Anxiété, panique, stress

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Anxiété
[]
L’anxiété est ce que l’on ressent naturellement chaque fois
qu’on est amené à imaginer, à anticiper ou à vivre une situation
dont le déroulement pourrait s’avérer désagréable, douloureux ou tragique. L’existence est parsemée de telles expériences, qui forgent la psychologie et la philosophie de chacun face
au danger. L’anxiété devient pathologique si elle se manifeste
fréquemment, persiste et entraîne une souffrance psychique
disproportionnée par rapport à la réalité objective, au point de
perturber considérablement le fonctionnement quotidien de la
personne. Le professionnel de santé diagnostique un tempérament anxieux, voire une anxiété généralisée chez la personne,
quand il constate la défaillance régulière des mécanismes de
défense et d’adaptation face à des difficultés ou à des étapes
normales de la vie.
Quand ce sont les manifestations physiques de la souffrance
de la personne qui occupent l’avant-plan, on parle plutôt d’angoisse que d’anxiété : palpitations, oppression thoracique,
hypertension artérielle, raideurs musculaires, impression de
syncope imminente, crampes à l’estomac, acidité gastrique,
spasmes aux intestins, troubles digestifs, mal de tête lancinant… Il s’agit d’une somatisation de l’anxiété.
Parfois, ce n’est pas à propos de tout que la personne
éprouve de l’anxiété, mais spécifiquement dans des conditions
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déterminées. Par exemple lorsqu’elle doit s’affirmer et qu’il
semble que l’image qu’elle a d’elle-même (estime de soi) n’est
pas reconnue ni appréciée par autrui ; dans ce cas, on parle de
trouble de personnalité à manifestation anxieuse. Timidité,
trac, anxiété de performance peuvent occasionner des
attitudes de retrait et d’isolement, et évoluer vers la phobie
sociale.
[]
La crise d’attaque de panique est une forme suraiguë
d’anxiété. La personne ressent soudainement la sensation de
ne plus être elle-même, de flotter, d’être au bord de la syncope.
Parfois même, elle éprouve un sentiment de mort imminente.
Aucune relation avec un danger réel ne semble annoncer la
survenue d’une telle crise.
Cet état ressemble à s’y méprendre à une crise cardiaque ;
et si le diagnostic d’attaque de panique n’est pas posé, la personne s’adresse en toute bonne foi à un service d’urgence
médicale. Pourtant, si la crise est impressionnante, elle est totalement sans danger pour la santé. L’état de panique se résorbe
rapidement lorsqu’on rassure la personne, lorsqu’on lui administre un médicament sédatif ou lorsqu’on lui fait pratiquer
des exercices de respiration abdominale (plutôt que thoracique). On peut aussi amener la personne à respirer calmement
dans un petit sac de plastique ou de papier, pour qu’elle
réinspire à plusieurs reprises son propre air — le CO² expiréinspiré a une valeur sédative. Il se fait que certaines personnes
souffrant de ce trouble éprouvent au cours de ces accès le sentiment d’oppression thoracique et de manque d’air et qu’elles
se mettent à respirer à pleins poumons et hyper-ventilent. Ceci
a l’effet inverse de ce qu’elles attendent et aggrave les sensations de panique anxieuse.
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L’attaque de panique anxieuse peut survenir dans le contexte
d’un état dépressif chronique larvé. C’est pourquoi cette
pathologie réagit bien aux médicaments psychotropes antidépresseurs, particulièrement à ceux qui élèvent le taux de
sérotonine.
[]
L’état de stress post-traumatique est une forme chronique
d’anxiété caractérisée par la reviviscence mentale douloureuse
et fréquente d’un évènement ou d’une scène de mise en danger brutale que la personne a vécus ou auxquels elle a assisté :
tremblement de terre, inondation, incendie, acte de guerre,
attentat, accident de la route, hold-up, agression, violence,
viol… La personne choquée évite par après tout ce qui est
assimilé à l’évènement qui l’a traumatisée. Les séquelles peuvent rester intenses et durer longtemps. Auparavant on préconisait, dans la suite immédiate et dans le suivi ultérieur, de
privilégier chez la personne l’évocation détaillée du choc, par
verbalisation et réminiscence — le débriefing. On faisait
l’hypothèse que cela aidait la personne à se débarrasser de
l’impact traumatisant par un mécanisme de décharge émotionnelle, la catharsis. Aujourd’hui on estime que si cette phase est
quelque peu incontournable, il ne faut pas insister mais plutôt
veiller à ce qu’il y ait une présence et une assistance chaleureuses, de l’empathie, de la disponibilité, du soutien, de la
compréhension, si nécessaire complétés par la prise de médicaments sédatifs de l’anxiété. Ensuite, une prise en charge par
des professionnels de la santé mentale sur la longue durée est
recommandée ; cela peut nécessiter une mise à distance temporaire d’activités professionnelles ou d’autres occupations
habituelles, en raison de la pénibilité du traumatisme qui perturbe toute mise en action de la personne. Le pronostic à
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