cérébrale: métastase cérébrale