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Correspondances en médecine - n° 2, vol. II - avril/mai/juin 2001
n patient sur cinq s’asseyant dans votre cabinet va présenter des symptômes
plus ou moins significatifs d’une anxiété.
La prévalence des “troubles anxieux”, toutes formes confondues, oscille autour
de 15 % dans la population générale.
Deux chiffres impressionnants qui témoignent de la pénétration de ce symptôme-
maladie dans le vaste éventail émotionnel de nos contemporains. Mais, comme
pour le célèbre stress de H. Selye, la reconnaissance de l’anxiété n’implique pas
de facto une prise en charge médicamenteuse, attitude pourtant fort répandue
dans l’Hexagone, qui fait de la France le premier consommateur mondial d’anxio-
lytiques par tête d’habitant. Inversement, sous ce terme générique d’anxiété, se
dissimulent souvent des entités cliniques bien différenciées – phobies, trouble
obsessionnel compulsif, trouble panique, etc. – qui nécessitent de manière
impérative non seulement des médications spécifiques mais aussi
des thérapies psychologiques ciblées au long cours.
Outre les difficultés sémiologiques posées par “les” anxiétés, vous allez donc être
confrontés (plusieurs fois par jour, si nous accordons confiance aux statistiques)
à une décision lourde de conséquence : passer du symptôme à la maladie,
autrement dit entamer un traitement médicamenteux. Or, les benzodiazépines,
ainsi que les autres drogues anxiolytiques ont la fâcheuse réputation de posséder
nombre d’effets secondaires, d’interactions médicamenteuses
et autres dépendances qui rendent leur utilisation plus complexe
que celle d’une vitamine...
Ainsi, d’un simple seuil émotionnel plus bas que la moyenne des individus
jusqu’à une attaque de panique, d’une banale écoute attentive
jusqu’à une psychiatrisation nécessaire, les marges cliniques et les modalités
d’interventions thérapeutiques de l’anxiété s’espacent grandement.
Pour nous aider à mieux naviguer dans les méandres tortueux de ces troubles
comportementaux, nous avons demandé à D. Servant, à travers le dossier
“L’anxiolyse”, de nous éclairer sur ces multiples questions.
Ayant eu la primeur de son texte, nous avons pu l’apprécier. L’anxiété et sa prise
en charge nous ont paru ensuite plus abordables. Puissiez-vous partager
notre avis.
Éclairer l’anxiété
!
!
Gérard Mégret
éditorial
U
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