d o s s i e r t h é m a t i q u e Coordinateur : L. Legros Physiopathologie des syndromes myélo­ prolifératifs non LMC Pathogenesis of BCR-ABL negative myeloproliferative disorders C. James* Résumé ♦♦ Alors que les mécanismes moléculaires à l’origine de la leucémie myéloïde chronique (LMC) sont depuis de nombreuses années largement étudiés, la physiopathologie des syndromes myéloprolifératifs (SMP) non LMC reste encore obscure, malgré la découverte de la mutation JAK2 V617F dans plus de la moitié d’entre eux. Même si cette anomalie moléculaire explique en grande partie les anomalies clinico-biologiques de la polyglobulie de Vaquez, il reste à comprendre comment une mutation unique peut être à l’origine de maladies phénotypiquement différentes. Enfin, d’autres anomalies moléculaires récemment mises en évidence dans les SMP non LMC JAK2 V617F négatifs seront exposées dans cet article. Summary. Where as the molecular mechanisms involved in the development of chronic myeloid leukemia (CML) have been extensively studied these last decades, the pathogenesis of BCR-ABL negative myeloproliferative disorders (MPD) remains poorly understood despite the discovery of the JAK2 V617F mutation in more than half of them. Even if this molecular abnormality recapitulates part of the biological features of polycythemia Vera, it remains unclear how one unique mutation can give rise to different phenotypes. Very recently other molecular abnormalities have been described in JAK2 V617F negative MPD and will be summarized in this review. Keywords: Myeloproliferative disorders – JAK2 – Tyrosine kinase. Mots-clés : Syndrome myéloprolifératif – JAK2 – Tyrosine kinase. C’ * Inserm U876, université Victor-Segalen, Bordeaux. 122 est en 1951 que William Dameshek a regroupé la leucémie myéloïde chronique (LMC), la polyglobulie de Vaquez (PV), la thrombocytémie essentielle (TE) et la myélofibrose primitive (PMF) au sein d’une entité appelée “syndromes myéloprolifératifs” (SMP). Ces maladies présentent en effet des caractéristiques cliniques et biologiques similaires, comme une hyperplasie myéloïde, une splénomégalie, un risque augmenté de thrombose et d’évolution vers la myélofibrose ou la leucémie aiguë, et une hypersensibilité à plusieurs cytokines. Dans les années 1970-1980, les études d’inactivation du chromosome X ont permis de montrer que les SMP étaient des maladies acquises, clonales, de la cellule souche hématopoïétique (CSH). Actuellement, plusieurs autres entités clinicobiologiques sont incluses dans le groupe des SMP (tableau I). À la suite de la découverte en 1960 du chromosome Philadelphie (Ph), la LMC a longtemps été une maladie à part au sein du groupe des SMP, allant même jusqu’à classer les SMP en Ph positif ou négatif. En 30 ans, l’identification de la translocation t(9;22) a permis de mettre en évidence l’anomalie moléculaire responsable de cette maladie, de comprendre sa physiopathologie, d’améliorer le diagnostic et surtout de développer Correspondances en Onco-hématologie - Vol. III - n° 3 - juillet-août-septembre 2008 Physiopathologie des syndromes myélo­prolifératifs non LMC des inhibiteurs ciblés contre la protéine anormale. À l’inverse, les SMP non LMC étaient peu compris, sans étiologie moléculaire et de diagnostic relativement complexe jusqu’à la découverte, en 2005, de la mutation JAK2 V617F. mutation jak2 v617f dans la polyglobulie de vaquez C’est en étudiant la physiopathologie de la PV, et notamment la différenciation érythroïde terminale, Tableau I. Les différents SMP et leurs anomalies moléculaires. Maladie Anomalies moléculaires connues Leucémie myéloïde chronique BCR-ABL Polyglobulie de Vaquez JAK2 V617F, JAK2 exon 12 Thrombocytémie essentielle JAK2 V617F, MPL W515K/L Myélofibrose primitive JAK2 V617F, MPL W515K/L Leucémie chronique à éosinophile FIP1L1-PDGFR Mastocytose systémique KIT D816V Leucémie myélomonocytaire chronique TEL-PDGFR, BCR-PDGFR, TEL-JAK2, JAK2 V617F, autres protéines kinase de fusion qu’une équipe française a mis en évidence cette mutation chez des patients atteints de PV (1), ce résultat ayant été rapidement confirmé par d’autres équipes internationales (2). JAK2 est une protéine à activité tyrosine kinase très en amont dans les voies de signalisation de plusieurs récepteurs aux cytokines, dont le récepteur à l’érythropoïétine (EPO) [figure 1]. La mutation JAK2 V617F est située dans le domaine JH2 de JAK2, qui régule négativement l’activité kinase (figure 2, p. 124). Sur un plan fonctionnel, la protéine mutée est spontanément active, capable d’activer les différentes voies de signalisation en aval. L’étude des compartiments lymphoïdes et myéloïdes sanguins a permis de démontrer que cette anomalie était bien acquise (non retrouvée ou très faiblement dans les lymphocytes T) et clonale. Fait surprenant pour une mutation activatrice, celle-ci était retrouvée à l’état homozygote chez 30 % des patients atteints de PV. Des études in vivo ont ensuite confirmé l’importance de la mutation JAK2 V617F dans la physiopathologie de la PV : les souris greffées avec des cellules souches surexprimant la protéine mutée développent une polyglobulie associée à une splénomégalie, suivie quelques semaines plus tard par une myélofibrose (3). Ce tableau récapitule parfaitement la PV, avec son évolution vers la myélofibrose secondaire. Une mutation, plusieurs maladies : comment est-ce possible ? Figure 1. La voie du récepteur à l’érythropoïétine (d’après Livnah). R-EPO est un homodimère ; à l’état basal, la protéine JAK2 est déjà fixée sur la partie intracellulaire du récepteur. Quand l’EPO se fixe sur son récepteur, celui-ci change de conformation, les deux protéines JAK2 se rapprochant. Elles se phosphorylent l’une l’autre, puis phosphorylent plusieurs tyrosines sur la partie intracellulaire de R-EPO. Ces tyrosines phosphorylées constituent des points d’ancrage pour plusieurs protéines impliquées dans diverses voies de signalisation : les voies JAK2/STAT5/bcl-xl (voie anti-apoptotique), MAP kinase, et PI3 kinase/ AKT (prolifération, activation du cycle cellulaire) sont alors activées. Correspondances en Onco-hématologie - Vol. III - n° 3 - juillet-août-septembre 2008 La mutation JAK2 V617F est donc retrouvée chez 95 % des patients atteints de PV, mais également dans 50 % à 70 % des cas de TE, dans environ 50 % des cas de PMF et dans des leucémies myélomonocytaires chroniques, des syndromes myélodysplasiques avec thrombocytose et des SMP atypiques (tableau II, p. 124). Comment expliquer alors qu’une même mutation ponctuelle puisse être à l’origine de maladies phénotypiquement différentes ? À l’heure actuelle, cette question reste sans réponse claire. Cependant, les nombreux travaux publiés ces trois dernières années ont fourni quelques pistes de réflexion. Plusieurs hypothèses, non exclusives les unes des autres, sont actuellement retenues. ✔✔ Le phénotype pourrait dépendre du fond génétique Une étude américaine récente suggère que le fond génétique des patients pourrait être un facteur 123 d o s s i e r t h é m a t i q u e Coordinateur : L. Legros V617F N-term FERM domain SH2 Domaine d’interaction avec R-EPO C-term JH2 JH1 Domaine pseudokinase Domaine kinase Figure 2. Structure de la protéine JAK2 V617F. Cette protéine possède, comme toutes les protéines de la famille JAK, un domaine tyrosine kinase JH1, un domaine pseudo-kinase régulateur de l’activité kinase JH2, et un domaine FERM impliqué dans la liaison aux récepteurs (par exemple R-EPO ou MPL pour JAK2). La mutation JAK2 V617F est située dans le domaine pseudo-kinase JH2. Tableau II. Fréquence de la mutation JAK2 V617F dans les SMP et les MDS. Maladie Fréquence de la mutation JAK2 V617F (%) Polyglobulie de Vaquez 95 Thrombocytémie essentielle 50-70 Myélofibrose primitive 40-60 Leucémie aiguë secondaire à un SMP 50 SMP atypique 20 Leucémie myélomonocytaire chronique 2-13 Syndrome myélodysplasique * 3-5 Leucémie aiguë myéloïde de novo <5 * Essentiellement anémie réfractaire avec thrombocytose et sidéroblastes en couronne. influençant le phénotype induit par JAK2 V617F (4). En effet, le génotypage de certains single nucleotide polymorphisms (SNP) sur les gènes codant pour JAK2, le récepteur de l’EPO (R-EPO), le récepteur de la thrombopoïétine (MPL) et le récepteur G-CSF montre que certains SNP dans JAK2 et R-EPO sont préférentiellement associés à certains phénotypes. Cependant, aucune corrélation franche haplotype/phénotype n’a pu être mise en évidence. ✔✔ L’intensité de l’activité de JAK2 V617F pourrait être différente selon les phénotypes Si la mutation JAK2 V617F est bien présente chez les patients atteints de PV, de TE et de PMF, la quantité de JAK2 V617F comparé au JAK2 normal résiduel diffère selon les pathologies. Ainsi, les patients atteints de TE ont classiquement un taux de JAK2 V617F/JAK2 total inférieur à 50 % lorsqu’on quantifie JAK2 V617F sur le sang total ou les polynucléaires, alors que les patients atteints de PV ont des taux de JAK2 V617F/JAK2 total supérieurs à 50 % dans environ 30 % des cas. 124 Les patients porteurs d’une myélofibrose (MF) post-PV ont quant à eux un taux de plus de 90 % de JAK2 V617F/JAK2 total. Il semble donc que le passage de la TE à la PV puis à la MF post-PV s’accompagne d’une augmentation de la quantité de JAK2 V617F. Des analyses plus poussées à l’échelle unicellulaire (analyse de colonies myéloïdes ayant poussé en méthylcellulose) ont permis de montrer clairement que dans la TE, toutes les cellules JAK2 V617F étaient mutées à l’état hétérozygote, alors que chez la majorité des patients atteints de PV on retrouvait des cellules mutées à l’état homozygote, dans une proportion variable selon les patients (5, 6). Le passage de l’état hétérozygote à l’état homozygote est le plus souvent la conséquence d’un processus de recombinaison mitotique (7) ou de trisomie 9 (JAK2 étant situé en 9p24), avec pour conséquence une augmentation de la quantité de JAK2 V617F dans la cellule. L’étude des modèles récemment développés de souris transgéniques a permis de confirmer de façon très élégante le rôle du rapport JAK2 V617F/JAK2 total dans le phénotype (8) : quand JAK2 V617F est exprimé faiblement dans les cellules hématopoïétiques des souris, celles-ci développent une maladie s’apparentant à la TE, alors qu’une expression plus importante de la protéine mutée conduit à un phénotype de PV. Il semble donc que le dosage de JAK2 V617F soit fondamental pour la balance érythropoïèse/mégacaryopoïèse. Selon ce modèle, les SMP JAK2 V617F seraient en réalité une seule maladie, et le niveau d’activité kinase générée par la protéine JAK2 V617F déterminerait le phénotype ; il existerait alors un continuum entre les différentes entités cliniques, expliquant notamment le phénotype discrètement érythroïde des TE JAK2 V617F (9), le passage des TE vers la PV ou l’évolution en MF secondaire. ✔✔ Un événement moléculaire inconnu pourrait précéder JAK2 V617F Plusieurs publications ont récemment fait état de patients atteints de PV, de TE ou de PMF pour lesquels il est clair que JAK2 V617F n’est pas la seule anomalie moléculaire impliquée dans la maladie. Les analyses de clonalité, soit par des techniques classiques d’inactivation du chromosome X (10), soit par l’étude d’une anomalie cytogénétique comme la délétion 20q (11), ont montré chez certains patients des différences majeures entre la taille du clone évaluée par les analyses de clonalité (par exemple, population de PNN clonale à 90 %) et le pourcentage de cellules Correspondances en Onco-hématologie - Vol. III - n° 3 - juillet-août-septembre 2008 Physiopathologie des syndromes myélo­prolifératifs non LMC JAK2 V617F (par exemple, 10 % de JAK2 V617F/ JAK2 total), ce qui signifie qu’il existerait chez ces patients une anomalie moléculaire antérieure à JAK2 V617F responsable de l’amplification clonale. Un autre argument en faveur de cette hypothèse est la description par l’équipe de J.T. Prchal de colonies érythroïdes spontanées JAK2 normal chez des patients JAK2 V617F (12), ce qui implique que ces patients auraient, en plus de JAK2 V617F, une autre anomalie moléculaire, aboutissant elle aussi à une différenciation érythroïde indépendante de l’EPO. L’équipe de R. Skoda a décrit en 2007 plusieurs cas de leucémies aiguës (LA) secondaires à un SMP JAK2 V617F qui ne présentaient plus la mutation JAK2 V617F (13). Cette observation suggère l’existence d’un clone pré-JAK2 commun, à l’origine du SMP JAK2 V617F et de la LA secondaire JAK2 normal. Enfin, l’analyse des SMP familiaux est la preuve la plus évidente de l’existence d’un événement moléculaire inconnu pré-JAK2 qui prédispose à la survenue du SMP (14). D’une part, on peut observer au sein d’une même famille des patients avec des SMP différents, comme par exemple une TE JAK2 V617F, une PMF JAK2 normal, une mastocytose JAK2 normal et une LMC BCR-ABL. D’autre part, au sein des familles comportant uniquement des patients SMP JAK2 V617F, la mutation n’est pas retrouvée dans les cellules B et T des patients atteints, ce qui démontre clairement que cette mutation est acquise, de la même façon que dans les SMP non familiaux. Autres anomalies moléculaires des smp JAK2 V617F négatifs Même si le rôle de JAK2 V617F dans la physio­ pathologie des SMP n’est à ce jour pas clairement élucidé, la détection de cette anomalie moléculaire est d’une aide certaine pour poser le diagnostic de SMP. Qu’en est-il des SMP pour lesquels la mutation JAK2 V617F n’est pas retrouvée ? La quantité de JAK2 V617F pouvant être faible dans les TE, plusieurs groupes ont étudié de façon séquentielle des patients atteints de TE JAK2 V617F négatifs, dans l’idée que le clone JAK2 V617F serait passé inaperçu au début de la maladie mais pourrait se révéler dans l’évolution de la TE (15). Jusqu’à maintenant, il n’a jamais été rapporté de patients JAK2 V617F négatifs se positivant pour la mutation. Par ailleurs, les TE JAK2 V617F négatives sont parfois entièrement clonales, peuvent présenter des colonies érythroï- Correspondances en Onco-hématologie - Vol. III - n° 3 - juillet-août-septembre 2008 des spontanées, et sont autant à risque de thrombose que les TE JAK2 V617F (16). Cela démontre clairement que les TE JAK2 V617F négatives sont bien des SMP, et l’anomalie moléculaire en cause reste à découvrir. Chez les 5 % de PV JAK2 V617F négatifs, d’autres mutations de JAK2 sont quasiment toujours retrouvées ; elles sont localisées au niveau de l’exon 12 de JAK2 (17) [la mutation JAK2 V617F est dans l’exon 14]. Les patients présentant de telles mutations ont toujours un tableau de PV essentiellement “érythroïde”, sans thrombocytose ni hyperleucocytose. Comme la mutation JAK2 V617F, ces mutations dans l’exon 12 ont pour conséquence une activation constitutive de la protéine JAK2, avec une indépendance à l’EPO dans des lignées et une activation constitutive des voies de signalisation en aval de JAK2. Les souris greffées avec des cellules souches hyperexprimant la forme mutée de JAK2 développent un tableau de PV, ce qui confirme le rôle des mutations de l’exon 12 de JAK2 dans la physiopathologie de ces PV JAK2 V617F négatives (17). En 2006, des mutations activatrices de MPL, le récepteur de la thrombopoïétine, ont été décrites chez des patients atteints de PMF et de TE. Sur 1 182 patients atteints d’un SMP, 17 présentaient une mutation MPL W515L et 5 une mutation MPL W515K, et les cas de mutation sur MPL étaient en majorité des cas de PMF, quelques autres étant des cas de TE (18). Ainsi, on estime actuellement que les mutations MPL W515L et MPL W515K sont retrouvées chez 5 % des patients atteints de PMF ou TE, mais jamais chez les patients porteurs d’une PV (19). De façon très intéressante, certains patients sont porteurs de deux mutations, la mutation classique JAK2 V617F et une mutation de MPL, ce qui suggère très fortement l’existence d’une anomalie moléculaire encore inconnue, qui surviendrait avant ces deux événements et qui prédisposerait à la survenue d’anomalies secondaires. Perspectives thérapeutiques À l’heure du succès incontesté des inhibiteurs ciblés dans la LMC, la découverte de la mutation JAK2 V617F a suscité de vifs espoirs en matière de thérapeutiques. Plusieurs sociétés pharmaceutiques ont immédiatement développé des inhibiteurs de JAK2, certains étant même déjà testés chez des patients aux États-Unis. S’il est probable que ces médicaments seront efficaces 125 d o s s i e r t h é m a t i q u e Coordinateur : L. Legros sur les cellules JAK2 V617F, leur efficacité restera à apprécier chez les patients pour lesquels il semble y avoir une anomalie moléculaire antérieure à JAK2 V617F. Enfin, chez les sujets pour lesquels JAK2 V617F semble être le seul événement oncogénique, ces médicaments devront être capables de cibler le compartiment des cellules souches pour que l’on puisse espérer guérir le patient, sous peine de rechute à l’arrêt de l’inhibiteur. ■ types of essential thrombocythaemia and relation to polycythaemia vera based on JAK2 V617F mutation status: a prospective study. Lancet 2005;366:1945-53. 10. Levine RL, Belisle C, Wadleigh M et al. X-inactivationbased clonality analysis and quantitative JAK2 V617F assessment reveal a strong association between clonality and JAK2 V617F in PV but not ET/MMM, and identifies a subset of JAK2 V617F-negative ET and MMM patients with clonal hematopoiesis. Blood 2006;107:4139-41. 11. Kralovics R, Teo SS, Li S et al. Acquisition of the Références V617F mutation of JAK2 is a late genetic event in a subset of patients with myeloproliferative disorders. Blood 2006;108:1377-80. 1. James C, Ugo V, Le Couëdic JP et al. A unique clonal 12. Nussenzveig RH, Swierczek SI, Jelinek J et al. JAK2 mutation leading to constitutive signalling causes polycythaemia vera. Nature 2005;434:1144-8. 2. Villeval JL, James C, Pisani DF et al. New insights into the pathogenesis of JAK2 V617F-positive myeloproliferative disorders and consequences for the management of patients. Semin Thromb Hemost 2006;32:341-51. 3. Lacout C, Pisani DF, Tulliez M et al. JAK2 V617F expression in murine hematopoietic cells leads to MPD mimicking human PV with secondary myelofibrosis. Blood 2006;108:1652-60. 4. Pardanani A, Fridley BL, Lasho TL et al. Host genetic variation contributes to phenotypic diversity in myeloproliferative disorders. Blood 2008;111:2785-9. 5. Scott LM, Scott MA, Campbell PJ et al. Progenitors homozygous for the V617F mutation occur in most patients with polycythemia vera, but not essential thrombocythemia. Blood 2006;108:2435-7. 6. Dupont S, Masse A, James C et al. The JAK2 617V>F muta- Polycythemia vera is not initiated by JAK2 V617F mutation. Exp Hematol 2007;35:32-8. 13. Theocharides A, Boissinot M, Girodon F et al. Leukemic blasts in transformed JAK2 V617F-positive myeloproliferative disorders are frequently negative for the JAK2 V617F mutation. Blood 2007;110:375-9. 14. Bellanne-Chantelot C, Chaumarel I, Labopin M et al. Genetic and clinical implications of the Val617Phe JAK2 mutation in 72 families with myeloproliferative disorders. Blood 2006;108:346-52. 15. Campbell PJ, Baxter EJ, Beer PA et al. Mutation of JAK2 in the myeloproliferative disorders: timing, clonality studies, cytogenetic associations, and role in leukemic transformation. Blood 2006;108:3548-55. 16. Kiladjian JJ, Elkassar N, Cassinat B et al. 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